Dossier collectif IA04002212 | Réalisé par
  • inventaire topographique
entrepôts agricoles
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  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    entrepôt agricole
  • Aires d'études
    Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
  • Adresse
    • Commune : Méailles

I. Contexte de l'enquête

Le repérage

Ce dossier concerne les entrepôts agricoles de la commune de Méailles (canton d'Annot, Pays Asses-Verdon-Vaïre-Var, département des Alpes-de-Haute-Provence). Le terme "entrepôt agricole" correspond aux édifices destinés à stocker des denrées agricoles (foin notamment) ou de l'outillage (remise). Souvent, ils comprennent également une partie destinée au bétail (étable, bergerie, écurie…) ou à l'homme (logis saisonnier). Ne sont pas concernées ici les dépendances des fermes (voir dossier collectif fermes).

Les conditions de l'enquête

Le repérage des entrepôts agricoles sur la commune de Méailles a été effectué au cours des mois de mai et juin 2011. Le recensement s'est fait à partir du cadastre le plus récent disponible, édition mise à jour pour 1984. Le plan cadastral dit "napoléonien", levé en 1830, a servi de point de repère et de comparaison pour les bâtiments antérieurs à cette date ; l'ensemble des états des sections de ce cadastre a été consulté.Toutes les constructions portées sur le cadastre actuel ont été vues, au moins de l'extérieur.

Le repérage a été effectué à l'aide d'une grille de description morphologique propre aux entrepôts agricoles et décrivant :

- la ou les fonction(s) visible(s) du bâtiment, niveaux par niveaux,

- la mitoyenneté,

- les accès,

- les matériaux principaux et secondaires et leur mise en œuvre,

- la forme du toit, la nature de la charpente, de la couverture et de l'avant-toit,

- le nombre d'étages visibles,

- la description des élévations et des baies,

- les aménagements intérieurs (cloisons notamment…)

- les inscriptions historiques : dates portées, inscriptions…

Cette grille de repérage a donné lieu à l'alimentation d'une base de données destinée à faire un traitement statistique et cartographique.

Le repérage est toujours confronté à la question de l'état du bâti. Ainsi, ont été repérés les bâtiments ayant subi quelques modifications de détail n'affectant pas leur lecture architecturale. Les bâtiments ruinés mais dont le parti pris architectural d'origine restait lisible ont également été repérés. En revanche, les bâtiments ayant subi des transformations majeures rendant illisibles leurs caractères architecturaux n'ont pas été retenus. Les bâtiments non retenus sont principalement ceux qui ont été très remaniés à une période récente, selon des normes de construction, des matériaux et un vocabulaire architectural très éloignés de ceux de l'architecture locale : élévations entièrement repercées de grandes ouvertures rectangulaires masquant les baies anciennes, utilisation de matériaux récents rendant illisible le parti d'origine, restructuration intérieure totale ou profonde.

II. Caractères morphologiques

123 entrepôts agricoles ont été repérés ; 26 d'entre eux ont été sélectionnés (21 % du corpus).

Un peu moins d'une dizaine de bâtiments portent des dates, échelonnées entre la fin du 18e siècle et le début du 21e siècle. Les deux plus vieilles (1791 et 1794) se trouvent sur des bâtiments situés en limite de finage, aux quartiers de l'Alleboué et des Prés ; elles sont possiblement en remplois. On note deux dates du 19e siècle (1836 et 1892), la première aux Villars et la seconde au village. A Capitou, un bâtiment porte la date de 1922 et, au village, un autre porte la date de 1934. Enfin, à Champ Jaubert, on note les dates 1970, 1974 et 2006.

Quelques bâtiments remontent sans doute à la fin du 17e siècle, mais la majorité des entrepôts agricoles datent des 18e siècle et 19e siècle, avec des reprises régulières puisque la présence de traces de collages de maçonnerie ou de surélévations anciennes a été repérée pour près de 20 % du corpus.

Il faut souligner en outre qu'une dizaine de bâtiments, principalement situés au Village et aux Granges, datent de l'extrême fin du 19e siècle et surtout des années 1900-1910. Il s'agit notamment de grands hangars bâtis sur trois murs. Ils permettent d'importantes capacités en terme de stabulation et de stockage en fourrage, qui témoignent à la fois de besoins très importants liés aux travaux de la voie ferrée, et de l'augmentation significative du fourrage grâce à l'irrigation par le Canal de la Vaïre.

