Dossier d’œuvre architecture IA06003889 | Réalisé par
Prédal Christophe (Rédacteur)
Prédal Christophe

Responsable de la cellule "inventaire du patrimoine architectural et paysager" à la ville de Nice, depuis septembre 2018.

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Nicol Nathalie (Rédacteur)
Nicol Nathalie

Etudiante en licence professionnelle patrimoine matériel et immatériel (Université de Nice-Sophia-Antipolis), stagiaire au service de l'inventaire de la ville de Nice de mars à mai 2019.

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  • recensement du patrimoine balnéaire, patrimoine de la villégiature de Nice
studio de cinéma dit La Victorine, nommé un temps studio Riviera
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Ville de Nice

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Nice - Nice
  • Commune Nice
  • Lieu-dit Saint-Augustin
  • Adresse 16 avenue Edouard Grinda
  • Cadastre 2019 NY 0219  ; 2019 NY 0220  ; 2019 NY 0223  ; 2019 NY 0322  ; 2019 NY 0323
  • Dénominations
    studio de cinéma
  • Appellations
    La Victorine, studio Riviera
  • Parties constituantes étudiées
  • Parties constituantes non étudiées
    restaurant, immeuble de bureaux

En 1918, La propriété horticole et de villégiature "la Victorine", appartenant aux descendants de Victor Masséna est vendue et devient le 3ème studio de cinéma construit à Nice (et vite le 1er en terme de renommée) grâce à l'union de trois personnalités : Louis Nalpas, Charles Pathé et Serge Sandberg. Louis Nalpas (1884-1948), producteur de film, s’installe à Nice en 1918 à la Villa Liserb [référence IA06003159] transformée en studio de tournage. Charles Pathé (1863-1957) est le fondateur du groupe Pathé Frères. Serge Sandberg (1879 – 1981), producteur lui aussi va investir dans de nombreux domaines concernant le cinéma et les arts du spectacle. Charles Pathé va servir de relais et les présenter l’un à l’autre. Les deux hommes partagent une même vision du cinéma. Quand Louis Nalpas est lâché par Charles Pathé, Serge Sandberg le soutient et le finance, c’est le début d’une association fructueuse entre les deux hommes. Sandberg confie à Nalpas son projet de construction d’un grand studio de cinéma à Nice, le projet est ambitieux il nécessite un grand espace. Louis Nalpas prospecte sur Nice et ses alentours. Après avoir visité le domaine de Valrose à Cimiez, puis la villa Beau-Site près du Boulevard Gambetta, il a un coup de cœur pour ce grand domaine horticole situé sur la colline de Saint Augustin, offrant en outre un superbe panorama sur la mer. En février 1919 Serge Sandberg achète la propriété au prix de 7 francs or le m2 et fait appel à l’architecte Edouard Niermans (1859-1928) pour dessiner les plans de son futur studio. A partir de décembre 1919 la Victorine toujours en travaux, accueille ses premiers tournages. Louis Nalpas a un rôle de producteur exécutif, il sert de relais entre le financement et la confection d’un film, mais il ne réalise pas lui-même de films. Serge Sandberg a le rôle d’un véritable producteur : il apporte le financement, donne son accord pour les tournages, choisit les scénarios, suit le montage des films et organise leur sortie, aucun film ne se fait sans son accord. En juillet 1920 Louis Nalpas et Serge Sandberg se séparent, l’aventure des studios se poursuivra sur dix décennies.

La Victorine n’a connu que quatre propriétaires mais a changé de directeurs à de nombreuses reprises :

1. 1919 Serge Sandberg créé la société Ciné-Studios qui gère les studios du même nom. Durant les années 20 les studios sont loués, film à film, à de nombreuses maisons de production (Denis Ricaud, Films Legrand, Rex Ingram Ciné Studios…)

2. 1927 Serge Sandberg vend les studios à Edouard Corniglion-Molinier qui fait rentrer le Ciné Studio dans le groupe Franco-Film qui fusionne avec Gaumont en 1930 et devient Gaumont Franco Film Aubert (GFFA)

3. Fin des années 30 la Banque Nationale de Crédit (BNC) devient créancière de la GFFA et possède donc de fait les terrains et les bâtiments de la Victorine, plusieurs sociétés d’exploitation vont se succéder.

