• inventaire topographique, Inventaire du parc naturel régional des Baronnies provençales
maison Miellou
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
  • (c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional des Baronnies Provençales - Serres
  • Commune Rosans
  • Lieu-dit
  • Adresse R.D. 25
  • Cadastre 1984 F1 67  ; 2020 000F 67
  • Dénominations
    maison
  • Appellations
    Miellou
  • Parties constituantes non étudiées
    étable, remise, séchoir

Commentaire historique

A l'Epoque moderne, cet emplacement fait partie d'un très grand terrain agricole arrosable, appelé « le Verger » au moins depuis la fin du 16e siècle, qui appartenait seigneur de Rosans. Les cadastres de 1570 et de 1699 indiquent qu'une source appelée « Font Saincte » ou simplement « la Fontaine » était située en contre-haut (voir à ce sujet le chapitre dédié à l'ancienne église Notre-Dame-la-Blanche, ainsi que l'annexe sur la toponymie, dans le dossier IA05001555). Dans ces deux documents, aucune construction n'existe à cet emplacement.

Ce vaste terrain, de grande qualité agricole, est probablement vendu en 1798 avec les autres biens seigneuriaux par Claude-Arthus d'Yze, dernier seigneur de Rosans. C'est en juin 1827 que Mathieu Maigre en fait l'acquisition auprès de Messieurs Corréard et Lagarde. En mai 1828, le même Mathieu Maigre achète auprès de Paul Motte, négociant à Rosans, et de son fils Paul François Motte, juge de paix du canton de La Motte Chalancon, une autre partie du terrain du Verger, située cette fois en contrebas de la nouvelle route (actuelle R.D. 25). Il acquiert en même temps l'ancienne tour-donjon seigneuriale, aujourd'hui appelée Tour Carrée (voir dossier IA05001551).

Sur le plan cadastral de 1839, cet emplacement fait partie d'une grande parcelle (1839 F1 21) de 1880 m², mentionnée comme terre labourable et arrosable, appartenant à Mathieu Maigre. La famille Maigre détient à cette époque la plus grande partie de ce quartier, toujours appelé « le Verger » (voir aussi les dossiers IA05001571 et IA05001572). Vers 1840, c'est un dénommé Joseph-Salomon Maigre (le frère de Jean-Mathieu ?) qui possède une autre auberge située en face (actuel bâtiment de l'Office du Tourisme). Vers 1860, Jean-Mathieu Maigre fera bâtir l'actuel Hôtel de la Boule d'Or, au bord de la nouvelle route nationale.

En 1845, cette parcelle labourable est divisée entre cinq. L'ancien propriétaire, Mathieu Maigre, en conserve 244 m². Le reste revient à Daniel Basset, gendre Combel, (1100 m²), Jean Hugues, fils de Elisabeth Combel (360 m²), François Chastel, marchand de vin en détail (96 m²) et Jullien Aumage, aubergiste (80 m²).

Au cours des décennies suivantes, Jean Hugues acquiert les parts de Daniel Basset (1100 m², en 1855) et de Jullien Aumage (80 m², en 1862) regroupant ainsi 1540 m². En 1886, ces terrains sont enregistrés au bénéfice de Joseph-Michel Miellou, demeurant à Baudon. C'est lui qui fait construite cette maison, manifestement en 1885, comme l'indique la date gravée sur le linteau de la porte principale accompagnée des initiales « M » et « J ». L'enregistrement cadastral comme « construction neuve » est fait en 1890 et la maison, qui compte alors 11 ouvertures, est imposée dans la 2e catégorie fiscale (sur 8). En 1910, l'ensemble des biens de Joseph Miellou passent à sa veuve, née Dessalles, demeurant à Sainte-Marie.

L'ajout d'une extension accolée au pignon oriental ne semble pas antérieure au deuxième quart du 20e siècle. Elle a été accompagnée par l'installation du grand balcon. La tradition orale rappelle que cette maison était occupée par la dernière famille protestante de Rosans.

Elévation sud, premier niveau. Porte du logis : date gravée (1885) accompagnée d'initiales (M J).Elévation sud, premier niveau. Porte du logis : date gravée (1885) accompagnée d'initiales (M J).

Description architecturale

Cette maison est située à l'entrée nord-est du bourg extra muros, au bord de la R.D. 25, où elle forme l'extrémité d'un îlot. Mitoyenne sur son pignon ouest, son plan rectangulaire orienté est-ouest est adossée perpendiculairement au sens de la pente.

