Les étables-fenils situées à l’ouest de l’alignement de bâtiments du hameau de Saint-Laurent sud sont mentionnées dans le cadastre par confronts du début du 18e siècle et leur plan-masse apparaît sur la carte des frontières de l’est de la France. L’observation des chaînes d’angle montre que ces entrepôts agricoles sont édifiés en deux phases principales. La première concerne les parcelles B 475 et 476 du cadastre napoléonien, la seconde les parcelles 473 et 474. Le premier entrepôt pourrait dater de la fin du Moyen Âge ou du début de l’époque moderne, comme le laisse penser le parement intérieur du mur-gouttereau nord de l’étable de la parcelle 476, qui est formé de plusieurs assises de moellons équarris, dont une de grande dimension. Le second entrepôt est postérieur au premier, mais antérieur au début du 18e siècle. Une porte, aujourd’hui bouchée et couverte d’un linteau monolithe à arc segmentaire, était ouverte dans le mur-gouttereau extérieur du bâtiment de la parcelle 474. Elle pourrait dater du début de l’époque moderne.
Vers 1700-1730, l’étable-fenil occupant les parcelles 475 et 476 appartenait au sieur Louis Blanc, bourgeois forain demeurant à Bargemon. En 1843, elle est possédée par Jean-Etienne Blanc, notaire de Bargemon. Celui-ci détenait également un grand nombre de terres dans les proches environs, dont une aire à battre bordant le hameau au sud. A cette même date, l’étable-fenil divisée en deux parts, occupant les parcelles 473 et 474, appartenait à Etienne Estève et à Jean-Baptiste Giraud, qui possédaient également des maisons dans le même hameau.