Dossier d’œuvre architecture IA06003671 | Réalisé par
Prédal Christophe (Rédacteur)
Prédal Christophe

Responsable de la cellule "inventaire du patrimoine architectural et paysager" à la ville de Nice, depuis septembre 2018.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
;
Thuin-Chaudron Véronique (Rédacteur)
Thuin-Chaudron Véronique

Auteur, Docteur, sa thèse ayant pour titre : Nice, de la colline du Château aux châteaux des collines, architecture, construction, urbanisation de 1860 à 1914. (publiée chez Serre éditeur en 2009).

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • recensement du patrimoine balnéaire, patrimoine de la villégiature de Nice
maison de villégiature (villa balnéaire) dite Villa Indochinoise puis établissement administratif d'entreprise de l'usine de matériel électrique industriel Ferrix (sous le nom de villa Ergos), aujourd'hui de nouveau maison.
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Ville de Nice

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Nice - Nice
  • Commune Nice
  • Lieu-dit Libération
  • Adresse 98 avenue Saint-Lambert , 20 avenue Ferrix
  • Cadastre 2018 LO 0043 Protection au titre du PLU n°113 (villa) et n°241 (portail piéton de style nouille).
  • Dénominations
    maison
  • Précision dénomination
    maison de villégiature, villa balnéaire
  • Appellations
    Villa Indochinoise, villa Ergos
  • Destinations
    établissement administratif d'entreprise, maison
  • Parties constituantes non étudiées
    jardin, garage

Victorin Larue, industriel toulonnais ayant effectué une partie de sa carrière en Indochine, achète, le 14 août 1900, 1183 m2 de terrain à Marie Thérèse Ghiran, négociante, veuve de Jean-Baptiste Vicario. Victorin Larue fait bâtir une villa de style colonial extrême-oriental, la villa Indochinoise (demande de branchement aux égouts d'avril 1901 de l'entrepreneur J. Burron). Le vitrail de l'escalier est signé Théodore Granier. Le nom de Rovella est incisé sur une ferme de charpente, dans le grenier. V. Larue complète son terrain en achetant 1678 m2 à la veuve Ghiran le 18 juin 1904. Il lègue la nue propriété à Louis Palanque, ingénieur et industriel à Saïgon, qui la revend à Mme veuve Larue pour 250 000 frs.

La villa est acquise en 1922 par Octave Loras, fabricant des transformateurs électriques Ferrix, qui la baptise Ergos et y installe le siège de son entreprise (et peut-être son logement). Loras construit dans le parc, au sud de la villa, un atelier qui prend un temps le nom de Villa Branly.

Pierre Desmet achète la villa (et les bâtiments abritant l'usine) en 1943. Directeur de la Société Le roi du bleu, il installe une entreprise de textile dans une partie des ateliers et la villa retrouve le nom d'Indochinoise. C'est toujours en 2023 une maison d'habitation.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1901, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Burron Joseph
      Burron Joseph

      Entrepreneur de maçonnerie, début 20ème siècle, Nice. Il est né à Nice en 1864, fils de François Fortuné. Il épouse Rosa Jacqueline Nathalie Faraut en 1894. En 1892, il  est domicilié 2 rue de l'Abbaye puis en 1899 il habite rue Bergère, en 1901 au 17 et 23 boulevard Dubouchage puis en 1904 au 5 avenue Durante. Outre son travail d'entrepreneur, il lotit en 1913 l'ancienne propriété de William Howard au quartier de Fabron. Il devient conseiller municipal. Il meurt à Nice le 10 avril 1925. (Véronique Thuin)

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      entrepreneur attribution par source
    • Auteur :
      Rovella
      Rovella

      Charpentier, Nice, début 20e siècle.

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      entrepreneur de charpenterie signature
    • Auteur :
      Granier Théodore
      Granier Théodore

      Théodore Granier est fabricant de vitraux à Nice au N°2 de la rue Niepce dans l'annuaire professionnel de 1901.

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      maître verrier signature
    • Personnalité :
      Larue Victorin
      Larue Victorin

      Victorin (Baptistin) Larue est né à Toulon le 23 février 1854, fils de Louis Larue menuisier et de son épouse, Claire Rosalie née Guérin. Il est engagé volontaire dans la marine en 1874 comme quartier maître mécanicien. Il fait les campagnes de Guyane et d'Indochine. Il a 45 ans de carrière dans les colonies. Il a créé les "Brasseries et Glacières de l'Indochine" à Saïgon. Il est commandeur de l'ordre impérial d'Annam, officier de l'ordre royal du Cambodge, porteur de l'ordre royal le Khim Kham. Il est chevalier (1903) puis officier de la légion d’honneur (1922), industriel, propriétaire des usines Larue (glacières et brasseries) en Indochine française. Son épouse est Rose Honorine Peytral. Il est membre de l’automobile club de Nice depuis 1900. Il meurt à son domicile au château de Sainte Anne à Ramatuelle le 2 août 1924.

