Dossier d’aire d’étude IA83001426 | Réalisé par
  • recensement du patrimoine balnéaire
présentation de l'aire d'étude de Saint-Raphaël
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  • Aires d'études
    Saint-Raphaël
  • Adresse
    • Commune : Saint-Raphaël

GEOGRAPHIE

La commune de Saint-Raphaël s’étend sur une superficie de 8959 hectares, cantonnée par les communes de Fréjus, à l’ouest, des Adrets-de-l’Esterel, au nord, par le département des Alpes-Maritimes au nord-est et par la Méditerranée au sud et à l’est qui lui confère 25 kilomètres de côte. La partie nord du territoire est occupée par la forêt domaniale de l’Esterel où chênes lièges et chênes verts ont largement fait place, suite aux incendies et à la sècheresse, à une végétation de maquis (genévriers, lentisques, cistes…). Le massif volcanique, constitué de gneiss, de porphyre et de grès, prend ensuite une orientation nord-sud, parallèle à la côte et jalonné de sommet : Pic de l’Ours (562 mètres), Pic d’Aurelle (323 mètres), Pic du Cap Roux (454 mètres) et Rastel d’Agay (287 mètres). Il termine directement sur la mer, donnant au littoral de la Baumette jusqu’au golfe de la Napoule, l’aspect d’une corniche aux rochers de grès rouge, où alternent pointes et calanques. Vue prise de l'ouest. A l'arrière le Pic d'Aurelle.Vue prise de l'ouest. A l'arrière le Pic d'Aurelle.

Le territoire communal présente peu d’espaces véritablement plats si ce n’est l’extrême sud-ouest (quartiers de L’Iscle et des Arènes), délimité par les fleuves Le Pédégal et La Garonne, et une étroite bande côtière à l’arrière des plages du Veillat, de Santa Lucia et autour de la rade d’Agay.

Les quartiers de Valescure et des Plaines ont été urbanisés sur des plateaux de 20 à 80 mètres d’altitude.

HISTOIRE

Avant la station de villégiature

Saint-Raphaël. Le Village.Saint-Raphaël. Le Village.Jusqu’à la deuxième moitié du 19eme siècle, le territoire de la commune est très peu peuplé. Le dépouillement des registres cadastraux établi par l’archiviste Frédéric Mireur, ne signale en 1789 des maisons qu’au Village (noyau autour de l’ancienne église paroissiale) et à la Marine (îlots au nord-est de l’actuel port). Ces maisons étaient au nombre de 44 (79 familles) en 1698 et de 98 (345 familles) en 1765. En 1698, 22 magasins pour le commerce de la mer sont signalés. Ces habitants sont jusqu’au 18eme siècle essentiellement des matelots ou des pêcheurs, de descendance génoise, établis là depuis la deuxième moitié du 15e siècle. En 1788, la population s’est diversifiée car Achard signale dans sa Géographie de la Provence, que «les principales productions sont en blé et vins rouge et blanc, l’un et l’autre excellent et d’une qualité supérieure ». Il mentionne également un commerce maritime prospère : embarquement des huiles de toute la viguerie de Draguignan, bois de pin pour la construction et le chauffage. Sur le plan industriel on a établi une savonnerie (actuel quai Albert Ier). Des mines de plomb argentifère, charbon et or sont exploitées depuis la fin du 17e siècle (privilège concédé pour neuf ans à Nicolas Saboly, bourgeois de Paris). Le seul autre foyer de peuplement mentionné est Agay, dont la rade sert de mouillage pour les bateaux depuis la période romaine, et où se trouve « un fort joli château au bord de la mer avec quelques bastides », appartenant à M. Giraud de la Garde. C’est le château fortifié destiné à la défense côtière construit au milieu du 17e siècle par Jean de Roux, gouverneur des tour et port d’Agay.

Saint-Raphaël. Le port de pêche.Saint-Raphaël. Le port de pêche.Les registres de recensements (1 F4 / 2) donnent une population de 955 habitants en 1841 et 999 en 1846. A cette dernière date la répartition des constructions se fait ainsi : Le Village : 199 maisons ; La Marine : 71 maisons ; 1 poste de douane à Boulery (Boulouris) et un à Agay ; 3 maisons au domaine d’Agay et 19 maisons pour le reste de la commune. En 1851, la population est de 1020 habitants, tous catholiques. Les seuls étrangers sont des Sardes (68) dont la profession n’est pas précisée mais qui doivent être employés comme ouvriers (pêcheurs ou dans les autres petites industries). La population est composée de 357 agriculteurs, en général propriétaire des terres. L’industrie occupe 208 personnes, dont 171 dans les industries de l’alimentation (comprenant les pêcheurs), 26 dans les bouchonneries, 8 dans le bâtiment et 3 dans les transports. Classés dans les professions libérales, on compte 51 fonctionnaires, 32 militaires et marins et 8 pensionnés. Dix ans après, la situation est sensiblement la même. La population a cependant crû d’une centaine d’habitants, mais le nombre de maisons est resté le même. Il a même eu tendance à décroître au Village (106) et à La Marine (63), peut-être au bénéfice des fermes qui s’élèvent à 25. Il semblerait qu’avec le développement de l’agriculture les paysans, qui habitaient auparavant quasiment tous au Village, aient abandonné leur maison pour construire des fermes sur les terres.

Telle est la situation à la veille de l’événement majeur que va constituer pour Saint-Raphaël l’arrivée du chemin de fer Paris-Lyon-Méditerranée en 1864.

De l’arrivée du chemin de fer à la guerre de 1914

Les prémisses : 1864-1878

Le projet d’une liaison ferroviaire Paris-Lyon-Méditerranée date de 1853. Marseille est reliée en 1857 et Toulon en 1859. La liaison principale ne se poursuivra pas en suivant la côte mais par l’arrière-pays, par le nord des Maures jusqu’aux Arcs d’où un service de voitures à chevaux des Messageries Impériales reliait Les Arcs à Nice via Saint-Raphaël. La poursuite de la ligne était envisagée dès l’origine et les premières ventes de terrains à la compagnie P.L.M. avait eu lieu à Saint-Raphaël entre 1856 et 1859. L’autorisation de la mise en exploitation pour les voyageurs du tronçon Les Arcs-Cagnes-sur-mer est donnée par le Ministère des Transports en 1863. Saint-Raphaël est desservie au milieu de 1864 et Nice à la fin de la même année. Cette desserte va permettre l’essor de ce qui deviendra La Côte d’Azur.

La mutation rendue possible par le développement des transports s’inscrit dans le contexte général du développement de la villégiature balnéo-climatique sous le Second Empire. Cette période de prospérité économique voit la constitution de nouvelles fortunes liées au capitalisme industriel ou boursier à la recherche d’un nouvel art de vivre. L’industrialisation des villes les dévalorise en terme de qualité de vie et amène à la recherche de nouveaux espaces plus sains, plus exotiques. A la ville, lieu du travail et du prolétariat s’oppose la station de villégiature où tout n’est que luxe, loisirs et plaisirs. Napoléon III favorisera également les villes de villégiature thermales ou balnéaires comme lieux de prestige au service de l’Empire où se croise le « gratin » de l’aristocratie et de la grande bourgeoisie européenne.

L’arrivée du chemin de fer, si elle permet de désenclaver les zones côtières, amène aussi un afflux de capitaux, entraîne une spéculation autour de la vente des terrains et génère une clientèle potentielle, qui sera parmi les premiers constructeurs de villas.

