L'origine de ce bâtiment remonte sans doute au moins à l’Epoque moderne. Dans le cadastre de 1570, ce quartier est appelé « las Chauchières », appellation renvoyant à l'existence passée de tanneries.
Sur le plan cadastral de 1839, la parcelle possède un plan identique à l'actuel. Elle est occupée par une « écurie » de 38 m² d'emprise au sol qui appartient alors à Louis Barre, boulanger. Celui-ci possède également une maison et une autre dépendance agricole dans la partie haute de la Petite Rue, mais il n'est propriétaire d'aucun terrain agricole sur la commune. On note qu'à cette époque, le quartier de jardins situé immédiatement en contrebas de ce bâtiment est appelé « sous Vière ».
En 1865, le bâtiment passe à Jean-Mathieu Maigre, aubergiste. C'est lui qui, en 1868, déclare à cet emplacement la construction neuve d'une maison qui conserve l'emprise au sol de 38 m², possède 2 ouvertures et est imposée dans la 8e et dernière classe fiscale.
Il faut imaginer ici une habitation très modeste (le nombre d'ouvertures et la classe fiscale en témoignent), sans réaménagements importants dans le bâtiment agricole initial. Néanmoins, on peut supposer que les voûtes de l'étage de soubassement ont été bâties à cette occasion, sans doute en remplacement d'un plancher sur solives originel ; c'est leur installation qui a nécessité la construction du mur de refend actuel. Parallèlement, une « écurie » reste enregistrée dans la matrice cadastrale, occupant la partie basse du bâtiment.
En 1869, cette maison devient la propriété de Félix Maigre, puis de sa veuve Anaïs. Celle-ci la conserve jusqu'en 1885, date à laquelle la maison passe à Alexandre-Fabien Massot, demeurant à Méreuil. Toutefois, elle redevient la propriété de Anaïs Maigre dès 1891, avant d'être déclarée comme étant « démolie » en 1892.
Quant à la partie cadastrée comme « écurie », elle devient elle aussi en 1885 la propriété de Alexandre-Fabien Massot. Mais ensuite, elle appartient à d'autres propriétaire que la « maison », passant en 1891 à Théodore Corréard puis en 1894 à son fils René, avant d'être détenue à partir de 1900 par Pierre Oddou, fils Ferrailleur (voir dossiers IA05001522 et IA05001524).
L'aspect actuel du bâtiment, avec sa grande baie de séchoir côté est et son essentage de planches côté ouest, montre une reprise importante de la construction après la démolition de l'habitation. Ces travaux ne paraissent pas antérieurs au deuxième quart du 20e siècle.
Géomètre du cadastre de Rosans (Hautes-Alpes) en 1839.