Dossier d’œuvre architecture IA06004296 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Entrepôt agricole
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) SIVOM Pays de Vence
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays de Vence
  • Commune Saint-Paul-de-Vence
  • Lieu-dit Les Gardettes
  • Adresse 309 route de Vence
  • Cadastre 1833 A 527  ; 2022 AD 81
  • Dénominations
    entrepôt agricole
  • Parties constituantes non étudiées
    bergerie, resserre, enclos

I. Commentaire historique

Cet entrepôt agricole a pu être construit sur les bases d’une tour médiévale qui faisait partie de l'ancienne enceinte de Saint-Paul-de-Vence. Érigés dans la seconde moitié du 14e siècle, ces éléments défensifs sont devenus caducs depuis la construction de l’enceinte bastionnée encerclant le village (1542-1547). La tour concernée apparaît sur une carte levée en 1589 par l’ingénieur militaire Vitozzi, pour le duc de Savoie Charles-Emmanuel. Cette carte a été réalisée durant l’occupation de la ville pendant les troubles de la Ligue. Au-delà de faire apparaître un projet de transformation des défenses au cœur du village qui ne vit jamais le jour, elle présente l’intérêt de faire figurer les fortifications médiévales extra-muros encore existantes. La localisation de cette tour, au nord-est de la ville, entre deux chemins, semble correspondre à l’emplacement de l’actuel bâtiment. La forme circulaire du bâtiment actuel et son emplacement à flanc de colline renforcent cette hypothèse, tout comme sa maçonnerie en partie basse soulignée d’une rangée de pierre calcaire.

[Plan et projet pour la fortification de Saint-Paul, 1589. Localisation de la tour.].[Plan et projet pour la fortification de Saint-Paul, 1589. Localisation de la tour.].

La tour n’est pas mentionnée sur la carte des ingénieurs militaires des frontières Est de la France levée entre 1764 et 1778, ni sur le cadastre napoléonien de 1833. La parcelle 527 où elle se trouve était alors désignée comme un parc et appartenait à Blanc de Castillon, résident à Aix-en-Provence, propriétaire de nombreuses autres parcelles sur la commune.

Plan de masse et de situation d'après le cadastre de 1833 (section A, parcelle 527).Plan de masse et de situation d'après le cadastre de 1833 (section A, parcelle 527).

En 1903, ses biens sont transmis à Elisée Fouques, dont les revenus pour l’ensemble de ses propriétés foncières non bâties (82 hectares) s’élèvaient à 1 748,48 francs. Ce montant très important atteste la prospérité de la famille Fouques. La parcelle 527 est toujours désignée comme un parc d’une superficie de 145 mètres carrés, ce qui correspond actuellement à l’entrepôt et à l'enclos qui l’entoure. La date de 1909 est inscrite à gauche d'une ancienne baie obstruée et pourrait être rapprochée de la période de reconstruction du bâtiment à des fins agricoles.

Date gravée dans le mortier de gypse : "1909". Date gravée dans le mortier de gypse : "1909".

Cet entrepôt se situe sur l’itinéraire d’un chemin muletier qui desservait plusieurs exploitations agricoles d’importance entre les Gardettes (1833 A 506) et le vallon du Malvan (1833 C 10, C 48-49 et C 109), qui appartenaient toutes à Elisée Fouques. Il possédait aussi les terrains autour de l’entrepôt, notamment celui au nord (1833 A 526), où fut ensuite construit une maison pour loger le berger (2022 AD 87) exploitant l’entrepôt agricole étudié, probablement à la même période. Les deux bâtiments fonctionnèrent ensemble jusque dans les années 1990 (témoignage oral). En 2012, l'entrepôt agricole en ruine a été réhabilité par le propriétaire actuel, héritier de la famille Fouques.

Vue d'ensemble prise du nord-ouest, avant les travaux de 2012.Vue d'ensemble prise du nord-ouest, avant les travaux de 2012.Vue d'ensemble prise de l'ouest, avant les travaux de 2012. Vue d'ensemble prise de l'ouest, avant les travaux de 2012.

A cette occasion, la toiture a été légèrement rehaussée et un volume unique a été créé dans le bâtiment pour accueillir les bureaux d'un cabinet d'architectes (suppression du mur central). Seule l'ancienne resserre au nord-ouest reste séparée du reste du bâtiment par une cloison.

Bergerie. Mur cloisonnant les deux espaces à l'intérieur de l'entrepôt agricole, avant les travaux de 2012.Bergerie. Mur cloisonnant les deux espaces à l'intérieur de l'entrepôt agricole, avant les travaux de 2012.

Celle-ci a été transformée en sanitaires accessibles depuis l’intérieur. L'accès initial à cet espace, sur le mur sud depuis l'extérieur, a été obstrué.

Resserre, élévation sud. Porte d'entrée de la resserre, avant les travaux de 2012.Resserre, élévation sud. Porte d'entrée de la resserre, avant les travaux de 2012.

II. Analyse architecturale

Le bâtiment se situe à 600 mètres au nord-est du bourg de Saint-Paul, au quartier des Gardettes. Implanté parallèlement au sens de la pente, il se dresse sur le flan d’une colline aménagée en terrasses d’oliviers. Le terrain est bordé au sud par l’ancienne route royale reliant Saint-Paul à Vence et au nord par la route de Vence. L’entrepôt est précédé à l’ouest d’un enclos en moellons calcaires d’environ 50 centimètres de hauteur au nord et 1,50 mètre au sud.