Au cours des deuxième et troisième quarts du 20e siècle, des remises à machines ou à véhicules ont été construites, faisant largement appel aux parpaings de béton plein.

Implantation et composition d'ensemble

Il existe deux types d'emplacement pour les entrepôts agricoles : associés à d'autres constructions dans le village, ou isolés dans les champs, la châtaigneraie ou les pâturages. Les entrepôts situés au village ou à proximité immédiate (Les Granges, La Condamine, Capitou) représentent 63 % du corpus, contre 37 % pour les entrepôts agricoles isolés. Aux quartiers de La Condamine, on trouve principalement des hangars.

Déjà, sur le cadastre de 1830, on remarque quelques « bâtiments ruraux » dans les quartiers du centre du Village, intercalés préférentiellement dans les angles des îlots de maisons. Mais il existe aussi trois quartiers situés aux entrées du village, constitués d'entrepôts agricoles regroupés en îlots : Les Granges (entrée sud-est), Le Rocher (entrée sud) et Haut-de-Ville (entrée nord). Ce dernier quartier étant de plus situé au plus près des aires à battre qui s'étendaient sur le replat rocheux en contrehaut du Village, jusqu'à la Chapelle Saint-Joseph.

Les entrepôts agricoles situés au Village ou à proximité sont généralement des blocs en hauteur de un à quatre niveaux, qui possèdent souvent un, deux ou trois murs mitoyens. Dans le centre du Village, la position fréquente des entrepôts agricoles en angle d'îlot se traduit dans 21 % des cas par une mitoyenneté sur deux murs perpendiculaires. Cependant, dans 37,5 % des cas, les entrepôts du Village ne possèdent qu'un seul mur mitoyen, alors que 14,5 % sont enclavés en cœur d'îlot avec trois murs mitoyens. Enfin, 20 % ne possèdent pas de murs mitoyens.

Les entrepôts agricoles isolés et dispersés dans les zones agricoles sont des blocs en hauteur, plus rarement en longueur ou constitués de bâtiments accolés, qui comportent deux niveaux ou trois niveaux. Ils ne possèdent jamais de mur mitoyen.

Quelques entrepôts agricoles sont adossés à un rocher, d'autres sont parfois accompagnés d'un enclos en pierre sèche ou sont mitoyens d'une aire à battre.

La Condamine. Vue d'ensemble d'un entrepôt agricole isolé.La Condamine. Vue d'ensemble d'un entrepôt agricole isolé. Village. Vue d'ensemble d'un entrepôt agricole aggloméré.Village. Vue d'ensemble d'un entrepôt agricole aggloméré.

Matériaux et mise en œuvre

14 % des entrepôts agricoles de la commune sont des hangars. 88 % de ces hangars sont construits sur trois murs, et un tiers d'entre eux possèdent en plus de un à six piliers. Ces piliers sont généralement en pierre de taille de grès, plus rarement en briques. Sur 53 % des hangars, on remarque que le côté ouvert sur l'extérieur est fermé par une cloison en planches dressées. Il s'agit d'un mur gouttereau dans 89 % des cas, sinon d'un pignon.

Village. Vue d'ensemble d'un petit hangar.Village. Vue d'ensemble d'un petit hangar. Sauches (les). Essentage en planches.Sauches (les). Essentage en planches.

D'une manière générale, 67,5 % des entrepôts agricoles sont construits en maçonnerie mixte de moellons calcaires et de grès. La maçonnerie est liée au mortier de chaux et de sable. 27,5 % sont uniquement construits en moellons de grès, il s'agit uniquement d'entrepôts agricoles isolés. Enfin, on note 2,5 % de bâtiments construits uniquement en moellons calcaires, tous situés en rive droite de la Vaïre.

Pour 5,5 % des bâtiments, on note également l'utilisation de parpaings de béton pleins artisanaux. Ces parpaings peuvent être en béton de gravier, ou en béton de mâchefer issus des machines à vapeur de la voie ferrée. Ces deux types sont parfois associés sur un même bâtiment, dans le cas d'une surélévation.

