Dossier d’œuvre architecture IA84000520 | Réalisé par ;
Fray François
Fray François

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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  • inventaire topographique
hôpital dit hôtel-Dieu actuellement musée
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Cavaillon - Cavaillon
  • Commune Cavaillon
  • Adresse Grand Rue
  • Cadastre 1832 G1 444, 445 ; 1982 CK 643, 638
  • Dénominations
    hôpital
  • Appellations
    hôtel-Dieu
  • Destinations
    musée
  • Parties constituantes non étudiées
    chapelle

HISTORIQUE

D'après Antoine Bougnas, ancien administrateur des Hospices, l'hôpital se trouvait rue Saint-Etienne jusqu'à son transfert à la Porte du Moulin au XVIIIe siècle.

L'édifice que l'on voit encore sur les vues du début du XXe siècle et, partiellement conservé au sud de la chapelle, daterait de 1711 et serait dû aux frères Devaux, payés pour cet ouvrage huit cent soixante dix livres. La chapelle fut ajoutée au cours de travaux qui débutèrent le 8 décembre 1758, date de signature du contrat, par le maître-maçon Jean-Louis Bertet d'après les plans de l'architecte avignonnais Joseph Abel Mottard ; le bâtiment bor­dant le cours Gambetta fut érigé quant à lui par François-Xavier Crousnilhon dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.

Par la suite, le dallage de la chapelle fut refait en 1854. Lors de la vente des biens hospitaliers en 1907, la famille Jouve s'en porta acquéreur pour transformer ce qui ne fut pas dé­moli en 1912 en musée archéologique en 1946. Les bâtiments recons­truits, au nord-est, appartiennent aujourd'hui à E.D.F. qui y a installé ses bureaux.

DESCRIPTION

Situation

Au nord de l'îlot (3), les vestiges de l'hôpital (B - C) jouxtent la chapelle (A) et forment la limite de la vieille ville.

Composition d'ensemble

Des documents anciens, plan cadastral de 1832 et carte postale signalent, en appendice aux bâtiments (B) et (C), d'autres cons­tructions, sur le flanc nord-est de (C), qui ont actuellement dis­paru.

L'aile (B) est placée contre la nef de la chapelle (A) ; le bâtiment (C) n'a conservé que très peu d'éléments appartenant à l'ancien Hôtel Dieu.

La suite de la description comprendra d'une part celle de la chapelle, d'autre part, celle des bâtiments (B)et (C).

La chapelle (A)

Composition d'ensemble

Elle est de plan rectangulaire orientée au sud-est avec deux petits réduits de part et d'autre du chœur. Une communication avec l'aile (B)de l'hôpital est établie par une porte percée sur le côté droit de la première travée.

Matériaux

Toute la construction est en pierres de taille calcaires blan­ches badigeonnées à l'intérieur.

La plinthe de la façade nord-ouest est en calcaire coquiller jaune.

Élévation nord-est recouverte d'un enduit lisse gris, encadre­ments de baies en calcaire blanc.

Structure

Cet édifice à nef unique possède trois travées voûtées d'arêtes doubles et un chœur en cul-de-four.

Une corniche couronnant un entablement règne autour de la nef et du chœur, en ressaut sur les pilastres qui soutiennent les doubleaux.

Élévation

a)- Intérieures

La nef s'élève sur deux niveaux : Vue intérieure prise du portail.Vue intérieure prise du portail.

- premier niveau percé de trois arcs en plein-cintre aveugles dont la clé est une agrafe sculptée.

- deuxième niveau comprenant des fenêtres en arc segmentaire, inscrites dans chaque voûte, aveugles du côté de (B), à verre blanc et bordure jaune et verte au nord-est.

La façade est percée d'une porte en arc segmentaire surmontée d'un oculus rond.

Le chœur séparé de la nef par un arc triomphal orné d'agrafes et couronné par deux têtes d'anges dans une gloire de nuages, est couvert d'un cul-de-four.Quatre ouvertures sont pratiquées dans le mur du chœur : deux portes en arc segmentaire, surmontées d'une corniche, qui débou­chent sur les réduits et, deux fenêtres en plein-cintre avec une clé sculptée ; menuiserie pleine avec un treillage dans la partie supérieure.

