Au 17e siècle, une maison claustrale est connue au cœur du village, rue publique (actuelle Grand rue). Cependant, son état, tout comme son éloignement par rapport à l’église paroissiale (Référence dossier : IA83003395) située à l’écart du village, sont jugés problématiques par l’archevêque à l’occasion d’une visite pastorale. Un rapprochement étant ordonné, la communauté engage en conséquence la construction d’une nouvelle maison attenante à l’édifice de culte. Un devis est dressé le 25 novembre 1714 par le maçon Jean Verdillon de Rougiers et les enchères passées le 14 décembre 1714. En 1715, l’achat des terrains nécessaires faisant débat, le projet est abandonné au profit de l’agrandissement de la maison claustrale existante. Le projet est finalement réouvert en 1717, le vicaire de la paroisse proposant d’acheter lui-même le terrain choisi pour la construction, une partie de l’emplacement destiné à être aménagé en jardin à destination perpétuelle des vicaires. Le prix-fait est passé le 26 octobre 1717 au maçon Joseph Olivary de Tourves. L’examen et la recette de la nouvelle maison claustrale sont établis en 1722 après cinq ans de travaux. En parallèle, la communauté procède à la vente de l’ancienne maison pour compenser le coût des travaux de la nouvelle. La transaction entraîne néanmoins un procès entre la communauté et le prieur, qui réclame un grenier et une cave dans le nouvel édifice, en ayant perdu l’usage dans l’ancien cédé sans son avis préalable. Après consultation de divers avocats, la communauté et le vicaire délibèrent en 1728 de mettre à disposition du prieur une chambre et une écurie reconverties en grenier et cave pour son usage.
A l’issue de sa construction, la nouvelle maison claustrale requiert au cours du 18e siècle quelques réparations. Dès 1726, les comptes trésoraires font état de réparations sur son couvert, puis en 1758 sur l’ensemble de l’édifice. Comme l’église, le bâtiment fait l’objet d’une campagne de restauration au début du 19e siècle, n’étant « point habitable dans l’état actuel » selon la délibération du 25 août 1805. Le devis estimatif des réparations dressé le 8 septembre 1805 implique la réparation du couvert, du potager, des planchers, murs, plafonds et cheminées en présentant le besoin, la réparation voire remplacement de certaines portes, la pose et consolidation de fenêtres, celle de carrelages dans la cuisine et le salon, le crépissage des murs et plafonds et enfin la pose d’un jet d’eau à l’entrée. L’adjudication est passée au maçon François Galloty et au menuisier François Durand le 24 novembre 1805 et les rapports de recette dressés le 30 mai 1806 pour la maçonnerie et le 5 avril 1807 pour la menuiserie. En 1822, le conseil municipal délibère la réfection du couvert en partie écroulé. Le 8 novembre 1822, une lettre du maire de Pourcieux au sujet des travaux à mener informe que les réparations ont été réalisées. En 1838, quelques réparations sont exécutées par le maçon Auguste Gruet, à savoir la construction d’un nouveau potager, la pose d’une porte au cabinet, l'ajout d’une fenêtre au grenier et la reprise de la sortie de cheminée d’une des chambres. L’année suivante, le 4 août 1839, le conseil municipal délibère de procéder en priorité aux réparations les plus urgentes, notamment celle du couvert, afin que « le curé passe l'hiver en sécurité ». Néanmoins, une lettre du recteur de Pourcieux de 1845, soulignant une attente de plus de quatre ans des réparations programmées, entraine enfin le lancement du chantier. Le rapport de réception définitive des travaux du presbytère du 28 juin 1846 fait état de la réparation entière du couvert et de la pose d’une gouttière, de celle du carrelage de la cuisine et de son plafonnement, de la réparation de carrelages, de portes, de cheminées, d’un évier, du jet d’eau de l’entrée et du potager au rez-de-chaussée ; et de la réfection des marches de l’escalier, de la pose de carreaux, de plâtre, de la réparation de la cheminée et de l’agrandissement de l’alcôve à la chambre du curé à l’étage. L’humidité demeure toutefois un problème récurrent pour l’édifice, encore déclaré « inhabitable pendant la saison hivernale » dans une lettre du vicaire du 17 décembre 1857.
Perdant peu à peu sa destination initiale, l’édifice accueille finalement l’institution municipale dans les années 1980, devenant la mairie de Pourcieux.
Chargée de mission Inventaire et médiation du patrimoine pour la Provence Verte Verdon.