A l'origine dépendance probable du prieuré d'Antonaves, l'édifice s'est constitué à partir d'une maison-bloc en hauteur (partie nord) agrandie par ajouts successifs de dépendances accolées. La lecture des élévations montre que la partie la plus ancienne correspond à la travée nord-ouest, dont l'origine pourrait remonter au 17e siècle.
Ce premier bâtiment a été agrandi vers le sud au début du 18e siècle : la porte du cellier, au sud du logis, porte la date 1704, flanquée des initiales « C » et « R ». L'ensemble a été remanié à partir du milieu du 18e siècle avec l'ajout, à l'extrémité sud-est du bâtiment, de la remise, de la galerie et de l'escalier extérieur desservant le logis, comme l'atteste la porte charretière de la remise sur le pignon nord. Son arc plein-cintre est très similaire à d'autres ouvertures de même style présentes dans des constructions du quartier du Plan, datées par inscriptions des années 1740-1750. La forme de l'encadrement de la porte du logis, en arc segmentaire, est également caractéristique de la seconde moitié du 18e siècle. Par ailleurs, la date 1704 mentionnée plus haut semble avoir été modifiée pour être transformée en 1774.
Sur le plan cadastral de 1824, le plan de masse est similaire à l'actuel, avec une construction de forme circulaire placée à l'angle sud-est de la cour (four à pain ?, puits ?). L'état des sections cadastrales mentionne alors cette parcelle comme « maison, sol et cour », appartenant à « Jullien Charles Antoine », lequel possède également une demi-douzaine de parcelles à proximité, dont une grande parcelle de « labour » (parcelle 39), ainsi que des parcelles de « terre et vigne » (parcelles 43, 44, 47, 48), des « landes » et une « friche ». Ce document nomme ce quartier « Le Plan », et nomme les parcelles 34 à 38 « Champ du Prieur ».
Des travaux ont été effectués dans les années 1860, puisque la matrice cadastrale indique la « démolition d'une partie » en 1869. L'ensemble a à nouveau été remanié, repercé (encadrements en brique) et partiellement surélevé dans la première moitié du 20e siècle. Quelques dates sont gravées dans des scellements : « 1927 », « 1939 ».
Au début du 21e siècle, cette surélévation a été détruite, et les fenêtres ont été repercées en béton.