Les chaînes d'angles sont le plus souvent renforcées par des moellons plus gros et mieux équarris, quelques fois associés à des parpaings pleins (5 % du corpus). Néanmoins, on note que 9 % des entrepôts agricoles possèdent tout de même une chaîne d'angle en pierre de taille de grès, plus rarement mixte calcaire et grès. Au village, certains entrepôts agricoles en cœur d'îlot ne possèdent pas de chaînes d'angles.

Les enduits anciens sont conservés dans 90 % des cas. Ce sont principalement des enduits à pierres-vues (71,5 % du corpus), avec quelques cas d'inclusions de petits cailloux (4 %). Les autres types d'enduits sont rustiques (5,5 %) ou lisses (1,5 %). On note cependant que 13 % des entrepôts agricoles possèdent des élévations qui ne sont pas du tout enduites, ce phénomène étant le plus fréquent sur des bâtiments isolés dans la partie gréseuse, donc plus loin des sources de chaux. 7 % des bâtiments possèdent plusieurs types d'enduits selon les élévations.

La Condamine. Chaîne d'angle en pierre de taille de grès.La Condamine. Chaîne d'angle en pierre de taille de grès. La Ferrage. Détail d'un enduit à inclusions.La Ferrage. Détail d'un enduit à inclusions.

Les encadrements des ouvertures (portes et fenêtres) sont très majoritairement bruts de maçonnerie (72 %). 10,5 % sont en maçonnerie lissée au mortier de gypse et portant feuillure, avec linteau en bois. Dans 10 % des cas, les encadrements sont hétérogènes, avec l'emploi ponctuel de la pierre de taille (7 % du corpus) ou de la brique. Dans les quelques cas d'encadrement en pierre de taille, des portes en arc segmentaire, en anse de panier ou à linteau monolithe ont été repérées, ainsi que des portes avec piédroits en pierre de taille et linteau monoxyle. Village. Loquet en bois de porte d'étable.Village. Loquet en bois de porte d'étable.

Trois cas de fenêtres avec cadre en bois ont été notés. La présence d'une voûte a été repérée pour 20 % du corpus, la plupart au Village ou alentours. Il s'agit principalement de voûtes en berceau (berceau segmentaire : 44 % des cas, voûte en berceau plein-cintre : 12 % des cas) ou de voûtes d'arêtes (40 % des cas), avec parfois la présence de deux, trois voire quatre travées d'arêtes. Un cas de voûtains a été repéré, avec briques et poutrelles métalliques.

En l'absence de voûte, la séparation des étages supérieurs se fait par des planchers rustiques sur solives. Le sol de l'étable est souvent en terre battue, exceptionnellement dallé. La présence d'un sol de fenil directement constitué de l'extrados de la voûte de l'étable à été observé pour 5 % du corpus. Dans un cas, un sol de fenil dallé en lauze a été noté. A l'intérieur, les murs ne sont pas enduits ou reçoivent un enduit à pierres vues. Pour 71,5 % des entrepôts agricoles, il n'y a pas présence de cloison intérieure. Cependant, lorsqu'il y en, celles-ci sont en maçonnerie.

Village. Vue de volume d'une étable.Village. Vue de volume d'une étable. Village. Vue de volume d'une étable.Village. Vue de volume d'une étable. Village. Vue de volume d'un fenil.Village. Vue de volume d'un fenil.

Structure, élévation, distribution

Les entrepôts agricoles situés au Village possèdent de un à quatre niveaux : 10 % possèdent un niveau unique, 48 % possèdent deux niveaux, 39 % possèdent trois niveaux et 4,5 % possèdent quatre niveaux.

Les entrepôts agricoles isolés et dispersés dans les zones agricoles comportent deux niveaux (74 % des cas) ou trois niveaux (36 % des cas).

Les deux tiers des entrepôts agricoles situés au Village ne possèdent pas d'étage de soubassement, du fait d'une implantation sur un relief relativement plat. 32 % possèdent un étage de soubassement et un seul bâtiment possède deux étages de soubassement. L'association « rez-de-chaussée + étage carré + (et/ou) étage de comble » représente à elle seule 55 % du corpus du Village.

Ailleurs, la présence d'un ou deux étages de soubassement représente les deux tiers des entrepôts agricoles. L'association « étage de soubassement + rez-de-chaussée surélevé + (et/ou) étage de comble » représente à elle seule 57 % du corpus isolé.