Dès l’année 1864, arrivent les premiers villégiateurs et en particulier l’ « inventeur » de Saint-Raphaël, Alphonse Karr. Il avait été précédé en 1852 par le peintre orientaliste Eugène Fromentin qui y séjourna quelques mois avant de repartir pour Alger. Alphonse Karr, né en 1808, a déjà derrière lui une longue carrière de journaliste, il est rédacteur en chef du Figaro en 1835, de pamphlétaire, de romancier et de poète lorsqu’il vient se fixer à Saint-Raphaël. Il s’était distingué par une jeunesse parisienne non conformiste et avait été proche des insurgés de 1851 quoique républicain modéré. Après avoir participé au lancement de Trouville et Etretat sur les côtes de la Manche, il s’était installé à Nice à partir de 1851 mais en 1864, il semble que sa réputation soit un peu sur le déclin et qu’il ne jouisse plus à Nice d’une reconnaissance suffisante. Il fait part à son ami Charles Deslys de son désir de trouver une nouvelle retraite et c’est ce dernier qui découvrira pour lui Saint-Raphaël. La localité n’est alors encore qu’un village de pécheurs, dont deux hôtels modestes accueillent les « étrangers » de passage. C’est dans l’un d’eux, l’Hôtel du Nord, que Deslys croise Charles Gounod venu se retirer au calme pour achever la composition de Roméo et Juliette. (Carlini : Saint-Raphaël à travers les ages) Séduit, Alphonse Karr achète les bâtiments d’une petite fabrique de soude et savonnerie en bord de mer, à 1 kilomètre et demi du village, dont il fait sa maison qu’il baptise Maison Close marquant en cela son désir d’isolement (1981 AW 634). C’est une petite « maison d’artiste » dont les photos et les témoignages d’époque nous présentent un capharnaüm de matériel de pêche et de navigation, de livres à terres et sur les fauteuils, de portraits et de notes diverses. Karr s’était déjà distingué comme jardinier, botaniste et créateur de parfums. Il aménage autour de Maison Close un vaste jardin où il acclimate fleurs de Nice et arbres et arbustes tropicaux. Tout à côté, la villa Marine (1981 AW 632) accueille ses enfants et petits enfants, dont son gendre le peintre et architecte Léon Bouyer. Alphonse Karr vivra à Maison Close jusqu’à sa mort en 1890 où il inaugurera le tout nouveau cimetière au Peyron.

La présence d’Alphonse Karr attire immédiatement toute une petite colonie d’artistes. Gounod en 1865 quitte l’hôtel et loue une petite propriété « L’Oustalet dou Capelan » (1981 AW 664), proche de Maison Close. Il en est encore locataire en 1885 où il accueille Jean Aicard. Puis viendront les peintres Jean-Louis Hamon (il s’installe à Saint-Raphaël au retour d’un voyage en Italie en 1868, fait construire une villa, dont ne subsiste à présent plus que la conciergerie, à La Péguière, 1981 AW 435, il y décède en 1874), Louis Hardon (peintre mais également ingénieur impliqué dans les grands travaux des chemins de fer et des canaux) et Guillaume de Chiffreville présent dès 1865, mais qui comme Hardon ne fera construire sa villa qu’après 1880.

Cette première villégiature est donc essentiellement le fait d’artistes, à la recherche d’une nature sauvage et préservée. Il n’est alors pas encore question de constructions de villas introduisant une nouvelle urbanité et modifiant les paysages. On mène une vie simple dans des maisons existantes.

Toutefois dès 1870, une ville nouvelle est en train de naître sur les terrains du Veillat qui descendent en pente douce de la voie de chemin de fer jusqu’à la mer. Les archives communales portent témoignage de plusieurs ventes aux enchères de lots de terrains communaux aux Plaines, à la Marine, à La Dragonnière et aux Iscles, entre 1863 et 1875. Des feuillets manuscrits datés approximativement de 1875 par Marcel Carlini, historien local de Saint-Raphaël, indiquent que s’il n’y avait que 4 villas vers 1865, elles sont à présent au nombre de 25. On vante déjà la station pour ses excursions en mer et en forêt et ses bains de mer thérapeutiques. Un premier établissement de bains a été créé sur la plage et des crédits ont été alloué par l’Etat pour l’agrandissement du port par où transite le trafic commercial induit par l’expansion et les constructions. Le prix des terrains connaît une véritable explosion. Ainsi, en 1868, des terrains distants de 3 à 4 kilomètres de la mer (vraisemblablement à Valescure) étaient vendus par l’administration des forêts 0,30 francs le mètre carré ; ils se revendent à présent 1, 50 francs. Près du port, le prix passe de 0,60 francs à 2,50 à 3 francs. Sur le chemin du littoral ils peuvent atteindre 10 francs. Une partie de cette plus-value sera affectée à la construction de villas souvent elles-mêmes sources de spéculation car revendues achevées et meublées en vue de la location. De grands projets voient déjà le jour dont celui de réaliser un véritable parc résidentiel à Santa Lucia groupant des villas entourées de jardins autour d’un établissement central comprenant un restaurant, salle de concert, bureau de poste, cabinet de médecin, magasins divers…

Par les registres de recensements (1 F4/2) nous notons que la population passe de 1271 habitants en 1866 à 1508 en 1876 (+ 237) et que le nombre de maisons passe de 233 à 474, soit plus du double, avec entre autre le début de l’urbanisation d’Agay (163 maisons).

Cependant le véritable essor de Saint-Raphaël n’aura lieu qu’après l’élection de Félix Martin à la Mairie en 1878.

L’apogée de la station : 1878-1914

Les Cistes. Villa de Félix Martin.Les Cistes. Villa de Félix Martin.Si Alphonse Karr est le découvreur du site, Félix Martin est le véritable réalisateur de la station. Né en 1842 à Pont-de-Vaulx dans l’Ain, il entre à l’école Polytechnique de Lyon vers 1860 où il se lie avec Pierre Aublé qui sera l’architecte majeur de Saint-Raphaël de 1880 à 1913. Il en sort ingénieur des Ponts et Chaussées et est affecté à Draguignan où il est chargé des travaux pour le canal d’irrigation à partir de la Siagne et du Loup. En 1867, il épouse Berthe Meissonnier, fille de Jean-Baptiste Meissonnier haut fonctionnaire au Ministère des Transports. Après un séjour à Paris il effectue un long voyage d’étude en compagnie de son beau-père en Roumanie et en Turquie où il visite et s’informe sur les chemins de fer orientaux. En 1873, il entre à la compagnie PLM, puis il dirige en 1885 les travaux des Chemins de Fer du Sud dont il devient directeur général en 1887. Nous ne savons pas à quelle date il s’était installé à Saint-Raphaël mais il est élu maire le 2 juin 1878 et le demeure jusqu’en 1895 où, compromis dans le scandale des Chemins de fer du Sud, il est suspendu de son mandat. Il décède à Grasse en 1899.

Sous son impulsion, Saint-Raphaël connaît une véritable mutation pour devenir une élégante station balnéaire qui figure dès 1882 dans la revue Les Stations hivernales et balnéaires de France. Pendant la vingtaine d’années de son mandat 200 villas sont construites, une nouvelle ville voit le jour, on aménage routes forestières et voies carrossables (67 kilomètres de routes sont créées). Malgré son essor, le développement de la ville se heurtait à un problème crucial, celui de l’alimentation en eau potable. Jusque là le village était alimenté par des puits accessibles par des fontaines à pompes à balanciers et par une prise d’eau à proximité de la Garonne. Cette dernière était impropre l’été et souvent saumâtre. Quant aux villas, elles étaient dotées de citernes. La croissance de la ville rendait ce réseau tout à fait insuffisant. La municipalité Félix Martin étudia plusieurs possibilités. La solution retenue reprenait celle que les Romains avaient adoptée pour l’alimentation de Fréjus. Il s’agissait d’amener par un aqueduc fermé les eaux de la Siagnole, prises à une trentaine de kilomètres de là, à proximité de Fayence. Les travaux durèrent deux ans, de 1892 à 1894. L’eau arrivait dans un bassin de distribution, à proximité de la chapelle à présent disparue de Saint-Sébastien et desservait une soixantaine de fontaines et 534 particuliers, jusqu’à Agay. (Document du Conseil Départemental d’Hygiène du Var. 1913. Fonds Carlini). Toutefois de nouveaux problèmes se poseront dès 1914 avec le développement des jardins. Les habitants de Boulouris protestent alors contre le désir de la société concessionnaire de limiter la distribution d’eau pendant l’été. (P. 27 Saint-Raphaël Journal). L’arrivée des eaux de la Siagnole a été le grand œuvre de la fin du mandat de Félix Martin. Aussi, malgré sa disgrâce, il reste considéré comme le créateur de la station. Le guide POL de 1907 mentionne encore que la « ville nouvelle a été créée par l’ingénieur Félix Martin, son ancien maire ». Le Syndicat d’Initiative est créé en 1902. La commune compte 4772 habitants en 1911. Elle accueille 200 000 baigneurs et touristes en 1912 et demande son classement en station climatique en 1913.

