Opératrice de saisie Inventaire.
- enquête thématique régionale, architecture militaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur
-
Heller MarcHeller Marc
Photographe au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1970 à 2006.
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
-
Aire d'étude et canton
Alpes-Maritimes - Tende
-
Commune
Tende
-
Lieu-dit
col de Tende
-
Dénominationsbatterie
-
Dossier dont ce dossier est partie constituante
Pas d'indices de la présence d'un édifice antérieur sur le site
I. Généralités
Cet ouvrage s' apparente à une batterie de protection de type italien 1877-1880. Il n'avait pas le statut de "fort" à sa conception, mais était l'un des cinq "ouvrages" d'appoint du fort de barrage de Colle Alto, l'ensemble composant le camp retranché du Col de Tende. Sa conception en plan se rapproche beaucoup de celle de l'ouvrage de Taborda, mais son développement en profondeur dans l'axe médian nord-sud, est moindre. Ici comme pour les autres ouvrages, l'appellation "fort", quoique impropre, a été consacrée par l'usage.
Il s'élève à la cote 2115m, et coiffe une des éminences de la ligne de crête des alpes, à l'ouest du col de Tende, et du fort de Colle Alto . Il domine directement le fort Margheria d'environ 300 m.
Il est laissé à l'abandon par l'administration militaire, et n'a pas d'affectataire.
Son état sanitaire général est très médiocre, certaines parties tombent en ruine.
II. Historique
La construction de cet ouvrage, confiée par contrat du 10 juillet 1883 à l'entrepreneur Giuseppe Maggia, adjudicataire du marché pour la continuation des ouvrages du barrage de Tende, est estimée alors à 344.616 lires, ce qui est un peu plus que Pépino, mais moins que les autres ouvrages.
L'ouvrage était conçu pour une garnison de 150 hommes.
L'armement prévu au projet initial de la batterie comporte 4 sections d'artillerie composées de 4 à 6 canons de calibre 12 en fonte rayée cerclée, tous disposés pour le tir à barbette sur les terrasses, à raison de deux à quatre sur le rempart du front sud ( 2 postes de tir doubles) , un sur le rempart ouest, vers les lacets de la route du col et le flanc de Taborda, un sur le rempart est, vers la cime de Salauta.
Sur ce site de Salauta, près de la route de Pernante à Giaura, le projet initial de 1881 comportait la construction d'un important ouvrage annexe, le retranchement de Salauta, dont le plan figure dans l'Atlas du barrage de Tende. Ce retranchement non réalisé, aurait comporté un rempart demi annulaire adossé à une caserne défensive de 120 hommes, une citerne, le tout ceint d'un fossé.
L'installation des lignes téléphoniques et télégraphiques reliant cet ouvrage à l'ensemble du dispositif date d'octobre 1892, et le colonel Stabia, directeur territorial du génie de Cuneo, en confirma le bon fonctionnement un an plus tard.
Le rapport confidentiel du service des renseignements militaires français rédigé en 1895, et mis à jour en 1898, 1899, 1907, 1909, 1914, produit un plan schématique assez bien documenté de l'ouvrage, et le crédite par conjecture de 5 pièces de 15, de 7 pièces de 12 et de 2 mortiers. Toujours d'après ces renseignements, deux pièces de 15 provenant du fort de Colle Alto, auraient été placé en 1898 dans le "fort Pernante". Si les renseignements français sont proches de la réalité pour l'état de l'armement au début du XXe siècle, on doit en conclure que cette batterie de Pernante a été suréquipée en artillerie par rapport au programme selon lequel elle fut conçue en 1883.
Le même rapport confidentiel du service des renseignements militaires français, dans sa mise à jour de 1914 reproduite en 1933, fait état d'une petite batterie d'appui, dite de Penantino, qui aurait été construite en 1905 pour quatre emplacements de pièces, en contrebas de Pernante, en direction de Margheria. Faute de traces probantes sur le terrain, on peut douter que cette batterie, non créditée par les sources italiennes, aie jamais existé.