Le premier étage (étage de soubassement ou rez-de-chaussée selon les cas) est utilisé comme étable dans 85,5 % des cas, parfois associée à une remise agricole (21 % du corpus). Au Village, on note 19 % des entrepôts où le premier étage ne sert que de remise. Dans le cas où une voûte a été observée, on constate que des trappes d'abat-foin sont aménagées dans un quart des cas, souvent avec une pénétration dans la voûte.

Dans trois cas (Les Villars, Alleboué), la présence d'une citerne de récupération des eaux de pluie a été repérée, couverte par une voûte ou une coupole.

Lorsqu'il y a présence d'un deuxième étage, celui-ci est majoritairement utilisé pour un fenil (95 % des cas). Ce fenil est associé à un séchoir dans 9 % des cas, avec deux cas de séchoirs à loggia au Village. La présence d'un logis saisonnier, occupant seul l'étage ou associé à un fenil, a été repérée pour 11 % du corpus isolé.

Au Village, la présence d'une étable en deuxième étage a été observée pour 8,5 % du corpus urbanisé, et uniquement dans le cas d'un étage de soubassement couvert par une voûte. Lorsqu'il y a présence d'un troisième étage, celui-ci est systématiquement utilisé comme fenil, parfois associé à un séchoir (7 % des cas), avec un cas de séchoir à loggia. La présence d'un pigeonnier a été relevée pour deux bâtiments et celle d'un logis saisonnier dans un seul cas. Lorsqu'il y a présence d'un quatrième étage, celui-ci est uniquement occupé par un fenil.

On notera ici, dans un bâtiment du quartier de La Condamine, la présence de deux ruchers-placard. Cette installation, remontant au début du 20e siècle, semble être unique sur le territoire communal.

Dans le cas d'une porte d'accès unique (42 % du corpus communal, 46 % du corpus du Village, 37 % du corpus isolé), celle-ci est percée indifféremment dans le mur pignon (52 % des cas communaux) ou dans le mur gouttereau (48 % sur la commune). Au Village, la répartition indique un peu plus nettement un percement en mur pignon (59 % des cas au Village) qu'en mur gouttereau (41 % des cas au Village). Pour le bâti dispersé, cette proportion est inversée, avec un percement en mur pignon dans 40 % des cas isolés et un percement en mur gouttereau dans 60 % des cas isolés.

Dans le cas d'entrepôts possédant plusieurs portes d'accès percées sur une même élévation (12 % du corpus communal, 19 % du corpus du Village, 2 % du corpus isolé), celles-ci sont très majoritairement percées sur le mur gouttereau (un tiers des cas) plutôt que sur le pignon.Dans le cas de bâtiments possédant plusieurs portes percées sur des élévations différentes (45,5 % du corpus communal, un tiers du corpus du Village, 61 % du corpus isolé), celles-ci aménagent le plus souvent un accès orthogonal (deux tiers des cas communaux, 74 % des cas au Village, 60 % des cas isolés). Elles sont parfois affrontées en gouttereau (19,5 % des cas communaux, 26 % des cas au Village, 15 % des cas isolés) ou en pignon (12,5 % des cas communaux, 0% des cas au Village, 21 % des cas isolés).

La présence de baies fenières concerne 71,5 % du corpus communal. Cette proportion monte à 78 % pour le corpus du Village, elle n'est que de 63 % pour le corpus isolé. Les baies fenières percées uniquement sur l'élévation principale représentent 28,5 % des cas communaux (42,5 % des cas au Village, 6 % des cas isolés), et celles qui sont aménagées sur l'élévation principale ET sur une autre élévation ne représentent que 21,5 % des cas communaux (27,5 % des cas au Village, 11,5 % des cas isolés). En revanche, les baies fenières percées uniquement sur une autre élévation que l'élévation principale correspondent à 49 % des cas communaux (29,5 % des cas au Village, 79,5 % des cas isolés).

Les différences qui apparaissent dans l'organisation des baies fenières, au village et en zone de bâti dispersé, traduisent l'implantation urbaine des bâtiments au Village, ne laissant pas disponible une façade autre que celle principale. En zone de bâti dispersé, la présence d'une montée de grange a été notée deux fois.

Les Prés. Façade postérieure d'un entrepôt agricole, baies fenières.Les Prés. Façade postérieure d'un entrepôt agricole, baies fenières. Village. Baies fenières superposées.Village. Baies fenières superposées.

