1) Situation

L'hôtel occupe une vaste parcelle à la pointe sud-ouest du cap, entre le boulevard John Fitzgerald Kennedy et l'anse du Faux argent.

2)  Composition d'ensemble

La parcelle de forme trapézoïdale descend en pente douce vers la mer qui borde le parc sur toute sa face sud ouest. L'hôtel s'élève près de l'entrée, au nord-est, et conditionne un axe nord-est-sud-ouest matérialisé par l'allée d'entrée et une large avenue qui descend jusqu'au rivage. L'ensemble du domaine est planté de pins, les sous-bois étant couverts de pittosporums. Au sud de l'hôtel, en contre-bas, s'étend en jardin formel quadrillé d'allées abritées par des tonnelles couvertes de glycines ; celle-ci encadrent des parterres de roses. Un petit bâtiment récent clôt ce jardin, au sud, et délimite, vers l'ouest, une zone nouvelle du jardin avec tonnelles et charmilles. Au nord, ce jardin est délimité par le talus soutenant l'hôtel, couvert d'agapanthes.

Le rivage est constitué d'à-pic rocheux sur lesquels s'élèvent une vingtaine de bungalows en bois et à l'angle ouest du domaine, l'annexe de l'hôtel Eden Roc aménagée en terrasses et pourvue d'une piscine.

3)  Matériaux :

Maçonnerie traditionnelle enduite et badigeonnée de blanc. Chaînages, chambranles, consoles, colonnes en pierre de taille, béton armé pour la volée circulaire de l'escalier.

4) Structure

Eden Roc est un bâtiment très fortement modifié par ajouts nombreux d'ailes et de terrasses attenantes à la piscine.

L'hôtel se compose d'un corps de bâtiment transversal centré sur un pavillon et encadré de deux ailes en retour de part et d'autre de l'entrée. L'ensemble comprend un rez-de-chaussée surélevé sur un demi sous-sol, deux étages carrés et un étage en surcroît (pavillon et ailes). L'entrée paraît avoir été modifiée par ajout d'un porche vitré ; il ouvre de plein pied sur une terrasse encadrée des deux ailes. L'organisation intérieure s'effectue autour de la cage d'escalier placée dans le pavillon central, dès l'entrée. L'escalier se compose d'une volée suspendue tournant autour d'un jour où est placé l'ascenseur, puis de volées droites tournant à gauche autour de ce jour, dans les deux étages. Les garde-corps sont à barreaux de fonte.

Une enfilade de salons occupe le rez-de-chaussée du côté de la mer, doublée par deux couloirs partant du hall d'entrée. Aux étages, ces mêmes couloirs distribuent suites ou chambres.

 5) Élévations extérieures

Sur l'ensemble des élévations, organisation stricte de travées de baies rectangulaires couronnées d'une corniche ; cordon au-dessus du premier niveau ; corniche à denticules en couronnement, pilastres d'angles à refends et chapiteaux pseudo-corinthien.

Le pavillon central a des façades ordonnancées, avec fronton et ornement sculptés. Des lucarnes ovales s'ouvrent dans les toitures du pavillon et des ailes. Tout est peint en blanc. Balcons du côté de la mer.

6) Couverture

Toit à deux versants et croupes. Combles brisés sur le pavillon et les ailles. Ardoise.

7) Distribution intérieure :

Tout a été rénové mais la distribution paraît avoir été préservée. Le hall précédé de son porche vitré contient le départ de l'escalier qui est récent. Deux colonnes doriques soutiennent le palier du 1er étage.

Trois arcs segmentaires encadrés de colonnes engagées, cannelées et couronnées de chapiteaux ioniques, ouvrent sur le salon central revêtu d'un faux parement de pierre de taille et orné de toiles peintes marouflées représentant des paysages romantiques dans l'esprit du XVIIIe siècle. Côté nord, le bar s'ouvre largement sur le salon. Même décor mural mais plafond à caissons.

8) Conclusion

Édifié dès 1870 sur le cap, l'hôtel paraît être une des constructions des plus anciennes. Il se conforme à la disposition des grands hôtels qui imitent les châteaux (pavillons, ornements, dignité des façades, salons en enfilade, etc. De plus la disposition du parc reprend l'organisation urbanistique des promenades de bord de mer, pontons ou avenues que l'on retrouve sur la côte atlantique. L'avenue qui descend de l'hôtel jusqu'à la mer en est l'adaptation directe, répondant à l'usage que faisait la société du XIXe siècle de la promenade pendant la saison d'hiver. L'annexe Eden Roc qui est venue compléter le dispositif a trouvé son utilité dans les années 1920 pour la nouvelle saison d'été avec une adaptation renouvelée de l'architecture de villégiature qui intègre dès lors les terrasses et la piscine.