Dossier d’œuvre architecture IA06003779 | Réalisé par
Dallo Roberte (Rédacteur)
Dallo Roberte

Historienne de formation, elle travaille depuis 15 ans sur le patrimoine architectural. Son sujet de prédilection concerne les matériaux des façades. Elle a contribué au Guide du Ravalement de la Ville de Nice et poursuivi ses recherches au sein de l'association Gloria Mansion dont elle est présidente. Elle est l'auteure de l'ouvrage Art déco, une méditerranée heureuse, éd. Gilletta, 2015 ainsi que de quelques articles de l'ouvrage Les 75 monuments historiques de Nice, éd. Mémoires millénaires, 2017. Elle a publié un article dans la revue ANABF "Le béton coloré : un patrimoine Art déco, un matériau d'avenir". Elle participe régulièrement au Salon International du Patrimoine Culturel à Paris et à co-organisé le séminaire "Façades en ciments colorés, une identité niçoise à valoriser" en 2017.

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Prédal Christophe (Rédacteur)
Prédal Christophe

Responsable de la cellule "inventaire du patrimoine architectural et paysager" à la ville de Nice, depuis septembre 2018.

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  • patrimoine industriel
  • recensement du patrimoine balnéaire, patrimoine de la villégiature de Nice
ensemble industriel dit anciens établissements FERRIX
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Ville de Nice

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Nice - Nice
  • Commune Nice
  • Lieu-dit Libération
  • Adresse 98 avenue Saint-Lambert , avenue Ferrix
  • Cadastre 2019 LO 0046  ; 2019 LO 0775  ; 2019 LO 0776  ; 2019 LO 0047  ; 2019 LO 0039  ; 2019 LO 0501  ; 2019 LO 0008  ; 2019 LO 0636  ; 2019 LO 0637
  • Dénominations
    ensemble industriel, usine de matériel électrique industriel
  • Appellations
    établissements FERRIX
  • Destinations
    immeuble de bureaux, maison de retraite, immeuble

Historique du site industriel

Avant 1920 un industriel lyonnais, Olivier Loras, acquiert et fait construire une villa (Villa Daniel) dans la propriété Daniel situé Petit chemin de Valrose au nord de la Villa Indochinoise dans laquelle il habite (cf annuaire de Nice,1920 : « Olivier Loras, ingénieur-constructeur, maison Daniel, petit chemin de Valrose »). Puis, en 1922 il achète la Villa Berthe (nord-est) ainsi que des terres horticoles (propriété Vicario Franco) à l’est et à l’ouest de la Villa Indochinoise (propriété Larue) (cf Annuaire de Nice : « Olivier Loras, ingénieur-constructeur, villa Berthe, petit chemin Valrose et 46 avenue Saint-Lambert ».). C'est sans doute dans la villa Berthe que démarre la production de transformateurs électriques.

En 1920, avec son beau-frère Gaston Trainar, il fait bâtir les bâtiments de son usine de fabrication de transformateurs électriques, du nom de Société des Transformateurs FERRIX. La villa Indochinoise, achetée également, est le siège social avec les bureaux.

Le nom de Ferrix vient de la structure particulière de ses transformateurs constitués de bandes de tôles repliées en X, le tout protégé par une enveloppe ovale caractéristique.

Vers 1930, la société est installée dans deux grands bâtiments portant les noms de Villa Thérèse-Martin et Villa Sainte-Anne.

De 1925 à novembre 1937, Gaston Trainar est sous-Directeur de la Société qui prend adresse officielle au 98 avenue Saint-Lambert. Ce site va abriter non seulement les ateliers Ferrix mais d’autres sociétés indépendantes et autonomes comprenant une dizaine de bâtiments ainsi que des appartements à usage d’habitation (Villa Ferrix devenue villa Marie-Jeanne), un court de tennis sur le toit de la villa Thérèse-Martin (qui s'est ensuite appelée Costa-Bella) et une chapelle.

La Direction de Ferrix était paternaliste. Il y avait ainsi à Sainte-Anne un accueil spécial pour les ouvrières mères-célibataires qui disposaient d’un endroit et de temps pour allaiter leur(s) enfant(s).

En 1933 Olivier Loras fait construire la villa Branly (sur l’actuelle parcelle LO0044), bâtiment à usage industriel et agrandir la Villa Ferrix.

A la veille du second conflit mondial cette zone industrielle comprenait Ferrix, un atelier de mécanique S.M.D., un atelier d’imprimerie Imprimix (produisant notamment Ferrix Magazine réservé à la firme), un Laboratoire fabriquant des lampes d’éclairage et des tubes à vide. Cette société prendra ensuite le nom d’Ignix Neon.

En 1946 se crée l’entreprise TRANSFIX qui va occuper pendant plusieurs années une partie des locaux. Elle produisait des transformateurs de moyenne puissance, en grande partie pour EDF. Cette société se délocalisera à Toulon en 1978.