Elévation sud.Elévation sud. Vue d'ensemble prise du sud-est.Vue d'ensemble prise du sud-est. Plan de situation d'après le cadastre de 2021, section 000F. Echelle d'origine 1/500e.Plan de situation d'après le cadastre de 2021, section 000F. Echelle d'origine 1/500e. Plan de masse d'après le cadastre de 2021, section 000F. Echelle d'origine 1/500e.Plan de masse d'après le cadastre de 2021, section 000F. Echelle d'origine 1/500e.

Fonctions et aménagements intérieurs

La maison comporte un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré et un étage de comble. Une extension sur deux niveaux est adossée au pignon est, accueillant en étage de soubassement une remise automobile. Hormis celle-ci et l'étage de comble destiné au séchoir, le reste est réservé au logis et les trois niveaux sont desservis par un escalier intérieur. Des conduits de cheminée, installés aux deux extrémités est et ouest, montent au milieu des pignons.

Matériaux et mise en œuvre

Les bâtiments sont construits en maçonnerie de moellons calcaires et de grès, avec des chaînes d'angles en moellons équarris et harpés reposant sur une base en pierre de taille brochée.

Décors des façades

La façade sud est organisée en trois travées avec porte centrale. Elle conserve un enduit à la tyrolienne, rehaussé d'un décor peint de fausses chaînes harpées, de bandeau de sous-toiture – et de faux encadrements sur l'extension. Le soubassement est laissé à pierres vues avec joints gravés, mise en œuvre que l'on retrouve sur l'élévation sud de l'extension. Sur le pignon est du bâtiment principal il s'agit d'un enduit lisse sans décor, alors que la façade nord qui est aveugle reçoit simplement un enduit rustique.

Elévation sud, premier niveau. Décor gravé de faux appareil en soubassement et décor peint de fausse chaîne harpée.Elévation sud, premier niveau. Décor gravé de faux appareil en soubassement et décor peint de fausse chaîne harpée.

Encadrements

Au premier niveau de la façade sud, l'encadrement de la porte est en pierre de taille de grès, bouchardée et à arêtes ciselées. Les piédroits comportent une base légèrement saillante et moulurée. Le linteau droit monolithe porte la date « 1885 » accompagnée des initiales « M » et « J », gravées dans un cartouche. L'encadrement est surmonté d'une corniche en entablement moulurée en quart-de-rond sur filet. Cette porte est équipée d'une menuiserie à deux vantaux symétriques avec panneaux saillants à motifs géométriques, qui possèdent chacun une poignée en ferronnerie industrielle ; un heurtoir métallique en forme de main vient compléter cet équipement. Cette menuiserie est surmontée d'une imposte vitrée en bois.

Les encadrements des autres ouvertures sont également en pierre de taille de grès, bouchardée, à arêtes ciselées et portant une feuillure, avec appui saillant et linteau droit monolithes. Seuls les encadrements de l'extension sont façonnés au mortier. Les fenêtres sont équipées de contrevents à persiennes. 

Elévation sud, premier niveau. Porte du logis, portant une date gravée (1865) accompagnée d'initiales (M J).Elévation sud, premier niveau. Porte du logis, portant une date gravée (1865) accompagnée d'initiales (M J). Elévation sud, troisième niveau. Fenêtre occultée par des contrevents à persiennes.Elévation sud, troisième niveau. Fenêtre occultée par des contrevents à persiennes.

Balcon

Au milieu du deuxième niveau de la façade sud, une porte-fenêtre donne accès à une coursière dont la dalle en béton armé est soutenue par des corbeaux en ferronnerie. Munie d'un garde-corps en ferronnerie avec barreaudage à volutes, ce très grand balcon court sur l’intégralité de ce niveau et se prolonge sur l'élévation orientale. Il est également accessible de plain-pied depuis l'angle nord-est de la maison, endroit où débouche l'escalier extérieur, droit et maçonné, qui monte depuis la rue.

Elévation sud, deuxième niveau. Supports en ferronnerie du balcon.Elévation sud, deuxième niveau. Supports en ferronnerie du balcon. Elévation sud, deuxième niveau. Garde-corps du balcon.Elévation sud, deuxième niveau. Garde-corps du balcon.