Les trois voûtes de la nef de même structure, ont un plafond central identique à la première et troisième travées, contenant des cœurs et une croix de Malte de couleur jaune et beige tandis que le plafond de la deuxième travée, plus large, est orné d'une étoile à six branches et de petits quadrilobes. Ces clefs de voûtes sont assemblées selon une stéréotomie assez simple, la plupart des divisions ayant été réalisées au trait.

b)- Extérieures

- Élévation principale au nord-ouest o : c'est une façade monumentale inscrite entre deux pilastres et un fronton triangulaire se détachant sur un entablement couronné d'une croix et de pots-à-­feu. Les deux baies reliées par des feuillages ont un ébrasement extérieur concave à refends. La porte possède un chambranle à cros­settes ; elle a une belle menuiserie sculptée ; l'oculus est cou­ronné par un cuir enroulé accompagné de rubans et de guirlandes.

La décoration sculptée est abondante et concentrée surtout dans la partie supérieure. Elle prend la forme de larges agrafes sur les chapiteaux et de deux anges tenant un cartouche muet, à la base duquel on distingue une grappe de fruits, dans le fronton.

- Élévation nord-est : ce mur couronné par trois rangs de génoise est percé de trois baies rectangulaires et de trois oculi ronds à encadrements de pierre. A l'extrémité est se dresse un clocher-mur à une baie encadré d'ailerons à volute.

Couverture

Charpente de bois à trois fermes équarries et tuiles creuses sur une toiture à deux pans. Dans l'axe du petit clocher, le mur nord-est est creusé dans sa partie supérieure, au niveau des combles d'une niche traversée par une barre de bois appartenant sans doute au système permettant d'actionner la cloche.

Distribution intérieure

Le sol est fait de dalles de pierre disposées en losanges. Le chœur, surélevé d'un degré arrondi est fermé par une grille basse en fer forgé, ornée en son centre d'un personnage féminin tenant un flambeau, un vase à 0nses et foulant aux pieds un dragon.

Il n'y a plus de mobilier liturgique, remplacé par des vitrines et les éléments du dépôt lapidaire.

Chapelle, clocher-mur à une baie.Chapelle, clocher-mur à une baie.

Corps de bâtiment (B) et (C)

Matériaux

- Façade de (B) : murs enduits, encadrements de baies et balus­trade de couronnement en pierre calcaire blanche. A l'intérieur, en (B) et (C), arc en pierre calcaire coquiller jaune.

Structure

- (B) : bâtiment rectangulaire de deux étages carrés sur le rez-­de-chaussée, construit sur un étage de caves. Les deux pièces (B1) et (B2) du rez-de-chaussée sont séparées par un arc en anse-de-panier sur impostes moulurées. L'escalier (B3) placé à l'extrémité sud-est, communique avec le réduit ouest aménagé derrière le chœur de la chapelle dans lequel se trouvent deux portes murées, l'une au rez-de-chaussée, l'autre, au premier étage. Une porte commune existe entre la cha­pelle et (B1).

- (C) : bâtiment de deux étages carrés sur le rez-de-chaussée. Dans la cour, actuellement un garage couvert, apparaissent deux arcs murés de même modénature qu'entre (B1) et (B2), couronnés par un bandeau mouluré, qui sont mitoyens avec (83). L'un est placé dans l'axe des portes de (B), l'autre se situe en dehors, dans un espace libre dont la destination sur le plan de 1832 est diffici­lement lisible (bâti ou jardin ? ).

Élévations extérieures

B. Façade principale : plus basse et légèrement en retrait par rap­port à la façade de la chapelle, elle n'a qu'une travée comprenant une porte à encadrement sculpté dont la menuiserie est de même type que celle de la chapelle et, une fenêtre à encadrement mou­luré protégée par des grilles.

Une table en creux au-dessus de la porte contient l'inscription peinte en noir en partie effacée : HOTEL DIEU.

Cette façade est couronnée d'une balustrade de pierre.

C. Élévation principale nord-est : elle s'étend sur trois niveaux et neuf travées de baies modernes.

Couverture

Charpente de bois à poutres de section ronde sur (B1) et (B2), supportant une toiture à deux pans couverte de tuiles mécaniques.

Toit-terrasse en béton sur (B3).

Distribution intérieure

L'escalier de la cave est accessible depuis la trappe a en (B2). L'escalier (B3) de type rampe-sur-rampe est une réalisation récente.

CONCLUSION

C'est essentiellement la chapelle qui retient l'attention par la qualité de son décor et de la mise en œuvre de ses voûtes dont l'appareillage a été réalisé dans le genre des Franque.