A partir de 1969 Ferrix périclite. Une nouvelle entreprise voit le jour, SAFARE-FERRIX, ensuite SAFARE-RALLY, puis Société SAFARE qui fabriquera des billards électriques connaissant à leur début un certain succès. En raison de la concurrence, SAFARE devra bientôt abandonner cette activité pour se consacrer à ses contrats militaires de l'Etat, beaucoup plus rentables et pérennes.

La Marine Nationale et l’Armée de l’Air apportent à la société, à partir de 1971, de nombreuses commandes permettant de maintenir les emplois.

En 1975, SAFARE devenue SAFARE-CROUZET par rapprochement avec le grand groupe électro-mécanique de Valence, se sépare de la branche FERRIX.

En 1989, la société devient filiale du grand groupe d’équipements aéronautiques SEXTANT AVIONIQUE. En 1998, c’est la société THOMSON qui rachète SAFARE. En avril 2001, THOMSON devient THALES et SAFARE devient THALES-SAFARE. Si cette société occupait l'essentiel du site, d'autres sociétés étaient aussi présentes. En 2003, c’est la délocalisation de THALES-SAFARE vers la maison-mère à Sophia Antipolis. L’ancienne usine est vendue à des promoteurs immobiliers et ses immeubles deviennent des copropriétés à usage d’habitation. Actuellement ils se nomment Résidences Costa Bella I (abritant notamment une agence Pôle emploi) et Costa Bella II ainsi que Villa Marie-Jeanne.

Chronologie des constructions industrielles

A partir de 1920, ce quartier de villégiature comportant encore des espaces de terrains cultivés, va muer en un petit quartier industriel avec ateliers et immeubles à logements ouvriers. En plus de la Villa Indochinoise, bureaux de la société, les constructions se sont échelonnées comme suit :

1920 : villa Ferrix (devenue Marie-Jeanne), ateliers et logements (demande de permis de construire archives municipales de Nice - AM 2T311 42).

1923 : foyer Sainte-Jeanne d'Arc, logements (AM 2T341 201) et atelier (AM 2T341 202).

1924 : atelier (AM 2T384 987).

1926 : villa Thérèse-Martin, atelier, logements ?, tennis sur le toit (AM 2T469 1175).

1927-1928 : fondation Loras (il s'agit de l'agrandissement du foyer Sainte-Jeanne d'Arc), logements (AM 2T475 104)

1933 : villa Branly, atelier (AM 2T715 175).

Les permis pour les bâtiment et atelier "Sainte-Anne" n'ont pas été retrouvés.

Olivier Loras, industriel Lyonnais, loue et acquiert à partir de 1920 des terrains et des bâtiments sur la petite éminence située entre l'avenue Saint-Lambert et l'avenue Valrose. Il achète ainsi en 1922 la villa Indochinoise. Il commence ses activités de fabrication de transformateurs électriques de marque Ferrix. Il va débuter aussi l'édification d'ateliers, de logements pour ouvriers, de bâtiments à caractère social (foyer pour jeunes mères..) qui transforment ce secteur résidentiel de villégiature en petit secteur industriel. Dix Bâtiments seront édifiés ou transformés entre 1920 et 1965. Y participent notamment les architectes Emile Durante et F. Fratacci. Le lieu demeure espace industriel jusqu'en 2003. Il est aujourd'hui transformé en logements, bureaux (agence Pôle emploi notamment) et maison de retraite (EHPAD).

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 20e siècle , daté par source
    • Secondaire : 3e quart 20e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1920, daté par source
    • 1923, daté par source
    • 1924, daté par source
    • 1926, daté par source
    • 1928, daté par source
    • 1933, daté par source
    • 1965, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Durante Emile
      Durante Emile

      Architecte actif à Nice dans la 1ère moitié du 20e siècle. En 1911, a son cabinet 44 rue Lamartine à NIce.

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      architecte attribution par source
    • Auteur :
      Fratacci François
      Fratacci François

      François Simon Fratacci est né à Bastia le 8 août 1867. Il est le fils de Ignace Fratacci et de Xavière Cipriani. Il fait ses études à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris. Il est élève d'Albert Tournaire. Vers 1893, il épouse Pauline Senna dont les parents étaient bijoutier près de la Place Masséna.  Ils ont eu trois enfants, tous architectes. Jean  (1895-1918) décédé suite de tuberculose contractée pendant la guerre, Jeanne et Georges (1907-vers 1965). Lauréat du legs Sisco en 1888, il est pensionnaire du département de la Corse à l'Académie de France à Rome. Architecte actif à Nice au début du 20ème siècle. Il obtient en 1906 au concours municipal de primes à l'architecture de Nice la médaille vermeil, dans la catégorie oeuvres de détail, pour la décoration du vestibule et du hall de l'hôtel Alhambra à Cimiez, propriété de D. Candrian. Certaines de ses oeuvres sont présentées dans des revues d'architecture. En 1900, il  est domicilié à Beaulieu sur mer. Il habite 9 rue Hancy et 68 avenue de la Gare en 1906 et 14 avenue Notre Dame en1909 et 1910 puis 11 rue Pertinax puis Palais du Parc Fleuri bloc B en 1938. Il est inscrit dans le Riviéra Mondain  de 1910. Il obtient la légion d'honneur. Il travaille un moment en association avec l'architecte Emile Durante. Sa fille Xavière épouse l'architecte Bessirard. En 1928, l'agence F. Fratacci, E. et J. Bessirard-Fratacci Architectes est installée rue Pertinax à Nice. Il travaille aussi en Corse où il est l'auteur par exemple du Cyrnos Palace à Bastia. Il meurt à Nice le 4 août 1938. (Véronique Thuin)

