Comme la ville, la station de villégiature de Valescure est une création de Félix Martin, maire à partie de 1878, qui la relie à la ville par un boulevard de 5 kilomètres. Un réseau de plus de 15 kilomètres d'avenues et de boulevards dessert le parc résidentiel dont les terrains sont commercialisés par la Société Civile des Terrains de Valescure dont Félix Martin est le principal actionnaire avec les villégiateurs Charles Gounod, Léon Carvalho et Jules Barbier. A la fin du 19e siècle, Lord Rendel va devenir le plus important propriétaire foncier de Valescure. Il se porte acquéreur des terrains de la Société civile Saint-Raphaël-Valescure de Félix Martin, restée plusieurs années en liquidation, et constitue sa propre société dont il confie la gestion à l'architecte Léon Sergent. De 1882 à 1900, les principales villas sont construites par les architectes Pierre Aublé, Sylvain Ravel, Henri Lacreusette, Jacob-Walton Houtelet, Léon Sergent ou Laurent Vianay. Les constructions sont codifiées par le cahier des charges du lotissement. De 1880 à 1888, Valescure est plutôt un centre de tourisme hivernal et climatique où se côtoie un milieu médical parisien et mondain. On y rencontre les célèbres homéopathes Noël Guéneau de Mussi (villa Les Pins IA83000586) et Chargé (villa Saint-Dominique, non étudiée) ou le chirurgien Léon Labbé (Villa Marguerite IA83000584), groupés autour du mécène Angelo Mariani, pharmacien et inventeur du vin de coca Mariani. S'y retrouvent également des personnalités du milieu artistique, Suzanne Reichenberg, actrice de la Comédie Française et son époux Mario Huchard, auteur dramatique, Léon Carvalho, directeur de l'Opéra Garnier et des Beaux-Arts de Paris et son épouse Caroline, cantatrice, le sculpteur Oscar Roty. En 1889, le docteur Niepce la qualifie de station hivernale de haute valeur. Compte tenu de la présence d'une source minérale et du fait que la station est déjà créée, il préconise la création d'un établissement thermal (qui ne sera pas réalisé). Le pensionnat pour jeunes filles à la santé déficiente est construit en 1882. C'est aussi le quartier d'élection de la colonie anglaise qui y construit une église anglicane. Le golf est créé en 1896 par Lord Ashcomb, complété en 1904 par un Club House de 16 chambres. A cette époque, ce sont les Britanniques qui prennent le relai de la spéculation foncière par l'intermédiaire de la Valescure Society Land Company, suivie dans l'entre-deux-guerres par la banque Anglo-Américaine W. King. En 1924, un nouvel hôtel, le Golf Hôtel, est construit selon les plans de l'architecte René Darde. Jusqu'en 1939, il constitue le centre de la station d'hiver. Après la guerre, les Anglais boudent la station et vendent leurs propriétés. Le parc résidentiel qui comportait 15 kilomètres d'avenues et de boulevards, est aujourd'hui loti et les hôtels transformés en résidences à appartements.
- recensement du patrimoine balnéaire
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Saint-Raphaël - Saint-Raphaël
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Commune
Saint-Raphaël
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Lieu-dit
Valescure
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Cadastre
1981
AM
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Dénominationsstation de villégiature
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AppellationsValescure
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Parties constituantes non étudiéesgolf
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Période(s)
- Principale : 4e quart 19e siècle
- Secondaire : 20e siècle
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Auteur(s)
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Auteur :
Aublé Pierrearchitecte attribution par travaux historiquesAublé Pierre
La famille de l'architecte Pierre Aublé est originaire du Lyonnais. Son père, employé des Messageries Maritimes de Rhodes avait épousé une Grecque, Marie Clidion. Pierre nait à Rhodes en 1842. Après des études à l’École Polytechnique de Lyon, il travaille comme ingénieur en Turquie à partir de 1869, puis à Saint-Raphaël à partir de 1879, appelé par Félix Martin. Aublé et Martin s’étaient connus lors de leurs études communes à l’École Polytechnique. Ils s’étaient aussi retrouvés en Turquie, lors d’un voyage d’étude de Félix Martin. En 1879, l’architecte de la ville est déjà un Lyonnais, Laurent Vianay. La première grande réalisation de Pierre Aublé est Le Grand Hôtel, à Notre-Dame, premier « palace » de Saint-Raphaël. En 1882, ce sera l’Hôtel Beau-Rivage (détruit), puis en 1882 et 1883, deux édifices d’enseignement, le pensionnat de jeunes filles de Valescure et le collège de garçons de Boulouris. Le grand chantier d’Aublé, c’est la nouvelle église paroissiale Notre-Dame-de-la-Victoire, de 1883 à 1887. Son agence compte alors 20 employés. Il construit dans le même temps une soixantaine de villas à Notre-Dame, Valescure, ou Les Cazeaux.