Chapelle, vue d'ensemble du couronnement de la nef.Chapelle, vue d'ensemble du couronnement de la nef.

Le premier hôpital se trouvait rue Saint-Etienne jusqu'à son transfert à la Porte du Moulin au 18e siècle. L'édifice que l'on voit encore sur les vues du début du 20e siècle et partiellement conservé au sud de la chapelle, daterait de 1711 et serait dû aux frères Devaux, payés pour cet ouvrage 870 livres. La chapelle a été ajoutée au cours de travaux qui débutèrent le 8 décembre 1758, date de signature du contrat par le maître maçon Jean-Louis Bertet d'après les plans de l'architecte avignonnais Joseph-Abel Mottard ; le bâtiment bordant le cours Gambetta fut érigé quant à lui par François-Xavier Crousnilhon dans la seconde du 18e siècle. Dallage refait en 1854. Lors de la vente des biens hospitaliers en 1907, la famille Jouve s'en porta acquéreur pour transformer ce qui ne fut pas démoli en 1912 en musée archéologique en 1946.

Ensemble comprenant l'ancienne chapelle de l'hôpital, ainsi que le corps de bâtiment qui lui est accolé à droite. La chapelle est de plan allongé orientée au sud-est avec deux petits réduits de part et d'autre du choeur. Toute la construction est en pierre de taille. Edifice à nef unique à trois travées de voûtes d'arêtes doubles et un choeur en cul-de-four. Une corniche couronnant un entablement règne autour de la nef et du choeur, en ressaut sur les pilastres qui soutiennent les doubleaux. La nef est à deux niveaux : premier niveau percé de trois arcs plein-cintre aveugles dont la clef est un agrafe sculptée ; deuxième niveau : fenêtres en arc segmentaire inscrites dans chaque voûte, aveugles du côté droit. Choeur séparé de la nef par un arc triomphal orné d'agrafes et couronné par deux têtes d'anges dans une gloire de nuages. Quatre ouvertures pratiquées dans le mur du choeur : deux portes en arc segmentaire. Communication avec l'aile de l'hôpital par une petite porte percée sur le côté droit de la première travée. Clefs de voûte avec appareillage dans le genre des Franque : coeurs et une croix de Malte ou étoile à six branches et quadrilobes dans une moulure. Façade principale monumentale entre deux pilastres et un fronton triangulaire se détachant sur un entablement couronné d'une croix et de pots à feu. Porte haute rectangulaire et grand oculus au-dessus, reliés par des chutes végétales, dans un ébrasement concave à refends. Petit clocher-mur à une baie encadré d'ailerons à volutes vers le choeur. Le bâtiment contigu est rectangulaire avec deux étages carrés et il se compose de deux pièces. Au fond est aménagée la cage d'escalier, qui communique avec le réduit attenant au choeur. La façade principale et plus basse et légèrement en retrait par rapport à celle de la chapelle. Elle n'a qu'une travée comprenant une porte à encadrement sculpté et une fenêtre à encadrement mouluré, couronnée par une balustrade. Derrière se trouve encore un autre bâtiment donnant sur une cour actuellement couverte et servant de garage.

  • Murs
    • pierre de taille
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    1 vaisseau, sous-sol, rez-de-chaussée, 2 étages carrés
  • Couvrements
    • voûte d'arêtes
    • cul-de-four
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit à deux pans
  • État de conservation
    vestiges
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • cartouche
    • ornement végétal
    • ange
    • fruit
  • Précision représentations

    Dans le fronton : deux anges tenant tenant un cartouche muet, à la base duquel on distingue une grappe de fruits.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Protections
    classé MH, 1988/10/13
  • Précisions sur la protection

    Chapelle, y compris la travée qui lui est contigüe à l'est (cad. CK 643) : classement par arrêté du 13 octobre 1988.

  • Référence MH
  • BOUGNAS, Antoine. Thomas Hérisson, 1639-1724. 250e anniversaire du testament créant la maison de charité de Cavaillon. Cavaillon : Imprimerie Mistral, 1962, 32 p.

Bibliographie

  • PEROUSE DE MONTCLOS, Jean. L'architecture à la française. Picard, 1982.

    p.293
Date d'enquête 1986 ; Date(s) de rédaction 2002
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Fray François
Fray François

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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