Les caractéristiques de la villégiature à Saint-Raphaël

Dans son Petit Guide de Saint-Raphaël publié en 1888, J.-A. Ortolan écrit que les visiteurs viennent « chaque année, du mois de mai au mois de novembre chercher à Saint-Raphaël le repos, les distractions peu bruyantes, l’amélioration de leur santé sous l’influence du climat tempéré par les brises de mer et par l’action de l’hydrothérapie maritime. » Comme pour l’ensemble des stations de villégiatures du 19e siècle, le climatisme et l’hygiénisme sont les principales motivations des séjours. Des médecins renommés font construire leurs villas qui sont également leurs cabinets de consultations, principalement à Valescure : le chirurgien Léon Labbé, chef de service à l’hôpital Beaujon à la villa Marguerite (1882), le docteur Chargé, la villa Saint-Dominique (1884), le docteur Lutaud, le Chalet des Mimosas (1881), le docteur Petit le Chalet des Cigales (1886). A Saint-Raphaël, les bains de mer y sont pratiqués dès l’origine. Ils n’ont alors pas une fonction de loisir mais uniquement de cure thérapeutique. Leur pratique est codifiée dans ses fréquences et ses durées. On décrit toutes les guérisons miraculeuses opérées. En 1889, le docteur Niepce rédige un ouvrage où il caractérise les climats et leurs effets dans les différents secteurs de la commune, une topographie définissant des zones médicales. Il préconise « l’usage des bains de mer en toutes saisons pour les lymphatiques, la scrofule et l’anémie». En 1907, le guide POL reprend encore ces prescriptions en direction des « lymphatiques, des phtisiques, des rhumatisants et des nerveux. »

Cet usage induit la création d’équipements. La première demande d’une concession de plage est faite en 1864 (E. Jeannin-Michaud, p. 27). Les Bains Lambert, sur la plage du Veillat, sont créés en 1878. Le docteur Bontems y pratique les « bains chronométriques » et les traitements aux algues de la plage. (Mémoire en Images, M. Carlini). Ces thérapies sont citées dans les guides touristiques.

Si l’on en croit Ortolan, cité plus haut, Saint-Raphaël serait, contrairement à ce qui était la norme à l’époque, avant tout une villégiature d’été. En 1889, le docteur Niepce nous dit que Saint-Raphaël est une station « de retour », c’est à dire que lorsqu’arrivent les premières chaleurs d’avril, San Remo, Menton, Monaco se dépeuplent des malades qui y ont passé l’hiver. Mais les beaux jours ne sont pas encore là au nord. Saint-Raphaël sert de station intermédiaire. Cela est très important. Même si les malades sont impatients de rentrer chez eux ils doivent faire une étape. Ils peuvent rester à Saint-Raphaël jusqu’à fin mai. Cela se pratique depuis deux ans et tend à s’accentuer.

Mais très vite, dès cette époque d’ailleurs, le tourisme hivernal prend le pas et devient le plus prisé. En témoigne le fait que tous les grands hôtels de luxe que l’on construit à partir de 1880 n’ouvrent que de novembre à mai et ce jusqu’au milieu des années 1920. Les hôteliers sont souvent propriétaires d’un hôtel à Saint-Raphaël et d’un hôtel dans les Alpes ou à Vichy pour la saison d’été. On peut penser que la clientèle estivale est uniquement une clientèle médicale liée aux bains de mer alors que la grande clientèle mondaine française ou britannique est essentiellement hivernale. En fait coexistent plusieurs stations, celles de bord de mer, la ville, Boulouris, et la station d’hiver thermale et climatique à Valescure. Cette bipolarité est d’ailleurs apparente dans le nom de la gare de chemin de fer qui prend le nom de Saint-Raphaël-Valescure en 1897.

Hôtel des Négociants puis TerminusHôtel des Négociants puis TerminusUne véritable gare (détruite en 1961) est édifiée en 1886. (E. Jeannin-Michaud, p. 221) et la ville se dote peu à peu d’une infrastructure hôtelière capable d’accueillir les visiteurs de passages. Il existait dès avant 1870, deux hôtels de bonne renommée l’Hôtel du Nord, où avait séjourné Charles Gounod, et l’Hôtel de France. De 1880 à 1913, cinq palaces sont construits, quatre à Saint-Raphaël et un à Valescure. A proximité de la gare, l’Hôtel des Négociants (actuel Hôtel d’Europe et de la Gare), bien que moins luxueux offre tout de même à partir de 1887 un hébergement de qualité. Puis ce sont les stations annexes qui sont équipées avec le Grand Hôtel de Boulouris (1899), L’Hôtel d’Anthéor (1904), Les Roches Rouges à Agay (1906) et l’Esterel-Grand Hôtel au Trayas (1905).

Grand Hôtel de BoulourisGrand Hôtel de Boulouris Casino (détruit vers 1910)Casino (détruit vers 1910)Parmi les autres équipements liés à la villégiature, il y a bien sûr le casino (emplacement de la parcelle AT 736). Il est achevé en 1882 et appartient alors à Félix Martin. On peut considérer que ces deux équipements, les bains et le casino, ont véritablement « fait » la ville, en tout cas ils préexistent à son développement. Sur le plan de 1879, ce sont les seuls édifices à figurer, avec l’Hôtel de France, au milieu d’un espace encore vide.

Un hippodrome est aménagé en 1903 au quartier des plaines mais il n’aura pas grande renommée.

Sociologie de la villégiature

En 1884, les premières listes « d’étrangers » (c’est à dire d’étrangers à la commune) publiées font apparaître surtout une clientèle française où les artistes sont encore nombreux. Mais très vite, à l’exemple de Félix Martin, nous trouvons une clientèle plus impliquée dans la vie économique de Saint-Raphaël, commanditaire de villas où elle séjourne de longs mois ou destinées à la location, ou spéculant sur la flambée du prix des terrains. Ainsi, les matrices cadastrales des années 1881-1914 nous indiquent les noms de propriétaires de terrains, bois de pins, essarts, bruyères. Ils ont été achetés en vue de la construction d’une villa ; c’est le cas d’Édouard d’Harcourt en 1889 avec la villa Le Castellet édifiée dans les bruyères et pins qu’il possède à Arène Grosse ou de Georges Leygues, député et ancien ministre avec la Villa Sainte-Anne vers 1904 sur ses bruyères de Pierre Blave. Pour d’autres, déjà possesseurs d’une villa, ces terrains constituent sans doute une réserve foncière destinée à être vendue au moment opportun. C’est le cas de l’ingénieur et peintre Hardon qui demeure à la villa Louise, aux Plaines, mais qui possède encore des bois de pins aux Tasses en 1895, ou de Marie-Louise Siegfrid qui a fait construire la villa La Péguière en 1896 et conserve des bois de pins en 1899-1910. Qui sont ces propriétaires ? Des nobles, tel le vicomte Savigny de Moncorps, de la Nièvre (par ailleurs propriétaire de l’Oustalet dou Capelan), le comte Chabot de Rohan, également de la Nièvre, le comte Arthur de Gabriac, un capitaine de vaisseau de Brest, la princesse Irène Anastassopoulo, domiciliée à Nice et épouse divorcée du prince Mohamed Ali Ben Aïad, des ingénieurs dont certains liés aux chemins de fer, comme Hardon ou Marius Hesse de Persan, des architectes, comme Charles Desanges, exerçant à Paris mais né à Londres et mentionné comme anglais au recensement de 1911. Les artistes y sont encore nombreux : Léo Delibes, mentionné en 1898 mais qui ne semble pas avoir fait construire de villa, l’homme de lettres Alexandre Charbonnier, Maurice Claudius, artiste lyrique ou Paul Gervais, artiste peintre. Au début du 20e siècle des sociétés sont propriétaires de terrains, la Société Civile des Terrains de Boulouris sise à Marseille et une société anglaise qui possède de nombreux terrains à Valescure.

