La villa est construite en terrain plat, dans le quartier de la Condamine, aménagé entre les cours du Carei et du Borrigo. Elle était située au bord du Borrigo, qui n'a été couvert que dans la 2e moitié du 20e siècle, sur un terrain de 2200 m2 à présent amputé. La maison est séparée de l'avenue par un muret de clôture en calcaire blanc appareillé en moellons à têtes dressées, surmonté d'un garde-corps en ferronnerie. Au fond du jardin se trouve la conciergerie. On note également un grand bassin souterrain de réserve d'eau. Il y avait aussi un petit théâtre de verdure.
Elle est construite en moellons sans chaines en pierre de taille, masqués par un enduit. Les toits à longs pans à croupe sont couverts de tuiles plates mécaniques.
Le volume principal est de plan rectangulaire animé de courbes et contre-courbes, sur trois niveaux. Il vient s'y adjoindre au nord-ouest un porche-portique hors-œuvre abritant l'escalier droit reliant le portail sur l'avenue à l'entrée principale de la maison. A l'arrière, un porche abrite l'entrée de service. L'avant-corps central est sur quatre niveaux dont un étage de comble à l'arrière.
L'élévation antérieure, de dix travées, est ordonnancée autour de l'avant-corps central dont le dernier niveau est ouvert en loggia. Les élévations sont couronnées de corniches adoucies sur les quatre côtés.
L'escalier tournant à retours autour d'un jour est éclairé par de larges fenêtres sur la façade arrière. Le départ de rampe est en bois sculpté. La rampe en ferronnerie est ornée de rouleaux à motifs végétaux. Cet escalier d'honneur ne dessert que le premier étage. A partir de là, un autre petit escalier tournant, aux marches également en marbre, monte à l'étage supérieur occupé sur l'arrière par des combles. Au soubassement une pièce parquetée de chêne abritait la bibliothèque. On trouvait également des pièces de service dont le local pour le bois. Le rez-de-chaussée était l'étage de réception avec la salle à manger et des salons dont un salon entièrement lambrissé en noyer. Le lambris de hauteur intègre la cheminée encadrée de placards, les bibliothèques et la porte. Le plafond est également lambrissé. L'étage était constitué de chambres. Les pièces du rez-de-chaussée et de l'étage sont équipées de cheminées en bois ou en marbre blanc. Dans les combles se trouvent deux réservoirs d'eau en béton. Sur l'avant, à cet étage, une pièce ouvrant sur la loggia et dont la décoration est faite de maximes, laisse penser que c'était là que Percy Cochrane avait installé sa collection d'objets militaires.
La villa La Victoire présente un style italianisant assez marqué avec les arcades du portique et de la loggia. Comme c'est souvent le cas, l'utilisation du bois, parquets, lambris, cheminées, est révélateur du fait que cette villa a été construite pour un commanditaire britannique. Cette villa est une des rares survivantes parmi celles construites dans le quartier de la Condamine, aussi bien le long du Borrigo qu'au bord de mer sur la promenade du Soleil où elles ont été remplacées peu à peu par des immeubles.
Architecte du patrimoine. Prestataire extérieur pour l'opération de repérage du patrimoine de la villégiature de Menton en 2013-2014, de Beausoleil (06) et de Roquebrune-Cap Martin (06) en 2016 et 2017, de Nice en 2017.