4. 1958 : la BNC veut vendre les terrains à des promoteurs immobiliers, la Mairie s’interpose et achète le terrain, pour le louer à de nouvelles sociétés. Pendant ces années il convient de noter la période des frères Joel et Michael Douglas (producteur et acteur du Diamant du Nil en 1985 et leur société STONE GROUP INTL). Le dernier repreneur, la société Euromédias exploite les studios sous le nom de « Studios Riviera » en raison d’un litige avec la société précédente ayant conservé le nom de Victorine. C’est en 2004 que la justice restitue le nom de Victorine aux studios niçois. En 2017 la Ville de Nice reprend la gestion de la Victorine en Délégation de Service Public et crée le 11 avril 2018 le comité Victorine afin de relancer l’activité économique des studios.

En 1918, l'ancien domaine de Victor Masséna est acquis pour devenir le Ciné studio (futur Studio de la Victorine) en 1919. A compter de 1973, divers projets de complexes hôteliers au sein du studio sont envisagés puis abandonnés. En 1994 l'achèvement de l'Autoroute urbaine sud ampute une large partie sud du terrain. A cette occasion la maison du gardien et la grille d'entrée sont reconstruits en retrait, à l'identique.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1919, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Niermans Edouard-Jean
      Niermans Edouard-Jean

      Edouard Jean Niermans est né à Enschede aux Pays Bas le 30 Mai 1859. Il fait ses études à l’école polytechnique de Delft d’où il sort diplômé. Il s’installe à Paris comme dessinateur industriel en 1883. Il dessine d’abord pour des orfèvres et des marchands de meubles. Il dessine aussi des ornements sacerdotaux et de pièces d'orfèvrerie religieuse qui figurent dans des catalogues spécialisés.

      En 1889, il travaille dans le cadre de l’Exposition universelle de Paris, avec Posthumus Meyjes (entre autres réalisations, le Pavillon des Pays-Bas). En 1894, il construit la chapelle protestante de la rue Blanche à Paris. Son cabinet est sollicité pour de nombreuses installations ou rénovations de théâtres (comme à Paris le théâtre Marigny, les Capucines, les Folies Bergères, le Moulin Rouge, le casino de Paris…) celle de brasseries comme la brasserie Mollard ou la taverne Pousset, et de salons de thé (pour Rumpelmayer, l’actuelle Angelina).  Sa spécialisation dans les salles de spectacle, les cafés, les boutiques et les hôtels lui valent le surnom d’ « architecte de la Café society » et le conduisent à intervenir en France (à Trouville, pour le casino, à Bordeaux pour le café Montesquieu) comme à l’étranger (à Monaco où il transforme le Grand Hôtel de Paris, à Moscou, pour le chocolatier Koehler). Il a aussi signé un grand nombre de villas de villégiature pour des particuliers ou dans le cadre d’opérations immobilières qu’il a menées. A Mers-les-Bains, il fait par exemple la villa Française dont les plans sont présentés dans le recueil d'architecture Villas et cottages des bords de la mer. Il est enfin le créateur de Grands Hôtels et Palaces en France et en Europe. Parmi les plus importants programmes qu’il réalise figurent le Royal-Palace à Ostende, l’Hôtel du Palais, à Biarritz, le Palace Hôtel de Madrid, l’Hôtel Pyrénées Palace à Bagnères-de-Luchon et le Negresco à Nice. Il signe peu d’immeubles à loyer à l’exception de quelques immeubles résidentiels luxueux comme le Park Palace à Monaco ou l’immeuble Berthe Renée à Nice. Il s’intéresse aussi à l’échelle urbaine : en 1913 il se positionne pour l’achèvement du boulevard Haussmann mais n’est pas retenu. En 1909 il est appelé à Nice pour la modernisation des salons du casino municipal. Pendant la première guerre mondiale il propose un lotissement préfabriqué en roseaux, (procédé Domus), pour le camp militaire de Meucon. Au cours de sa carrière, il collabore avec des architectes Francis Leray, Marcel Dourgnon, Eduardo Ferrès Y Puig, Émile Molinié, Charles Henri Nicod, (Prix de Rome en 1907) et Albert Pouthier. Parmi ses travaux d’après-guerre, de nouveaux programmes apparaissent avec les studios de cinéma de la Victorine ou de l’aérogare à Nice. Son style oscille entre entre l’historicisme (parfois néo-Louis XVI ou néo-rococo), l’éclectisme et surtout l’art nouveau, sans jamais cependant adopter de modernité radicale. Il a largement recours aux arts décoratifs pour nourrir ses architectures. Il évolue après la guerre en adoptant le style régionaliste comme pour la villa Le Colombier qu’il construit pour sa fille à Nice en 1926. Il est aussi homme d’affaire, impliqué dans des opérations capitalistes (à Mers-les-Bains, Martigny-les-Bains).

      Il travaille un temps en association avec ses fils Jean (1897-1989, Grand Prix de Rome en architecture en 1929) et Edouard (1904-1984).

