Historique
Les premières archives assurées remontent à 1232-1244 avec la mention du castrum de Mezolla puis, en 1278, avec celle du castrum de Medulla. L'état féodal, établi par Isnard, commence avec la famille des Baux au 13e siècle puis avec la famille Ailhaud (ou Aillaud ou Daillaud) à partir du 14e siècle, la seigneurie (quoique ponctuellement à plusieurs reprises en co-seigneurie) reste entre leurs mains jusqu'à la Révolution.
La première mention du château a pu être trouvée dans le cadastre de la commune de Méouilles rédigé en 1714 alors que le seigneur en est François Daillaud [ou d'Ailhaud]. Ainsi le château pourrait être daté de la 2e moitié du 17e siècle, ainsi que semble le confirmer la forme en plein cintre de la porte d'entrée (façade sud) ainsi que sa stéréotomie.Détail de la façade sud : porte d'entrée, en 1976. Pour autant l'existence d'un édifice antérieur, en lien avec celle du castrum du 13e siècle, n'est cependant pas à exclure. La formes des autres ouvertures de la façade sud, en arc segmentaire assez aplatie, ainsi que leur non agencement en travées régulières posent cependant question : le château a sans doute été modifié dans la 2e moitié du 18e siècle. A noter également que sur la carte militaire établie par Bourcet de la Saigne entre 1764 et 1769 Carte des frontières Est de la France : de Colmars à Marseille [Détails assemblés des feuilles 194-16 et 195-22 : château de Méouilles]., le château correspond à une forme rectangulaire flanquée de deux tours rondes, aujourd'hui le bâtiment n'en présente plus qu'une, au nord-est.
Les seigneurs d'Aillaud n'ayant jamais émigrés, leurs biens n'ont pas été confisqués à la Révolution (on n'en trouve ainsi pas traces dans les documents révolutionnaires d'estimation des biens nationaux).
Sur le cadastre napoléonien de 1838, le château est figuré avec une seule tour, celle actuelle et les "bâtiments ruraux" qui lui sont associés, à proximité immédiate au sud. Dans le courant du 19e siècle, le château est repris (sans qu'il soit en l'état possible de dire à quel titre) par l'évêché de Digne qui y installe notamment une "colonie catholique de vacances". C'est sans doute à ce moment là qu'est agrandi le petit bâtiment à deux niveaux, accolé à la façade ouest du château (visible en plus petit sur le cadastre de 1838). Il sert alors de chapelle. Dans la 1ère moitié du 20e siècle, le château aurait appartenu aux établissements grassois Lautier, producteurs de lavande établis à Saint-André.
En 1976, le service de l'Inventaire a réalisé un pré-inventaire avec notamment quelques clichés où l'on ne peut que constater le délabrement de l'édifice qui semble être laissé à l'abandon. Le château est aujourd'hui propriété privée, de grands travaux de rénovation menés en 2006, au moment de l'enquête l'ont transformé en gîte.
Description
Le château a été construit, et cela est visible dès les premières cartes du 18e siècle, au sommet de la colline, au-dessus du hameau qui comprend en son centre l'église paroissiale (puis chapelle) Saint-Martin, dominant la vallée du VerdonVue éloignée du château et de la chapelle depuis le sud-ouest.. La perception du lieu est aujourd'hui très différente : le château et la chapelle sont désormais isolés.
De plan rectangulaire, son angle nord-est est coupé d'une tour ronde et sa façade ouest est flanqué d'un bâtiment à deux niveaux.
La façade sud présente une élévation à trois travées irrégulières avec porte d'entrée placée entre les deux premières travées, et trois niveaux d'élévation (il ne nous a pas été possible d'entrer dans le bâtiment aussi l'existence d'une éventuelle cave est possible), rez-de-chaussée et deux étages carrés. Les ouvertures de la façade nord ne présentent aucun alignement. Au 19e siècle, un escalier extérieur avait été ajouté sur une travées de fenestrons (voir carte postale), aujourd'hui occultés : sans doute pour accéder à un escalier intérieur. Le bâtiments est couvert d'un toit à quatre pans avec tuiles creuses
Le bâtiment à deux niveaux (rez-de-chaussée et étage carré) accolé à la façade ouest a été très remanié, dans ses ouvertures mais aussi par l'ajout d'un escalier extérieur lié à l'aménagement en gîtes.
Jean ou Jean-Baptiste Bourcet de La Saigne, né en 1713 et mort en 1771 en Corse. Frère cadet de Pierre Joseph Bourcet.
Officier général et ingénieur ordinaire du Roy.
Auteur entre 1764 et1769 des Cartes des Frontières Est de la France, à la suite du travail de son frère.