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Auteur :
Ravel Sylvain-Josepharchitecte attribution par travaux historiquesRavel Sylvain-Joseph
Sylvain-Joseph Ravel est architecte de la ville de Saint-Raphaël dans les années 1880. En 1889, il donne les plans du nouveau cimetière Alphonse Karr. Il agit également en tant que promoteur privé. En 1894 il dessine le plan d’un lotissement de terrains lui appartenant à Boulouris. Sur les 7 villas qu'il a construites et que nous avons repérées, les plus importantes sont Magali (1888), d'un éclectisme classique italianisant et Le Castellet (1889), d’un éclectisme plus « nordique ». Il réalise également la Villa Amélie (1883), la Villa Victor (1883), la Péguière (1896) et le Chalet des Cigales (1886).
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Auteur :
Lacreusette Henriarchitecte attribution par travaux historiquesLacreusette Henri
Architecte à Saint-Raphaël où il travaille en collaboration avec Sylvain-Joseph Ravel en 1888 pour la villa Magali. Il assure en 1890, la direction des travaux du cimetière Alphonse Karr, conçu par Ravel. Il est l'auteur en 1897 de la villa L'Argentine (détruite en 1977).
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Auteur :
Houtelet Jacob-Waltonarchitecte attribution par travaux historiquesHoutelet Jacob-Walton
Architecte actif à Saint-Raphaël dans le 4e quart du 19e siècle.
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Auteur :
Sergent Léonarchitecte attribution par travaux historiquesSergent Léon
Architecte, auteur du grand hôtel de Boulouris, de l'église anglicane de Valescure en 1899, des villas Les Lauriers roses (vers 1900), Call (1898) et Les Asphodèles (1885), à Saint-Raphaël.
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Auteur :
Vianay Laurentarchitecte attribution par travaux historiquesVianay Laurent
Laurent Vianay s’établit à Cannes en 1863. Après avoir travaillé sur des édifices religieux, il acquiert une grande renommée. C’est un architecte de talent, qui travaille dans des styles très variés, éclectisme classique, pittoresque. Il reçoit un très grand nombre de commandes privées entre 1870 et 1880. On le retrouve à Saint-Raphaël à partir de 1879, où il fait partie de l’entourage lyonnais du nouveau maire Félix Martin. Ce dernier lui commande l’élaboration du nouveau plan de la ville et les plans d’alignement de rues et places existantes. Vianay réalise deux « villas-châteaux » d’un éclectisme classique, Les Myrtes en 1881 et Marguerite en 1882.
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Auteur :
Darde Renéarchitecte attribution par travaux historiquesDarde René
René Darde est issu de l’École Nationale des Beaux-Arts de Paris. Il travaille dans l'atelier des architectes parisiens Henri Sauvage et Charles Sarazin pour lesquels il vient, en 1911, suivre le chantier du Golf Hôtel de Beauvallon à Grimaud (83). Il s'installe définitivement à Sainte-Maxime à partir de 1913. Avec deux autres agences à Saint-Raphaël et Cannes, il serait l'auteur de près de deux cents villas dans le Var et les Alpes Maritimes. Il est considéré comme l'un des chefs de file du mouvement néo-régionaliste en Provence. Victime d'une hémiplégie en 1950, il réduit son activité mais réalise encore quelques villas jusqu'à son décès en 1960.
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Personnalité :
Martin Félixpromoteur attribution par travaux historiquesMartin Félix
Créateur de la station de Saint-Raphaël. Né en 1842 à Pont-de-Vaulx dans l’Ain, il entre à l’école Polytechnique de Lyon vers 1860 où il se lie avec Pierre Aublé qui sera l’architecte majeur de Saint-Raphaël de 1880 à 1913. Il en sort ingénieur des Ponts et Chaussées et est affecté à Draguignan où il est chargé des travaux pour le canal d’irrigation à partir de la Siagne et du Loup. En 1867, il épouse Berthe Meissonnier, fille de Jean-Baptiste Meissonnier haut fonctionnaire au Ministère des Transports. Après un séjour à Paris il effectue un long voyage d’étude en compagnie de son beau-père en Roumanie et en Turquie où il visite et s’informe sur les chemins de fer orientaux. En 1873, il entre à la compagnie PLM, puis il dirige en 1885 les travaux des Chemins de Fer du Sud dont il devient directeur général en 1887. Nous ne savons pas à quelle date il s’était installé à Saint-Raphaël mais il est élu maire le 2 juin 1878 et le demeure jusqu’en 1895 où, compromis dans le scandale des Chemins de fer du Sud, il est suspendu de son mandat. Il décède à Grasse en 1899.
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Personnalité :
Gounod Charlespromoteur attribution par travaux historiquesGounod Charles
Compositeur français. Il fréquente la station de villégiature de Saint-Raphaël de 1865 à 1885. Il est actionnaire de la Société Civile des Terrains de Valescure vers 1880.