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      commanditaire attribution par source

Maison, sans doute avec structure de moellons, de volumétrie importante, dominée par un large belvédère. Elle est de plan carré, auquel sont adjoints deux avant-corps, le principal au nord comprenant l'entrée et le grand escalier, et un plus réduit à l'est avec escalier de service. Le volume principal de la maison offre un étage sur rez-de-chaussée surélevé. Il est dominé par les deux étages supplémentaires du belvédère. Une terrasse est accessible sur la toiture principale, depuis le belvédère. L'ensemble des façades développe une décoration sur la thématique extrême-orientale : arbalétrier, éléments de zinguerie (rarissimes descentes d'eau pluviale en forme de tige de bambou), céramique (notamment balustres en poire avec placage d'un motif type feuille de lotus), vitrail, stuc. Le toit du belvédère reçoit épi de faîtage et tuiles faîtières de couleur turquoise. Certains éléments ne sont pas influencés par l'Asie mais relèvent du style art nouveau : marquise, porte d'entrée, portail principal et porte piétonne. Une polychromie existait peut-être à l'origine en façade, en lien avec des décors en ciment extrême-orientaux. Le volume principal et le belvédère reçoivent une toiture en pavillon avec versants en tuiles plates mécaniques. Les escaliers intérieurs sont tournant à retours avec jour. L'escalier principal est en bois, celui de service en maçonnerie. Un escalier à deux volées symétriques dessert le jardin depuis la salle-à-manger. Les balustrades du jardin reçoivent des pots en faïence chinoise. Présence d'une pergola avec piliers rustiques dans le jardin. La villa conserve la plus grande partie de ses décors intérieurs.

  • Murs
    • pierre moellon enduit (incertitude)
  • Toits
    tuile plate mécanique
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 3 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit en pavillon
  • Escaliers
    • escalier demi-hors-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en charpente, suspendu
    • escalier demi-hors-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie, suspendu
    • escalier de distribution extérieur : escalier symétrique en maçonnerie
  • Techniques
    • céramique
    • vitrail
    • ferronnerie
    • peinture
    • menuiserie
    • décor stuqué
  • Représentations
    • entrelac, animal fantastique, plante, paon, dragon, oiseau, marronnier, scène de pêche, scène de la vie rurale, papillon
  • Précision représentations

    Frises constituées de rectangles de céramique couleur turquoise, verte et beige avec motif zoomorphe (deux séries différentes). Les tuiles arêtières (avec antéfixe) et la crête du belvédère relèvent de la céramique. A l'intérieur, présence de carrelages muraux originels (office, toilettes) avec sanitaires ornés.

    Le travail du verre est notablement représenté dans la maison. L'élément principal est le vitrail de la cage d'escalier, aux coloris vifs, et développant une thématique asiatique (dragon, vase, bambou, svastika curviligne), mais discrètement insérée dans des dessins géométriques ou animaliers (papillon) sans référence particulière. Le vestibule dessert les pièces principales au moyen de portes dont les parties vitrées bénéficient de peinture sur verre. Des paysages ruraux (scène de pêche) extrême-orientaux y sont représentés. D'autres présentent des oiseaux (hérons...) dans un paysage aquatique. Ces derniers semblent être d'une autre facture que les compositions avec personnages. Les baies fermant l'oriel du salon comportent des plombs formant lignes géométriques colorées. Des caractères d'écriture (fictifs ?) y sont reportés. Dans la salle-à-manger, les ouvertures sont ornées de peinture sur verre de style néo-renaissance, avec des impostes semblant d'une autre facture. L'accès au 1er étage depuis l'escalier se fait au moyen de grands panneaux de vitraux à dominante géométrique.

    Le travail de la zinguerie est particulièrement remarquable avec les descentes d'eau pluviales reproduisant des tiges de bambou. Des photographies anciennes montrent que certaines ont disparu. L'art de la ferronnerie se caractérise par la porte d'entrée, portails et marquise particulièrement ample (art nouveau).

    La majorité des pièces étaient ornées de plafonds peints. Demeurent la composition de l'escalier aux personnages féminins (japonisants ?) et les pochoirs aux vives couleurs du salon. Un document illustré révèle le plafond du vestibule, également influencé par l'Extrême-Orient. Un témoignage fait état de ciels avec putti dans les chambres. Dragons sur fond de faux-bois sur un plafond de palier de l'escalier. Les aisseliers en bois du belvédère sont recouverts de deux teintes, marques peut-être d'une plus grande polychromie des façades.

