Photographe au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1970 à 2006.
- inventaire topographique
- enquête thématique régionale, architecture militaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Var - Hyères
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Commune
Hyères
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Lieu-dit
Ile du Grand Ribaud
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Dénominationsbatterie
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Appellationsbatterie du Grand Ribaud
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Dossier dont ce dossier est partie constituante
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Parties constituantes non étudiéesréduit, fossé, pont
Construction et armement
Ouvrages disparus
La carte au 1/25.000e indique :
a) au sommet topographique de l’île, une "tour ruinée" (non reconnue).
Fort de Ribaudas. [Vue en perspective] Vers 1635Un sieur d'Estissac aurait construit une fortification sur Ribaudas (cité par Seguiran dans son rapport de 1633) ce qui indiquerait des travaux antérieurs au programme de Richelieu. La « Description générale et particulière des costes et isles de Provence » de Christophe Tassin (vers 1635), comporte deux planches qui figurent à cet endroit un ouvrage de plan carré flanqué de 4 tours rondes, compris dans une enceinte à redents. D’autre part, l'atlas de Jean de Beins (1629) mentionne un ouvrage à cornes sur l'île du Grand Ribaud
b) sur le cap de la Citerne, les ruines d'un ouvrage convexe percé de deux embrasures à canon.
Or, ces ouvrages ne figurent pas dans l'atlas de Louis XIII, ni dans les cartes postérieures des organisations défensives de ce secteur (XVIIIe), (une rare mention "Ile et Tour de Ribaudas" figure sur une carte gravée d'Allard, époque Louis XV) et avaient donc disparu très tôt du répertoire des organisations permanentes.
On peut donc se demander si ces deux ouvrages ne faisaient pas partie du système mis en place par Richelieu, et furent abandonnées ou ruinées assez tôt.1
Ouvrage actuel
Vue aérienne prise du sud.L’ouvrage actuel a été construit en 1811 et armé de 4 canons et 2 mortiers, puis mis en sommeil en 1815. Il était prévu, en 1813, d’y construire une Tour-Modèle 1811 n° 3 : le manque de temps ne le permit pas.
La "Commission mixte d'Armement des côtes" de 1841 proposa de la réorganiser et de la doter de 3 canons de 30, 3 obusiers de 22 cm, avec une tour type 2 comme réduit. Maintenues par la Commission de Révision de 1847 et approuvées par le Ministre, ces propositions furent exécutées entre 1847 et 1850 et l'armement mis en place, puis remplacé par des matériels rayés aux environs de la guerre de 1870.
En 1875, la Commission chargée de la révision de la défense des côtes, dans le cadre du "Système Seré de Rivières" proposa son déclassement à échéance, vers 1882-85, de mise en service des nouveaux ouvrages projetés (fort de Giens). En attendant, 2 canons de 30 rayés furent laissés en place.
Après le déclassement, le site de la Batterie fut utilisé pour l'implantation du phare actuel. Les massifs d'ancrage d'une antenne, traces d'une réutilisation assez récente, sont visibles sur la terrasse de la tour réduit.
Analyse architecturale
L’île du Grand Ribaud est une petite île rocheuse escarpée, dont le plan en triangle isocèle, orienté sud-est-nord-ouest, a sa base tournée vers l’île de Porquerolles. Elle est située à 1100 m de la batterie du Pradeau (Tour Fondue), appartenant au système de défense continental, et à 1700 m du fort du Petit Langoustier ; il en résulte qu'en l'occupant avec de l'artillerie, on pouvait, dès le XVIIe siècle, interdire en feux croisés le passage entre l'île et le continent, et battre convenablement - les trajectoires se rejoignant - la petite passe entre Grand Ribaud et Porquerolles.
Vue du réduit et du phare prise du nord-ouest.L'ouvrage actuel est situé sur le cap méridional (saillant sud de l'île) et son emprise est en partie occupée par le phare. Accès par cale dans l’anse adjacente. Altitude moyenne de la batterie : 21 m.
Plateforme au nord-ouest de la batterie.Le rempart, de 75 m de développement de crête de feu, dessine un polygone convexe s'inscrivant dans un U, à l'intérieur duquel se trouvent les bâtiments du phare actuel. Crête soutenue par un mur de soutènement en maçonnerie. Pas de traverses. A gauche, le parapet se prolonge par un couvre-face en remblai, enveloppant la face sud-est et une partie de la face nord-est du réduit défilé, par ailleurs, au sud-ouest par la batterie.
Immédiatement derrière (au nord-est) la batterie, et en contrebas, se trouve le réduit, tout à fait conforme au plan-type du 31 juillet 1846 (tour crénelée n° 2 pour 40 hommes.
