Dossier d’œuvre architecture IA04003047 | Réalisé par
Mosseron Maxence (Contributeur)
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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  • inventaire topographique
maison dite maison Balp
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Allos-Colmars
  • Commune Thorame-Haute
  • Lieu-dit la Colle Saint-Michel
  • Adresse Grande Rue
  • Cadastre 1838 A2 115  ; 2019 060 I 50
  • Précisions anciennement commune de La Colle Saint-Michel
  • Dénominations
    maison
  • Appellations
    maison Balp
  • Parties constituantes non étudiées
    resserre, cellier, citerne

L'édifice est porté sur le cadastre de 1838 et peut donc remonter au plus tard à la limite 18e-19e siècle. Il appartenait à cette date à Jean Joseph Balp qui possédait aussi la maison occupant l'ancienne parcelle 114 à proximité immédiate. Jean Joseph légua ses propriétés et cette "maison paternelle" selon les dires du fils à son héritier Jean Baptiste Victor en 1846. D'après Aline Sarti, une adjonction à la maison est déclarée en 1853 par Jean Baptiste Victor. Curieusement, l'opération n'est pas mentionnée sur le registre des augmentations-diminutions du cadastre. Cette adjonction de trois niveaux dont un sous-sol (correspondant à la citerne sur laquelle le bâtiment a été élevé), un rez-de-chaussée et un étage de comble présentait initialement un toit à pente unique prolongeant la croupe du bâtiment initial. Elle a elle-même fait l'objet d'une surélévation au plus tard immédiatement après la Seconde Guerre mondiale et peut-être dès avant le conflit (mais après 1935), pour ajouter un étage carré, comme en témoigne un carnet d'écolière daté de 1947 présentant une photographie de ce qui était alors encore le village de La Colle Saint-Michel, avec la maison dans un état identique à son aspect actuel. Le toit a ainsi été modifié (longs pans), tout comme celui à croupe de la maison d'origine devenu toit à longs pans également. La maison possédait encore à cette date un balcon au deuxième étage carré de sa façade sud, qui a disparu depuis. Elle est toujours occupée aujourd'hui, comme résidence secondaire.

  • Période(s)
    • Principale : limite 18e siècle 19e siècle
    • Principale : 3e quart 19e siècle
    • Principale : 2e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1853, daté par source

Comme le rappelle Aline Sarti, cette maison n'est pas la plus imposante de la famille Balp, et de Jean Joseph Balp en 1838, mais elle est qualifiée par son fils de "maison paternelle". A l'origine, il s'agit d'un édifice d'une emprise au sol relativement importante sans être grande (environ 70 m2) sur quatre niveaux, avec un plan en L : un sous-sol, un rez-de-chaussée, un étage carré et un étage de comble. Une adjonction sur le mur-pignon sud, simple rez-de-chaussée rehaussé par la suite d'un étage carré et d'un grenier, agrandit l'espace à vivre. Les deux blocs contigus reçoivent chacun, après modifications (voir l'historique), un toit à longs pans de pente modérée (inférieure à 30°). Jusqu'au milieu du 20e siècle leur couverture respectait la tradition locale - l'usage du bardeau de mélèze. Le bloc initial est aujourd'hui couvert avec de la tôle aplatie, le bloc accolé avec du bac acier. La mise en oeuvre, caractéristique de La Colle Saint-Michel, est constituée d'une maçonnerie de moellon calcaire et liant en mortier de gypse, qui sert aussi d'enduit de couvrement partiel.

L'entrée de la maison s'effectue sur le mur-pignon sud-ouest du bloc principal. La porte ouvre sur un vestibule voûté d'arêtes qui comprend la cage d'escalier et distribue les accès aux pièces de l'étage ainsi que celui au sous sol. Un escalier tournant à retour sans jour et deux volées droites permet d'accéder à ce dernier. Il se divise en plusieurs pièces : une première pièce voûtée en berceau segmentaire en couvrement comprend un coffre à grains en bois avec cloison intermédiaire, qu'un poteau monoxyle rend solidaire de la maçonnerie. Cette pièce commande l'accès à une enfilade de trois espaces : une resserre voûtée d'arêtes, communiquant avec une cave à vin voûtée en berceau segmentaire comprenant un banc pour caler les barriques, puis avec un réduit équipé d'un plan de travail et d'étagères qui servait de saloir et de séchoir à fromage. De l'autre côté de la première pièce prend place une citerne, voûtée d'arêtes : des murs enduits en assurent l'étanchéité et un regard, depuis la première pièce, assure un contrôle de cette réserve d'eau. Le second bloc de la maison s'inscrit au-dessus de la citerne.

Au rez-de-chaussée, le vestibule dispose de deux portes. Celle du fond conduit au garde-manger, voûté d'arêtes à l'instar de la resserre à l'étage inférieur. Il contient une cheminée et est éclairé par une fenêtre donnant sur la Grande Rue. A l'instar de la cage d'escalier et de plusieurs pièces de la maison, il présente sur ses murs uniquement un traitement décoratif particulier, puisque l'enduit à la chaux blanche reçoit un décor peint de pierres de taille feintes, délimitées la couleur ocre dessinant le réseau des faux joints. La seconde porte du vestibule ouvre sur la pièce principale de l'étage, qu'une cloison à mi-hauteur et sur la moitié de la profondeur divise en deux espaces inégaux. Le premier, de petites dimensions, dans l'angle est, dispose d'une pile d'évier et d'un placard mural au-dessus : il correspond au coin cuisine. Le reste correspond au "salon". Une vaste cheminée - qui partage en partie le même conduit de celle du garde-manger (même mur de refend) ainsi que des placards muraux équipent la pièce, éclairée par deux fenêtres sur le mur gouttereau est. A l'extrémité sud prend place l'adjonction : une porte et une marche en descente pour racheter la pente y mènent. Il s'agit d'une pièce disposant d'une fenêtre en façade est. Une porte sur le mur-pignon sud a été murée. L'escalier tournant à retours sans jour et volées droites, avec palier, assure la communication avec les étages supérieurs. Le premier palier intermédiaire intègre un emplacement pour loger une horloge murale de type franc-comtois aujourd'hui disparue. A l'étage carré, la distribution reprend rigoureusement celle du rez-de-chaussée : trois pièces correspondant cette fois à trois chambres. Une porte permet en outre d'accéder à un balcon en bois sur le pignon sud, étayé par un poteau monoxyle. Dans l'adjonction sud, une trappe donne accès à un grenier à faible hauteur sous plafond (1,50 m). L'escalier mène ensuite à l'étage de comble sous le toit du bloc initial. Un mur partiellement monté en brique creuse et percé de deux portes scinde l'espace intérieur. Côté ouest : un grenier ; côté est : une chambre à coucher mansardée avec velux.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit partiel
  • Toits
    fer en couverture, acier en couverture
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
    • voûte d'arêtes
    • voûte en berceau segmentaire
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie
  • Typologies
    B : maison sans partie agricole, artisanale ou commerciale
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Bibliographie

  • SARTI, Aline. La Colle Saint-Michel : des Bas-Alpins à la hauteur, une Provence méconnue. Digne-les-Bains : Aline Sarti, 2011, 399 p.

    p. 340-342 : présentation historique de l'édifice et de ses évolutions.

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de La Colle Saint-Michel, 1838. / Dessin sur papier à l'encre et au lavis par Martel et Geoffroy fils dit Cadet, 1838. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 060 / 001 à 007.

Date d'enquête 2011 ; Date(s) de rédaction 2019
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Mosseron Maxence
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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