Dossier d’œuvre architecture IA04002623 | Réalisé par
Mosseron Maxence (Contributeur)
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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  • inventaire topographique
Maison
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Allos-Colmars
  • Commune Thorame-Haute
  • Adresse Grand Rue
  • Cadastre 1827 E 270  ; 2015 E 300
  • Dénominations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    étable à chevaux, cellier, fenil

La maison existait en 1827 puisqu'elle est mentionnée sur le cadastre ancien, au numéro de parcelle 270. A cette date, l'édifice appartenait à Pierre Fournier, marchand de son état, qui disposait à proximité immédiate d'un bâtiment rural en 1827 E 271 (dont le grenier appartenait à un certain Louis Arnaud) ainsi que d'une "écurie" en 1827 E 272, à l'étage de soubassement de la maison mitoyenne (ancienne parcelle 272, propriété du même Louis Arnaud). Pierre Fournier possédait également deux parcelles de jardins dans le village (respectivement aux parcelles 97 et 227), et quelques terres labourables ainsi qu'un pré sur la commune. La maison est restée par le jeu des successions dans la même famille au moins jusqu'à la fin des années 1920. Pour autant, des modifications importantes ont été apportées à l'édifice ainsi qu'à la parcelle mitoyenne (anciennement 272, actuellement 228) pour des raisons d'urbanisme. Ces deux parcelles bouchaient en partie l'axe déjà tortueux de la Grand rue : il a donc été décidé, à une date indéterminée, probablement dans la seconde moitié du 19e siècle, de raboter cette excroissance à défaut de la faire disparaître entièrement pour un alignement sur le front de rue. La distribution intérieure, ainsi que le décor, témoignent d'un état datable du second quart du 20e siècle, et peut-être plus ancien.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 18e siècle
    • Secondaire : 2e moitié 19e siècle , (incertitude)

Le bâtiment est orienté nord-sud, avec la façade nord sur la Grand Rue et la façade sud sur une petite cour à partir de laquelle on accède aux parties agricoles à l'étage de soubassement. L'appréhension immédiate donne à voir une élévation à deux travées, mais l'harmonisation résulte d'une opération d'alignement de façade qui comprend deux parcelles (2015 E 228 et 300) : la maison dispose ainsi d'une travée unique. La nature du terrain d'implantation entraîne un hiatus de niveaux entre les façades septentrionale et méridionale d'un demi étage. L'entrée sur rue de la maison donne donc directement sur un escalier de distribution intérieur, tournant à deux volées droites, menant l'une aux parties agricoles, l'autre au rez-de-chaussée surélevé et à une pièce de logis côté sud. La maison présente cinq étages : un étage de soubassement dévolu aux activités agricoles, un rez-de-chaussée surélevé et deux étages carrés réservés au pièces d'habitation, un étage de comble avec double niveau côté sud, grâce à une pente plus longue autorisant un espace de stockage plus important qu'au nord, à vocation agricole. Les trois étages réservés à l'habitation n'apparaissent que du côté sud : au nord, où les ouvertures sont situées un demi niveau plus haut qu'au sud, on n'observe que deux fenêtres avec, au-dessus, une baie fenière. La maison offre donc la particularité suivante : deux niveaux d'habitation au nord, et trois au sud. Chaque demi niveau se voit racheté par une volée d'escalier.

La maison utilise les matériaux habituels sur la commune : moellons de grès liés au mortier de chaux avec chaîne d'angle, l'ensemble de la maçonnerie étant recouvert d'enduit partiellement lacunaire. L'avant-toit de la façade sur rue est traité à deux rangs de génoise et le toit à longs pans asymétrique reçoit une couverture en tuile plate artisanale, avec encoche accrochant les liteaux. Côté sud, l'avant-toit présente un fort débord, qui permet de protéger les balcons en bois aux deux étages d'habitation.

L'accès aux parties agricoles s'effectue directement depuis la courette au sud, ou depuis la rue par la volée droite de l'escalier mentionné plus haut. Il s'agit de deux pièces, l'une voûtée en berceau segmentaire, l'autre, qui correspond à l'étage de soubassement de la maison mitoyenne (parcelle 2015 E 300), voûtée d'arêtes avec lunettes en pénétration. La première pièce devait tenir lieu de bergerie. Par ailleurs, deux conduits d'alimentation servant à nourrir les animaux en fourrage sont identifiables dans la maçonnerie et communiquent avec le fenil. Une porte ouvre sur un petit réduit voûté peu profond, côté rue, à droite de l'escalier. Une porte côté ouest permet de communiquer avec l'étable à chevaux, inaccessible directement depuis l'extérieur. Elle conserve sa banquette maçonnée ainsi que sa mangeoire en bois, placées contre le mur est. Un conduit d'alimentation est clairement identifiable. La pièce, qui se prolongeait jusqu'au niveau de la rue au nord, a été coupée par une cloison maçonnée qui servait de cellier aveugle. Des étagères contiennent encore des bouteilles de vin.

