Dossier d’œuvre architecture IA05001638 | Réalisé par
Van Bost Nathalie (Rédacteur)
Van Bost Nathalie

Chercheur pour le patrimoine industriel à l'Inventaire Nord-Pas-Calais de 1991 à 2018 (DRAC puis Région Nord-Pas-Calais dès 2007 et Hauts-de-France suite à la réforme des collectivités en 2016). Puis chercheur à l'Inventaire Provence-Alpes-Côte d'Azur à partir de 2018.

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  • enquête thématique régionale, hameaux de forestage de Harkis en Provence-Alpes-Côte d'Azur
Hameau de forestage de Harkis de Montmorin
Œuvre étudiée
Auteur (reproduction)
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
  • (c) IGN

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Gap
  • Commune Montmorin
  • Lieu-dit La Rabasse
  • Adresse D 26
  • Cadastre 2021 A 1100, 1104, 1105
  • Dénominations
    écart
  • Précision dénomination
    hameau de forestage

De source orale (Brigitte Préau, directrice de l'ONAC-VG des Hautes-Alpes) la construction du hameau débute à la fin de l'année 1962. Grâce au soutien de l’ADOSOM (Association pour l’Administration des Œuvres Sociales Outre-Mer), 15 familles rescapées d'Algérie, arrivent à Montmorin au début de l'année 1963 en provenance du camp de transit de Rivesaltes.

Le choix d’installer un chantier forestier à Montmorin répond à un important besoin en travaux forestiers à y réaliser. La construction des baraquements est financée par le Ministère des Rapatriés sur un terrain appartenant au Ministère de l’Agriculture (Eaux et Forêts). Il est ouvert le 1er janvier 1963. Situé à 1,5km du village, il est constitué de 3 baraquements. 25 familles soit 113 personnes s’y installent en mai 1963. En juin, le directeur du camp de Saint-Maurice-l’Ardoise y envoie 2 autres familles. Pendant la durée du fonctionnement du hameau, le nombre de familles oscille entre 18 et 27.

En fin d’année 1963, le camion utilisé pour les travaux forestiers est mis à disposition des familles « en fin de semaine » afin qu’elles puissent se déplacer pour s’approvisionner, effectuer les démarches administratives et les soins de santé. Une assistance sociale est recrutée depuis novembre. Un rapport trimestriel en date du 28 mars 1964 fait part de l’isolement géographique du hameau et des difficultés de ravitaillement qui en découlent pour les familles et préconise la création de commerces (boulangerie, boucherie) sur place.

En janvier 1964, les travaux de construction et l’installation définitive de l’électricité sont terminés ; le service des Eaux et Forêts laisse aux occupants la possibilité d’apporter quelques améliorations sur le site. En juin, les travaux d’alimentation en eau et en électricité ainsi que le branchement du téléphone sont en cours. Une assistante sociale chargée de la surveillance médico-sociale dans le département doit être nommée dans les prochains jours. Dès le 15 septembre 1964, 21 enfants sont scolarisés.

L’équipe du chantier de forestage, en plus des ex-Harkis, est constituée d’un chauffeur, d'un chef de district et d'un agent de surveillance du service des Eaux et Forêts. Les Harkis ont, entre autres, participé à la création de nombreuses pistes forestières. Le salaire journalier est de 17F. Les crédits de fonctionnement du hameau s’élèvent en moyenne à 3000F par trimestre.

La décision de fermer le hameau est prise après la visite sur place, le 25 septembre 1964, du Préfet Pérony, chef du Service d'Accueil et du reclassement des Français d'Indochine et des Français Musulmans au Ministère de l'Intérieur. Le hameau est dissous en 1965 et ferme officiellement le 15 juillet 1965 « étant donné les conditions très précaires d’existence qui est offert aux familles implantées dans ce village ». Les installations pourraient être converties en village familial de vacances ou en colonie de vacances. Finalement, en vue de l’établissement d’un centre de rééducation pour jeunes gens, la municipalité de Ganagobie souhaite racheter les 3 baraquements préfabriquées. Leur valeur ne correspond plus qu’au tiers du coût de leur construction soit 50484F. Les baraquements sont démontés et transférés, le terrain est vendu à un particulier. Il est question qu’une partie des familles rejoigne le hameau forestier de Rosans. Finalement sur les 12 familles à reclasser, 5 intégrent le hameau de La Roque-d’Anthéron, 4 celui de Sault, 1 celui de Gonfaron et 2 seulement partent pour celui de Rosans.

Les baraquements n'existent plus en 1981 d'après les photographies aériennes réalisées par l'IGN. Aujourd'hui le site est utilisé par un particulier. Un transformateur électrique porte encore une plaque portant l'inscription "Harki". Un Harki est enterré dans le cimetière attenant à l'église du village. Une stèle à la mémoire des familles harkies a été inaugurée le 25 septembre 2016 à l'intersection du chemin qui menait au hameau, aujourd'hui chemin de randonnée balisé.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 20e siècle , (détruit)
  • Dates
    • 1962, daté par tradition orale

Composé de 4 bâtiments préfabriqués aux murs constitués de panneaux de ciment amiante enserrant une épaisseur de polystyrène expansé ou de fibres végétales agglomérées. Les bâtiments sont couverts de plaques ondulées en ciment amiante.

  • Murs
    • ciment amiante
  • Toits
    ciment amiante en couverture
  • Étages
    en rez-de-chaussée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • État de conservation
    détruit
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • Hameaux de forestage : Rosans et Montmorin. 1963 - 1967. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 242 W 6994.

  • Situation juridique des terrains sur lesquels ont été implantés des villages de forestage dans les Basses et Hautes Alpes. 14 avril 1964. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 15 W 72.

Bibliographie

  • Le camp de Harkis à Montmorin. Dans Au fil de l'Oule, n° 88, 2013, page 6 à 8.

Documents figurés

  • [Le hameau forestier de Montmorin en 1971 (vue aérienne).] / Photographie, IGN, 1971. Institut Géographique National, Saint-Mandé.

  • [Le hameau forestier de Montmorin en 1981 (vue aérienne).] / Photographie, IGN, 1981. Institut Géographique National, Saint-Mandé.

Documents multimédia

  • ROUMIEU, Cathy. Le camp de Harkis de Montmorin. Communauté de communes de la Vallée de l'Oule, 2013 (prod.). 1 film (1h15m).

Annexes

  • Extrait du compte-rendu de la 10e journée d'études qui s'est déroulée à Ongles sur le thème des hameaux de forestage en Provence, le 22 septembre 2018.
  • Témoignage de M. Jean ancien facteur de Montmorin, 2021.
Date d'enquête 2019 ; Date(s) de rédaction 2021
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Van Bost Nathalie
Van Bost Nathalie

Chercheur pour le patrimoine industriel à l'Inventaire Nord-Pas-Calais de 1991 à 2018 (DRAC puis Région Nord-Pas-Calais dès 2007 et Hauts-de-France suite à la réforme des collectivités en 2016). Puis chercheur à l'Inventaire Provence-Alpes-Côte d'Azur à partir de 2018.

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