Dossier d’œuvre architecture IA84000463 | Réalisé par ;
  • inventaire topographique
hôtel puis immeuble à logements
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Cavaillon - Cavaillon
  • Commune Cavaillon
  • Adresse 1er hôtel Grand Rue
  • Cadastre 1832 G1 450  ; 1982 CK 636
  • Dénominations
    hôtel
  • Destinations
    immeuble à logements

HISTORIQUE

Un corps de bâtiment (B) a été construit récemment (en 1984) dans le jardin contre la maison, à l'angle nord-est.

Selon les occupants il y aurait eu dans le bâtiment (1) une usine à chardons au premier étage.

DESCRIPTION

Situation

Au nord de la ville, cette maison est comprise entre la première et la troisième maison de la Grand'Rue.

Composition d'ensemble

La maison forme un bâtiment rectangulaire, au nord de la parcelle ; devant elle s'étend un grand jardin au sud duquel se trouvent les dé­pendances. Un bâtiment fait actuellement partie de la maison voisine. L'entrée principale se fait côté Grand'Rue par un portail sans cou­vrement en pierre, mais une entrée secondaire existe au bout du jardin par un passage débouchant à l'est sur la rue Pasteur. Le jardin est clos par un mur, ainsi que la cour des bâtiments (3). Perpendiculaire­ment à ce mur à l'est, près de la porte du jardin se trouve une portion de mur avec un montant en pierre de taille en calcaire coquillier jau­ne. Devant la maison a été aménagée une calade d'environ un mètre de largeur.

Matériaux

Maison :

- murs de façades : enduit lisse, encadrements de baies et chaînages d'angle en calcaire blanc.

- murs maîtres en pierre de taille calcaire coquillier jaune.

- Cave et escalier de la cave en pierre de taille calcaire coquillier jaune.

Escalier en calcaire blanc.

Dépendances : (1) maçonnerie de moellons.

(2) Murs en pierre de taille calcaire coquillier jaune.

(3) Maçonnerie de moellons, encadrements de baies en pierre de taille calcaire coquillier jaune.

- Piliers du portail en pierre de taille calcaire blanche.

Structure

- La maison (A) est un corps de bâtiment massé double en profondeur et comprenant deux parties doubles en largeur encadrant la cage d'esca­lier centrale. Elle possède un étage de caves à l'est de l'escalier et deux étages carrés sur le rez-de-chaussée. Le mur est plus épais (envi­ron 60 cm) entre les pièces (B) et (C).

- Les dépendances ont des structures simples :

( B) : un seul rez-de-chaussée.

(1) : un étage sur le rez-de-chaussée.

(2) : un seul rez-de-chaussée.

(3) : un rez-de-chaussée au nord, un étage sur le rez-de-chaussée au sud.

Élévations extérieures

Maison : Angle sud-est et jardin.Angle sud-est et jardin.

- élévation antérieure sud : les sept travées sur trois niveaux sont encadrées par deux chaînages d'angle et une génoise à trois rangs. Toutes les baies sont en arc segmentaire sauf à la travée centrale. Les linteaux de celles du dernier niveau sont en bois.

On trouve une porte aux première, quatrième et septième travées ; la porte principale au centre appartient à une travée comportant un décor sculpté sous un fronton triangulaire dans lequel on distingue un empla­cement vide ayant pu contenir une niche ou une plaque.

La baie du deuxième niveau de la première travée ouest aménagée en porte-fenêtre est murée dans sa parte supérieure. La plaque carrée de la travée centrale est un cadran solaire.

- élévation latérale est de (A) : elle comportait à l'origine deux travées sur trois niveaux ; contre la travée nord a été construit le bâ­timent (B). Il reste visible : une porte murée en arc segmentaire, une fenêtre au deuxième niveau de même forme et deux autres rectangulaires au troisième niveau au-dessus de (B).

- élévation ouest sur rue : deux travées sur trois niveaux : la partie inférieure des baies du premier niveau semble se poursuivre sous l'enduit.