Comme les autres, l'ouvrage de Pernante a été désarmé durant la première guerre mondiale, ce dont ne fait pas état la mise à jour pour 1933 du rapport des renseignements militaires français.
A une date inconnue, mais déjà relativement ancienne, la majeure partie des terres du rempart du front nord de l'ouvrage de Pernante a été déblayée, mettant à nu une partie des maçonneries d'enveloppe des casemates initialement enterrées.
III. Description
Les matériaux de construction sont de provenance locale, tant pour des parements courants, en blocage de gros moellons et cailloux, que pour les rares parties employant des pierres de taille (bandeaux-larmiers, tablettes d'arases, dalles de pavement, d'escaliers, encadrement de la porte); A Pernante comme à Giaure, le calcaire est le matériau dominant, en sorte que les maçonneries sont en pierre blanche, à la différence de ce qu'on observe à Margheria, Taborda ou Pepino. Les sols de circulation dans les corridors sont constitués d'une calade de petits moellons ou cailloux, qui, dans la chaussée du passage, est combinée avec des dalles de pierre de taille bien appareillée. On ne sait si les briques employées dans la construction (en encoignures, en encadrement ou couvrement de baies) ont été produites dans un four créé sur place, ou apportées par l'entrepreneur. La mise en œuvre des matériaux et des enduits est traditionnelle, et n'emploie à l'origine que le mortier de chaux. L'ensemble des parements intérieurs (murs et voûtes), était revêtu d'un enduit couvrant blanc a surface grattée, actuellement bien conservé, surtout au rez de chaussée; Il ne semble pas en revanche que les façades extérieures aient jamais été enduites.
Dans l'état actuel des lieux, touts les aménagements de second œuvre, ou mobiliers : menuiseries, huisseries, planchers, grilles et garde-corps en fer forgé, affûts des pièces, ont été systématiquement pillés et n'existent plus. On remarque toutefois, outre divers gonds scellés en place, la présence résiduelle des pentures en fer des vantaux de la porte principale du fort.
A. Plan
L'ouvrage est établi sur une plate-forme naturelle coiffant un des sommets de la ligne de crête. Il domine donc de toutes parts, mais les pentes escarpées règnent au sud, sud-est et sud-ouest. Compte-tenu des limites de l'espace disponible sur ce sommet, le creusement d'un fossé à contrescarpe revêtue continue et à fond plan horizontal, a permis d'isoler un ouvrage de plan trapézoïdal peu développé en profondeur. Le front de gorge (norSecteur est du panorama pris du fort de Giaure; à gauche, le fort Pernante.d), le plus long des quatre, est conçu à l'identique de ceux des ouvrages de Margueria et Taborda, bien qu'il ne soit pas commandé (ou défilé) par un relief naturel dominant. Le chemin d'accès qui s'embranche sur la route stratégique reliant Colle Alto à Giaura, monte en lacets jusqu'à la contrescarpe du fossé de ce front nord de Taborda.
Secteur est du panorama pris du fort de Giaure; à gauche, le fort Pernante.
Les déchets de matériaux produits par les travaux de terrassement et de construction ont été épandus au revers de la contrescarpe des fossés sur les flancs les plus escarpés pour recharger et régulariser les pentes en formant un glacis de remblai.
L'ouvrage est dépourvu de tout organe de flanquement saillant sur l'escarpe, de type caponnière, absence compensée par l'aménagement de deux galeries de contrescarpe à feux de revers dans les angles opposés nord-est et sud-ouest (comme à Margheria). Ce parti serait significatif de l'évolution de la conception des ouvrages défensifs italiens dans les années 1880.
Les quatre angles des murs d'escarpe du fort sont adoucis en arrondi, ce qui n'est exprimé sur le plan de l'Atlas contemporain du projet que pour les angles du front nord. Seuls les deux angles de la contrescarpe que n'occupent pas des galeries à feu de revers, sont également arrondis, sur un assez large rayon.
B. Économie défensive générale: remparts et batteries
Conformément au type de la batterie de protection, l'ouvrage présente trois fronts d'attaque constitués d'un rempart avec revêtement d'escarpe bas en glacis couronné d'un cordon-larmier , parapet en terre et terre-plein destinés à porter les pièces d'artillerie de moyen calibre (canons de 12) pour le tir à barbette, dont les emplacements sont défilés par des traverses.
