Dossier d’œuvre architecture IA04002773 | Réalisé par
Mosseron Maxence (Rédacteur)
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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  • inventaire topographique
Maison
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Castellane
  • Commune Thorame-Haute
  • Lieu-dit Ondres
  • Cadastre 1827 B2 583  ; 2015 B2 811-812
  • Dénominations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    étable, fenil, citerne, remise agricole

L'actuelle maison, qui doit remonter au 18e siècle, n'existait pas en l'état lorsque le cadastre ancien fut levé en 1827. Seule la partie occidentale était en place (ancienne parcelle 1827 B2 583, propriété d'un certain Jean-Baptiste Blanc). Elle s'est vu adjoindre deux bâtiments, très certainement lors de la phase de reconstruction du village, c'est-à-dire à partir des années 1960, car les deux registres des matrices cadastrales des propriétés bâties de Thorame-Haute, de 1881 à 1914 et de 1914 à 1939 (respectivement AD 04, 3 P 1108 et 1109) ne signalent aucune modification de construction. La maison est aujourd'hui régulièrement occupée. L'ensemble a fait l'objet il y a quelques années d'une modification ponctuelle du cadastre, qui a entraîné celle de la numérotation des parcelles constitutives de la propriété. Ainsi la propriété, en plus de la maison étudiée, comprend deux autres parcelles bâties. Jusqu'à peu, ladite maison était enregistrée sous le numéro de parcelle B 279, qui comprenait aussi un bâtiment construit récemment (après 1960). Mais ce même bâtiment a été dissocié de la maison et occupe désormais une autre parcelle (2021 B 812). En outre, la propriété comprend aussi une autre maison, sous le même numéro de parcelle que la maison étudiée (B 811) : elle existait déjà en 1827 (ancienne parcelle B2 576 et alors propriété de Jean-Baptiste Trotabas).

  • Période(s)
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 2e moitié 19e siècle
    • Principale : 2e moitié 20e siècle , daté par tradition orale

La maison actuelle se compose de trois bâtiments accolés formant un ensemble sur quatre niveaux : étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, étage carré et étage de comble. La construction met en oeuvre une maçonnerie de moellon de grès lié au mortier de chaux, sans enduit de revêtement. Le bâtiment initial - une maison - forme un pan coupé avec les deux autres bâtiments contigus, alignés et intégrés au massif d'origine, sur la façade principale orientée au sud. Alors que la maison initiale s'inscrivait dans la moyenne des maisons pour ce qui ressortit au volume et à la surface habitable, les deux adjonctions - autrefois des cours - ont contribué à créer un ensemble hors-échelle qui trahit l'intervention contemporaine. L'étage de soubassement respecte les volumes de chacun des bâtiments : il y en a donc trois, qui communiquent. Cette règle est respectée jusqu'à l'étage de comble, où l'espace des bâtiments 1, 2 et 3 a été unifié. La fonction agricole est clairement observable pour le bâtiment initial, auquel on accède par une porte bâtarde : l'étable à mulets s'identifie grâce à la banquette maçonnée qui reçoit une mangeoire en bois. Un jour creusé dans la façade principale permet d'éclairer la pièce, qui est charpentée. La pièce mitoyenne - celle du deuxième bâtiment -, une remise, est quant à elle voûtée en berceau segmentaire avec lunettes en pénétration. Cette pièce qui possède sa propre porte charretière en façade, donne accès côté est à l'ancienne citerne, qui constitue l'étage de soubassement du troisième bâtiment.