    Le travail de menuiserie est aussi remarquable. Si le départ de rampe de l'escalier est dans la veine néo-classique avec sa feuille d'applique, les volées, rampe et lambris en bois déploient un décor extrême-oriental. La salle-à-manger expose une cheminée et des lambris dans le style néo-renaissance. Dans l'oriel, des tiges de bambous forment des panneaux ou du lettrage.

    Présence de stuc et staff dans certaines pièces, notamment la salle-à-manger avec son plafond en plâtre teinté en brun. Le salon (ouvert sur l'oriel) offre le décor le plus original en plafond : des lignes de bambous délimitent une corniche peinte scandée par des aisseliers (bois, plâtre ?) supportant un décor animalier (oiseaux). Un paon et un dragon (ce dernier cherchant à être le plus horrifique possible) ornent les angles. Des nués de stucs dorés ceinturent un espace central qui, à l'origine possédait un motif stuqué de dragon avec yeux rouges éclairés électriquement.

Z Nice repérage

  • 01-DENO maison
  • 02-CHRONO 1860-1919
  • 03-CARACTERE éclectique
  • 04-TENDANCES orientaliste
  • 05-INTEGRITE partielle
  • 06-VISIBILITE bonne
  • 07-SITUATION isolé
  • 08-IMPLANTATION sur jardin ou parc
  • 09-MATERIAUX oui
  • 10-MACONNERIE enduit avec parements
  • 11-SUR FACADE
  • 12-ENTREE marquise
  • 13-TOIT aisseliers sculptés
  • 14-COMBLES
  • 15-DOME
  • 16-BELVEDERE oui
  • 17-FRISE frise carreaux céramiques
  • 18-CERAMIQUE balustre
  • 19-MATERIEUX GROS OEUVRE moellon
  • 20-SITE dimension paysagère
  • 21-LOTISSEMENT
  • 22-PERGOLA oui
  • 23-JOINTS
  • 24-CLOTURES oui
  • 25-AGREMENTS oui
  • 26-COUR ANGLAISE non
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Précisions sur la protection

    Protection au titre du PLU n°113 (villa) et n°241 (portail piéton de style nouille).

La maison offre une cohérence dans la répartition d'ornements influencés par l'Extrême-Orient, région que le commanditaire connaissait bien, puisqu'il y avait longtemps résidé. Si certaines pièces de la maison développaient vraisemblablement une unité de style (salon de l'oriel par exemple), d'autres n'en laissaient voir que quelques touches, intégrées à des décors à la mode en France dans les années 1900. Des éléments de décor peuvent d'ailleurs avoir été importés depuis l'Extrême-Orient. D'autres ne relèvent peut-être pas de catalogues mais ont été réalisés pour le chantier (staff du salon ?). Certains éléments sont particulièrement soignés : zinguerie, peinture sur verre, balustres lotus, plafonds peints demeurés visibles, lambris de l'escalier reprenant les motifs zoomorphes des céramiques extérieures...

Documents d'archives

  • Vente d'une propriété entre Mme Marie-Thérèse Ghiran et Victorin Larue. Dans minutes de maître Pineau, notaire à Nice, 14 août 1900. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : vol. 824, n°27.

  • Nice, demande de permis pour un branchement d'égout [Villa Indochinoise], 1901. Archives communales, Nice : 2T182 165 et 2T182 345.

  • Vente d'une propriété complémentaire entre Mme Marie-Thérèse Ghiran et Victorin Larue. Dans minutes de maître Pineau, notaire à Nice, 18 juin 1904. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : Vol. 417, n°56.

Bibliographie

  • GAYRAUD, Didier. Demeures d'azur. Breil-sur-Roya : Les Editions du Cabri, 1998.

    p. 120

Documents figurés

  • [Plan du secteur Valrose - Fuon cauda]. / Plan en couleur. Maurice Thiébaut. [circa 1912]. Archives communales, Nice : 1 Fi25 1.

Date d'enquête 2018 ; Date(s) de rédaction 2018
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
(c) Ville de Nice
Prédal Christophe
Prédal Christophe

Responsable de la cellule "inventaire du patrimoine architectural et paysager" à la ville de Nice, depuis septembre 2018.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
Thuin-Chaudron Véronique
Thuin-Chaudron Véronique

Auteur, Docteur, sa thèse ayant pour titre : Nice, de la colline du Château aux châteaux des collines, architecture, construction, urbanisation de 1860 à 1914. (publiée chez Serre éditeur en 2009).

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
Articulation des dossiers