Conseil municipal de l’Escarène
Séance du 31 mars 1963, Harkis
M. le maire fait savoir à ces collègues qu’il a été saisi par l’administration des Eaux et Forêts d’une demande pour la désignation d’un terrain communal destiné à recevoir l’implantation de logements pour 20 familles de Harkis. Ces Harkis, de nationalité française mais de souche musulmane, ne peuvent rester en Algérie et ont dû être dirigé sur la France. Il s’est alors présenté le problème de la réintégration de ces familles en France. Il a été décidé de les regrouper par paquets de 20 à 25 familles dans les chefs-lieux de canton, ce qui leur permettrait de s’adapter à notre mode de vie : leur logement serait meublé à l’européenne, les enfants fréquenteraient les écoles communales françaises et ils seraient assénés à vivre comme nous. Les Harkis sous le commandement d’un sous-officier ou d’un administrateur seraient sous la direction du Génie rural et seraient employés à la création des routes, chemins, au reboisement et surtout à combattre les incendies de forêts. M. le maire signale qu’il n’a aucun terrain communal disponible pour cette implantation car il faut l’eau et l’électricité à proximité. M. Pérette garde des eaux et Forêts a proposé un terrain domanial au col de Nice, ce terrain est sur Berre. Il est cependant évident que ce terrain proposé, se trouvant 3km de Berre et à 100m de l’Escarène, il en résultera pour la commune des servitudes pour lesquelles un accord doit être étudié avec la commune de Berre. Une réunion réunissant le délégué du ministre, les maires de Berre et l’Escarène, l’ingénieur des Eaux et Forêts a eu lieu sur place. Le terrain ne parait pas propice à l’installation du camp projeté. Il y a donc lieu d’attendre la décision des autorités compétentes.
Séance de juin 1963, camp de Harkis
M. le maire expose que malgré l’avis défavorable du représentant du ministre, le camp de harkis au col de Nice va être installé, il a en effet appris incidemment par les services du génie rural qu’ils étaient chargés de procéder à l’étude de l’installation de ce camp. La commune de l’Escarène n’ayant pas été prévenu officiellement de cette implantation, il aurait lieu de présenter les revendications de la commune qui aura à supporter tous les inconvénients et n’aura retirera aucun bénéfice. Parmi les inconvénients, il est à signaler : le camp étant sur la commune de Berre mais à 400m seulement de l’agglomération de l’Escarène, les Harkis seront toujours à l’Escarène, ce qui ne manquera pas d’amener des réactions parmi la population, les enfants fréquenteront l’école de l’Escarène ce qui amènera à la création d’une nouvelle classe et à supporter les charges qui en découlent (logement d’un instituteur, fournitures scolaires, etc…). D’autre part les installations du camp resteront la propriété de la commune sur laquelle elles sont érigées, dans le cas ce sera la commune de Berre qui en profitera ainsi qu’elle profitera des avantages financiers (impôts, …). M. Roux fait état d’un entretien qu’il a eu avec M. Bergeaud du service du Génie rural qui est en charge de l’implantation de ce camp et qu’il lui a fait comprendre qu’il n’y avait aucune opposition à faire contre la création de ce camp. M. le maire fait savoir qu’il ne peut donner à ses collègues du Conseil municipal de plus amples renseignements n’ayant jamais été contacté par les autorités de tutelle au sujet de l’implantation de ce camp.
Séance du 20 juillet 1963, folio 111, installation d’un hameau de Harkis
M. le maire expose qu’à ce jour aucune protestation de la population n’ été enregistré au sujet de l’installation d’un camp de Harkis. Une réunion a eu lieu à la préfecture entre M. Couzier, M. Roux, MM les Maires de Berre-les-Alpes et l’Escarène ; ces derniers ont exposé les difficultés de l’installation de ce camp au col de Nice, le terrain étant sur la commune de Berre et tous les inconvénients administratifs étant supportés par la commune de l’Escarène. M. le Préfet avait saisi le ministre de cette affaire, lequel lui a répondu que l’installation d’un camp de Harkis était décidé et qu’il ne reviendrait pas sur cette décision. M. Crouzier a alors demandé un rapport et M. le maire de l’Escarène a établi ce rapport dont il donne lecture. M. Roux donne également lecture d’une lettre qu’il a adressé à M. Palmier, député. Suite au rapport de M. le maire, ce dernier a été à la Préfecture, aux affaires musulmanes, M. Crouzier ayant reçu le rapport, et l’ayant étudié, donne raison à la commune de l’Escarène, se met en rapport avec M. Durand pour étudier l’anomalie qui résulte de l’installation du camp de Harkis au col de Nice et le chef de district des camps de Harkis viennent à l’Escarène et donnent satisfaction à M. le maire lui promettant des subventions pour couvrir les frais occasionnés, entre autres au point de vue locaux scolaires, logement de l’instituteur, fournitures scolaires, travail supplémentaire au secrétariat de la mairie et installation de la salle des fêtes. M. le chef de cabinet a d’ailleurs transmis le rapport de M. le maire au ministre et il espère une réponse favorable. M. le maire signale que le chef de district des camps de Harkis viendra faire une conférence au Conseil municipal sur l’organisation et le fonctionnement de ces camps et que des membres du Conseil municipal seront invités à aller visiter un camp déjà installé dans les Basses-Alpes. M. le maire signale que des Harkis seront également mis à disposition de la commune pour la réfection et l’entretien des chemins ruraux. M. le maire conclut que dans le fond, la commune de l’Escarène ne ferait pas une mauvaise affaire en acceptant l’implantation de ce camp.