Eglise anglicane de ValescureEglise anglicane de ValescureLes Anglais participent au renouveau de la station après la crise de 1895 qui avait entraîné la démission de Félix Martin. Ce dernier avait non seulement été mouillé dans le scandale des Chemins de fer du sud, mais il avait eu tendance à confondre les affaire publiques et privées, sa fonction de premier magistrat et d’ « agent immobilier ». Le formidable essor de la ville avait masqué bien des choses mais l’endettement croissant pour les équipements, allié à la crise qui touche alors l’ensemble des stations balnéaires françaises à la fin du siècle, amène la commune au bord de la faillite. Les capitaux britanniques participent pour une grande part à la relance.

Le recensement de 1886 est important car c’est le premier qui entérine le changement quantitatif et qualitatif de la commune. La population totale est de 3227 habitants dont 1010 étrangers : 816 Italiens, 126 Suisses, 31 Belges, 14 Britanniques, 6 Espagnols, 5 Austro-Hongrois, 4 Hollandais, 4 Allemandes, 1 Américain, 1 Suédoise, 1 Turc et 1 Africain. Les Italiens constituent la quasi totalité des ouvriers du Dramont dont les carrières de porphyre (déjà exploitées à la période romaine) avaient été remises en activité dans les années 1880 pour répondre aux besoins de la construction. Elles étaient exploitées par une compagnie belge et en 1886 la direction ainsi que les ingénieurs sont belges. Les Italiens travaillent également dans le bâtiment. En 1851, la population étaient principalement composée d’agriculteurs et de pêcheurs. A présent ce sont les ouvriers qui dominent, ceux du bâtiment et des carrières. Les agriculteurs ont cependant augmenté (de 357 à 845 petits propriétaires), ainsi que les pêcheurs (de 208 à 384). On note la présence importante des services liés à la villégiature : ameublement, alimentation, couturiers, blanchisseurs, coiffeurs, entrepreneurs de transport, aubergistes…. et celle des architectes et ingénieurs (59) dont les architectes suisses Eugène Henri et Alexandre Béguin, Henri Lacreusette, Maurice Houtelet, Pierre Aublé, Léon Sergent, Joseph Ravel. Les villégiateurs sont des rentiers (524). Les employés de maisons sont en moyenne au nombre de trois par famille : une cuisinière, une femme de chambre et une gouvernante ou une institutrice s’il y a des enfants. Ils peuvent aller jusqu’à cinq dans les grandes maisons, comme à la villa Janszen. Le personnel est en général français, avec des domestiques et des cuisinières italiennes. Le personnel de Madame Bentall, anglaise, à Valescure, est totalement anglais.

En 1891, la population est de 3810 habitants dont 1370 étrangers : 1090 Italiens, 102 Britanniques, 73 Belges, 60 Suisses, 13 Allemands, 6 Asiatiques, 5 Hollandais, 5 Russes, 5 Nord-Américains, 3 Autrichiens, 3 Turcs, 2 Danois, 2 Sud-Américains et 1 Espagnole. Les Italiens sont toujours les carriers et tailleurs de pierre du Dramont et de Boulouris. La colonie britannique a fortement augmenté. Cela correspond au peuplement de Valescure et des Cazeaux où l’on a encore actuellement un boulevard des Anglais. En revanche le nombre de Suisses a diminué passant de 126 à 60. Une grande partie des Suisses était constituée par le personnel des grands hôtels amené par des exploitants eux-mêmes helvétiques, tels William Wagner au Grand Hôtel. Il semblerait alors que le personnel ait été progressivement remplacé par des Français ou des Italiens pour le personnel subalterne. Les Français non natifs du Var viennent majoritairement de départements limitrophes, Alpes-de-Haute-Provence, Alpes-Maritimes ou Bouches-du-Rhône. Cela semble indiquer une arrivée de travailleurs attirés par l’expansion de la station. Quelle que soit leur nationalité, les villégiateurs sont qualifiés de rentiers. On trouve aux Tasses un homme de lettres de 35 ans, Pierre Barbier qui vit seul. Le nombre de maisons est 489.

En 1896, la population est de 4270 habitants et l’on recense en plus 675 hôtes de passage. Le nombre de maisons est de 501.

En 1911, la population est de 4772 habitants dont 1953 étrangers et le nombre de maisons est de 623. La ville, Les Tasses-La Péguière, Boulouris-Aigue Bonne et Camp Long-Agay sont en majorité peuplés de français. Les étrangers y représentent cependant de 28% à 49% de la population). Ils sont très peu présents dans la nouvelle station d’Anthéor-Cap Roux (19,4%) en cours de peuplement par des gens venus de Marseille, du Raincy, de Grenoble, de Dieppe… C’est une population moins bourgeoise où figurent de nombreux artistes. En revanche les étrangers, en fait des Britanniques, sont majoritaires (50,60%) à Valescure-Rebori et au Dramont (87,60%) où ce sont les Italiens des carrières. Une forte proportion d’étrangers se trouve également au Trayas, où l’on trouve de nombreux maçons, hôteliers et petits commerçants d’origine italienne. Parmi les professions mentionnées on voit apparaître les activités liées à l’automobile : loueurs, chauffeurs, garagistes…

Répartition et évolution du peuplement sur le territoire communal

Jusqu’aux années 1880, la commune a encore sa physionomie ancienne, la ville médiévale et le quartier de la Marine auxquels se sont ajoutéesVue aérienne. Les villas de Notre-Dame. Au nord, Les Cazeaux.Vue aérienne. Les villas de Notre-Dame. Au nord, Les Cazeaux. quelques rares villas dispersées. Au Veillat, si le tracé orthogonal des rues de la future ville figure déjà sur le plan de 1879, seuls sont construits le bâtiment des bains, le casino et l’Hôtel de France. C’est vers cette date que la ville, Boulouris et Valescure se constituent en station. En 1889, le docteur Niepce nous décrit les différents secteurs habités. La ville est séparée par la voie de chemin de fer. Au nord se trouve la vieille bourgade et au sud la nouvelle ville. Hôtels et villas ont été construits sur un vaste plateau qui descend en pente douce vers la mer. Plus à l’est, le boulevard Félix-Martin (boulevard Général-de-Gaulle) est bordé d’un rangée de villa en bord de mer jusqu’à l’Hôtel Beau-Rivage où se termine la ville. Un peu à l’arrière, le front de mer est doublé par l’avenue des Chèvrefeuilles. Au nord de la voie de chemin de fer, le quartier Notre-Dame s’inscrit sur le versant sud d’un plateau drainé par trois petits cours d’eau qui descendent en vallon vers la mer. En 1889, il est occupé par de grosses villas, Notre-Dame (1883), Albert (1884), Janszen (1881), situées au milieu de vastes parcs de 7000 à 30 000 mètres (pour la villa des Myrtes construites en 1881). Le peuplement s’est fait à la suite de l’établissement du Grand Hôtel, en 1880 qui occupe une position dominante par rapport au quartier. Cet effet d’entraînement du prestigieux établissement hôtelier est notable dans le fait que l’avenue qui serpente entre les villas (avenue du Maréchal Lyautey) s’appelle alors l’avenue du Grand Hôtel. A la fin du 19e siècle, toutes les villas de Notre-Dame bénéficient d’une vue dégagée surplombant la rade. Au dessus, le quartier des Cazeaux est structuré autour de trois boulevards est-ouest, des Plaines (Georges-Clémenceau), Saint-Nicolas et des Terrasses (des Anglais), reliés par une voie nord-sud, le boulevard des Lions. C’est le versant sud de la colline Saint-Sébastien, C’est à nouveau un site de balcon. Les villas principales, comme Estérel, L’Hermitage ou Saint-François, toutes trois de 1883, sont situées dans la partie haute du quartier, le long de ce qui deviendra l’avenue des Anglais (Estérel et Saint-François ont été construites pour des Anglais). La partie basse restera plus populaire compte tenu de la présence des carrières. C’est là aussi que sera établi l’hôpital en 1888.