Le front de gorge, au nord (équivalent en longueur à celui des ouvrages de Margheria, Taborda, Giaura), au milieu duquel est ménagée la porte d'entrée est le seul qui soit occupé, dans sa partie médiane, par un bâtiment de casernement à deux étages de casemates voûtées à l'épreuve, avec façade extérieure percée d'une fenêtre par travée (niveau fossé et rez-de-chaussée). Cette façade est couronnée par un parapet d'infanterie maigre percé de créneaux de fusillade qui assurent la défense rapprochée.
Les murs d'escarpe des fronts latéraux ne sont pas totalement aveugles, mais les ouvertures rares et localisées qu'on y trouve ne sont que des créneaux de jour ou de fusillade à l'usage de coffres ou casemates basses, et une baie à chaque extrémité du corridor qui dessert les casemates basses du casernement nord.
Front de gorge (nord) du fort, et fossés vus de l'angle nord-est. Emplacement de tir pour canon de 12 à affût tournant du front ouest.
Les quatre emplacements de tir à barbette des trois fronts d'attaque conservent -parfaitement lisibles- l'axe de rotation et le pavement en demi-cercle des affûts tournants, réalisés en belles dalles de pierre dure, le reste du sol étant en briques. Les positions de tir doubles du front sud se caractérisent par le chevauchement partiel du pavement en demi-cercle. Les encoches de scellement taillés en réserves sur la pierre d'axe et sur chaque dalle composant l'arc de cercle sont les seuls témoins du pivot central en fonte et du rail périphérique sur lequel jouaient l'axe et les roulettes de l'affût pivotant.
Compte-tenu de l'étroitesse de la plate-forme ou cour intérieure de la batterie, trois traverses creuses à réserves, au milieu et aux angles du front sud suffisent à défiler les quatre emplacements de tir, couverts en outre au nord par le rempart qui habillait le revers du bâtiment de casernement du front de gorge, rempart plus élevé que ceux des trois autres fronts. En outre, le couloir d'entrée du fort se prolonge jusqu'au milieu de l'aire de la cour, où il est enveloppé d'un rempart de même hauteur que celui du front nord, et qui s'y embranche en formant un T. Cette structure remparée nord-sud, qui tient lieu de parados aux positions de tir est et ouest, rejoint la traverse médiane du rempart sud et divise la cour intérieure en deux parties à peu près égales, desservies chacune par un débouché latéral du passage d'entrée.
Les traverses creuses (abritant des réserves de munitions à double fond) communiquent en sous-œuvre par des escaliers coudés avec une galerie souterraine qui part du corridor de desserte des casemates basses du front nord.
Rempart sud avec emplacement de tir double dans la moitié est de la cour. Moitié ouest de la cour intérieure du fort et traverse-passage.
Le sol de la cour intérieure (rez-de-chaussée) est un peu dénivelé de celui les emplacements de tir, lui-même délimité du parapet des remparts des trois fronts d'attaque par un mur d'appui intérieur sur lequel les traverses font saillie.
Le seul niveau de tir régnant plus haut est celui du chemin de ronde à créneaux de fusillade dans le parapet en pierre qui couronne la façade nord.
C. Circulations, aménagements, bâtiments, locaux internes et coffres
La porte du fort constitue l'axe de symétrie du front nord, et en particulier de la façade du bâtiment de casernement qui occupe la majeure partie ce front de gorge, encadrée de part et d'autre par l'épaulement des remparts est et ouest. La différence de traitement entre la partie "façade" et les épaulements latéraux est moins tranchée ici qu'au front nord des forts Margheria et Taborda, mais elle est tout de même matérialisée par un décrochement vertical dans l'alignement, et par les extrémités de la partie portant le parapet à créneaux de fusillade. Si le décrochement d'alignement coïncide avec l'interruption du parapet crénelé du côté ouest de la façade, leur non-superposition du côté oriental crée une dissymétrie dans la composition, et a imposé un raccord en forme de mur-écran à arase rampante (remaniée) reliant l'extrémité du parapet à l'angle de la façade, reporté une travée plus loin, et se prolongeant au delà.
