La coopérative Nerolium a été créée en 1904 à Golfe-Juan, là où se trouvait la plus grande partie des plantations d'orangers du département. Ce fut alors la première coopérative de distillation de plantes à parfum dans les Alpes Maritimes.
La fleur d'oranger doit être traitée sous 24 heures et les producteurs, pressés par cet impératif, devaient vendre leur récolte à des distilleries privées, aux prix fixés par le syndicat des parfumeurs.Ils s'organisèrent en coopératives pour se donner les moyens matériels de distiller eux-mêmes et de contrôler le marché.
La coopérative NEROLIUM de Golfe-Juan fut la plus importante pour la fleur d'oranger. Dans les années 1930, elle reçoit à elle seule 70 à 85% de la production totale de fleurs d'oranger d’après Jean Casimir.En 1920 fut construite la coopérative NEROLIUM de Vallauris spécialisée dans l'extraction de l'huile de bigarade. Après les années 1930 la production commença à baisser, d'une part à cause de l’arrivée sur les marchés des parfums artificiels, d'autre part à cause du recul des plantations dû à la spéculation foncière.
La distillation de la fleur d'oranger fut peu à peu abandonnée à Golfe-Juan. Actuellement une partie des locaux est occupée par un atelier de fabrication de confiture d'orange amère dépendant de la coopérative NEROLIUM de Vallauris.
Entrepreneurs: THORRAND (Nice).
DESCRIPTION
Situation : la coopérative est située non loin de la RN7, à la sortie Est de l’agg1omération. Le quartier, proche de la voie ferrée, qui devait être désert à l'époque de la construction, est actuellement occupé par des pavillons et des ateliers.Le bâtiment s'élève au fond d'un grand terrain clos. Sa façade ouvre au Nord.
Matériaux : maçonnerie de pierres et béton.Structure : la coopérative est constituée d'une travée centrale orientée Est-Ouest. Elle est constituée d’un long bâtiment à un seul niveau précédée d’un avant-corps. Cette partie est encadrée par deux bâtiments dont le mur pignon est au Nord. Une aile perpendiculaire est greffée devant le pignon situé à l'Ouest. Elle est constituée d'un long bâtiment à un seul niveau précédé d'une galerie couverte.
Une cheminée d’environ 20 m de hauteur est implantée à l'arrière de l'ensemble, dans l'angle Sud-Est.
Élévations extérieures
Élévation Nord : la façade du bâtiment est percée de trois grandes portes vitrées dont la partie supérieure est formée de quatre carreaux fixes. Les trois portes ouvrent sous des arcades surbaissées appuyées sur des colonnes engagées. Le tout est surmonté d'une balustrade et d'un grand fronton plat aux angles coupés. Le hangar est est simplement percé d'une grande porte. Le bâtiment Ouest a deux petites portes au rez-de-chaussée et une fenêtre à l'étage. Devant lui se profile la galerie du bâtiment perpendiculaire qui ferme l'espace à l'Ouest.
Couverture: voûtes de béton sur l'avant du bâtiment central. Charpente de bois et tuiles plates sur les autres parties.
Distribution intérieure : le bâtiment principal ouvre sur un grand hall où était entreposée la fleur d'oranger à son arrivée. A l'arrière de ce hall était installée la batterie d'alambics. Le hangar situé du côté est abrite les chaudières. Il est surmonté de la grande cheminée de briques d'environ 20 m de hauteur. Dans le pavillon Ouest étaient situés les bureaux au rez-de-chaussée et l'appartement à l'étage. C'est au rez-de-chaussée qu'est installé actuellement l'atelier de fabrication de confiture. Le bâtiment perpendiculaire, précédé d’une galerie couverte, servait au stockage de l’eau de fleur d’oranger. Les cuves carrelées qui servaient à cet usage ont été partiellement démolies au début des années 1990. Ce bâtiment est intéressant par l'originalité de sa partie centrale. Le répertoire architectural classique, retraduit en béton, est plaqué sur la façade d'entrée comme un décor de théâtre. Cette construction industrielle copie pour une part les façades de certaines villas de la Côte d'Azur du début du siècle.
Photographe au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1970 à 2006.