Villa Notre-DameVilla Notre-Dame Villa JanszenVilla Janszen Villa EstérelVilla Estérel

En bord de mer, après quelques centaines de mètres de côte sauvage suivant l’hôtel Beau-Rivage, on arrivait au groupe de villas, dont presque toutes ont à présent disparu, groupées autour de Maison Close et de L’Oustalet dou Capelan. La pointe rocheuse, actuellement Santa Lucia, était occupée par le parc Calvet que Niepce décrit ainsi « véritable bois de Boulogne aux avenues portant leur désignation et où ne manque qu’une villa ». Le « château » y sera construit au début du 20e siècle. Un projet de réaliser un parc résidentiel avec villas et équipements sur ce promontoire avait été conçu dès 1875 mais n’avait jamais été réalisé. L’autre parc est celui de la villa de Martin d’Astros (villa Beau Rivage, de 1879, 1981 AW 450). Puis les villas s’égrènent sur la bande côtière jusqu’à Boulouris et Aigue Bonne dans un environnement de forêts de pins, de bruyères, de cistes et de myrtes : Les Bruyères (1869), La Péguière (1896), la villa Mauresque (1882), La Pescade (1900)… En 1889, le hameau de Boulouris, au nord de la voie de chemin de fer, n’existe pas encore. Les terrains autour de la gare, qui appartiennent à l’architecte de la ville Sylvain Ravel, seront lotis et mis en vente par celui-ci en 1894. En 1889, le collège construit par Aublé en 1883, est devenu un hôtel.

Au delà d’Aigue Bonne se trouvent les carrières de porphyre du Dramont remises en exploitation vers 1880 par une compagnie belge.

Valescure constitue une véritable station hivernale et climatique à part entière. Elle est reliée à la ville par un boulevard de 5 kilomètres. Les hôtels et villas y sont nombreux et groupés autour de deux nœuds de voies de circulation : le carrefour entre les actuelles avenues des Mimosas, des Pins, de l’Ile Verte et des Gondins et le secteur de part et d’autre du boulevard de Suveret.

Agay n’a encore que 13 maisons en 1886. Les Giraud d’Agay y vivent dans le château fortifié du 17eme siècle entouré des bastides de l’exploitation agricole. La population est toujours celle, traditionnelle, des fermiers, bûcherons, bergers et marins. Les carriers y sont également nombreux. On y trouve aussi les restaurateurs, boulangers et épiciers qui les alimentent. Le Trayas regroupe quelques marins, pêcheurs et employés du chemin de fer (5 maisons).La gare P.L.M. est créée en 1894 et en 1896 on y trouve un restaurateur et un cuisinier accueillant les touristes.

Mais le développement touristique de cette côte ne prendra son véritable essor qu’après la construction de la corniche sous l’impulsion du Touring Club de France, dont le projet annoncé en 1900 était de relier par une route côtière Toulon à Gênes. La décision de créer une route de Saint-Raphaël à Cannes est prise par le conseil municipal en 1899. La Corniche d’Or est inaugurée le 11 avril 1903. Cela représente 27 kilomètres de route, dont 13 kilomètres taillés dans le porphyre rouge entre Agay et les Alpes-Maritimes. Dès le recensement de 1911, nous constatons le début de la construction de villas à Anthéor où l’hôtel de la Corniche d’Or est inauguré en 1912. On y dénombre 8 maisons et 36 habitants et 10 maisons pour 66 habitants au Trayas. Toutefois le développement de ces deux stations se heurte au problème de l’approvisionnement en eau car les aménagements de 1894 ne desservaient les habitations que jusqu’à Agay. L’apport de l’eau et de l’électricité ne se fera qu’après 1925.

L’entre-deux-guerres (1919-1945)

La « Grande Guerre » est un moment de rupture pour les économies et les modes de vie de la société occidentale. Cela est également vrai en ce qui concerne la villégiature. Cette mutation concerne a la fois la clientèle, les pratiques et les techniques avec entre autre l’essor de l’automobile. La revue Les Tablettes de la Côte d’Azur, bi-mensuel qui paraît de 1919 à 1934 sous la direction du docteur Philippe Jumaud, vétérinaire à Saint-Raphaël et animateur du Syndicat d’Initiatives et des mondanités locales nous donne un très bon reflet de la vie de la station à cette époque.

Le plan régulateur de René Danger, de 1922, appuie le projet d’extension sur la définition de l’économie régionale et locale de Saint-Raphaël dont il dresse ainsi le tableau : Saint-Raphaël n’est pas un centre agricole, ni industriel, même si l’on a une exploitation importante de la pierre du Dramont et le transit des bauxites par le port. L’activité la plus importante est le tourisme, les séjours d’hiver et d’été, même si la ville n’est plus reconnue comme station médicale. Ce qui est important ce sont ses « merveilles naturelles » qu’il faut valoriser en faisant de Saint-Raphaël un centre de tourisme et de grand sport. La côte méditerranéenne est non seulement le midi de la France mais celui de toute l’Europe.

La guerre avait entraîné la chute de nombreuses grandes fortunes européennes basées sur la rente. Dans les registres de recensement les mentions « rentier » ou « propriétaire » caractérisant la situation des villégiateurs, par ailleurs souvent issus de l’aristocratie, vont peu à peu laisser place à celles d’activités professionnelles, surtout à partir de 1926, comme publiciste, chimiste conseil, négociant, industriel, professeur d’université, docteur en médecine, pharmacien etc… Les médecins et pharmaciens étaient déjà nombreux à la fin du 19eme siècle mais ils s’établissaient pour pratiquer leur art dans le cadre du climatisme ou de la balnéothérapie, alors qu’ils sont à présent en vacances. C’est une grande bourgeoisie libérale qui vient pour s’adonner, le temps d’un été, aux nouveaux loisirs, à la pratique sportive, au soleil et au bains de mer. La villégiature d’été va prendre le pas sur la villégiature d’hiver. En 1922, le Syndicat d’Initiatives axe sa publicité sur la saison d’hiver, qui est encore brillante en 1925-1926, mais signale qu’il ne faut pas oublier la saison d’été. Et si janvier 1933 voit encore arriver 11842 voyageurs par le train, en 1938 les mois les plus fréquentés sont août, juillet et juin. La crise de 1929 accentue la mutation de la clientèle. Les Tablettes du 21 avril 1931 signalent qu’ «il n’est question partout que de crise économique ». Cela entraîne un marasme pour le tourisme et la baisse de la clientèle étrangère, compensée par l’augmentation du contingent national car l’usage des vacances se répand chez les Français moyens. En 1932, le Syndicat d’Initiatives préconise « l’organisation de voyages forfaitaires pour attirer la clientèle moyenne. » En 1933, on constate aussi l’établissement d’une des premières colonies de vacances à Boulouris.

En 1921, la population est de 6663 habitants (+ 1891 en dix ans), en 1926, elle est de 9153 habitants (+ 2490 en quatre ans) et en 1936, elle est de 9839 habitants (+ 686 en dix ans). Après une très forte croissance dans la première moitié des années 1920, on assiste donc à un ralentissement après 1926. On peut penser qu’il s’agit là du signe d’un changement du type de séjour. Jusqu’au milieu des années 1920, les villégiateurs sont de véritables habitants, recensés comme tel, séjournant plusieurs mois dans des villas dont ils sont propriétaires ou locataires. A partir de là, ce sont majoritairement des gens de passage, pour des périodes plus courtes, qui ne s’installent pas forcément. Le nombre des étrangers était de 1953 en 1911, il est de 2056 en 1921 et de 2455 en 1936.