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      architecte attribution par source
    • Personnalité :
      Loras Olivier
      Loras Olivier

      Directeur des usines Ferrix à Nice, également auteur des plans de certains bâtiments de son usine.

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Ensemble composé de villas (Villa Ferrix, Thérèse-Martin, Villa Branly) et d'ateliers ainsi que d'un accueil Sainte-Anne et d'un foyer Sainte-Jeanne-d'Arc présentant les mêmes caractéristiques. Bâtiments généralement de deux niveaux sur rez-de-chaussée aux ouvertures régulières avec décoration de pilastres cannelés pouvant se terminer par des chapiteaux toscans. Les ouvertures sont généralement larges (4 vantaux). Les références religieuses sont importantes : nom de certains pavillons, statue de Sainte-Jeanne-d'Arc sur le bâtiment "Ferrix", proéminence de la chapelle sur la façade du foyer. Certaines parties d'usines sont surmontées d'un couronnement formé par une balustrade en claustras (tuiles rouges) de style régionaliste. Les ateliers sont recouverts de toit terrasse ou de shed (avec rampant en tuile mécanique), les villas de toits à tuiles plates. La couleur des façades est ocre rouge et les décors sont ocre jaune avec un soubassement actuellement jaune.

  • Toits
    ciment en couverture, tuile mécanique
  • Étages
    2 étages carrés, 3 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • terrasse
    • shed
    • toit à longs pans
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • sainte Jeanne d'Arc
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • [Plan d'ensemble des établissements Ferrix]. / [Olivier Loras]. 1933. Dessin à l'encre. Archives communales, Nice : 2T715 175.

Bibliographie

  • Comité de quartier Valrose-Jeanne d'Arc. Naissance et évolution d'un quartier niçois de la Belle Epoque au XXIème siècle. Nice : impr. Fac copies, 2014. 98 p. ISBN 9782954832401

    p.35

Documents figurés

  • Villa Marie-Jeanne [dite aussi villa Ferrix, établissements Ferrix, Nice], élévation de façade. / F. Fratacci et Emile Durante. 1920. Tirage de plan. Archives communales, Nice : 2T311 42.

  • Villa Marie-Jeanne [établissements Ferrix, Nice], plan des étages. / F. Fratacci et Emile Durante. 1920. Tirage de plan. Archives communales, Nice : 2T311 42.

  • Atelier [Etablissements Ferrix, Nice], plan. / [Olivier Loras]. 1924. Dessin à l'encre. Archives communales, Nice : 2T341 201

  • Elévation de la façade ouest-est de la villa Branly [établissements Ferrix, Nice]. / [Olivier Loras]. 1933. Dessin à l'encre. Archives communales, Nice : 2T715 175.

  • [Plan du secteur Valrose - Fuon cauda]. / Plan en couleur. Maurice Thiébaut. [circa 1912]. Archives communales, Nice : 1 Fi25 1.

  • Foyer Sainte-Jeanne-d'Arc, 46 avenue Saint-Lambert Nice, bénit par MGR Ricard le 14 février 1924. / carte postale anonyme, non datée. Collection particulière.

  • Les usines Ferrix à Nice./ Carte postale. Nice : Société "les transformateurs Ferrix", [circa 1925]. Collection particulière.

Date d'enquête 2018 ; Date(s) de rédaction 2018
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
(c) Ville de Nice
Dallo Roberte
Dallo Roberte

Historienne de formation, elle travaille depuis 15 ans sur le patrimoine architectural. Son sujet de prédilection concerne les matériaux des façades. Elle a contribué au Guide du Ravalement de la Ville de Nice et poursuivi ses recherches au sein de l'association Gloria Mansion dont elle est présidente. Elle est l'auteure de l'ouvrage Art déco, une méditerranée heureuse, éd. Gilletta, 2015 ainsi que de quelques articles de l'ouvrage Les 75 monuments historiques de Nice, éd. Mémoires millénaires, 2017. Elle a publié un article dans la revue ANABF "Le béton coloré : un patrimoine Art déco, un matériau d'avenir". Elle participe régulièrement au Salon International du Patrimoine Culturel à Paris et à co-organisé le séminaire "Façades en ciments colorés, une identité niçoise à valoriser" en 2017.

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Prédal Christophe
Prédal Christophe

Responsable de la cellule "inventaire du patrimoine architectural et paysager" à la ville de Nice, depuis septembre 2018.

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