Session de septembre 1963, acquisition d’un terrain dépendant de l’ancienne chapellenie Deleuse
M. le maire expose que le projet d’installation d’un camp de Harkis sur les terrains militaires de la gare de l’Escarène favorablement envisagé par le conseil municipal, rencontre certaines difficultés, qu’un autre terrain, dépendant de l’ancienne chapellenie Deleuse, propriété du Département, lui a paru réunir les conditions nécessaires pour la création de ce hameau, que dans le but de permettre au Conseil municipal d’examiner cette nouvelle solution en toute connaissance de cause, il a demandé au Préfet des Alpes-Maritimes par lettre en date du 19 septembre 1963, dont il donne lecture, les conditions dans lesquelles la commune pourrait se rendre acquéreur du terrain sus-visé. Que M. le Préfet a bien voulu soumettre cette affaire à la Commission départementale, laquelle dans sa séance du 27 septembre 1963, a décidé de consentir à cette cession à la commune, moyennant le prix de 10 francs compte-tenu du caractère social de l’opération projetée. Le conseil municipal décide l’achat du terrain et demande à M. le Préfet de bien vouloir déclarer d’utilité publique le projet d’acquisition.
Séance du mai 1964, hameau de Harkis
M. le Maire fait savoir que le terrain appartenant au Département et où est implanté le hameau de Harkis a été cédé à la Commune par le Département pour la somme de 10 franc. M. le Maire soumet au Conseil municipal un projet de bail destiné à constater la location consentie à l’Etat (Ministère des Rapatriés), par la commune pour une durée de 6 années, d’un terrain situé au lieu-dit « Les Prats » d’une contenance de 7285m² et destiné à l’édification d’un village de Harkis. Approbation du Conseil municipal, bail consenti à partir du 1er mars 1964 et moyennant une redevance annuelle de 1 franc.
Rentrée scolaire 1964-1965
Concerne la demande faite à l’inspecteur académique pour le maintien de la classe harkie, le hameau se situant à 2 km du village et les effectifs de l’école communale étant complets (maternelle et primaire).
Transport des Harkis
Demande du chef de hameau pour la desserte du village harki au village de l’Escarène.
Séance de mai 1965, hameau de Harkis
M. le maire signale que le camp de harkis se trouve sans chef de camp et sans assistante sociale.
1982-1988 : plusieurs demandes de particuliers pour la location de bâtiments au hameau forestier pour diverses activités : entreposage, ateliers de réparations…Le 2 mars 1970, l’inspecteur interdépartemental des Hameaux forestiers au directeur des services fiscaux, lettre dont l’objet est le renouvellement du bail entre la commune et le ministère des Rapatriés, du terrain pour 6 ans pour la somme de 1 franc symbolique.
Séance du 6 août 2019
Démolition et désamiantage de 6 bâtiments au Hameau forestier ; vente partielle du terrain du hameau forestier au quartier Les Prats inférieur section B n°867 : "la surface vendue serait la partie inférieure, afin de conserver le premier bâtiment de cet ancien hameau forestier en lieu mémoriel".
Chercheur pour le patrimoine industriel à l'Inventaire Nord-Pas-Calais de 1991 à 2018 (DRAC puis Région Nord-Pas-Calais dès 2007 et Hauts-de-France suite à la réforme des collectivités en 2016). Puis chercheur à l'Inventaire Provence-Alpes-Côte d'Azur à partir de 2018.