Ces chalets à plan en L se retrouvent dans la plupart des hameaux d'habitat temporaire : Les Grangettes, Puy-du-Cros, Puy-Jaumar... Mais sur les mêmes sites, un grand nombre de chalets sont construits sur un plan qui sépare davantage la cuisine de l'écurie.
Ils se présentent sous la forme de maisons à façade assez longues, la cuisine étant mitoyenne de l'écurie par le pignon, mais formant un bâtiment distinct qui a pu être construit après coup.
Le corps de bâtiment qui abrite la cuisine, c'est le cas par exemple au Mas des Faures ou aux Grangettes, a d'ailleurs souvent une hauteur différente de celle de l'écurie-grange. L'écurie et la partie d'habitation ne communiquent pas intérieurement.
Cette formule qui sépare plus nettement les hommes des animaux semble s'être développée aux dépens de l'autre. A Puy-du-Cros par exemple, on a construit une cuisine neuve en appentis contre un ancien bâtiment qui réunissait dans le même espace la cuisine et l'écurie.
A Charvet, on a construit pour abriter la cuisine un bâtiment complétement isolé de l'écurie-grange. Celle-ci contient une cheminée et a donc sans doute comporté une cuisine intérieure avant la construction de la cuisine isolée. C'est l'exemple extrême de cette séparation progressive des hommes et des animaux.
Les chalets d'alpage de la commune de Monêtier offrent donc peu de ressemblance avec ceux de la Haute- Romanche, à deux exceptions près : deux chalets de basse altitude de la commune de Villar-d'Arène (à Charéray et en contrebas de la Guindaine) présentent le plan à cuisine mitoyenne de l'écurie que nous venons de décrire. Ces deux exemples sont les seuls rencontrés de l'autre côté du col du Lautaret.
Photographe au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2005.