Hypothèses de datation
L’église du castrum de La Verdière est mentionnée dès 1251. En 1348, le testament de Rayne de Vintimille indique qu’elle est dédiée à Notre Dame. Ce document atteste de l’existence d’un tombeau seigneurial (enfeu) dont l'emplacement est visible dans la chapelle surmontée d'une tribune, ainsi que de chapelles dédiées à saint Laurent et saint Antoine. Les masques et l'arc de la porte sud, les motifs ornant la retombée des ogives et les chapiteaux de la partie orientale pourraient dater de cette période. D'après Michel-Palamède de Forbin d'Oppède, les pierres employées à la base des piédroits du portail proviendraient du remaniement d'un édifice antérieur. Il propose une restitution du castrum figurant, à l’emplacement de l’église, une chapelle orientée et fait l’hypothèse d’une reconstruction dans la période comprise entre 1262 et 1437, alors que le castrum appartient à la famille de Vintimille. En l’absence de fouilles archéologiques, il convient de traiter cette hypothèse avec prudence. D'après le curé Roibaud, l'église apparaît comme paroissiale dès le début du 16e siècle dans deux actes portant donation et autorisation de trois chapellenies, dont deux fondées dans l'église paroissiale.
Phases de construction
L’intérieur de l’édifice a été remanié, plusieurs réparations à l’église paroissiale étant signalées à l’époque moderne. Un prix-fait daté du 2 avril 1636 mentionne l'érection de la chapelle du Rosaire par Marcel et Balthazar Vallent, maçons de La Verdière. Les délibérations de la communauté indiquent la construction d’une chapelle dédiée à saint Joseph en 1639. La visite pastorale de 1676 signale le vocable de Notre-Dame-d'Espérance ainsi que les chapelles dédiées à la sainte Croix, à saint Antoine et à saint Anne du côté de l'évangile (à gauche du maître-autel), et les chapelles de saint Clair, saint Laurent, Notre-Dame-du-Rosaire, saint Joseph et saint Jacques du côté de l'épître. L'évêque ordonne de réparer le toit de l'église au niveau de la chapelle dédiée à Notre-Dame du Rosaire. Le pavé "est rompu en quelques endroits estant iceluy partie brique partie de taille." En 1698, l'évêque ordonne l'agrandissement de la sacristie et le percement d'une fenêtre pour éclairer le sanctuaire. Cette sacristie primitive pourrait correspondre au bâtiment annexe accolé au chevet, au nord de l'édifice (les délibérations de la fabrique mentionnent cette "ancienne sacristie" en 1866, à l'occasion de l'enlèvement de décombres jouxtant la muraille du chœur). Une nouvelle sacristie fut construite vers 1717, d'après une transaction passée entre le prieur et la communauté (sacristie actuelle ?). Selon les délibérations de la communauté, une chapelle dédiée à saint Roch fût financée en 1720 par la marquise d’Oppède (il pourrait s'agir de Marie-Charlotte Marin, épouse de Jean-Baptiste de Forbin-Maynier), alors que la peste sévissait en Provence. Les chapelles situées à l'ouest ont été remaniées à l'occasion d'aménagements au presbytère, accolé l'ouest de l'édifice. L’escalier de pierre grand degré conduisant à l’édifice a été bâti aux alentours de 1725 (rénové en 1859). Une baie à ébrasement avec claveaux (actuellement murée) a été percée dans le chevet en 1883, comme le mentionne une délibération de la fabrique qui indique de "faire ouvrir au fond de l'abside une grande fenêtre romane où sera placé un vitrail représentant l'assomption de la sainte Vierge titulaire de l'église paroissiale".
Édification de la tribune seigneuriale
La tribune assurant la communication entre le château et l’église aurait été construite durant le dernier quart du 17e siècle, à cause de l’impossibilité, pour le seigneur, de se rendre directement à l’église suite aux remaniements du château. Si l’on en croit Michel-Palamède de Forbin d’Oppède, c’est l’archevêque d’Aix, monseigneur Charles Le Goux de la Berchère, qui autorisa son érection au-dessus de l’enfeu des Castellane-Vintimille, par une concession à perpétuité, « à condition que l’on fit dire trois messes dans ladite chapelle et que la tribune fut grillée. » L'auteur ne donnant pas de date, la courte période d'exercice de cet archevêque, entre 1685 et 1687, permet de présumer l'époque de cette première érection. Près d'un siècle plus tard, en 1781, les délibérations communales signalent des enchères pour la construction d’une tribune à l’église paroissiale, mais il s'agit peut-être de l'autorisation, donnée au seigneur par la communauté, de faire griller la chapelle Saint-Laurent se trouvant au-dessous de la tribune. D'après le curé Roibaud, la tribune fut détruite à la Révolution, quelques mois après l'enfeu supprimé le 20 décembre 1792. Elle fut relevée vers 1818 à l’initiative d’Augustin d’Oppède, membre de la famille de Forbin.
Présence de deux tours-clochers
L'édifice présentait deux tours-clochers : l'actuelle, et une autre (disparue) située à l'aplomb de la façade principale, flanquée d'une horloge et surmontée d'un campanile en métal. Cette horloge est mentionnée dans les délibérations de la communauté dès le 17e siècle. Elles indiquent l'emploi d’une cloche issue de l’église paroissiale à placer à l’horloge en 1614, puis l’utilisation des débris d’une cloche pour fabriquer celle de l’horloge en 1615. En 1777, un peintre aixois réalise une « montre solaire » sur la façade de l’église, « afin de suppléer l’horloge continuellement dérangée ». Le cadastre de 1823 la signale bien comme « horloge », tandis qu'une gravure de 1880 ainsi que des cartes postales datées des deux premières décennies du 20e siècle représentent simultanément les deux tours-clochers, dont l’actuelle. La date de démolition de cette horloge est donc postérieure aux années 1920.
Évêque de Lavaur (1677/1678-1685), puis archevêque d'Aix-en-Provence (1685-1687), puis d'Albi (1687/1693-1703), puis de Narbonne (à partir de 1703). - Aumônier du roi (1672-1677). - Docteur en théologie (Paris, 1672 ?). Source : https://data.bnf.fr