Historique
Le gîte est cité pour la première fois par GUEYMARD en 1822.
Le 10 mars 1824, la mine est concédée à MM. Gonnet, Donzel et Chancel qui n'en commencent pas vraiment l'exploitation en raison des difficultés presque insurmontables à cette époque. Le manque de débouchés et la position du gîte au milieu des neiges presque perpétuelles empêchent une extraction suivie. En 1825 les travaux sont déjà abandonnés.
Dans les années 1840 l'exploitation est reprise sporadiquement : "3 ouvriers ont été occupés à déblayer les excavations peu profondes qui avaient été pratiquées précédemment et ont continué leur avancement en suivant de petites veines de plombagine très irrégulières qui n'ont que quelques décimètres d'épaisseur. Ces travaux purement superficiels n'ont nécessité aucun boisage." "ils consistent en excavations ouvertes sur les affleurements que l'on prolonge jusqu'à 10 ou 12 m de profondeur en suivant l'inclinaison des gîtes ; ces travaux abandonnés pendant l'hiver s'éboulent dans l' intervalle d'une campagne à l'autre ; le peu de ressources des exploitants et dans ces derniers temps des contestations qui sont survenues entre les concessionnaires ont empêché jusqu'ici de suivre un mode d'exploitation plus régulier."
En 1901 les concessionnaires reprennent l'exploration de ces mines et extraient plus de 100 t d'un graphite de très belle apparence. Des baraquements sont construits au col pour les ouvriers. "M. Chapin a pratiqué des descenderies de reconnaissance ne dépassant pas 15 m de longueur dans 7 couches différentes. La plombagine de meilleure qualité parait se trouver dans la région du Lac des Serres vers l'extrémité nord de la concession." En 1907 les travaux sont suspendus en raison de la constitution d'une société d'exploitation "Le Graphite Français". L'exploitation doit être reprise en1908 après l' installation d'un câble aérien pour le transport. Malheureusement, faute d'avoir su trouver les débouchés suffisants, la Société est incapable de porter sa production à un chiffre assez élevé pour pouvoir équilibrer ses frais généraux considérables, et elle disparaît en 1912, par liquidation amiable.
La concession est adjugée, avec les concessions de Fréjus, de Chaméant et Ban de la Salle, pour 150 000 F à MM. Blanchartd et Chabrand qui fondent la Société Nouvelle du Graphite Français. Avec les besoins de la guerre la production atteint bientôt les 2000 t. par an. Après 1918 la production décline et la crise de 1929 sonne le glas de l'exploitation.
Description générale du gisement
Le gisement est constitué de grès houiller ; des couches d'anthracite ont été transformées en graphite par suite d'un métamorphisme de contact induit par l'intrusion de sills de microdiorites. 5 couches principales ont été exploitées et 7 autres ont été reconnues. Les 3 couches supérieures sont dénommées Chapin, Lecat et Bernard, et les 2 inférieures Charbonneuse et TB. 800 m au nord il y a également quelques bons affleurements.
Les travaux artisanaux de la période XIXe étaient dispersés sur les couches à l'affleurement. Il n' y a pas d'informations précises sur leur localisation.
Les travaux de Chapin auraient porté essentiellement sur la couche Lecat. Il s'agirait de descenderies, dénoyées et remises en état à chaque début de campagne. Il s'agirait des travaux A, B, C, E, F, et H.
A partir de 1909 les techniques s'améliorent (perforateur, treuils, pompes) et un grand TB est commencé. En 1912 il mesure 50 m. Avec la Nouvelle Société, le TB est achevé et l'extraction est concentrée sur cette couche du TB à partir d'une descenderie. Dans les chantiers les produits sont traînés en caisses et évacués ensuite par des brouettes.
En surface il y a un "chemin de fer aérien" en 2 tronçons. De la tête à un relais il y a un simple va et vient automoteur sur 1500 m. Du relais à la route il y a un câble automoteur de 2500 m.
Les entrées de travaux et les couches de graphite
Avec le relevé de surface il est possible de distinguer les différents travaux selon les couches de graphite qu'ils affectent.
La couche Chapin comporte au moins 3 entrées situées de part et d'autres de la crête, en limite de concession (couleur violette sur le plan de synthèse) :
- une entrée éboulée bien marquée et facilement réouvrable (n°1 des archives)
- la galerie A développant 40 m
- une entrée éboulée incertaine 10 m au NO
La couche Lecat comporte 5 entrées (couleur bleue)
- une entrée éboulée invisible (n° 2 des archives)
- l'entrée B comblée qui devait communiquer avec C
- l'entrée C (50 m) qui comprend une descenderie noyée au bout de 30 m (n° 3)
- une entrée éboulée
- l'entrée D qui donne sur une descenderie de grand gabarit développant 17 m.
La couche Bernard comporte une dizaine d'entrées (couleur verte)
- l'entrée E (134 m) comprenant une petite descenderie de 35 m (n°4)
- l'entrée F (154 m) comprenant une descenderie noyée au bout de 32 m (n°5)
- une entrée fermée par un mur en maçonnerie
- une double entrée éboulée (n°6)
- l'entrée H (233 m) comprenant un descenderie noyée au bout de 50 m (n°7)
- une attaque de 1 m
- une entrée éboulée incertaine
- une recherche 1 de 4 m
- une recherche de 2,50 m
- une recherche de 5 m.
Au devant de l'entrée E, un promontoire rocheux porte les traces d'ancrages d'un câble aérien qui n'est pas mentionné dans les textes. La couche charbonneuse (couleur rouge), située quelques mètres sous la couche Bernard, ne comporte que 2 entrées, et l'on voit également les vestiges d'une ossature de station de câble aérien qui est par ailleurs situé dans l'axe du câble principal :
- l'entrée G (> 200 m) comprenant un réseau de galeries en partie inondées
- une entrée éboulée.
La couche du T.B. (couleur grise) est reconnue à l'affleurement par 3 entrées :
- l'entrée J qui est en partie dépilée (250 m), comprenant une descenderie de 45 m
- une attaque de 0,50 m
- une recherche de 3 m.
Cette couche est également exploitée par le grand travers-bancs K (pointillé gris) qui s'ouvre en contrebas, à côté des ruines de la station du câble aérien (poulie en place). On observe donc 3 emplacements de stations de câble aérien.
Opératrice de saisie Inventaire.