Vue d'ensemble prise de l'ouest, avant les travaux de 2012. Vue d'ensemble prise de l'ouest, avant les travaux de 2012. Vue d'ensemble prise du nord-ouest.Vue d'ensemble prise du nord-ouest.

Le bâtiment, édifié sur un seul niveau, comprend un entrepôt de plan hémicirculaire auquel a été accolé au nord-ouest une petite resserre de plan rectangulaire. Il est construit en maçonnerie de moellons calcaires avec un enduit à pierres vues partiellement recouvert d’un enduit rustique. La façade principale, à l’ouest, présente plusieurs ouvertures encadrées de briques ou de moellons et couvertes chacune d'un linteau en bois. L’entrée principale se situe au centre tandis que l’accès à la resserre se situait à l’origine sur la façade sud de celle-ci. Une troisième entrée se situe à droite de la façade en partie basse, peut-être pour le passage des moutons.

Vue d'ensemble prise de l'ouest.Vue d'ensemble prise de l'ouest.

La façade arrière, semi-circulaire, présente une maçonnerie différente entre le soubassement et le niveau accueillant la bergerie, témoignant de phases de construction différentes. On observe notamment un filet de moellons calcaires relativement bien assisé. Plusieurs ouvertures existaient initialement. Celle au sud est encadrée de briques avec un arc en plein cintre, celle au centre est façonnée au mortier et celle au nord est en moellons calcaire.

Angle sud-ouest. Angle sud-ouest. Elévation sud-est. Elévation sud-est. Elévation est, maçonnerie avec une assise médiane en pierre calcaire régulière. Elévation est, maçonnerie avec une assise médiane en pierre calcaire régulière. Elévation est, maçonnerie avec une assise médiane en pierre calcaire régulière. Elévation est, maçonnerie avec une assise médiane en pierre calcaire régulière.

L’avant-toit est bordé d’un rang de génoises, tandis que la saillie de rive présente un débord de tuiles. La toiture, à un pan, est couverte de tuiles creuses.

L’entrepôt était autrefois cloisonné en trois espaces : la resserre au nord-ouest et la bergerie à l’est divisée en deux parties par un mur central.

Rez-de-chaussée, ancienne bergerie. Vue de volume prise de l'est. Rez-de-chaussée, ancienne bergerie. Vue de volume prise de l'est.

Cet ancien entrepôt agricole a peut-être été en partie édifié sur les bases d’une tour médiévale qui figure sur une carte levée en 1589 par l’ingénieur militaire Vitozzi, pour le duc de Savoie Charles-Emmanuel. Il a probablement été construit au début du 20e siècle, entre 1903 et 1909, par Elisée Fouques, riche propriétaire foncier saint-paulois. L’entrepôt agricole occupa la fonction de bergerie jusque dans les années 1990. En 2012, un important chantier sauva l'édifice de la ruine. Il accueille depuis des bureaux d'architectes.

  • Période(s)
    • Principale : Fin du Moyen Age , (incertitude)
    • Principale : 1er quart 20e siècle
  • Dates
    • 1909, porte la date

Cet entrepôt agricole a été construit sur un seul niveau en rez-de-chaussée. Il est construit en maçonnerie de moellons calcaires avec un enduit à pierres vues partiellement recouvert d’un enduit rustique. Le bâtiment est couvert d'une toiture à un pan avec des tuiles creuses.

  • Murs
    • calcaire moellon sans chaîne en pierre de taille enduit partiel
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    en rez-de-chaussée
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à un pan
  • Typologies
    2.3 : entrepôt agricole multifonctionnel : polyvalent sans fenil
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • Matrice cadastrale des propriétés foncières de la commune de Saint-Paul de Vence, 1837-1913. / Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 03P_1315 /16.

    Folios 66, 894, 922, 964 et 969.

Documents figurés

  • [Plan et projet pour la fortification de Saint-Paul.] / Dessin par Ascanio Vittozzi, 1589. Archivio di Stato, Biblioteca Antica, Turin : Architettura Militare (Atlas I à V), plans de places fortes françaises, Saint-Paul, vol. III, fol. 30, 33.

    Détail des fortifications médiévales encore existantes en dehors du bourg de Saint-Paul avec la tour au nord-est sur laquelle a probablement été construit l'entrepôt agricole.
  • Cartes des frontières Est de la France, de Colmars à Marseille. / Dessin à l'encre sur papier, par Jean Bourcet de La Saigne et Jean-Claude Eléonore Le Michaud d'Arçon, 1764-1778. Echelle 1/14000e. Cartothèque de l’Institut Géographique National, Saint-Mandé : CH 194 à 197.

    [Détail de la feuille 194-8 : village de Saint-Paul-de-Vence].
  • Plan cadastral de la commune de Saint-Paul-de-Vence, 1833. / Dessin à l’encre sur papier, par Me Fouque Léandre, 2 juillet 1833. Echelle 1/1250e. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 25FI 128/1/B.

    Section A, parcelle 527.
Date d'enquête 2022 ; Date(s) de rédaction 2022
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(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Articulation des dossiers