Le cadastre de 1812 révèle, au sein de la propriété du Baron Louis Milonis, un très modeste bâtiment, qui semble se situer à l'emplacement de l'immeuble actuel. Les terres du baron passèrent par héritage au Comte Hippolyte Caïs de Pierlas, qui possédait une grande partie de la colline du côté de Brancolar. Sa veuve et son fils, César, vendirent l'ensemble en 1861 à Joseph Ribeiro da Silva, ambassadeur de l'empereur du Brésil auprès du tsar de Russie. Il donna au domaine, qu'il agrandit, le nom de Liserb, anagramme de Brésil.

On ne connaît pas précisément la nature des travaux réalisés par J. Ribeiro, mais au moment de la vente du domaine en 1869 ce dernier comportait : "maison, chapelle, deux maisons rurales, un grenier, des écuries, des bâtiments et de vastes terres avec sources". La chapelle serait de culte orthodoxe, J. Ribeiro ayant comme épouse, la princesse russe Lobanoff. Le domaine est vendu à une famille d'origine britannique de négociants, Edward Cazalet (1827-1883) et Elizabeth Sutherland, qui modifièrent sensiblement maison et jardins mais n'habitaient qu'épisodiquement le lieu. La villa est louée à Béatrix, princesse de Battenberg, dernière fille de la reine d'Angleterre Victoria, pendant que cette dernière loge dans les hôtels de Cimiez.

Lors du lotissement de l'ensemble en 1923, la maison principale demeure en place. Elle devient Hôtel Polonia, annonçant dans les annuaires à compter de 1930. L'établissement reprend le nom d'un hôtel renommé de la promenade des Anglais, promis à la démolition. L'hôtel-pension Polonia du Parc Liserb ferme en 1971 et le bâtiment est transformé en copropriété sous le nom de Villa Polonia. Il a perdu tout son décor d'origine et a reçu en 1972 des balcons-galerie en façade principale.

Le bâtiment de la chapelle est démoli lors du lotissement du domaine mais il avait peut-être déjà perdu sa fonction. Elle était située à l'ouest de la villa, comme le montrent le plan cadastral de 1873 et les photographies prises par Alexandre Henderson lors des séjours de la reine Victoria. Il arrive que le bâtiment de communs à l'est, toujours existant en 2022, soit confondu avec la chapelle en raison de son décor néo-gothique.