Dossier d’œuvre architecture IA06002674 | Réalisé par ;
Aliotti Jean-Marc (Enquêteur)
Aliotti Jean-Marc

Architecte du patrimoine. Prestataire extérieur pour l'opération de repérage du patrimoine de la villégiature de Menton en 2013-2014, de Beausoleil (06) et de Roquebrune-Cap Martin (06) en 2016 et 2017, de Nice en 2017.

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  • recensement du patrimoine balnéaire
Maisons de villégiature (villas balnéaires, maisons jumelles) dites Villa Miraflor et Villa Mirasol
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Menton
  • Commune Menton
  • Lieu-dit Terres chaudes
  • Adresse 11, 13 chemin des Terres chaudes
  • Cadastre 2014 AZ 454, 201
  • Dénominations
    maison
  • Précision dénomination
    maison de villégiature, villa balnéaire, maisons jumelles
  • Appellations
    Villa Miraflor, Villa Mirasol
  • Parties constituantes non étudiées
    escalier indépendant

Les villas jumelles Miraflor et Mirasol auraient été construites en 1913. Elles sont achetées presque immédiatement par Élias Trilling, entrepreneur dans le textile à Londres. La famille Trilling en reste propriétaire jusqu'à une date inconnue, vraisemblablement les années 1940. Les décors peints extérieurs sont signés du peintre fresquiste Guillaume Cerutti-Maori. Les balustres en terre cuite bleus proviennent de l'entreprise de faïences Saïssi.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle
  • Dates
    • 1913, daté par tradition orale
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Cerutti-Maori Guglielmo , dit(e) Guillaume Cerutti-Maori
      Cerutti-Maori Guglielmo

      Peintre, fresquiste, pratiquant aussi la technique du sgraffite, Guillaume Cerutti-Maori est le principal représentant d'une famille d'artistes italiens installés à Menton en 1863. Il prend la succession de son père Carlo en 1883 et se distingue par la réalisation d'environ 500 frises peintes sur les façades de maisons et immeubles de Menton et de la région. Il collabore avec l'architecte Abel Glena avec qui il a des liens familiaux. Son entreprise compte une centaine d'employés. Elle cesse son activité à la fin de la Première Guerre mondiale, vers 1918.

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      peintre signature
    • Auteur :
      Manufacture Saïssi
      Manufacture Saïssi

      Joseph Saïssi naît à Menton en 1851. Il apprend le métier de céramiste auprès de son oncle à Monbello en Lombardie, puis dans d'autres manufactures du Piémont. De retour à Menton, il fonde, en 1873, Les Faïences Saïssi. Il obtient un grand succès avec les poteries artistiques, mais la céramique architecturale reste la principale activité de l'entreprise. Il s'associe en 1891 avec son frère Venanzio. Le développement touristique de Menton entraîne la construction de villas, d'immeubles bourgeois, de luxueux hôtels où l'on utilise volontiers les décors de faïence en façade. Toutes les couleurs possibles en céramique sont proposées, avec une prédominance du bleu turquoise en référence au bleu du ciel et de la mer.

      La fabrique emploie jusqu'à 100 personnes et connaît une belle réussite. Elle obtient une médaille d'argent à l'Exposition Universelle de Paris en 1900 et Henri Saïssi, né en 1883, fils de Joseph, obtient une médaille d'or à l'Exposition Internationale des Arts Décoratifs de Paris en 1925. La crise économique de 1929 entraînera la fermeture de l'entreprise en 1933 .

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      céramiste attribution par analyse stylistique

Seule la villa Mirasol a été visitée et étudiée. Toutes les photos y font référence.

Les deux villas sont construites au centre de deux parcelles d'environ 1000 m2 en totalité, au pied de la colline des Terres chaudes d'où elles dominent la voie ferrée. Elles sont orientées au sud. Le terrain présente une forte déclivité avec 16 mètres de dénivelé pour une profondeur de 42 mètres ce qui entraîne une implantation particulière. L'accès sur le chemin des Terres chaudes se fait au niveau d'un soubassement, dans un portique abritant une rampe d'accès à pas-d'âne poursuivie par une volée droite en équerre montant au niveau d'une terrasse en terre-plein. Des travaux de terrassement ont permis de créer un un espace plan où ont été bâties la maison et la terrasse. A l'arrière un talus très raide, consolidé par des murs de soutènement, monte jusqu'à l'escalier des Rigaudis.