Cette façade comporte neuf travées de baies superposées sur deux étages, soit quatre travées de fenêtres de chaque côté de celle de la porte . Cependant, le niveau bas de cette façade, répercutant la dissymétrie constatée, comporte une travée supplémentaire du côté oriental (sous le mur-écran), ce qui fait 10 travées. En outre, l'emprise des casemates de ce niveau bas s'étend au delà de la façade du bâtiment proprement dit, deux travées percées chacune d'une fenêtre étant logées au revers du mur d'escarpe, entre le décrochement d'alignement de la façade et l'angle nord-est du fort. La dernière casemate dans l'angle est dénivelée d'environ 1m50 des autres casemates basses, ce qui se répercute sur sa fenêtre, plus basse que les autres.
Le rythme des travées de fenêtres, en outre, n'est pas parfaitement régulier, car elles correspondent à des travées de casemates dont la largeur n'est pas constante. Du côté de l'ouest, la première travée de casemate après le passage d'entrée du fort, qui sert de cage à l'escalier reliant les deux niveaux de casemates, est plus étroite que les autres, de même que la quatrième travée, qui termine la façade du bâtiment de ce même côté ouest.
Les deux étages de la façade sont séparés par un cordon-larmier horizontal qui se prolonge au-delà du raccord vertical de cette façade avec le retour d'angle du mur d'escarpe des remparts est et ouest. A l'ouest, ce cordon devait se transformer en une tablette de couvrement saillante en pente descendant vers l'angle (partie aujourd'hui ruinée), tandis que du côté est, le même cordon , prolongé lui aussi en légère descente, est surmonté par la prolongation du mur-écran à arase rampante qui descend du parapet crénelé du haut de la façade jusqu'à l'angle nord-est du fort.
Trait commun à tous les ouvrages du camp retranché de Tende, les fenêtres du front nord de Pernante, (aux jambages chaînés en briques) sont inscrites dans une feuillure d'encastrement pour les contrevents qui vient délarder en réserve du nu du parement l'emprise de rabattement de ces contrevents de part et d'autre ( ce qui les protégeait des intempéries). On remarque ici une variante d'exécution qu'on ne retrouve qu'à Giaura: le couvrement des fenêtres forme en parement une plate-bande en briques qui s'étend sur l'emprise des feuillures de rabattement des contrevents.
Les nombreux créneaux de fusillade du parapet d'infanterie qui constitue le troisième étage de la façade sont encadrés en briques; cet encadrement, plus court vers l'intérieur qu'au dehors (tir plongeant), est dans l'ensemble bien conservé.
Les dalles minces en pierre composant la tablette qui protégeait l'arase de ce parapet sont en grande partie encore en place.
Un système d'égout de ce chemin de ronde crénelé, s'évacuait à l'extérieur par huit robustes gargouilles monolithes, ménagées entre chaque travée de fenêtre du rez-de-chaussée, trait distinctif de cet ouvrage de Pernante, qu'on ne retrouve pas aux autres forts du camp retranché.
La porte est précédée d'un pont à unique arche dormante attenante à la contrescarpe (arc en moellons sommairement équarris, pile à encoignures en briques), que complétait un tablier de pont-levis à bascule (complètement détruit) dont le contrepoids était assuré par deux fléaux lestés qui passaient par des saignées au sol du passage, pour s'abîmer dans une fosse voûtée, prise sur la partie antérieure de la travée de casemate basse régnant sous le passage d'entrée. L'encadrement de la porte est en pierre de taille blanche (calcaire) avec arc segmentaire à voussoirs passants un sur deux et clef passant à l'intrados, le tout inscrivant en retrait un sous-arc en briques extradossé, contre lequel venait s'appuyer, inscrit dans l'arcade d'encadrement en pierre de taille, le tablier du pont-levis en position fermée .
Détail de la façade du bâtiment du front de gorge, centré sur la porte à pont-levis du fort. Couloir d'entrée du fort vu du revers de la porte vers le sud, portes du corridor.