La communication depuis l'étage de soubassement jusqu'à la Grand rue grâce à l'escalier déjà mentionné ménage un dégagement côté est. La deuxième volée droite de l'escalier tournant conduit à la pièce de logis au rez-de-chaussée surélevé, au sud. La disposition n'a pas fait l'objet de modification. La pièce, d'environ 15 mètres carrés (5 m. x 3 m. environ) est éclairée par une fenêtre à deux battants à petits carreaux de verre soufflé, qui se ferme grâce à une barre verticale en bois solidaire du battant droit. Le sol est traité en carreaux de tommette vernissée de forme hexagonale. Les murs reçoivent un badigeon au lait de chaux coloré en rose pâle. Côté ouest, on trouve un petit réduit indépendant aménagé entre le mur sud et la cheminée aujourd'hui condamnée et remplacée par un poêle qui en utilise le conduit d'évacuation. On notera qu'il s'agit de l'unique cheminée de l'habitation. Un placard mural, vers la porte d'entrée de la pièce, complète l'aménagement de cette paroi. Le réduit indépendant (environ 2 mètres carrés), correspond à l'ancien espace dévolu à la cuisine, au rangement de la vaisselle grâce à la présence d'étagères et surtout au lavage des produits et des ustensiles liés à l'alimentation. En effet, contre la façade sud, sous le jour traditionnel qui servait à éclairer cet espace exigu et clos, on trouve une pile d'évier en terre cuite installée sur un support maçonné. L'ensemble est toujours utilisé tel que aujourd'hui par la locataire de la maison. Dans l'angle nord-est de la pièce, une porte donne accès à un espace de rangement. De retour sur le palier, l'escalier perd son mur d'échiffre pour devenir tournant avec une vis centrale et permettre l'accès à la première pièce d'habitation côté nord. Il s'agit d'un espace étroit (mois d'1,50 m. de profondeur) le long de la façade nord, qui se prolonge dans l'angle nord-est par une alcôve dans la profondeur. L'escalier en vis mène ensuite au premier étage carré, jusqu'à une seconde pièce d'habitation côté sud. Celle-ci présente les mêmes dispositions générales qu'à l'étage inférieur. Une porte-fenêtre donne accès à un balcon en bois avec barreaudage. Dans le détail, on remarque cependant l'absence de cheminée, de placard mural contre le mur ouest. L'espace, certes limité dans l'angle nord-est, a également été remplacé par un placard. Le papier peint fleuri témoigne d'une intervention antérieure à la seconde moitié du 20e siècle. L'escalier en vis mène côté nord à une pièce étroite qui reprend les caractéristique de celle à l'étage inférieur. Sur le palier de l'étage, une porte permet d'accéder à l'étage de comble, et une volée droite en retour de quatre marches permet d'accéder à une troisième pièce de logis côté sud, éclairée comme au premier étage carré par une porte-fenêtre donnant sur un balcon dont le barreaudage en bois a disparu. La porte menant à l'étage de comble ouvre sur un escalier tournant. Le fenil est identifiable depuis l'extérieur côté Grand rue par une baie. La différence de niveau entre les deux rives nord et sud de la maison se retrouve à cet étage : le sol côté nord est plus bas d'une soixantaine de centimètres environ. Une échelle permet d'accéder en outre à un second étage de fenil, sur un plancher amovible, côté nord.

  • Murs
    • grès moellon enduit
  • Toits
    tuile plate
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 2 étages carrés, étage de comble
  • Couvrements
    • voûte en berceau segmentaire
    • voûte d'arêtes
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis sans jour en maçonnerie
  • Typologies
    A3a : maison avec parties agricoles en parties basses et hautes
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

L'intérieur propose une distribution d'origine et un décor antérieur au milieu du 20e siècle. La couverture en tuile plate artisanale avec ergot permettant de s'accrocher les liteaux de la charpente, a été recouverte en plaques de tôle, et ce faisant, protégée. Il s'agit d'un des rares cas de couverture ancienne préservée sur la commune.

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Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Thorame-Haute, 1827 / Dessin à l'encre sur papier par Bonnete, Builly, Fortoul, Frison, Lambert et Laugier, 1827. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 219 / 001 à 019.

    105 Fi 219 / 019. Feuille levée par Builly en 1827.
Date d'enquête 2012 ; Date(s) de rédaction 2015
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Mosseron Maxence
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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