DESCRIPTION
La villa La Safranède est construite sur un terrain de 910 mètres carrés, accidenté, avec une forte différence de niveau entre l'avant et l'arrière de la parcelle. Elle est au centre de celle-ci et en occupe une grande partie (276 mètres carrés). Elle est entourée par un espace dallé. Le jardin est planté d'essences méditerranéennes, cyprès, oliviers, pins.
Vue d'ensemble prise du sud.Le garage est à l'avant, au niveau du boulevard. Un portail piéton fermé par une grille permet de pénétrer dans un petit corps de bâtiment abritant un escalier qui relie la rue à la terrasse en terre-plein en calcaire du Gard où se situe l'accès principal à la maison. La piscine (4 mètres X 9 mètres) occupe une partie de la terrasse.
La villa, de plan irrégulier, présente un ensemble de volumes composites organisés sur 7 demi-niveaux et articulés autour d'une tour. La toiture est un étagement d'appentis et de terrasses.
Le soubassement est en partie taillé dans le rocher. Il comporte un garage pour trois voitures et des locaux techniques (chaufferie, Etage de soubassement en partie taillé dans le rocher.laverie...) Un escalier intérieur le relie au rez-de-chaussée. Au soubassement de la tour se situe un salon-télévision-coin de feu et un bar mais ces espaces ne sont accessibles qu'à partir du salon-séjour, au rez-de-chaussée.
Le rez-de-chaussée surélevé est le niveau principal. L'entrée, sur la façade antérieure sud, est abritée par un porche. La menuiserie de la porte est compartimentée en panneaux, cloutée de clous à tête en étoile. Un premier hall-vestibule ouvre sur le séjour, à droite, et sur un hall de réception, dans la tour, d'où part l'escalier principal. La distribution est approximativement tripartite autour de cet espace circulaire central : au sud-est, le séjour, au sud-ouest, la salle à manger et l'office aménagé pour le petit-déjeuner. Dans le volume nord-ouest se trouvent un vestiaire de réception, la cuisine, deux chambres d'amis avec salles de bains dont une avec entrée indépendante, une salle de bains et l'escalier de service qui dessert la maison du soubassement au dernier étage.
Le salon-séjour est largement ouvert sur l'extérieur par des portes-fenêtres au sud et à l'est. Dans l'angle nord-est se trouve un escalier qui descend au salon-télévision, escalier surmonté d'une mezzanine. Séjour. Escalier descendant au coin de feu et mezzanine.Le sol est en travertin. Le plafond est supporté par de grosses poutres apparentes.
Le plafond de la salle à manger est compartimenté de caissons de plâtre à décor de turlupets en bois. Le mur nord est percé d'une fenêtre à deux vantaux donnant sur le vestibule devant la cuisine. La salle à manger ouvre sur une terrasse couverte faisant office de salle à manger d'été.
Le premier étage occupe une surface réduite par rapport au rez-de-chaussée. Il est en retrait au sud. Le palier donne sur une terrasse. Il fait office de bibliothèque. Le corps de bâtiment occidental est occupé par trois chambres dont la chambre de maître avec alcôve et salle de bains ouvrant sur une terrasse au sud, une salle de bains, une roberie et deux chambres au nord. Le bureau est dans l'aile orientale.
Le deuxième étage n'est constitué que du volume carré au nord-ouest et de la tour. Au nord-ouest, on a deux chambres dont une couverte d'une fausse voûte d'ogives, un W.C., une salle de bains et un espace de gymnastique ouvrant sur une terrasse. La partie haute de la tour est occupée par une chambre éclairée par deux baies géminées à colonnette centrale.
NOTE DE SYNTHÈSE
Edmond Benzaquen était à la tête de l'Atelier d'Architecture régionale situé au Palais de la Mer à Sainte-Maxime dans les années 1960-1970. Il a réalisé de nombreuses villas dans tout le golfe de Saint-Tropez. Il revendique "tout en respectant la tradition provençale d'avoir su la rajeunir, l'adapter aux exigences modernes". Si l'on y retrouve les constantes du régionalisme depuis les années 1930 (plans et volumétries composites, pierre apparente locale utilisée en contrefort, pigeonniers ...), ces villas sont cependant très représentatives du régionalisme des années 1960-1970 où se mêlent modernité et "rusticité" assumée. De la modernité on retient la multiplicité et la largeur des ouvertures, les nombreux décrochements de toiture ménageant terrasses et loggias, la largeur des espaces intérieurs parfois non cloisonnés. Le rustique est surtout le fait des aménagements intérieurs : poutres apparentes, crépi, carreaux de Salernes ou tomettes.
Ici, le style d'Edmond Benzaquen se distingue plus particulièrement par l'usage appuyé des demi-niveaux, par l'utilisation des remplois, menuiseries de portes, grilles, ou bien par la copie d'éléments architecturaux d'époques ou de pays divers (cheminées médiévale ou renaissance, culots sculptés ...), qui lui confèrent un certain éclectisme maniériste.
Photographe de l'Inventaire, région Sud-Paca.