La chaussée d'accès à la cour, qui suit immédiatement les vantaux (disparus) de la porte et forme un long segment rectiligne avec rupture d'axe sous la voûte en berceau du passage d'entrée, comporte deux bandes de dalles en pierre dure, correspondant au passage des roues des convois, avec dans l'intervalle une calade de cailloux. Le deuxième segment du passage, légèrement dévié à droite pour s'aligner à la perpendiculaire du front sud du fort, aboutit à un carrefour couvert pavé d'un carré de belles dalles soigneusement appareillées. Ce carrefour est formé par le croisement d'un passage transversal (pénétration des deux voûtes en berceau) qui dessert les deux portes latérales (jadis pourvues de vantaux) qui communiquent aux deux moitiés de la cour intérieure. Ces deux issues symétriques ont conservé leurs bornes chasse-roues tronconiques. Dans l'axe du passage nord-sud, le carrefour dessert la réserve de munition de la traverse médiane du rempart sud. Les angles de ce carrefour sous voûte sont émoussés en arrondi.
Peu avant le carrefour, un puits encastré dans le mur de gauche du passage d'entrée communique à la citerne souterraine du fort, d'une contenance de 300 m3, qui s'étend en partie sous la moitié est de la cour (dalle monolithe ajourée en X, laissant passer les eaux pluviales) ; cette citerne était alimentée en outre par un aqueduc .
Immédiatement avant la rupture d'axe du couloir d'entrée, passe le corridor est-ouest de distribution des casemates, voûté en demi-berceau à ce niveau (l'arcade d'accès des deux côtés du passage d'entrée est plus basse et couverte en plein cintre), et qui n'est pas superposé à celui du niveau inférieur, décalé vers le sud. Les cheminées d'aération de ce corridor sont bien visibles au dessus, depuis la cour, mises à nu par le déblaiement des terres du rempart nord. Les casemates sont toutes voûtées en berceau segmentaire d'axe nord-sud, sauf pour la fosse du pont-levis. Les deux premières travées qui, au rez-de-chaussée, encadrent le passage d'entrée du fort s'ouvrent à la fois sur ce passage, par portes et fenêtres, et sur le corridor. La travée à droite est la cage d'escalier à rampes droites (marches posées sur des volées voûtées en briques, repos voûtés en pierre revêtus de dalles), qui dessert l'étage inférieur .
Les trois premières des quatre casemates à l'est du passage, et les deux casemates médianes des quatre de l'ouest, de dimensions normales, comportent chacune sur le corridor une porte encadrée de deux petites fenêtres. Le corridor ne va pas jusqu'à la dernière casemate orientale, aussi large que les autres et comme elles affectée aux dortoirs de la garnison; elle est accessible par la troisième casemate.
Couloir d'entrée du fort vu du revers de la porte vers le sud, portes du corridor. Débouché latéral du couloir d'entrée sur la cour ouest. Dalle pour écoulement des eaux pluviales au dessus de la citerne.
Au-dessous de ce rez-de-chaussée règnent les onze casemates qui prennent jour dans le fossé, au nombre de trois à l'ouest de l'escalier, pour huit (dont celle sous le passage d'entrée) à l'est. Ces casemates sont plus profondes que celles qui les surmontent, car elles s'étendent à l'emprise du corridor haut. Le mur de séparation entre ces casemates hautes et leur corridor porte sur les voûtes de des casemates basses, mais ce poids est déchargé en sous-œuvre dans chacune des sept casemates concernées par un arc-diaphragme ou arc doubleau.
La casemate sous le passage d'entrée est divisée par un mur de refend; la moitié antérieure, voûtée en partie en briques dans un axe perpendiculaire à celui des autres casemates, est la fosse de rabattement des fléaux du pont-levis; son mur de front forme sur le fossé un léger avant-corps (parement arraché). Cette fosse communique avec l'escalier , mais pas avec la partie postérieure de la travée qu'elle occupe sans doute affectée ici comme ailleurs à la "chambre mortuaire" du fort.