Golf HôtelGolf HôtelVilla MarieVilla MarieParmi les touristes étrangers, les Britanniques sont toujours les plus nombreux suivis des Suisses. Les dépliants publicitaires du casino et des hôtels sont également édités en anglais. Les Anglais sont encore majoritairement regroupés à Valescure où ils forment la plus grande partie de la clientèle du palace Golf Hôtel, inauguré en 1925. Le Colonel Brooke, installé depuis 1907 reste l’une des figures majeures jusqu’à son décès en 1930. Il était président du Golf-Club et membre du Comité d’Administration du Syndicat d’Initiatives. En 1921, il y a toujours Charles Call en sa villa (1981 AM 854) et Henry Ashcombe, à la Villa Sainte-Baume (1981 AM 400) depuis 1914. On peut noter que Charles Call a remplacé son personnel français et allemand d’avant-guerre par du personnel italien (un maître d’hôtel, un cuisinier et un domestique). En 1924, Scott et Zelda Fitzgerald passent l’été à Valescure où ils trouvent une villa par l’intermédiaire de l’agence W. F. King, « une villa fraîche, propre, au milieu d’un grand jardin sur une colline qui dominait la ville », telle que la décrit Zelda dans Accordez moi cette valse. C’est la villa Marie (1981 AM 52), qui appartient alors à des barons belges, les Overschie. Un bail de six mois est signé, une cuisinière et une femme de chambre sont mises à leur disposition. Ils achètent une voiture neuve dans un garage de la ville. Fitzgerald y commence l’écriture de Gatsby le Magnifique. A la fin de leur bail, en novembre, ils vont à l’hôtel Continental, puis partent en Italie pour l’hiver. Parmi les nationalités plus « exotiques », il y a des Russes, comme Nicolas de Chabelsky, déjà présent en 1911, vraisemblablement à la villa Janszen (1981 AV 263), des Grecs, des Australiens, des Américains et des Argentins, comme Enrique Jateman, à la villa Le Nid (1981 AY 241), à Boulouris ou Antonio Gonzalez Moreno, artiste peintre qui a racheté la villa Les Mimosas (1981 AW 255), au Rebori.

Hôtel de la BaumetteHôtel de la BaumetteDe nouveaux équipements sont projetés et pas toujours réalisés. En 1929, un circuit pour courses automobiles est en construction à Estérel-Plage. En 1932, un projet d’agrandissement du port, pour permettre l’accès aux yachts de plus en plus en plus nombreux, est déposé en mairie. En 1933, c’est la construction d’un aérodrome qui est envisagé dans la pinède de Valescure par H. de Kersaint, pilote d’avion. Une station service est inaugurée au Grand Garage des Bains. En 1924, de nouveaux hôtels sont en construction, le Select Hôtel, l’Hôtel de France, l’Hôtel de la Baumette (agrandi en 1933) et bien sûr le Golf- Hôtel inauguré en février 1925. L’Hôtel Beau Site ouvre à Camp Long, ainsi que le Napoléon, actuel Palais de la Mer (1981 AT 543), la Villa Mariana à Estérel-Plage et l’Hôtel Diana, en 1926. Trente-six hôtels accueillent les hivernants de la saison 1927-1928. Le problème du manque

de casino se pose dès la fin de la guerre. Le Grand Casino de Félix Martin avait été détruit en 1910, « au prétexte Nouveau casino - 1926 -Nouveau casino - 1926 -que Saint-Raphaël était une station de repos ». En 1921, un projet est adopté en conseil municipal, confié à Antoine Ducret, agent commercial, sur des plans de René Darde. Il devait être construit à l’emplacement de l’établissement des bains Lambert dont on prévoit la reconstruction. Le projet traînera. En attendant, un casino est inauguré en janvier 1926 à Santa Lucia, dans l’ancien Château Calvet. Il est accompagné d’un dancing et d’un restaurant. Le golf, le tennis, l’hippodrome, les bals, les batailles de fleurs occupent aussi le temps des villégiateurs.

Évolution de l’occupation du territoire communal

Jusqu’à la guerre le développement de la station s’était appuyé sur la programmation d’équipements balnéaires et de loisirs et le lotissement sur initiatives privées, le découpage en parcelles de superficies différentes suivant les secteurs de la commune, desservies par des voies reprenant d’anciens chemins ou créées arbitrairement. A la structure de type urbain de la ville, répondaient les parcs des grandes villas de Valescure ou de Notre-Dame. L’extension suivait le littoral, les courbes de niveaux comme à Notre-Dame ou aux Cazeaux, ou bien les villas étaient dispersées dans la colline comme à Valescure. La loi Cornudet de 1919, premier essai de planification, rend obligatoire l’établissement d’un plan d’extension pour les villes. Sur le littoral varois, elle se décline en 1922, avec le « plan directeur d’extension et d’embellissement » d’Henri Prost, projet économique et d’aménagement urbain basé sur la balnéarité. Au plan communal, un plan d’embellissement et d’extension est dressé en 1922-1923 par René Danger, géomètre d’état, et Abella. Le projet ne sera jamais réalisé car le nombre de constructions déjà existantes est trop important. L’extension continuera à se faire au coup par coup essentiellement sur le mode des lotissement dont Estérel Plage constitue l’exemple le plus important. Ce vaste projet devait s’étaler sur environ 150 hectares de forêt situés sur les quartiers des Plaines, des Tasses et de la Péguière jusqu’à Boulouris. En 1893, un projet de lotissement de terrains communaux aux Plaines avait déjà été élaboré. Il Lotissement Estérel-Plage. Vue aérienne.Lotissement Estérel-Plage. Vue aérienne.prévoyait 180 lots de 2500 à 30510 mètres carrés sur 140 hectares. Vingt-cinq lots avaient alors été vendus. En 1913, un marchand de biens parisien, A. Planchar, reprend le projet et l’amplifie. Il fait approuver le plan d’Estérel-Plage par le préfet en 1914, projet du à l’architecte-ingénieur V. Lions. Le plan, qui reçoit la plus haute récompense à l’exposition internationale de Lyon en 1914, s’ordonnait autour d’un axe monumental nord-sud à terre-plein central (les avenues de la Fontaine et de la Mer ), jalonné de ronds-points aux avenues en étoile ou en patte d’oie, agrémenté d’une fontaine. Ce système se reproduisait à l’intérieur du quartier comme à la place de la Visto. En limite occidentale était prévus un parc des sports et un théâtre. Il s’agissait en fait de créer une véritable ville dédiée aux loisirs, définie comme « la cité modèle de luxe, d’hygiène et de sport ». Après l’interruption de la guerre, le projet reprend à partir de 1920. D’importants travaux ont lieu en 1925-1926, dont l’hôtel et l’immeuble à logements de la rue des Arcades et le théâtre du Soleil et de la Mer (inauguré en 1927). L’opération s’étendra jusqu’en 1938, émaillée par de nombreux incidents juridico-financiers. Seuls quelques îlots et bords d’avenues sont alors construits. Les constructions reprendront après 1945, le secteur ayant été endommagé par la guerre, certaines voies ont été redessinées.

Les années 1920 voient le début de la parcellisation des parcs de villas. En 1922, le Parc Calvet, propriété de 17 hectares à Santa-Lucia, est divisé en 150 lots de 400 à 800 mètres carrés. Le château est mis en vente (il sera transformé en « hostellerie de luxe ») et des villas sont déjà en construction. Au même moment on projette le lotissement du parc de la villa des Myrtes au Rebori (1981 AW 225). Le cahier des charges sera approuvé en 1934 et 1938.

Parmi les autres opérations de la période, Léon Escolle, avocat, propriétaire d’un grand domaine au plateau Notre-Dame, le loti en 1924, prévoyant l’exécution de spacieux boulevards, un réseau d’adduction d’eau et de gaz et des égouts. On poursuit également le lotissement de Boulouris-sur-Mer, entre la chapelle et le Grand Hôtel, et celui des Cazeaux en 1925. Un lotissement au quartier des Arènes est réalisé pour monsieur Breton, par l’architecte Santamaria (1926) ainsi que le lotissement Magny aux Tasses (1933)

Le long de la côte, les stations poursuivent leur développement.

