Dossier d’œuvre architecture IA04002587 | Réalisé par
Masson-Lautier Maïna (Contributeur)
Masson-Lautier Maïna

Conservateur en chef du patrimoine en poste au Service régional de l'Inventaire à la DRAC de Poitiers de 2002 à 2005, puis au Service de l'Inventaire de la DRAC d'Aix-en-Provence. En poste au Service de l'Inventaire et du patrimoine, région Provence-Alpes-Côte d'azur depuis 2008.

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  • inventaire topographique
Edifice fortifié : tour
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Saint-André-les-Alpes
  • Commune Saint-André-les-Alpes
  • Lieu-dit La Tour
  • Cadastre 1838 B7 12  ; 1983 B3 76
  • Dénominations
    édifice fortifié
  • Précision dénomination
    tour
  • Parties constituantes non étudiées
    chapelle, ferme, colombier

D'après l'analyse de l'appareil et de la forme du plan, la tour pourrait dater du Moyen Age. Plus précisément, Jean Mesqui date les tours quadrangulaires du 12e siècle, la tour de Saint-André pourrait donc avoir été construite au 12e ou 13e siècle. Elle est figurée sur les cartes de la 2e moitié du 18e siècle mais déjà en très mauvais état : sur la carte de Cassini, elle est appelée "tour des Templiers" (même si ni Duby, ni Ferraud ne mentionnent la présence des Templiers en ce lieu) et est mentionnée comme déjà "ruinée" ; sur celle de Bourcet de la Saigne, elle est désignée sous le nom de "tour de Papon", du nom de la famille qui la possédait au 18e siècle (selon Alain Collomp).

La tour ruinée visible aujourd'hui était quasi accolée à une chapelle et à proximité d'une grosse ferme dite de La Tour avec un colombier indépendant : tous ces bâtiments sont mentionnés dans les états de section du cadastre de 1838, la chapelle est, à cette date, décrite comme "en ruine". Elle l'est déjà en 1708, puisque dans le procès-verbal de la visite pastorale, l'évêque la mentionne ainsi : "quant à la chapelle, l'ancienne dont il ne reste aujourd'hui qu'un peu de ruine près d'une Tour sur la pointe d'un rocher par un côté, a toujours été simple chapelle rurale puisque dans les registres de Mgr Clausse de l'an 1562, elle n'est nommée ny parmi les vicaires, ny parmi les cures de ce temps là, et qu'il n'y est fait mention d'aucun service". Il en subsiste une partie de l'élévation du choeur et de la voûte en cul-de-four ainsi que l'emprise au sol qui est encore bien visible.

La fonction de cette tour médiévale n'est pas avérée, elle semble cependant lié au fonctionnement seigneurial : marqueur territorial, affirmation du pouvoir nobiliaire et/ou surveillance. Selon Christian Fontaine, il s'agit de tour de guet, non conçues pour être habitées. Cette tout est en effet à resituer dans un réseau : d'autres tours existaient aux alentours et sont aujourd'hui le plus souvent ruinées : par exemple celle de Lambruisse (Référence IA04001125) ou encore celle d'Allons (Référence IA04001127). Dans la vallée du Verdon, entre St-André et Thorame-Haute, Raymond Collier fait l'hypothèse d'une système défensif fondé sur la répartition stratégique de ces tours et où la tour romane de Troins (Référence IA04002602) joue un rôle particulier.

  • Période(s)
    • Principale : 12e siècle, 13e siècle , (incertitude)

La tour se situe au nord de la commune de Saint-André, à proximité des hameaux abandonnés de Troins et du Seuil (Référence IA04002602), au sommet d'une colline accessible par un chemin.

L'édifice est en ruine, envahi par la végétation. A proximité reste encore visible l'emprise au sol d'une chapelle.

De plan carré, une partie des élévations est encore lisible : il s'agit de deux niveaux qui étaient séparés par un plancher (trous de boulins). L'appareil est constitué de moellons de calcaire de moyen appareil (dimensions approximatives : h = 20 ; la = 30), régulièrement équarris, assisés. Le rez-de-chaussée ne semble pas avoir été percé d'une porte mais seulement d'une petite baie rectangulaire (57 cm de haut par 35 cm de large). L'accès était possible par le niveau supérieur grâce à une porte en plein cintre (arc clavé) située côté nord, dans l'angle. On ne peut, en l'état, avoir aucune idée du couvrement.

  • Murs
    • calcaire moellon sans chaîne en pierre de taille
  • État de conservation
    vestiges, envahi par la végétation
  • Précision dimensions

    Dimensions relevées dans l'ouvrage de Christian Fontaine. Dimensions de la tour : 6m30 de côté hors oeuvre, épaisseur des murs : 1m30.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • Procès-verbaux de visites pastorales, évêché de Senez, 1708-1723. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 2 G 18.

    Visite pastorale du 11 septembre 1708.
  • Etat de sections du cadastre de 1838, commune de Saint-André-les-Alpes. 1830-1880. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 3 P 474.

    Etats de sections des propriétés bâties et non bâties. Section B dite du Seuil.
  • p. 38-39.

Bibliographie

  • COLLIER, Raymond. La Haute-Provence monumentale et artistique. Digne: Imprimerie Louis-Jean, 1986, 559 p. : ill.

    p. 308-311.
  • COLLIER, Raymond. Monuments et art de Haute-Provence. Digne : Société Scientifique et Littéraire des Basses-Alpes, 1966, 225 p.

    p. 158
  • COLLOMP, Alain. La maison du père : famille et village en Haute-Provence aux XVIIe et XVIIIe siècles. Paris : P.U.F., 1983.

    p. 98-102.
  • FERAUD, Jean-Joseph-Maxime. Histoire, géographie et statistique du département des Basses-Alpes. Digne : Vial, 1861, 744 p.

    p. 268-269
  • FONTAINE, Christian. Notes sur quelques tours seigneuriales. Dans : Revue de la société des amis du Vieux Toulon, n° 131, 2009, suppl.

    p. 188-191.
  • MESQUI, Jean. Châteaux forts et fortifications en France. Paris : Flammarion, 1997.

    p. 384-385.

Documents figurés

  • Carte de France dite carte de Cassini. / Dessin à l'encre par César-François Cassini de Thury, seconde moitié du 18e siècle. Bibliothèque nationale de France, Paris.

    Carte levée entre 1760 et 1789.
  • Cartes des frontières Est de la France, de Colmars à Marseille. / Dessin à l'encre sur papier, par Jean Bourcet de La Saigne et Jean-Claude Eléonore Le Michaud d'Arçon, 1764-1778. Echelle 1/14000e. Cartothèque de l’Institut Géographique National, Saint-Mandé : CH 194 à 197.

    Détail de la feuille 194-16 : hameau de Troins et Tour.
  • Plan cadastral de la commune de Saint-André-les-Alpes. 1838. / Dessin à l'encre. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 073 / 001 à 028. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : AC 173 / 001 à 031 et 105 Fi 173 / 21.

    AC 173 031
Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2015
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Masson-Lautier Maïna
Masson-Lautier Maïna

Conservateur en chef du patrimoine en poste au Service régional de l'Inventaire à la DRAC de Poitiers de 2002 à 2005, puis au Service de l'Inventaire de la DRAC d'Aix-en-Provence. En poste au Service de l'Inventaire et du patrimoine, région Provence-Alpes-Côte d'azur depuis 2008.

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