Un escalier droit maçonné parallèle à la façade mène au rez-de-chaussée surélevé. Il dispose d'un repos en bois qui surplombe un regard permettant de vérifier le niveau de la citerne depuis l'extérieur. La dernière marche de l'escalier est formée d'un linteau monolithe de grès taillé portant la date 1900 dans un cadre rectangulaire aux angles biseautés : il s'agit manifestement d'un remploi. L'entrée constitue comme une enclave dans le bâtiment 3 : elle dispose d'une trappe à droite, ouvrant au-dessus de la citerne. Une porte à droite permet d'accéder à la pièce du bâtiment 2, qui tient aujourd'hui lieu de salon, avec une cheminée sur une base en carreaux de terre cuite réfractaire. Un placard mural a été aménagé au-dessus d'un ancien potager remployé, dans l'angle sud-ouest, contre la cloison du bâtiment 1. La pièce, éclairée par une fenêtre percée dans la façade principale, communique avec le bâtiment 3 - une cuisine entièrement contemporaine. Cette cuisine ouvre sur une terrasse extérieure sommant un mur de soutènement. Dans le salon, un escalier en équerre moitié maçonné, moitié bois conduit à l'étage carré. Le sol est planchéié d'une façon inhabituelle, puisqu'il dessine un motif adapté de celui dit "à chevrons" ou en "point de Hongrie", signe manifeste d'une intervention récente qui témoigne de l'agrandissement de la maison. Le salon communique avec le bâtiment 1, par deux portes menant chacune à deux pièces de la maison originelle : une chambre d'une part, avec deux placards muraux contre la façade principale sud et le mur-pignon ouest, en réalité deux espaces en creux qui signalent deux anciennes ouvertures murées. Le plancher présente un aspect traditionnel : des planches parallèles de même longueur assemblées à joints perdus. La seconde porte, d'autre part, mène à un réduit étroit indépendant qui dispose d'un placard mural contre le mur gouttereau nord.

L'étage carré reprend la tripartition par bâtiment, soit trois pièces - trois chambres desservies par le couloir, qu'éclaire un jour. La chambre du bâtiment 1 contient deux placards, l'un en avancée, l'autre mural. Une fenêtre dans la façade sud éclaire naturellement l'espace, comme pour les deux autres chambres de l'étage. Le plancher adopte le motif dit en "point de Hongrie", déjà observé dans le salon, à l'étage inférieur. La chambre du bâtiment 2 communique avec celle du bâtiment 3. Elle dispose de deux placards muraux et présente un plancher traditionnel. La chambre 3 n'a pas d'entrée dédiée depuis l'intérieur, mais une porte, côté nord, œuvre sur une sorte de sas qui lui-même ouvre sur l'extérieur, grâce à une porte indépendante. Il est donc possible d'accéder à cette pièce depuis la façade nord. Elle est carrelée avec des mallons de terre cuite de format carré. Au fond du couloir, à cet étage, une porte ouvre sur un espace restreint, qui communique avec l'extérieur par le biais d'une porte haute. Ce réduit, qui dispose en outre d'une échelle de meunier pour grimper à l'étage de comble, est l'un des très rares exemples préservés de pasturière dans le Pays Asses-Verdon-Vaïre-Var, permettant de stocker pour quelques jours la ration nécessaire au bétail à l'étage de soubassement, sans avoir à monter quotidiennement au fenil pour ce faire.

L'étage de comble est entièrement dévolu au fenil - mais compte tenu du pastiche que constitue cette maison, la fonction agricole du comble est sujette à caution, du moins dans ces proportions. Le chien assis lui aussi semble tenir lieu de pastiche. La charpente de bois est clairement contemporaine. Quant à la fenêtre sur le pignon est, lequel est constitué de planches jointives pour respecter les standards de la construction vernaculaire locale, elle ressortit également du faux, puisqu'elle n'a pas les dimensions d'une fenière. Les doubles battants indiquent à ce titre une fonction d'éclairage sans destination agricole. Le toit enfin est couvert de tôle ondulée, à l'exception de deux plaques en plastique translucide servant elles aussi à faire pénétrer la lumière dans le vaste espace sous charpente.

  • Murs
    • grès moellon
  • Toits
    tôle ondulée
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
    • voûte en berceau segmentaire
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier en équerre en maçonnerie, suspendu
  • Typologies
    A3a : maison avec parties agricoles en parties basses et hautes
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Thorame-Haute, 1827 / Dessin à l'encre sur papier par Bonnete, Builly, Fortoul, Frison, Lambert et Laugier, 1827. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 219 / 001 à 019.

    Feuille levée par Laugier : 105 Fi 007
Date d'enquête 2011 ; Date(s) de rédaction 2015
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Mosseron Maxence
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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