Agay est considérée comme une « station de repos » et connaît vers 1926 un développement rapide grâce à la gare PLM. Villas et hôtels y sont nombreux en bord de mer. Un quai construit par le T.C.F. accueille les yachts.

Anthéor souffrait d’une absence de gare. En 1921, la route d’accès est élargie. Le domaine d’Anthéor-Plage est mis en lotissement par J. Balthazard, qui souhaite créer une station hivernale et estivale, nouveau centre de villégiature moderne. L’opération connaît un grand succès. Entre avril et juillet 1923, 140 lots sont vendus et 12 villas sont commencées. Parmi les acquéreurs, on trouve des personnalités du monde artistique et littéraire. Le problème de l’apport de l’eau de la Siagnole n’est pas encore résolu mais en 1924 les travaux d’électrification vont commencer. Un grand magasin Le Bon Rabelais accompagné d’un restaurant en terrasse sur la mer est ouvert à la même date. L’hôtel-auberge, qui deviendra l’Hôtel de Genève, est construit en 1926. La station est reliée, depuis 1923, à Agay, Boulouris et Saint-Raphaël par un service régulier d’autobus toute l’année. Un autre lotissement, Viverge, est approuvé en 1926 et en cours de réalisation en 1933.

Le Trayas concrétise son existence de petite station hivernale (point de départ d’excursions dans l’Estérel) par la constitution du Syndicat d’Initiatives en 1920 et l’édification du bureau de poste, de l’église et de commerces. De coquettes villas et des hôtels confortables, l’Estérel-Grand Hôtel et l’Auberge blanche, y accueillent à présent les visiteurs. La station est desservie par la grande ligne Paris-Vintimille.

L’après-guerre

La guerre de 1939-1945 n’entraîne pas dans ses premières années une rupture de l’activité touristique. Les saisons estivales 1941 et 1942 sont encore bonnes pour les hôtels et pensions de toutes catégories. Après un arrêt pendant la durée de l’occupation et des combats, dont le débarquement allié au Dramont le 15 août 1944, on évoque dès novembre 1944 la nécessité d’un renouveau du tourisme. Celui-ci est effectif à l’été 1945 malgré les problèmes d’infrastructures. Les plages doivent être remises en état. Les hôtels sont endommagés ou encore réquisitionnés. La saison 1946, qui s’étale sur 40 jours, renoue avec l’affluence d’avant-guerre. Le Golf Hôtel, qui avait été utilisé comme hôpital, a rouvert après sa remise à neuf et retrouve sa riche clientèle. Dorénavant il restera ouvert l’été également.

Lotissement et port de plaisance de Santa-Lucia.Lotissement et port de plaisance de Santa-Lucia.Le port de commerce est définitivement abandonné au profit de la mise à l’étude d’un projet d’aménagement d’un grand port de tourisme.

Les professionnels du tourisme entérinent sa démocratisation : « le touriste ne se recrute pas seulement dans la classe privilégiée ……. Il appartient également à la classe moyenne ………qui dépense proportionnellement autant que la clientèle riche. » La nécessité d’équiper la commune en terrains de camping devient une question récurrente.

La grande affaire de la deuxième moitié des années 1940 c’est la reconstruction. Les destructions ont été importantes entre la gare et le port mais aussi à Santa Lucia où de nombreuses villas doivent être rasées. A Agay, les destructions sont considérables car les Allemands y avaient installé des postes émetteurs. Le quartier avait été détruit par les bombardements et sa reconstruction date de l’après-guerre. Entre la Baumette et Anthéor beaucoup de villas côtières avaient été détruites par les Allemands et le viaduc avait été bombardé. Boulouris et Le Trayas ont peu souffert.

En 1946, la population totale est de 9775 habitants (9839 en 1936), dont 1395 étrangers. Le quartier qui s’est le plus construit est celui d’Estérel-Plage Les Plaines ( 82 maisons de plus).

En 1948, les Anglais (1910) ne sont plus les premiers. Ils ont été devancés par les Suisses (2771) et les Belges (1970), les Français ayant été au nombre de 15083 au cours de cette saison.

Vingt ans plus tard, le Guide bleu Michelin de 1964 nous donne un chiffre de population de 13787 habitants et nous précise que Saint-Raphaël est encore à la fois une station hivernale et une station balnéaire. Par les recensements de population nous constatons que 5486 logements ont été achevés au cours de cette période (1949-1967) et qu’il s’agit principalement de constructions à un seul logement dédié à la résidence principale (la majorité des logements achevés avant 1948, était situés dans des édifices de 2 à 9 logements). Cette période est donc celle où domine une extension de type pavillonnaire, de petites villas d’habitat permanent. On peut penser que ces années situées au cœur des 30 glorieuses correspondent à une période de hausse du niveau de vie, au désir de nouveaux modes de vie, à l’époque où se met en place en France, l’idéal de la maison individuelle qui reste dominant encore de nos jours. Ces extensions poursuivent des lotissements qui avaient été commencés avant guerre, notamment celui d’Estérel-Plage : au nord, îlot avenue des Cigales-avenue des Pervenches et de part et d’autre de l’avenue Édouard VII ; aux Plaines et au Rebori, autour de l’avenue du Val des Oiseaux ; aux Tasses, au sud et à l’ouest du boulevard Alphonse-Juin. L’exemple le plus représentatif de cette époque est le lotissement communal Théâtre du Soleil (en partie sur les Plaines et sur les Tasses), dont le plan de bornage date de 1954. Il s’agit de terrains appartenant à la ville et lotis par elle en 45 lots d’une superficie moyenne de 651 mètres carrés. Pour éviter la spéculation, les conditions d’attribution sont, qu’il doit s’agir d’habitat permanent, de logement aidé et que la priorité sera donnée aux personnes que la ville doit reloger après expropriation. Les premiers permis de construire ont été déposés autour de 1955. Le bord de mer continue aussi à se construire (Santa-Lucia, le parc du Manoir, l’allée du Touring-Club). Mais il s’agit là plutôt de résidences secondaires. Un nouveau lotissement est créé, Beaurivage, à la fin des années 1940.

Plus à l’est, nous observons la croissance de Boulouris, l’extension d’Agay vers l’est, à Sainte-Guitte et aux alentours de l’ancien château détruit pendant la guerre. On peut noter à l’est de la route le lotissement Canto Cigalo qui présente un intéressant ensemble architectural des années 1950-1960. Le Trayas poursuit sa progression sur les collines.

La population en 1968 est de 17844 habitants (9123 logements), en 1975 de 21080 habitants (12481 logements), en 1982 de 24118 habitants (18339 logements) et de 26616 habitants en 1990 (22310 logements). 4641 logements sont construits dans la période 1968-1974, 4788 dans la période 1975-1981 et 5160 dans la période 1982-1989. A partir de 1968 ce sont des édifices de 10 logements ou plus qui sont majoritairement construits soit pour la résidence principale, soit à partir de 1975 majoritairement pour la résidence secondaire. Le dernier recensement de 1999 nous donne un chiffre de population de 30671 habitants constitués majoritairement de retraités (9295) ou de personnes sans activité professionnelle (5981). Depuis 1990 les retraités ont augmenté de 31,1%. Cela recoupe une pyramide des ages avec un pic autour de 70 ans. La population, quel que soit son age, est majoritairement originaire d’autres régions de France. Depuis 1990, 5817 logements ont été construits portant le nombre total à 28959 (48,7% de résidences principales et 45,8% de résidences secondaires.)