      L’importance et la qualité de son œuvre lui ont valu une notoriété de son vivant (il est chevalier de la Légion d’Honneur en 1889).

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      architecte attribution par source

Plusieurs types de bâtiments sont présents sur le site :

- les bâtiments datant de la propriété de Victor Masséna : la villa La Victorine, une volière, l'ancienne ferme transformée en 1919 en locaux divers. Murs en pierres et enduit. Toiture en tuiles mécaniques.

- les bâtiments construits dès 1919 par l'architecte Edouard-Jean Niermans : centrale électrique, menuiserie, bâtiment de la Direction. On ne sait si les "bâtiments de la figuration" prévus (servant de loges et de locaux pour entreposer décors et costumes), accolés à chaque théâtre de prise de vues ont été édifiés. Quant aux théâtres de prise de vues, si ceux construits entièrement vitrés par Niermans ont disparu dès les années 1930, les plateaux actuels sont, pour la plupart, à l'emplacement précis de ces premiers vitrés. Le bassin et le théâtre en plein air du plan de situation de 1919 n'ont pas été édifiés. La serre de prise de vue, construite, a été détruite depuis. Murs en pierres et enduit. Toiture en tuiles mécaniques, verre et métal pour les théâtres de prise de vues.

- la période du réalisateur Rex Ingram (années 1930) voit la construction du bassin de prise de vues sous-marines, grâce à la présence de hublots permettant la prise de vues de scènes immergées. Son emplacement permettait de bénéficier de la vision de la mer Méditerranée, en prolongement du bassin.

- La piscine est édifiée dans les années 1950

- Des bâtiments supplémentaires sont édifiés au cours des années. Les plateaux sont complétés (les deux derniers sont édifiés en 1988) et modernisés. Murs et toitures en métal.

  • Murs
    • pierre enduit
    • métal
  • Toits
    tuile mécanique, métal en couverture
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Conservation de certains bâtiments d'origine dont la menuiserie et l'usine électrique avec, pour cette dernière, machines à l'intérieur. La volière adjacente à la villa d'origine est en très mauvais état.

Bibliographie

  • PREDAL, René. Le cinéma à Nice : histoire de la Victorine en 50 films. Monaco : Productions de Monte-Carlo, 2006. 254 p.

  • PREDAL, René. 80 ans de cinéma : Nice et le 7ème Art. Nice : Serre, 1981. 156 p. ; 35 cm.

  • BUXTORF, Anne-Elisabeth. Les studios de la Victorine : 1919-1929. Paris : AFRHC, 1998. 287 p

Documents figurés

  • Ciné studio [Nice], plan d'ensemble. / Tirage de plan. Edouard-Jean Niermans. 1919. Archives communales, Nice : 2T317 61.

  • Ciné studio [Nice], aménagement de la ferme, plan du rez-de-chaussée. / Dessin à l'encre sur papier. Edouard-Jean Niermans. 1919. Archives communales, Nice : 2T317 61.

  • Ciné studio [Nice], usine d'électricité. / Tirage de plan. Edouard-Jean Niermans. 1919. Archives communales, Nice : 2T317 61.

  • Ciné studio [Nice], ateliers. / Tirage de plan. Edouard-Jean Niermans. 1919. Archives communales, Nice : 2T317 61.

  • Ciné studio [Nice], loges. / Tirage de plan. Edouard-Jean Niermans. 1919. Archives communales, Nice : 2T317 61.

  • [L'entrée au temps des Studios Franco-film]. / Planche imprimée. Dans Les studios Franco-Film, l'Hollywood Européen. Nice : [s.n.], [circa 1925]. 15 p. ; 32 cm. Archives communales, Nice : D GD IN 8 75

  • [Le bâtiment de l'administration au temps des Studios Franco-film]. / Planche imprimée. Dans Les studios Franco-Film, l'Hollywood Européen. Nice : [s.n.], [circa 1925]. 15 p. ; 32 cm. Archives communales, Nice : D GD IN 8 75

  • [Vue aérienne des studios de la Victorine vers 1930]. / Photographie positive noir et blanc. Non datée [circa 1930]. Collection particulière René Prédal.

  • Studios de la Victorine, plan-masse. / Tirage de plan. 1973. Archives communales, Nice : 4W1391 454/73

Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Prédal Christophe
Prédal Christophe

Responsable de la cellule "inventaire du patrimoine architectural et paysager" à la ville de Nice, depuis septembre 2018.

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Nicol Nathalie
Nicol Nathalie

Etudiante en licence professionnelle patrimoine matériel et immatériel (Université de Nice-Sophia-Antipolis), stagiaire au service de l'inventaire de la ville de Nice de mars à mai 2019.

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