Par télégramme du 4 septembre 1962, le préfet des Basses-Alpes sollicite l'administration de l'armée pour le prêt de matériel militaire, 27 tentes, 134 lits et 245 couvertures en vue de l'installation du village de Harkis de Saint-André-les-Alpes sur un terrain sis au lieu dit "Les Iscles du Verdon" appartenant à E.D.F. Marseille et mis à disposition du Ministère des Rapatriés puis de l'Intérieur. Une première convention de location est signée pour 2 ans entre les 2 parties le 7 mars 1963 et reconduite en 1965 et 1967. Le contrat stipule qu'à la fin de la location, les installations et aménagements devront être enlevés. Le loyer annuel s'élève à 1F. Le 12 octobre 1962, "26 familles soit environ 150 personnes dont 60 enfants dont une trentaine d'âge scolaire" arrivent dans la commune. Elles "seront cantonnées provisoirement sous des marabout en attendant la construction imminente de logements en pré-fabriqués". Avant leur arrivée, du matériel scolaire a été récolté dans d'autres écoles et une institutrice, Mme Duchatel, nommée pour prendre en charge la future classe. Des dispositions dont la loi Barangé, ont été prises pour permettre l'achat de fournitures scolaires. Une assistante sociale, Mme Balp et une aide familiale viendront en renfort aux familles au quotidien et les aideront dans les premières démarches administratives (allocations familiales, vaccinations ...). Le chantier proprement ouvre le 1er octobre 1963. En Mai 1964, alors qu'un projet de construction de 10 logements supplémentaires est abandonné, Y. Durand, inspecteur des chantiers de forestage, demande l'attribution d'1 ou 2 bâtiments de type "forêt provençale" (type Dassé à 4 logements). En contrepartie, il sollicite également des travaux de consolidation et d'amélioration du hameau forestier "à vocation longue durée" et "[ayant été] construit avec des moyens réduits". Programmés pour l'été 1964 et pris en charge par le Ministère de l'Agriculture, ils concernent l'évacuation des eaux usées, l'aménagement de sanitaires intérieures (WC avec chasse et douches), le nivellement du terrain, la construction d'une chaussée intérieure et la réfection des logements (huisseries, étanchéité). Jamais réalisée depuis 1962, la pose de peinture à l'intérieur et l'extérieur des bâtiments et sur les huisseries est également envisagée. En mars 1965 il est projeté de remonter sur place un baraquement de 4 logements provenant d'un hameau démantelé. Le coût de l'opération (démontage, transport, remontage, confection des socles, raccordement V.R.D.) est estimé à 77400F. Des travaux de plomberie (devis de l'entreprise Raoul Maurizot de Lardiers) sont entrepris au cours de l'année 1967 pour un coût de 7680F.
Les forestiers réalisent les travaux de restauration de la montagne de Chalvet après l'incendie de l'été 1965.
La question du maintien ou non du hameau se pose dès 1970. Il sera finalement démantelé en 1973 et les Harkis mutés. Les baraquements sont vendus en 1974. 1978 signe l'achèvement de la démolition des socles sur lesquels avaient été construits les baraquements du hameau. Un baraquement épargné a été racheté par un agriculteur et remonté entre 1971 et 1975. Il est en place, en 2019, chemin du moulin à La Mure-Argens (2022 D2 570 au lieu-dit Les Ferrayes de Roulands). Un stèle commémorative portant l'inscription "la République française, en hommage au parcours et à l'oeuvre accomplis dans les hameaux de forestage par les harkis, anciens membres des forces supplétives, et aux familles qui y ont vécu" est apposée sur une des façades de la mairie lors d'une cérémonie d'hommage officielle le 16 novembre 2016.
Chercheur pour le patrimoine industriel à l'Inventaire Nord-Pas-Calais de 1991 à 2018 (DRAC puis Région Nord-Pas-Calais dès 2007 et Hauts-de-France suite à la réforme des collectivités en 2016). Puis chercheur à l'Inventaire Provence-Alpes-Côte d'Azur à partir de 2018.