La station de villégiature de Saint-Raphaël prend naissance avec l'arrivée du chemin de fer Paris-Lyon-Méditerranée en 1864, en particulier sous l'impulsion d'Alphonse Karr, journaliste, pamphlétaire, romancier et poète. Le véritable essor de Saint-Raphaël a lieu après l'élection de Félix Martin à la mairie en 1878. Ingénieur spécialisé dans les chemins de fer et les canaux, il fait œuvre de promoteur. Pendant la vingtaine d'années de son mandat, 200 villas sont construites, une nouvelle ville voit le jour, on aménage routes forestières et voies carrossables (67 kilomètres de routes sont créées). De 955 habitants en 1841, la population passe à 4772 en 1911. La vocation touristique de la station ne s'est jamais démentie. En 1999 la population était de 30671 habitants.

La commune de Saint-Raphaël s'étend sur une superficie de 8959 hectares en partie occupée par la forêt domaniale de L'Estérel et bordée par 25 kilomètres de côte. Elle se présente comme une juxtaposition de petites stations : la Ville, Valescure (station de villégiature située en retrait sur des collines à environ 3,5 kilomètres du centre), et les stations balnéaires de Boulouris, Agay, Anthéor et Le Trayas.

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Documents d'archives

  • [Saint-Raphaël.] Statistiques de population. 1793-1946. Archives communales, Saint-Raphaël : 1 F 4.

  • Saint-Raphaël. Cimetières. 1850-1965. Archives communales, Saint-Raphaël : 2 M.

  • Saint-Raphaël. Casino municipal. 1903-1954. Archives communales, Saint-Raphaël : 4 M 11.

  • Saint-Raphaël. Voirie urbaine. Alignements. Archives communales, Saint-Raphaël : 2 O.

  • Saint-Raphaël. Ventes et acquisition de terrains communaux. Archives communales, Saint-Raphaël : 2 O 5.

  • Saint-Raphaël. Demandes diverses. Permis de construire. Lotissements. 1926-1962. Archives communales, Saint-Raphaël : 7 O.

  • Saint-Raphaël. [Anciens] permis de construire. Archives communales, Saint-Raphaël : Série W.

  • Saint-Raphaël. Matrices cadastrales. 1827-1914, 1921-1966. Archives communales, Saint-Raphaël : série N.C.G4.

  • CARLINI, Marcel. Collection Carlini. 1875-1950. Médiathèque de Saint-Raphaël : non coté.

    Documents divers concernant l'histoire de Saint-Raphaël : coupures de presse, plans, documents manuscrits, fascicules, cartes postales, photographies du XIXe siècle...

Bibliographie

  • Saint-Raphaël revue, années 1887-1889 et 1928-1929.

  • CARLINI, Marcel, ROUDILLAUD, Michel. Mémoire en images. Saint-Raphaël. Joué-les-Tours : Alan Sutton Éditeur, 1999.

  • CARLINI, Marcel. Saint-Raphaël. Barbentane : Éditions Équinoxe, 1998, 184 p., ill.

  • CARLINI, Marcel. Saint-Raphaël à travers les âges. Saint-Raphaël : Marcel Carlini, 1981. 220 p., ill.

  • FRECHARD, Martial. La municipalité de Félix Martin à Saint-Raphaël, ou les débuts d'une station touristique de la Côte d'Azur. Édiion revue et complétée, janvier 2002.. Th. univ. : Histoire contemporaine : Nice : 1972.

  • GUILLET, Jean-Luc. Scott et Zelda Fitzgerald. Dans : Courrier de Valescure, n° 41, 2005.

  • JEANNIN-MICHAUD, Emilie. Saint-Raphaël, naissance d'une station. Étude architecturale. Th. doct. : Paris 10 : 1983.

  • JUMAUD, Philippe. Histoire de Saint-Raphaël. Cannes : Ed. des tablettes, 1941.

  • MADRON, Robert de. L'Estérel. Breil-sur-Roya : Les Éditions du cabri, 1994.

  • NIEPCE, A. Station hivernale de Saint-Raphaël. Paris : Ed. O. Doin, 1889.

  • ORTOLAN, A. Petit guide de Saint-Raphaël. Saint-Raphaël : Typographie V. Chailan, 1888.

  • PASQUALINI, Frédéric. Saint-Raphaël. Formation d'une ville balnéaire. Diplôme : Unité pédagogique d'Architecture de Marseille : 1984.

  • La Côte d'Azur varoise, années 1929-1930.

  • LÉcho de Saint-Raphaël, années 1925-1926.

  • L'Informateur de Saint-Raphaël, années 1930-1931.

  • Riviera Bijou. Guide illustré des stations de la Côte d'Azur. Cannes : Moïse Lambert, Éditeur Propriétaire, 1924.

  • Saint-Raphaël journal, années 1897-1931 (lacunes 1915-1918).

  • Les Tablettes de la Côte d'Azur, revue bimestrielle, années 1919-1933.

Documents figurés

  • Carte de France au 50.000e. Service géographique de l'armée. Levé en 1913. / Dessin à l'encre, auteur inconnu, levé en 1913, tirage de 1931.

    Feuille de Fréjus, feuille XXXV-44, échelle : 1 / 50 000e.
  • Saint-Raphaël. Plan de l'agglomération dans les années 1920-1930. Partie gauche. Plan édité par le Consortium Immobilier, par A. Isack (géomètre), années 1920-1930. Médiathèque, Saint-Raphaël : fonds Carlini.

  • Plan de St-Raphaël. L'agglomération dans les années 1920-1930. Partie droite. / Plan édité par le Consortium Immobilier, par A. Isack (géomètre), années 1920-1930, échelle 1/4000. Médiathèque, Saint-Raphaël, Fonds Carlini.

  • Saint-Raphaël. Plan du quartier de Saint-Sébastien en 1951. / Tirage de plans, auteur inconnu, 1951, échelle 0.0005 p.m. Archives communales, Saint-Raphaël : 2004-1 W 15 (cote provisoire).

    Archives communales, Saint-Raphaël
  • Commune de Saint-Raphaël. Lotissement Saint-Sébastien. / Tirage de plans, vers 1924. Archives communales, Saint-Raphaël : 7 O 5 3.

    Archives communales, Saint-Raphaël : 7 O 5 3
  • Saint-Raphaël. Vue sur la vieille ville. / Carte postale, L'Hirondelle (éditeur), 1er quart 20e siècle. Collection particulière.

    Collection particulière
  • Saint-Raphaël. Le port de pêche. / Carte postale, L'Hirondelle (éditeur), 1er quart 20e siècle. Collection particulière.

  • Saint-Raphaël (Var). Fêtes de la Victoire. La foule assistant aux joutes. / Carte postale, vers 1920. Collection particulière.

    Collection particulière
  • Saint-Raphaël. Le Village. Carte postale, Lévy et fils, 1er quart 20e siècle. Collection particulière.

    Collection particulière
  • Saint-Raphaël. Chargement de bateaux. / Carte postale, L.L., 1er quart 20e siècle. Collection particulière.

  • Saint-Raphaël (Var). Tartanes chargeant du sable. / Carte postale, Guérin-Solary (éditeur), 1er quart 20e siècle. Collection particulière.

  • Saint-Raphaël. Route de Fréjus. Carte postale, Lévy et fils, 1er quart 20e siècle. Collection particulière.

    Collection particulière
  • Saint-Raphaël. Vue générale et chêne-liège. Carte postale, Giletta (photographe et éditeur), 1er quart 20e siècle. Collection particulière.

    Collection particulière
  • Saint-Raphaël (Var). Vue générale, au loin la mer. / Carte postale, BF Lux (éditeur), 1er quart 20e siècle. Collection particulière.

  • Saint-Raphaël (Var). Vue générale et le golfe de Fréjus. Carte postale, ND Phot., avant 1913. Collection particulière.

    Collection particulière
  • Saint-Raphaël. Bateaux rentrant au port. / Carte postale, LL, 1er quart 20e siècle. Collection particulière.

    Collection particulière
  • Saint-Raphaël. Les villas. Carte postale, LL ; Selecta (éditeur), 1er quart 20e siècle. Collection particulière.

    Collection particulière
  • Carte touristique de l'Estérel. 1953.

Annexes

  • Table des matières
Date d'enquête 2003 ; Date(s) de rédaction 2006
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