Entrée dans la face sud-ouest vers la batterie, accès par pont franchissant le fossé entourant le bâtiment de trois côtés. Bretèches à trois corbeaux. Le parapet supérieur semble avoir été en partie arasé, lors d'un réemploi relativement récent, les bretèches démolies et leurs accès murés.
Ensemble de la face sud-ouest du réduit.Maçonnerie courante en moellons beige foncé. Pas de chaînes d'angle. Encadrements harpés de la porte d'entrée, des fenêtres rectangulaires et en demi-cercle de part et d'autre de l'entrée, corbeaux et linteaux de bretèches en pierre blanche de Costebelle. Comme tous ses homologues des îles d'Hyères, on remarquera l’élégance de l'édicule protégeant le débouché de l'escalier sur la terrasse.
Etat général de l'ouvrage préoccupant, en particulier à cause de la disparition des enduits et l'affouillement, par les intempéries, des joints de la maçonnerie et des gradins en briques des créneaux de fusillade. Etat intérieur encore bon.
Conclusion
Ouvrage intéressant dans un site remarquable, avec de très belles vues dominantes, sur la Petite Passe, Porquerolles et les ouvrages du Langoustier. La présence du phare ne contrarie en rien l'ensemble.
Il serait souhaitable qu1une utilisation fonctionnelle soit trouvée pour la tour-réduit afin d’en justifier l'entretien, dans le cadre d'un classement systématique de ce type d'ouvrage.
La batterie est construite en 1811. La commission mixte de réarmement des côtes de 1841 propose de la réorganiser et de la doter d'une tour-réduit. Le projet est exécuté entre 1847 et 1850. Son déclassement est proposé en 1875.
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Période(s)
- Principale : 1er quart 19e siècle
L'ouvrage se compose d'une plate-forme de forme polygonale soutenue par un mur en maçonnerie. Le réduir est entouré d'un fossé sur trois côtés et est accessible par un pont. L'édifice est carré, en moellons, avec des bretèches, et un étage de terrasse.
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Murs
- pierre moellon
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Étagesen rez-de-chaussée
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Couvertures
- terrasse
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Statut de la propriétépropriété publique
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
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- (c) Ministère de la Défense
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Documents figurés
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Isle de Ribaudas. [Plan perspective de l'île avec plan d'une batterie] / Dessin à la plume. Dans : "Description générale et particulière des costes et isles de Provence". / Christophe Tassin, vers 1635, pl. 9. Bibliothèque Méjanes, Aix-en-Provence : Ms 703 (791) R 148.
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Fort de Ribaudas. [Vue en perspective] / Dessin à la plume. Dans : "Description générale et particulière des costes et isles de Provence". / Christophe Tassin, vers 1635, pl. 6. Bibliothèque Méjanes, Aix-en-Provence : Ms 703 (791) R 148.
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Plan de la Batterie du Grand Ribaud avec une tour n° 2 pour réduit. / Dessin, 1850, 78 x 56 cm. Service Historique de la Défense, Toulon : Atlas des Batteries de côte nouvelles, article 2, 190, 7
Lieutenant-colonel du génie, docteur en histoire. Chargé de cours à l'École supérieure du génie de Versailles, Yvelines.
Expert en architecture militaire auprès de l'Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Réalise de 1986 à 1996 l’étude de l’architecture militaire (16e-20e siècles) de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur : départements des Hautes-Alpes, des Alpes-de-Haute-Provence, partie des Alpes-Maritimes, ensemble des îles d’Hyères dans le Var.
Principales publications : La Muraille de France ou la ligne Maginot (1988)
Les derniers châteaux-forts, les prolongements de la fortification médiévale en France, 1634-1914 (1993)
La barrière de fer, l'architecture des forts du général Séré de Rivières, 1872-1914 (2000)
Lieutenant-colonel du génie, docteur en histoire. Chargé de cours à l'École supérieure du génie de Versailles, Yvelines.
Expert en architecture militaire auprès de l'Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Réalise de 1986 à 1996 l’étude de l’architecture militaire (16e-20e siècles) de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur : départements des Hautes-Alpes, des Alpes-de-Haute-Provence, partie des Alpes-Maritimes, ensemble des îles d’Hyères dans le Var.
Principales publications : La Muraille de France ou la ligne Maginot (1988)
Les derniers châteaux-forts, les prolongements de la fortification médiévale en France, 1634-1914 (1993)
La barrière de fer, l'architecture des forts du général Séré de Rivières, 1872-1914 (2000)