Plusieurs oratoires, dont certains possiblement élevés d’abord en tant que pilons, ont probablement existé en amont des oratoires encore en élévation sur le territoire. A ce titre, un oratoire est notamment figuré à proximité des moulins de Pourrières sur la carte des Frontières Est de la France dans le dernier quart du 18e siècle. Néanmoins, sa localisation, à proximité de la chapelle Saint-Pierre (disparue) (Référence du dossier : IA83003451), ne permet pas de l’associer à l’un des oratoires recensés. Parmi les trois oratoires étudiés, deux sont vraisemblablement construits dans la seconde moitié du 19e siècle, servant comme points de repères topographiques utiles à la vie quotidienne locale, l’un érigé en intersection de voies et l’autre à proximité d’un lavoir communal. Le dernier, construit dans le 3e quart du 20e siècle, sert plutôt à marquer l’espace sacré, étant situé à proximité du cimetière communal. De même, si deux oratoires remplacent probablement de précédents édicules à leurs emplacements, la plupart ont fait l’objet de restaurations au cours du 20e siècle. A la suite de ces oratoires, d’autres édicules issus d’initiatives privées ont été élevés sur le territoire dans les trente dernières années, témoins de la continuité des dévotions mais aussi du goût pour ces édicules emblématiques du territoire provençal.

Plusieurs croix ont de la même façon que les oratoires existé antérieurement aux croix encore en élévation sur la commune. Aux 17e et 18e siècles, Pourrières compte déjà différentes croix, souvent érigées suite à des missions d’évangélisation menées sur le territoire. Entre 1675 et 1676, les comptes trésoraires de la communauté font part de la fourniture et pose de plusieurs croix installées sur diverses avenues du village. De leur côté, les registres de délibérations révèlent l’érection de différentes croix au fil des décennies, la plupart en bois, notamment en 1678 au sud de la place de Moutte, en 1691, en 1714 près du puits du Pont, en 1737 au bas du village, en 1740, en 1760 pour la croix dite d’Hugues au Peyron ou encore en 1782. Dans le dernier quart du 18e siècle, la carte des Frontières Est de la France figure une « Croix de Mourgues » à l’est du village, qui n’a vraisemblablement pas laissé de traces. Au 19e siècle, de nouvelles croix de mission sont édifiées, cette fois-ci en fer. La première, faisant partie du recensement, est peut-être celle connue sous l’appellation de la croix de fer, mentionnée comme telle lors de sa réparation en 1849 suggérant alors son unicité au sein du village. Deux autres croix de mission sont respectivement élevées selon leurs piédestaux en 1855 et 1863. Enfin, la dernière croix recensée pourrait relever de la seconde moitié du 19e siècle. Les croix, situées dans ou à la périphérie du cœur urbain, marquent les entrées et sorties du village hormis une installée dans le nouveau cimetière suite à des déplacements successifs. Elles jouent ainsi un rôle supplémentaire de marqueur spatial délimitant l’espace urbain.