La présence d'un escalier de distribution extérieur a été notée pour 15,5 % du corpus communal. Au Village, cette proportion passe à 21,5 %, alors qu'elle n'est que de 9 % pour le bâti isolé. Les escaliers extérieurs sont majoritairement adossés perpendiculairement à la façade (60 % des cas), sinon parallèlement avec un cas d'escalier en L. Ces escaliers extérieurs sont construits en maçonnerie, et 20 % sont installés sur une logette voûtée ; une proportion identique possède un repos.

Un cas d'escalier intérieur à été repéré.

Couverture

Sur la commune de Méailles, 59,5 % des entrepôts agricoles possèdent un toit à un pan ; 37,5 % un toit à longs pans ; 1,5 % possèdent un toit à un pan associé à un toit à longs pans. Deux cas de toits à longs pans asymétriques ont été relevés.

Au Village, 68 % des entrepôts agricoles possèdent un toit à un pan, contre 28 % pour un toit à longs pans. Pour le bâti isolé, l'écart entre les deux formes de toiture s'atténue : 48 % à un pan et 50 % à longs pans.

Dans les deux tiers des bâtiments repérés, et où l'observation a été possible, la charpente est à pannes (panne faîtière et pannes intermédiaires, pas de panne sablière). Des chevrons sont associés à ces pannes pour 4 % du corpus. Des charpentes comportant uniquement des chevrons ont été notées pour 7 % du corpus. Deux cas de demi-ferme ont été notés et le seul cas de ferme complète a été repéré au hameau de La Combe.

Un cas d'arcade maçonnée venant en lieu et place d'une ferme a été noté au village.

Les avant-toits sont traités avec différentes techniques. Mais il faut avant tout préciser que 35 % des bâtiments possèdent un avant-toit non significatif du fait d'une modernisation de la toiture ou de sa ruine.

Les traitements les plus simples (débord des tuiles, débords de lauzes ou débord des chevrons de couverture) ne représentent que 19,5 % du corpus. En revanche, 40 % possèdent un rang de génoise et 5 % deux rangs de génoise. Lorsqu'elle existe, la saillie de rive des pignons est constituée d'un rang de génoise (5 %) ; un cas de saillie de rive constituée de deux rangs de génoise a été observé.

La couverture traditionnelle est la tuile creuse (39 % des bâtiments repérés), sauf au quartier de La Combe où il s'agit de planches de mélèze. Ces deux matériaux ont été souvent remplacés, soit par des plaques de fibro-ciment dans le premier cas, soit par de la tôle ondulée ou du bac acier dans le second cas.

A noter également la présence de tuile plate mécanique pour 14 % du corpus, qui correspondent principalement aux hangars de la fin du 19e siècle et du début du 20e siècle.

Village. Charpente à pannes et demi-ferme.Village. Charpente à pannes et demi-ferme. Village. Saillie de rive constituée d'un rang de génoise.Village. Saillie de rive constituée d'un rang de génoise.

Typologie

1 – ENTREPOTS AGRICOLES UNIFONCTIONNELS

1.1 – Entrepôt agricole uni-fonctionnel : fenil (0 % du corpus) (0 repéré ; 0 sélectionné) un ou deux niveaux ; fonction unique de fenil sous-type hangar : structure porteuse à piliers (éventuellement cloisonnée)

1.2 – Entrepôt agricole uni-fonctionnel : remise ou étable (5,5 % du corpus) (7 repérés ; 1 sélectionné (19 %)) un ou deux niveaux ; fonction unique de remise ou d'étable sous-type hangar : structure porteuse à piliers (éventuellement cloisonnée)

2 – ENTREPOTS AGRICOLES MULTIFONCTIONNELS

2.1 – Entrepôt agricole multi-fonctionnel : fenil sur étable (57 % du corpus) (70 repérés ; 12 sélectionnés (17 %)) deux niveaux ou plus ; fonction double : étable + fenil2.2 – Entrepôt agricole multi-fonctionnel : polyvalent avec fenil (36 % du corpus)(44 repérés ; 12 sélectionnés (27 %)) deux niveaux ou plus ; fonctions multiples + fenil sous-type hangar : possibilité d'un seul niveau ; structure porteuse à piliers (éventuellement cloisonnée)

2.3 – Entrepôt agricole multi-fonctionnel : polyvalent sans fenil (1,5 % du corpus) (2 repérés ; 1 sélectionné (50 %)) un à plusieurs niveaux ; fonctions multiples + absence de fenil sous-type hangar : possibilité d'un seul niveau ; structure porteuse à piliers (éventuellement cloisonnée)

Interprétation de la classification

Les données statistiques sur la commune de Méailles montrent que certains types d'entrepôts agricoles sont beaucoup mieux représentés que d'autres.

