I. HISTORIQUE

Celte maison était celle des Clapiers, honorables bourgeois dont plusieurs membres ont occupés des fonctions importantes :

- Jean Clapiers est élu consul en 1695, 1702, 1717 et 1724 ;

- Jean-César-Maur Clapiers, avocat, occupe, de 1769 à l782, la première charge de la sénéchaussée, celle de lieutenant général civil et criminel ;

- son frère, l’abbé Joseph-Dominique Clapiers, figure en 1790 parmi les derniers chanoines de la collégiale Saint –Paul ;

- un autre de ses frères, Charles-Athanase Clapiers, lieutenant-colonel de cavalerie et chevalier de Saint-Louis, meurt en 1785 (Cf. J. Icard, pp. 58-59).

II. DESCRIPTION

1. Situation

Parcelle traversante donnant d’une part sur la rue du Temple et d’autre part sur la rue des Caves.

2. Composition d’ensemble

Parcelle de plan carré, orientée à l’est sur la rue du Temple, et mitoyenne de part et d’autre.

3. Matériaux

- Maçonneries enduites d’un crépi rustique ;

- Contours des portes et fenêtres de la façade antérieure en pierres de taille (calcaire dur).

4. Structure

Maison double en largeur et triple en profondeur, comprenant 3 étages carrés sur un rez-de-chaussée. Le 4e étage est un étage de combles qui vient d’être transformé en étage en surcroît.

Précédée d’un couloir, la cage d’escalier se trouve au centre de la partie nord.

L’escalier comprend 2 volées droites parallèles suspendues, tournant à gauche autour d’un jour rectangulaire et séparées par un repos. Les marches sont à tommettes et nez-de-bois.

À chaque étage un palier de mêmes dimensions dessert 3 portes.

Les appartements encadrant l’escalier, celui-ci est éclairé par une large verrière zénithale.

5. Élévations extérieures

- Façade antérieure (rue du Temple)

C’est une façade à 4 travées sur 4 niveaux.

Le rez-de-chaussée est perce de 4 grandes portes en pierres taillées ayant toutes les mêmes dimensions. La porte principale ouvre dans la travée 3. Elle est couverte d’un arc en plein-cintre. La clef de l’arc est saillante et pendante. Les piédroits reposent sur une base moulurée.

Les travées 1, 2 et 4 sont percées de très hautes baies a doubles vantaux. Elles sont couvertes d’un arc segmentaire.

L’ensemble des ouvertures du rez-de-chaussée présentent un ébrasement extérieur décore de refends.

Toutes les fenêtres de la façade sont couvertes d’un arc segmentaire. Celles de l’étage en surcroit sont de moindre hauteur.

Les 4 fenêtres du niveau 2 sont ornées de garde-corps en fer forgé.

Le sommet de la façade dont la toiture vient d’être rehaussée est souligné par un rang de génoise.

- Façade postérieure (rue des Caves)

Elle aussi présente 4 travées sur 4 niveaux.

Au rez-de-chaussée sont percées 4 portes rectangulaires ouvrant sur des remises (ou des caves).

Au-dessus, les fenêtres du niveau 2 sont rectangulaires, tandis que celles du niveau 3 sont couvertes en arc segmentaire. Les fenêtres de l’étage en surcroît, en arc segmentaire, viennent d’être percées.

6. Couverture

La maison est couverte d’une toiture à longs-pans de tuties creuses, au nord de laquelle ouvre une verrière qui éclaire l’escalier.

7. Distribution intérieure

- Le rez-de-chaussée

La porte d’entrée ouvre sur un couloir qui donne, à angle droit, sur la cage d’escalier. Les volées parallèles de l’escalier sont bordées d’une simple rampe à tiges droites ; la main-courante est en bois. Le revers des volées est forme de panneaux droits non décorés.

Sous le premier repos, une petite porte donne sur un cagibi.

À l’ouest de la cage d’escalier, 2 portes rectangulaires permettent d’accéder aux caves

Au nord et au sud du couloir, 2 portes, aujourd’hui bouchées permettaient d’accéder, par l’intérieur, aux grandes pièces encadrant la porte d’entrée (B et Da : vues de l’extérieur). Ce sont des pièces très hautes qui ont pu servir de remise à voitures.

Le fond de la partie sud est également occupe par 2 petites caves (Db et De), actuellement en travaux.

- Le 1er étage

Il est le seul à avoir conservé des plafonds décorés, permettant de restituer la distribution d’origine.

A la sortie de l’escalier, 3 portes ouvrent sur le palier :

- À l’est, la porte donne sur deux petites p1eces rectangulaire (Ba et Bb) communiquant au

moyen d’une porte rectangulaire.

Chacune d’entre elles est éclairée par une grande fenêtre en arc segmentaire à ébrasement intérieur.

Ces pièces ne sont pas décorées, mais le plafond est supporté par 3 poutres orientées est/ouest, qui montrent que l’on n’avait ici qu’une seule pièce B, comme au rez-de-chaussée.

- À l’ouest, une pièce C aux dimensions proches de celles de B, non décorée, mais très remaniée au début du XIXe siècle).

- Au sud, nous pénétrons dans une salle actuellement très cloisonnée (Da). Le mur sud a conservé, au centre, un conduit de cheminée. Elle est éclairée à l’est par 2 grandes fenêtres en arc segmentaire à ébrasement intérieur. Elle communique à l’ouest avec la pièce (Db).

Le plafond de (Da) s’appuie sur 3 parties coffrées plus une partie commune avec la pièce (Db). Ces poutres sont décorées de ramures, les panneaux encadrés d’un motif identique, mais il n'y a pas de médaillon central.

Cette pièce prend le jour à l’ouest par deux grandes fenêtres rectangulaires à ébrasement intérieur.

L’organisation du plafond donne à croire qu’à l’origine (Da) et (Db) ne formaient qu’une grande pièce traversant la parcelle d’est en ouest. Vraisemblablement une salle d’apparat, dont la cheminée devait se trouver face à la porte. Puis elle a été scindée en deux et l’on a construit une cheminée dans chaque nouvelle pièce.

- Le 2e étage

La distribution du 2e étage est identique.

- L’étage de combles

Il a été trop modifié pour qu’on puisse en juger.

III. CONCLUSION

Cette maison est un bon exemple de l’architecture bourgeoise du XVIIe siècle à Hyères.

Elle est située dans une rue prestigieuse, proche de maisons appartenant aux chevaliers de Malte et proche aussi de l'Hôtel de Ville, qui se trouvait dans la tour Saint-Blaise (cf. dossier).

Architecturalement, elle est assez simple. Construite au XVIII " siècle, elle est divisée en deux espaces : au sud l’espace de représentation ; au nord, l’espace de vie quotidienne. Telle quelle était à ce moment-là., la maison abritait les membres d’une seule famille.

Dans le courant du XIXe siècle, ou au début du XXe siècle, elle devient une maison de rapport et les grandes pièces sont cloisonnées pour former des appartements autonomes.

C’est probablement ce qui s’est passe pour la grande salle (Da) ou l’existence d’une partie commune et la similarité de décor montrent qu’il s’agissait d’une pièce unique. La cloison, les cheminées et la symétrie du décor central de (Da) sont des indices d’un remaniement dans le courant du XIXe siècle.

Nous assistons aujourd’hui encore à une assez importante modification de la distribution intérieure de cette maison.