- élévation nord sur la cour de la parcelle 639 : composition irrégulière comprenant une fenêtre murée à encadrement chanfreiné munie d'une grille, un encadrement de fenêtre carrée et une lucarne.

Dépendances :

(B) - élévation sud : une porte et une fenêtre en arc segmentaire ouvertes au seul niveau d'élévation.

(1) - élévation nord : au premier niveau se trouve une porte cochère, au deuxième une large baie.

- élévation ouest : le mur est plus bas et ne comporte que des encadrements murés : la chaîne de l'angle nord-ouest dépasse de 2 m le couronnement de cette élévation.

(2) - élévation nord : ce bâtiment bas est entièrement ouvert par une porte et des fenêtres vitrées.

(3) - partie 3-1 : élévation sud : ouvrant sur la cour par une porte à encadrement de pierre.

- partie 3-2 : élévation est : une porte à clé décentrée et un fenestron à encadrement chanfreiné.

Couverture

Charpente de bois à poutres alternativement de section ronde et équar­rie. Tuiles creuses.

Distribution intérieure

Maison :

- rez-de-chaussée : la porte centrale donne dans un vestibule au fond duquel se trouve l'escalier à trois volées droites tournant à gauche autour d'un jour. Sous la troisième volée une ouverture débouche sur un couloir d'où part l'escalier de la cave descendant vers la gauche.

Depuis le vestibule (a), dont le sol de mosaïque est marqué d'une étoi­le à huit branches rouges et noires, des portes placées en enfilade don­nent accès à deux pièces de chaque côté.

Escalier.Escalier.

A gauche on trouve une salle-à-manger (b) dont les dessus-de-porte sont ornés de médaillons ovales avec têtes de profil en bas-relief. Une cheminée de marbre gris présente un décor de vase sculpté de même type que celui que l'on trouve à la maison de la rue Hébraïque. Le sol est fait de carreaux de céramique rouge. On traverse ensuite l'office (c) couvert d'un plafond à la française avec porte sur jardin et une fenê­tre condamnée sur la rue. Le sol est plus bas que la pièce précédente, celui de la cuisine (d) légèrement plus haut mais son plafond est le mê­me qu'à l'office.

A droite le salon (f) possède un décor important composé d'une chemi­née Louis XVI de marbres blanc et noir sculptée dont le trumeau est orné d'un vase à godrons différent de celui des dessus-de-porte, qui comportent chacun une effigie. Sur la cheminée se trouve celle d'un enfant accompagné de trois feuilles de chêne, sur la porte est celle d'un homme ou d'une femme coiffé d'un haut chignon, à l'ouest celle d'une femme dans un cadre identique.

La pièce suivante (g), autrefois le fumoir, a le même sol que le vestibule, une porte sur le jardin et une cheminée de marbre blanc.

Au nord, la pièce (h) communique par une porte en arc segmentaire avec le bâtiment (B) ; en (i) se trouve un bureau ayant une porte ouvrant sur le couloir.

- premier étage :

on y accède par l'escalier dont les trois pre­mières marches sont en pierre, les suivantes avec des carreaux de cé­ramique et nez-de-marche en bois ; la rampe avec barreaux est en bois.

Au-dessus des pièces (i) et (h) se trouve une chambre éclairée côté jardin qui possède une alcôve à encadrement de bois doré, sculpté avec emphase, dont le plafond est orné d'un décor peint. Il est entouré d'une course de lauriers de couleur grise avec une coquille rouge aux angles. Son thème, une femme voilée accompagnée en plein ciel de deux putti, est peut-être d'origine mythologique ; on peut y voir dès lors une représentation de Perséphone, déesse de la fécondité et des enfers.

Premier étage, alcôve de la chambre.Premier étage, alcôve de la chambre. Premier étage, chambre, cheminée et médaillon peint.Premier étage, chambre, cheminée et médaillon peint.

Dans la même pièce une cheminée possédant le même type d'encadrement en bois sculpté en décor de feuillages est surmontée d’un médaillon ovale peint représentant, dans des couleurs assombries, un char traîné par des chevaux que regarde une femme portant un croissant de lune et dans la partie inférieure un homme précipité dans les flammes. Cette scène mythologique où l 'on reconnaît la déesse Diane représente vrai­semblablement le char d'Apollon.