Ainsi, les entrepôts comprennent juste une étable située sous un fenil (type 2.1) représentent plus de la moitié du corpus communal (57,5 %, 55 % du corpus du Village, 59 % du corpus isolé). Les entrepôts à fonctions multiples qui comprennent un fenil (type 2.2) représentent 36 % du corpus communal (34 % du corpus du Village, 37 % du corpus isolé). De fait, les bâtiments agricoles abritant un fenil représentent à eux seuls 93 % du corpus de la commune. La disposition "fenil sur étable" facilite en effet le nourrissage du bétail en stabulation pendant l'hiver par l'aménagement fréquent de trappes d'abat-foin entre le fenil et l'étable.

A contrario, les 7 % du corpus restant ne comprennent pas du tout de fenil. Ce sont principalement des bâtiments à fonction unique, destinés au remisage des outils et des machines, qui représentent 5,5 % du corpus communal. Ils sont présents au Village ou à proximité immédiate, mais ils sont totalement absents du corpus isolé. En outre, quelques bâtiments à fonctions multiples, mais sans fenil, ont également été repérés, mais de façon marginale.

Quelques bâtiments remontent sans doute au 17e siècle, mais la plupart datent des 18e et 19e siècles. Une dizaine de bâtiments porte des dates, les plus anciennes étant 1791 et 1794. On note également plusieurs grands hangars à foin sur étable, construits à proximité du village au début du 20e siècle, après la mise en service du Canal de la Vaïre qui a permis d'augmenter considérablement les rendements des prés à l'arrosage.

Le repérage des entrepôts agricoles sur la commune de Méailles a été effectué au cours des mois de mai et juin 2011. 123 entrepôts agricoles ont été repérés et 26 sélectionnés. Près des deux-tiers (63%) sont agglomérés au village ou à proximité immédiate. Les autres sont dispersés et isolés dans les quartiers agricoles. Ceux du village présentent de un à quatre niveaux d'élévation, ceux isolés de deux à trois niveaux. Au village, on note la présence d'un ou deux étages de soubassement pour seulement un tiers des bâtiments, cette proportion montant au deux-tiers dans les campagnes où les bâtiments sont souvent adossés à la pente, voire adossés à un rocher. La présence d'une voûte a été repérée pour 20% du corpus. Les entrepôts agricoles sont principalement construits en maçonnerie mixte de moellons calcaires et de grès ; cependant, un tiers du corpus communal est construit uniquement en grès (uniquement des bâtiments dispersés). La présence d'une chaîne d'angle en pierre de taille ne concerne que 9% du corpus. Les enduits des élévations sont très majoritairement à pierres vues, avec quelques rares cas à inclusions de petits cailloux, ou parfois rustiques. Cependant, 13% des bâtiments agricoles possèdent des élévations non enduites. Les toits sont à un pan dans 60% des cas, ils sont traditionnellement couverts en tuile creuse. Néanmoins, 37% des entrepôts agricoles possèdent des toits à longs pans. Les toits à longs pans situés autour de La Combe sont à forte pente, ils étaient couverts en planches de mélèze. Quelques exemples d'avant-toit en débord de lauzes ont été notés. Les entrepôts agricoles de type 1.1 représentent 0% du corpus ; ceux du type 1.2, 5,5% ; ceux du type 2.1, 57% ; ceux du type 2.2, 36% ; ceux du type 2.3, 1,5%.

  • Typologies
    1.1 : entrepôt agricole unifonctionnel : fenil ; 2.1 : entrepôt agricole multifonctionnel : fenil sur étable ; 2.2 : entrepôt agricole multifonctionnel : polyvalent avec fenil ; 2.3 : entrepôt agricole multifonctionnel : polyvalent sans fenil
  • Toits
    tuile creuse, bois en couverture
  • Murs
    • calcaire
    • grès
    • moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Décompte des œuvres
    • repérés 123
    • étudiés 26
Date d'enquête 2011 ; Date(s) de rédaction 2012
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général