Branche ouest du corridor de desserte des casemates du rez-de-chaussée. Façade crénelée de la galerie de contrescarpe, feu de revers de l'angle nord-est avec fossé-diamant.
Au delà de la dernière casemate ouest , le corridor voûté en berceau s'élargit à droite et descend de quelques marches pour se prolonger jusqu'à l'escarpe ouest, ou il débouche en poterne sur le fossé. Immédiatement après la dernière casemate, une porte latérale à droite dans ce segment élargi dessert le magasin à poudres du fort, d'une capacité de 20.000 kg., qui tient avec son couloir d'isolement périphérique entre le corridor et le mur d'escarpe ouest (le raccord de la voûte de la branche est du couloir d'isolement avec les maçonneries de l'escarpe est matérialisée dans le parement extérieur par la présence d'un arc de décharge) . A gauche de ce dernier segment ouest du corridor, face à l'emprise du magasin à poudres, s'embranche vers le sud une galerie souterraine communiquant de part et d'autre à des réduits casematés : deux petites réserves aveugles coté est, trois "coffres" à l'ouest, les deux premiers prenant jour sur le fossé par des créneaux. Au delà, cette branche de galerie se coude vers l'ouest pour descendre en escalier sous le fossé et desservir une galerie ou casemate de contrescarpe à feu de revers qui enveloppe l'angle sud-ouest du fossé. Les créneaux de cette galerie ont un fort ébrasement extérieur en trémie.
L'extrémité est du corridor descend de quelques marches, éclairée dans l'axe par une fenêtre sur le fossé, et dessert à gauche (sud) un coffre percé de créneaux de fusillade sur le fossé est. Ce coffre est plus vaste que le réduit représenté sur le plan de l'Atlas contemporain de la construction. A main gauche, le bout de cette même branche est du corridor dessert la dernière casemate, de plan trapézoïdal, d’où part un escalier suivi d'un souterrain passant sous le fossé, pour desservir la seconde galerie de contrescarpe à feu de revers, logée dans l'angle nord-est du fossé. Le mur de revêtement crénelé de cette galerie est en fort retrait du mur de la contrescarpe, tant à l'est qu'au nord, et n'est pas parallèle à l'alignement de cette contrescarpe. Cet angle en renfoncement, plus obtus que n'aurait été la rencontre directe des deux fronts de la contrescarpe, est bordé d'un fossé-diamant sur creusé dans le fond du fossé général.
Une galerie souterraine aveugle deux fois coudée qui suit le contour des trois faces de la cour intérieure du fort, se raccorde par les deux bouts au corridor des casemates basses du front nord. Sa vocation est de communiquer par des escaliers étroits, avec les abris-réserves des trois traverses du rempart sud. Cette galerie communique aussi du côté ouest, par un escalier descendant quelques marches, avec celle qui dessert la casemate de contrescarpe à feu de revers du sud-ouest.
Ouvrage de fortification dont la construction est confiée par contrat du 10 juillet 1883 à l'entrepreneur Giuseppe Maggia, adjudicataire. Il faisait partie des cinq batteries de protection satellites du fort de barrage de Colle Alto et conçu pour 150 hommes. L'armement prévu comporte 4 sections d'artillerie composées de 4 à 6 canons de calibre 12 disposés pour le tir à barbette sur les terrasses. Selon le projet initial de 1881, un retranchement annexe aurait dû être construit sur le site de Salauta qui aurait comporté un rempart demi-annulaire adossé à une caserne défensive de 120 hommes, une citerne, le tout ceint d'un fossé. L'ouvrage est dépourvu de tout organe de flanquement saillant, absence compensée par l'aménagement de deux galeries de constrescarpe à feux de revers dans les angles nord-est et sud-ouest ; ce parti serait significatif de l'évolution de la conception des ouvrages défensifs italiens dans les années 1880. Selon les informations des rapports du renseignement français, il semblerait que la batterie ait été suréquipée en artillerie par rapport au programme initial. L'installation des lignes téléphoniques et télégraphiques reliant cet ouvrage à l'ensemble du dispositif date d'octobre 1892. Comme les autres, le fort Pernante a été désarmé durant la première guerre mondiale. Il est laissé à l'abandon par l'administration militaire et n'a pas d'affectataire. A une date inconnue, mais relativement ancienne, la majeure partie des terres du rempart du front nord a été déblayée, mettant à nu une partie des maçonneries d'enveloppe des casemates.