Le centre du manteau porte un blason sculpté et peint surmonté d'une couronne (les fleurons ont été brisés et ne permettent donc pas de connaître la dignité du titulaire) : coupe au 1 d'azur à la croix fleu­ronnée d'or ; au 2 de gueules à une étoile à six branches de sable (à moins qu'il ne s'agisse de la couche d'apprêt d'un métal disparu ?).

Les autres pièces sont des chambres, dont le sol et le plafond sont les mêmes que pour celle-ci, en carreaux de céramique rouge et solives apparentes.

- deuxième étage : sur la partie ouest s'étend un grenier élevé avec une fenêtre sur jardin et deux sur la rue. Au-dessus de la fenêtre sud, on distingue la trace d'un plafond à environ 50 cm du sommet de la baie.

Sur l'ensemble de la maison on trouve plusieurs pièces aménagées dans les combles. Le plafond de la cage d'escalier, mouluré, était autrefois percé d'une verrière.

CONCLUSION

Par sa composition d'ensemble, avec des dépendances étendues et un grand jardin, par sa taille, la qualité architecturale de sa façade principale et du décor intérieur, cette maison compte parmi les plus intéressantes de la ville.

Construit plus tard, visiblement en remploi, la présence d'un en­cadrement chanfreiné dans le bâtiment (3) (dont il faut souligner le caractère insolite de deux pierres trouées d'un jour carré dans le mur intérieur) permet de supposer - dans le cas où ce bâtiment appar­tenait déjà à la maison - que la construction remonterait au XVIe siècle ou début du XVIIe siècle.

Cette partie ancienne pourrait correspondre avec l'extrémité ouest de la maison dont la visite révèle l'épaisseur du mur, la différence de niveau avec le reste de la maison et la couverture des pièces en solives apparentes.

Les ouvertures sud auraient ensuite été harmonisées avec le reste de la façade avec néanmoins une différence de niveau intérieur compen­sée dans la baie du deuxième niveau. On retrouve le même type de plafond dans la chambre avec alcôve dont le décor peut remonter au XVIIe siècle. Malheureusement le blason n'a pu être identifié mais il permettrait d'éclaircir l'origine des propriétaires de la maison et, partant, la datation de ce décor inspiré de la mythologie formant dans cette piè­ce un ensemble cohérent.

Dans l'hypothèse d'une datation contemporaine de la partie ouest et de cette chambre située à l'est, la maison aurait été dès l'origine de grande taille.

Le cadastre de 1832 indique par ailleurs que la maison se prolon­geait vers l'est à l'endroit où aujourd'hui se dresse le bâtiment (B) de construction très récente.

La structure et la distribution actuelles de la maison sont pourtant organisées en fonction de la place centrale de l'escalier ; le type et le décor de celui-ci (autour d'un jour avec limon de pierre mouluré) pourraient également le dater de la fin du XVIIe siècle.

L'enfilade des pièces du rez-de-chaussée correspond à une distribu­tion du XVIIe siècle mais le décor de ces pièces est postérieur. En effet les cheminées de la salle-à-manger et du salon ainsi que les des­sus-de-portes sont caractéristiques de la fin du XVIIIe siècle. Il est difficile d'identifier les effigies représentées sur les vases - s'agit-il de portraits décoratifs ou de membres de la famille ou mê­me, comme cela a été proposé, de la représentation de Louis XVI, Marie Antoinette et du Dauphin ? - mais les coiffures et le style appartiennent bien au goût de la deuxième moitié du siècle, à moins qu'il ne s'a­gisse d'un décor réalisé sous la Restauration, ce que confirmerait la facture assez sèche.

La façade ensuite semble avoir été réalisée au XVIIIe siècle mais la travée centrale présente une agrafe de facture assez sèche pou­vant être plus récente. Des aménagements intérieurs ont été effectués au XIXe siècle et en particulier les sols de mosaïque de même fac­ture qu'un grand nombre de sols identiques réalisés dans d'autres mai­sons de Cavaillon ou au café "Fin de Siècle".

