• enquête thématique régionale, ponts et aménagements du Rhône en Provence-Alpes-Côte d'Azur
petit pont est sur le canal Saint-Sébastien, dit pont Saint-Sébastien
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton bassin du Rhône - Martigues
  • Hydrographies Saint-Sébastien (canal)
  • Commune Martigues
  • Lieu-dit l' Ile
  • Adresse rue de la République , place de la Libération
  • Cadastre 2008 AC, AD non cadastré ; domaine public
  • Dénominations
    pont
  • Précision dénomination
    dit le petit pont
  • Appellations
    pont Saint-Sébastien

SYNTHÈSE HISTORIQUE

Un manuscrit de 1550 faisant la liste des ouvrages appartenant aux bourdigaliers (propriétaires des bourdigues, ces cônes de roseaux installés sur les îlots permettant de capturer des poissons) qui sont tenus de les entretenir, porte mention d´un ''pont à l´entrée de l´Ile dit pont Saint-Sébastien''. Il s´agit d´un pont fixe. Le document, un procès-verbal qui sert aux habitants à faire pression sur les propriétaires au sujet de la viabilité des ponts, indique que ces derniers sont ''fragiles et mal entretenus'' (MAISONNEUVE, DEL BALDO, ENTRESSANGLE, p. 29).

D´après le descriptif donnant l´état du pont en 1839, à cette date, celui-ci était un ouvrage voûté en pierre (AD Bouches-du-Rhône, 2S 10/3).

Le 25 octobre 1839, les habitants de Martigues signent une pétition au sujet du pont de Caronte dit de Saint-Sébastien, qui est en mauvais état et sur le point de s´écrouler. Les voussoirs, culées et murs de tête de ce pont sont très dégradés. Ce pont et le canal ont été construits par le marquis de Galliffet, dont la famille est toujours concessionnaire. Un descriptif permet de connaître l´aspect de l´ouvrage à cette date (ibidem).

Le préfet propose que le pont soit d´abord étayé puis reconstruit aux frais des propriétaires du canal. Un projet de mise en place de cintres pour le soutenir est resté sans suite. Le nouveau pont projeté en 1840 doit être construit sur les anciennes culées avec des dimensions entièrement semblables sauf de légers changements avec l´ancien (ibidem).

Les travaux sont soumis le 15 janvier 1845. La soumission est remportée par le sieur Gros qui reçoit, le 17 septembre 1846, un paiement de 5.500 F pour la reconstruction du pont Saint-Sébastien. Le financement a été effectué par la Société de Caronte gestionnaire du pont (ibidem).

En 1846, on profite de la réfection du pont Saint-Sébastien ''pour supprimer le clocher-porche et élargir la route départementale'' (DEUFF, p. 31). Cette Tour de l´Horloge avait été construite dans le quartier de l´Ile en 1561. ''Elle servait de porte d´entrée, au bout du pont Saint-Sébastien, dans la grand´rue de l´Ile'' (CONTENCIN, p. 22).

Tel qu'on peut le constater aujourd'hui, des poutres latérales ont été mises en place pour élargir l'ouvrage. Cet élargissement a été opéré à une date inconnue.

DESCRIPTION

On ne connaît pas l´aspect initial du pont Saint-Sébastien, sans doute était-il en bois (CONTENCIN, p. 23). On sait seulement qu´il était fixe (COURTOT, p. 23 ; MAISONNEUVE, DEL BALDO, ENTRESSANGLE, p. 29). On ignore à quelle date il a été refait en pierre.

Une gouache du début du 19e siècle (Fig. 5) le montre comme un pont de pierre à une travée voûtée.

Ses dimensions et son aspect nous sont connus pour 1839 : l´intrados de la voûte a la forme d´un arc de cercle dont la corde est de 6,80 m et la flèche 0,85 m ; les culées ont environ 2,40 m de hauteur ; la largeur entre les parapets est de 3,70 m et entre les têtes de 4,80 m ; sa longueur totale est de 9 m (AD Bouches-du-Rhône, 2S 10/3).

