Un premier hameau est construit en 1962 pour les familles harkies au lieu-dit Capelude et fonctionne jusqu'en 1970 au moins. Le hameau de la Chapelle lui succède en 1970.
En octobre 1965 et en juillet 1968, les membres du Conseil municipal se déclarent à l'unanimité pour l'implantation d'un nouveau hameau de harkis sur une parcelle communale à moins de 3 kilomètres du centre du village. "Cette implantation favoriserait le but principal, en l'occurrence, l'intégration. [] Cette condition [] paraît indispensable compte-tenu des enseignements tirés par l'actuel hameau de Capelude, et des déboires que celui-ci [] occasionne en raison de son éloignement." Le Préfet du Var ajoute que "cette implantation apportera le complément de main-d'oeuvre nécessaire à l'équipement et l'entretien des périmètres de protection forestière ainsi qu'à la lutte active contre les incendies." pour faire valoir l'article 2 de la loi 66-505 du 12 juillet 1966. "Il convient d'offrir aux familles de ces travailleurs des logements situés à proximité de leurs chantiers étant entendu que l'édification de ces logements (chalets préfabriqués groupés en hameaux) sera prise en charge par le Ministère de l'Agriculture sur des terrains fournis comme précédemment par l'Etat, le Département ou les communes intéressées. Chaque hameau comporte en principe 25 ouvriers, soit environ 100 personnes. "
Le 3 décembre 1968, le service de l'aménagement forestier du Ministère de l'Agriculture est autorisé à implanter le hameau sur une parcelle communale, mise à leur disposition gracieusement par la commune, située au lieu-dit "La Chapelle", sur la parcelle G 419.
En 1972 une demande est faite pour financer le service de transport scolaire. En 1973, un rapport indique que des travaux d'aménagement dont le ravitaillement en eau sont à prévoir pour un coût estimé à 140000F. Les bâtiments sont constitués d'éléments préfabriqués en béton de 8 logements chacun. Les travaux (terrassements, viabilisation, adduction d'eau, sanitaire) sont estimés à environ 126000F.
Dès juin 1979, la mairie envisage de récupérer le groupe de huit bâtiments édifiés en préfabriqué après avoir relogé les occupants, dans le cadre d'une opération-tiroir.
Au début des années 1980, les 8 logements sont toujours en place et habités. En juin 1980, deux logements sont vides, les autres occupés. En octobre 1981, une étude de faisabilité portant sur le création d'un lotissement en vue de réaliser un programme de logements individuels pour reloger les familles du hameau est réalisé. La commune envisage le "remodelage du hameau" et la "création d'un lotissement d'une vingtaine de maisons." En 1981, par délibération, la commune s'engage à reloger les derniers habitants du hameau et que le terrain leur soit réservé en priorité. En septembre 1981 "le hameau de la Chapelle revient à la commune" qui doit donc prendre en charge les frais d'éclairage publique et d'approvisionnement en eau." Dans les années qui suivent, à chaque départ, la mairie détruit le bâtiment vidé de ses locataires. En août 2000, il est question de la démolition des baraquements subsistants au hameau de la Chapelle pour cause de présence d'amiante, et de la possibilité de financement de l'opération par des crédits d'Etat. En 2003, 2 familles vivent toujours sur place. Depuis, tout projet est abandonné.
Aujourd'hui, 2 familles vivent toujours au hameau où s'élèvent 3 baraquements et des bâtiments annexes dont le garage O.N.F. estampillé d'une inscription gravée "J. Faure Firminy Loire" situé à l'entrée du site. L'un des premiers baraquements (pour 2 familles) situé au bas du hameau a accueilli le foyer puis a été transformé en logement. Les 2 autres pouvaient loger 4 familles chacun. Le hameau est aujourd'hui propriété de la commune sauf un baraquement qui appartient à l'O.N.F.. Une stèle officielle du gouvernement rendant hommage à la mémoire des Harkis de Collobrières, d'abord installée avenue de la Libération, est déplacée à l'entrée du village en septembre 2022. Le 25 septembre 2022 est inauguré le chemin de la Mémoire reliant le site du hameau au village matérialisé par un panneau indiquant le "Sentier des Harkis". Un panneau historique y est également implanté.
Chercheur pour le patrimoine industriel à l'Inventaire Nord-Pas-Calais de 1991 à 2018 (DRAC puis Région Nord-Pas-Calais dès 2007 et Hauts-de-France suite à la réforme des collectivités en 2016). Puis chercheur à l'Inventaire Provence-Alpes-Côte d'Azur à partir de 2018.