Il reste en fait, en ce qui concerne l'origine et l'évolution de cette maison des problèmes non résolus mais on se trouve en présence d'une demeure importante remontant au XVIIe siècle, ayant subi des transformations aux XVIIIe et XIXe siècles. Elle possède un dé­cor sculpté, et surtout peint, unique dans Cavaillon en l'état des re­cherches. Le décor plafonnant peint, par sa composition et son thème, peut être rapproché de ceux des hôtels particuliers aixois.

La distribution et la structure actuelles de la maison sont organisées en fonction de la place centrale de l'escalier, dont le décor et le type pourrait permettre de la dater de la fin du 17e siècle ; la maison aurait donc été de grande taille dès l'origine : l'enfilade des pièces du rez-de-chaussée plaide également en faveur de cette hypothèse. En revanche, le décor de ces pièces est postérieur : cheminées et dessus-de-porte de la fin du 18e siècle, à moins qu'il ne s'agisse de la Restauration, ce que confirmerait la facture assez sèche. La façade principale semble également avoir été unifiée au 18e siècle. Des aménagements intérieurs ont été faits au 19e siècle. Le décor sculpté et surtout peint est unique dans Cavaillon et se rapproche par sa composition et ses thèmes de deux hôtels particuliers aixois. Selon les occupants, il y aurait eu une usine à chardons au premier étage.

La maison forme un bâtiment rectangulaire au nord de la parcelle avec un grand jardin devant (portail monumental sur la rue). Bâtiment massé double en profondeur, comprenant deux parties doubles encadrant la cage d'escalier, des caves et deux étages carrés sur un rez-de-chaussée. Les dépendances situées au sud ont une structure plus simple, rez-de-chaussée simple avec un étage pour deux d'entre elles. Elévations antérieures : sept travées sur trois niveaux (deux portes) encadrées par des chaînages d'angle et une génoise à trois rangs. Toutes les baies sont en arc segmentaire sauf à la travée centrale, comportant un décor sculpté : deux pilastres autour de la baie plein-cintre, surmontée d'un fronton à base interrompue. Les façades latérales ont deux travées sur trois niveaux et la façade nord sur cour présente une composition irrégulière. La porte principale de la façade donne sur un vestibule (au fond derrière l'escalier de la cave) ; deux pièces de chaque côté, à gauche la salle à manger dont les dessus-de-porte sont ornés de médaillons ovales avec têtes de profil ; une cheminée de marbre gris présente un décor de vase sculpté, puis l'office dans l'angle avec derrière la cuisine. A droite, le salon possède un décor important composé d'une cheminée Louis XVI en marbre dont le trumeau est orné d'un vase à godrons, comme sur les dessus-de-porte. La pièce suivante, autrefois le boudoir, possède également une cheminée et communique avec la pièce de derrière, qui est en L. Au-dessus de cette pièce se trouve une chambre comportant une alcôve à encadrement de bois doré, sculpté avec emphase et dont le plafond est orné d'un décor peint ; également une cheminée avec le même type de décor en bois sculpté et doré avec un tondo ; au centre du manteau, armoiries. Les autres pièces de l'étage sont également des chambres. Deuxième étage : grenier dans la partie ouest, pièces aménagées dans les combles. Le plafond de la cage d'escalier, mouluré, était autrefois percé d'une verrière.

  • Murs
    • calcaire
    • enduit
    • pierre de taille
    • moellon
    • maçonnerie
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 2 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie
  • Typologies
    escalier central
  • Techniques
    • sculpture
    • décor stuqué
    • peinture
  • Représentations
    • ornement végétal
    • portrait
    • sujet mythologique
  • Précision représentations

    Sculptures dans la chambre principale : volutes, agrafes, motifs végétaux stylisés, frise de feuilles d'acanthe tout autour de l'ouverture. Plafond : scène mythologique représentant Perséphone et pour le tondo, Diane et le char d'Apollon.

  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date d'enquête 1986 ; Date(s) de rédaction 2002
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
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