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Personnalité :
Carvalho Léonpromoteur, commanditaire attribution par travaux historiquesCarvalho Léon
Chanteur lyrique, directeur de l'opéra Garnier et de l'école des Beaux-Arts de Paris. Il fréquente la station de villégiature de Valescure où il se fait construire la villa Magali en 1882.
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Personnalité :
Barbier Julespromoteur attribution par travaux historiquesBarbier Jules
Poète et librettiste (Contes d'Hoffmann, Faust, Roméo et Juliette ...). Il fréquente la station de villégiature de Valescure dans les années 1880. Il est actionnaire de la Société Civile des Terrains de Valescure.
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Personnalité :
Mariani Angelohabitant célèbre attribution par travaux historiquesMariani Angelo
Mécène, pharmacien et inventeur du vin de coca Mariani. Il fréquente la station de villégiature de Valescure dans les années 1880.
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Personnalité :
Guéneau de Mussy Noëlcommanditaire attribution par travaux historiquesGuéneau de Mussy Noël
Médecin et chirurgien. Il fréquente la station de villégiature de Valescure où sa veuve se fera construire la villa Les Pins en 1886.
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Personnalité :
Chargécommanditaire attribution par travaux historiquesChargé
Célèbre homéopathe. Commanditaire de la villa Saint-Dominique à Valescure dans les années 1880.
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Personnalité :
Labbé Léoncommanditaire attribution par travaux historiquesLabbé Léon
Chirurgien, commanditaire de la villa Marguerite, à Valescure, en 1882.
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Personnalité :
Reichenberg Suzannecommanditaire attribution par travaux historiquesReichenberg Suzanne
Actrice de la Comédie française. Commanditaire d'une villa à Valescure en 1883.
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Personnalité :
Huchard Mariocommanditaire attribution par travaux historiquesHuchard Mario
Auteur dramatique, époux de l'actrice Suzanne Reichenberg. Commanditaire d'une villa à Valescure en 1883.
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Personnalité :
Roty Oscarhabitant célèbre attribution par travaux historiquesRoty Oscar
Sculpteur et médailleur. Propriétaire de la villa Marie et de la villa Les Abeilles à Valescure vers 1900.
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Personnalité :
Rendel Stuartpromoteur attribution par travaux historiquesRendel Stuart
Député du pays de Galles entre 1880 et 1894, lord Rendel est anobli en 1894. A la fin du 19e siècle, il est le plus important propriétaire foncier de Valescure après s'être porté acquéreur des terrains de la "Société civile Saint-Raphaël-Valescure" de Félix Martin, restée plusieurs années en liquidation. Il constitue sa propre société dont il confie la gestion à l'architecte Léon Sergent. En 1895, il devient également propriétaire du château Thorenc à Cannes.
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Personnalité :
Cubbit, baron Ashcombe Henrycommanditaire attribution par travaux historiquesCubbit, baron Ashcombe Henry
Créateur du golf de Valescure en 1896. Il achète en 1914 la villa Sainte-Baume, également à Valescure, dans laquelle il réside jusqu'à son décès en 1947.
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Auteur :
Située en retrait par rapport à la mer (environ 3,5 kilomètres), la station de villégiature de Valescure est aménagée sur un site d'exception constitué de collines boisées de pins parasols, de chênes liège et de mimosas, dominant le paysage environnant. Elle est organisée en parc résidentiel structuré à partir du Grand boulevard de Valescure et du boulevard du Suveret qui partent tous deux du carrefour des Anglais. Un réseau de boucles faisant retour sur le boulevard constitue des îlots occupés par une ou parfois deux villas. La disponibilité des terrains permet une dispersion des villas sur de grandes parcelles. Les constructions sont en général de grosses villas de type aristocratique.
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Plansensemble concerté
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Statut de la propriétépropriété publique
propriété privée
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Bibliographie
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CARLINI, Marcel, ROUDILLAUD, Michel. Mémoire en images. Saint-Raphaël. Joué-les-Tours : Alan Sutton Éditeur, 1999.
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KIEFFER, M. Le Valescure de Félix Martin. Dans : Annales du Sud-Est Varois, tome II, 1977, p. 51-58.
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NIEPCE, A. Station hivernale de Saint-Raphaël. Paris : Ed. O. Doin, 1889.
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PASQUALINI, Frédéric. Saint-Raphaël. Formation d'une ville balnéaire. Diplôme : Unité pédagogique d'Architecture de Marseille : 1984.
P. 89-101.
Documents figurés
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Carte de France au 50.000e. Service géographique de l'armée. Levé en 1913. / Dessin à l'encre, auteur inconnu, levé en 1913, tirage de 1931.
Feuille de Fréjus N° XXXV-44. Feuille au 10000e. N° 8-a. 1
Photographe au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1970 à 2006.