Toit

Le toit est à longs pans sur le bâtiment principal et à un pan sur l'extension, la couverture en plaques ondulées de fibro-ciment reçoit des tuiles creuses. Sur la façade sud, l'avant-toit est composé de deux rangs de génoise intégrant deux rangs de carreaux de terre cuite rectangulaires. L'avant-toit de l'extension ainsi que les saillies de rive des pignons ne comportent qu'un seul rang. Le passage des angles du bâtiment est traité en éventail. Ces génoises sont peintes en blanc.

Angle sud-est, passage de la génoise en éventail.Angle sud-est, passage de la génoise en éventail. Souche de la cheminée occidentale.Souche de la cheminée occidentale. Souche de la cheminée orientale.Souche de la cheminée orientale.

Au faîte des pignons, les souches de cheminées sont construites en briques montées sur chant. Côté ouest, ce sont des briques pleines couvertes par une rangée de tuiles creuses, côté est des briques creuses couvertes par six tuiles plates mécaniques disposées en bâtière.

La construction de cette maison date manifestement de 1885 (date portée). L'ajout d'une extension accolée au pignon oriental, qui ne semble pas antérieure au deuxième quart du 20e siècle, s'est accompagnée de l'installation du grand balcon sur la façade sud.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle
    • Secondaire : 2e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1885, porte la date

Cette maison, située à l'entrée nord-est du bourg extra muros, forme l'extrémité d'un îlot. Adossée perpendiculairement au sens de la pente, elle comporte un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré et un étage de comble. Le bâtiment est construit en maçonnerie de moellons calcaires et de grès. La façade sud conserve un enduit à la tyrolienne, rehaussé d'un décor peint. Le toit à longs pans est couvert en plaques ondulées de fibro-ciment recevant des tuiles creuses.

  • Murs
    • grès moellon sans chaîne en pierre de taille enduit
    • calcaire moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Toits
    ciment amiante en couverture, tuile creuse
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit à un pan
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre
  • Typologies
    A3a : maison avec parties agricoles en parties basses et hautes
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • [Cadastre par confronts de la communauté de Rosans.] / 1570 [registre relié, incomplet : f° 138 à 319, nom du notaire inconnu]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 E 6468.

    F° 217, f° 218v°, f° 220, f° 222, f° 223v°, f° 245, 1570.
  • Cadastre general des batimens fondz et proprietes de tous les habitans et possedans biens au lieu et terrain de presant lieu de Rosans. / 1698-1755 [registre relié, Antoine Perrin, châtelain de Sahune ; Jean-André Bonnet, de Bellegarde, experts jurés en 1698-1699 ; procédure de révision en 1702 experts jurés : Antoine Bérenger et Guillen Armand ; révision de la valeur cadastrale des biens en avril-mai 1755 (apparaît en marge, anonyme), 243 f° (supplément de 1702, 10 f°)]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 E 6470.

    F° 232v°, 1699.
  • [Vente d'un « un corps de bâtiment appelé la Tour » et d'un terrain appelé « le Verger », le 19 mai 1828.] / Dans les minutes de maître Jean-Henry FAURE, notaire à Rosans, 1828. 19 mai 1828. [registre relié, papier]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 E 8121.

    n° 155, 19 mai 1828.
  • [Mariage de Jean-Mathieu Maigre et Magdelaine Martin, le 16 avril 1833.] / Dans les minutes de maître Jean-Henry FAURE, notaire à Rosans, 1833. 16 avril 1833. [registre relié, papier]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 E 8126.

    N° 80, 16 avril 1833.
  • Matrices cadastrales de la commune de Rosans. / 1839-1911 [registre papier]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1241 à 3 P 1243.

    F° 270, 1839, 1845. F° 16-17, 1845. F° 462, 1845, 1855, 1862. F° 464, 1845, 1885. F° 465, 1845. F° 268, 1848. F° 167-168, 1852, 1874. F° 284-285, 1886, 1903. F° 173, 1890. F° 318, 1890. 975-977, 1904. F° 983, 1910.
  • Etat des sections cadastrales de la commune de Rosans. / Par Truchy, géomètre, 1840 [registre papier]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1240.

    Section F1, 1840.
  • Matrices cadastrales des propriétés bâties de la commune de Rosans. / 1882-1911 [registre papier]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1244.

    F° 91, 1882. F° 147, 1890. F° 268, 1903. F° 273, 1904, 1910.

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Rosans. / Dessin, encre et lavis par Truchy, géomètre, 1839. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1239.

    Section F1, 1839.
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2020
(c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général