Le pont tel qu´on le reconstruit en 1846 conserve à peu près les mêmes caractéristiques : son ouverture sera la même (6,50 m), sa flèche 1/7e environ de la corde, et l´arc de la voûte décrit avec un rayon égal à la corde de l´ouverture (ibidem). Les trottoirs sont en encorbellement et les parapets en fer.

L'ouvrage a été ensuite élargi par la mise en place, latéralement, de poutres métalliques, qui permirent notamment de ménager, côté Caronte, une voie piétonne séparée.

Dès 1550, un pont dit ''de Saint-Sébastien'' situé à l'’entrée de l'’Ile de Martigues est mentionné parmi les ouvrages appartenant aux propriétaires de bourdigues. Il est fixe et, comme les autres ponts, mal entretenu. Les documents cartographiques du 17e au 19e siècle font toujours apparaître ce pont, unique point de communication à l'’intérieur de l'’Ile. A l’'époque moderne, il appartient à la famille de Galliffet qui l’'a construit et doit l’'entretenir. En octobre 1839, le pont étant en mauvais état, sa reconstruction est ordonnée par le préfet et effectuée en 1846 par l’'entrepreneur Gros. D’après un projet d’époque (Fig. 6), l'ouvrage comporte des poutres métalliques qui soutiennent une voie piétonne en encorbellement. Il est l’unique pont survivant de l’ensemble des sept ouvrages qui reliaient entre eux les quartiers de la ville au 19e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 1ère moitié 16e siècle , (incertitude)
    • Principale : 18e siècle , (incertitude)
    • Principale : 2e quart 19e siècle
    • Principale : 2e moitié 19e siècle , (incertitude)
    • Secondaire : 3e quart 19e siècle , (incertitude)
  • Dates
    • 1845, daté par travaux historiques, daté par source
  • Auteur(s)

Le pont Saint-Sébastien franchit le canal du même nom au niveau de l’'axe transversal du quartier de l'’Ile. Il porte la rue de la République et débouche sur la place de la Libération en rive sud. C’est un petit pont voûté en arc surbaissé en berceau segmentaire à travée unique. Il soutient une chaussée dédiée aux véhicules, un trottoir de chaque côté et un passage séparé, réservé aux piétons, côté Caronte. L'’ouvrage est maçonné en pierre de taille et comporte une large culée appuyée sur la rive sud. De chaque côté de la partie maçonnée, on a ajouté une poutre latérale (IPN) en métal. Côté Berre, elle accueille un trottoir ; côté Caronte elle a permis la mise en place d’un passage piétonnier supplémentaire, large d'’environ 1 m et protégé par des balustrades métalliques. La partie maçonnée porte la chaussée routière à une voie de circulation et le trottoir côté Caronte, le tout cerné par des garde-corps métalliques (un des garde-corps est commun avec le passage piétonnier). Le platelage de ce dernier est en béton. Un escalier droit permet d’'accéder au pont depuis le quai en rive nord, côté étang de Berre.

  • Murs
    • pierre pierre de taille
    • métal
    • béton
  • Couvrements
    • voûte en berceau segmentaire
  • Escaliers
    • escalier demi-hors-oeuvre : escalier droit en maçonnerie
  • Typologies
    pont voûté ; TYPO2 pont voûté
  • Techniques
    • maçonnerie
  • Statut de la propriété
    propriété publique

Documents figurés

  • Élévation d'une tête du pont Saint-Sébastien aux Martigues avec trottoirs en encorbellement et garde-corps en fer. /Dessin, 1/50, 46 x 30 cm, 1845. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 2 S 10/3

  • Route départementale n° 12. Réparation de la traverse de Martigues /Dessin, 250 x 35 cm, 1849. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 2 S 10/3

  • Vue de Martigues de la pointe Saint-Laurent / Dessin, gouache, 1800. Dans Regards sur Martigues. Un territoire méditerranéen. Roncayolo, Marcel, Blais, Jean-Charles. Marseille : Editions Parenthèses, 1999.

    p. 27
Date(s) d'enquête : 2011; Date(s) de rédaction : 2012