L'ensemble, de deux étages sur rez-de-chaussée, présente un plan et une volumétrie parfaitement symétrique. Le plan est rectangulaire avec de part et d'autre, longeant les élévations ouest et est, les deux escaliers droits extérieurs. Les matériaux sont masqués par l'enduit mais il s'agit vraisemblablement de moellons. Le rez-de-chaussée est précédé d'un portique dont les piliers sont appareillés en moellons de calcaire blanc. Les balustres de la rampe d'accès, de la terrasse en terre-plein et de la terrasse du premier étage sont en terre cuite émaillée bleu turquoise. Le toit à longs pans à croupes est couvert de tuiles plates mécaniques.

L'élévation principale est ordonnancée. Les travées de part et d'autre de la façade sont, au deuxième étage, animées par une logette.

Un escalier dans-œuvre tournant à retours autour d'un jour relie les trois niveaux. Au rez-de-chaussée étaient le logement des gardiens, la buanderie et le chauffage central. Il bénéficiait d'une entrée indépendante. Le premier étage est accessible directement, sur la façade latérale, par un escalier extérieur d'une volée droite en marbre. Un couloir central dessert la cuisine et une chambre au nord, à l'arrière et la salle à manger et le salon séparés par une porte vitrée et ouvrant sur une terrasse au sud. Dans la salle à manger se trouve une cheminée en marbre blanc veiné de gris, au rétrécissement en faïence bleue. Au deuxième étage, trois chambres ouvrent au sud sur des balconnets, une chambre à l'est et la salle de bains au nord. Les sols sont revêtus de carreaux de ciment au rez-de-chaussée, de parquets en chêne à bâtons rompus ou à l'anglaise, au premier étage et de parquets en pitchpin, à l'anglaise, au deuxième étage.

  • Murs
    • pierre moellon sans chaîne en pierre de taille enduit
  • Toits
    tuile plate mécanique
  • Étages
    rez-de-chaussée, 2 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
    • escalier isolé : escalier en équerre en maçonnerie
  • Typologies
    plan-masse symétrique ; volumétrie symétrique ; élévation avec axe ; caractère éclectique
  • Techniques
    • peinture
    • sculpture
    • ferronnerie
    • céramique
  • Représentations
    • enfant, vase
    • acanthe, médaillon, volute
    • iris, vigne, rose, paysage, rinceau
  • Précision représentations

    Ces deux villas présentent un décor varié et intéressant.

    A l'extérieur, une frise peinte à fresque couronne les élévations sud, ouest et est. De jeunes enfants nus sont allongés sur les encadrements de fenêtres et se tendent la main au-dessus d'un rosier fleuri de jaune. Dans les angles, les rosiers sont plantés dans des vases.

    Les logettes concentrent le décor sculpté de style Art Nouveau : consoles et frontons à médaillons, volutes et feuilles d'acanthes. Les garde-corps des balconnets sont en ferronnerie à arabesques.

    A l'intérieur, l'escalier, les couloirs et les pièces des trois niveaux sont peintes à fresque sur les parties hautes des murs et les plafonds. La technique de la fresque a rendu possible le remarquable état de conservation dans lequel ces décors nous sont parvenus. Il représentent des arabesques, des rinceaux, des fleurs (roses, iris, ombellifères), de la vigne... Un paysage est peint au-dessus de la fenêtre éclairant la cage d'escalier.

  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
Image non consultable
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Bibliographie

  • TRILLING-LUCAS, Esther. "Quand je passais mes hivers à Menton..." Dans : Ou Païs mentounasc, N°130, 2009, p. 32-33.

    Souvenirs d'une hivernante à la villa Miraflor dans les années 1920-1930.

Documents figurés

  • Menton. Villas Miraflor et Mirasol. Photographie noir et blanc, auteur inconnu, vers 1913. Archives privées : non coté.

Date d'enquête 2013 ; Date(s) de rédaction 2013, 2017
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Aliotti Jean-Marc
Aliotti Jean-Marc

Architecte du patrimoine. Prestataire extérieur pour l'opération de repérage du patrimoine de la villégiature de Menton en 2013-2014, de Beausoleil (06) et de Roquebrune-Cap Martin (06) en 2016 et 2017, de Nice en 2017.

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