-
Période(s)
- Principale : 4e quart 19e siècle
- Secondaire : 1er quart 20e siècle
-
Dates
- 1883, daté par source, daté par travaux historiques
-
Auteur(s)
- Auteur : entrepreneur de maçonnerie attribution par source
Cet ouvrage s'apparente à une batterie de protection de type italien 1877-1880. Il s'élève la cote 2115 et coiffe une des éminences de la ligne de crête des Alpes, à l'ouest du col de Tende et domine directement le fort Margheria d'environ 300 m. Les matériaux de construction sont de provenance locale ; à Pernante comme à Giaure, le calcaire, blanc, est le matériau dominant. Les sols de circulation sont en calade de petits moellons ; emploi de brique en encadrement des baies. L'ensemble des parements intérieurs était revêtu d'un enduit couvrant blanc à surface grattée, bien conservé, mais il semble que les façades extérieures n'aient jamais été enduites. L'ouvrage est établi sur une plate-forme naturelle coiffant un des sommets de la ligne de crête ; plan trapézoïdal peu développé en profondeur, entouré d'un fossé continu à contrescarpe revêtue et à fond plan. L'ouvrage présente trois fronts d'attaque constitués d'un rempart avec revêtement d'escarpe bas en glacis et parapet en terre et terre-plein destiné à porter les pièces d'artillerie de moyen calibre. Le front de gorge, au nord (comportant la porte d'entrée) est le seul qui soit occupé par une bâtiment de casernement à deux étages de casemates voûtées, avec une fenêtre par travée et façade couronnée par un parapet d'infanterie percé de créneaux de fusillade. Les quatre emplacements de tir à barbette des trois fronts d'attaque sont encore parfaitement lisibles. Le couloir d'entrée se prolonge jusqu'au milieu de la cour ; il est remparé et forme un T avec le front de gorge, formant ainsi un parados pour les positions de tir est et ouest ; il coupe la cour en deux, avec un débouché latéral pour chaque aire. Les traverses creuses (réserves de munitions) communiquent en sous-oeuvre par des escaliers coudés avec une galerie souterraine qui part du corridor de desserte des casemates basses du front nord. La façade nord, percée par la porte (précédée d'un pont à unique arche dormante) , comporte neuf travées sur deux étages plus une sur un niveau. Un système d'égout sur le chemin de ronde avec huit gargouilles monolithes est un trait distinctif de cet ouvrage. Sous le tunnel d'entrée, présence d'un puits au-dessus de la citerne du fort, alimentée par un aqueduc. S'ouvre également le corridor est-ouest de distribution des casemates, voûté en demi-berceau. Les casemates sont toutes voûtées en berceau segmentaire et sont affectées aux dortoirs. Au-dessous se trouvent les onze casemates qui s'ouvrent sur le fossé.
-
Murs
- granite
- calcaire
- schiste
- enduit
- moellon
-
Toitsterre en couverture
-
Étagesétage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré
-
Couvrements
- voûte en berceau segmentaire
- voûte en berceau
-
Élévations extérieuresélévation à travées
-
État de conservationmauvais état
-
Statut de la propriétépropriété publique
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
- (c) Archivi del genio Militare, Turin
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
- (c) Archivi del genio Militare, Turin
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Documents figurés
-
Fascicolo contenente il piano d'insieme, la planimetria, la pianta e le sezioni delle opere che costituiscono il campo trincerato del Colle di Tenda [Document contenant le plan d'ensemble, la planimétrie, le plan et les coupes des ouvrages qui constituent le camp retranché du Col de Tende] / Dessin, vers 1887. Archivi del Genio Militare, Turin : fonds de la Sezione Staccata di Cuneo (référencé S.S.C.). Original disparu.
historien de l'architecture et de la fortification
Opératrice de saisie Inventaire.
historien de l'architecture et de la fortification