Dossier collectif IA04001447 | Réalisé par
  • inventaire topographique
entrepôts agricoles
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  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    entrepôt agricole
  • Aires d'études
    Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
  • Adresse
    • Commune : La Garde

Contexte de l'enquête

Ce dossier concerne les entrepôts agricoles de la commune de La Garde (canton de Castellane, Pays Asses-Verdon-Vaïre-Var, département des Alpes-de-Haute-Provence).

Le terme "entrepôt agricole" correspond aux édifices destinés à stocker des denrées agricoles (foin notamment) ou de l'outillage (remise). Souvent, ils comprennent également une partie destinée au bétail (étable, bergerie, écurie…) ou à l'homme (logis saisonnier).

Ne sont pas concernées ici les dépendances des fermes (voir dossier collectif fermes).

Les conditions de l'enquête

Le repérage des entrepôts agricoles sur la commune de La Garde a été effectué au cours du mois de septembre 2008. Le recensement s'est fait à partir du cadastre le plus récent disponible, édition mise à jour pour 1954 (sections A1 et C) 1984 (autres sections). Le plan cadastral dit "napoléonien", levé en 1834, a servi de point de repère et de comparaison pour les bâtiments antérieurs à cette date ; l'ensemble des états de section de ce cadastre a été consulté.

Toutes les constructions portées sur le cadastre actuel ont été vues, au moins de l'extérieur.

Le repérage a été effectué à l'aide d'une grille de description morphologique propre aux entrepôts agricoles et décrivant :

- la ou les fonction(s) visible(s) du bâtiment, niveaux par niveaux,

- la mitoyenneté,

- les accès,

- les matériaux principaux et secondaires et leur mise en œuvre,

- la forme du toit, la nature de la charpente, de la couverture et de l'avant-toit,

- le nombre d'étages visibles,

- la description des élévations et des baies,

- les aménagements intérieurs (cloisons notamment…)

- les inscriptions historiques : dates portées, inscriptions…

Cette grille de repérage a donné lieu à l'alimentation d'une base de données destinée à faire un traitement statistique et cartographique.

Le repérage est toujours confronté à la question de l'état du bâti. Ainsi, ont été repérés les bâtiments ayant subi quelques modifications de détail n'affectant pas leur lecture architecturale. Les bâtiments ruinés mais dont le parti pris architectural d'origine restait lisible ont également été repérés. En revanche, les bâtiments ayant subi des transformations majeures rendant illisibles leurs caractères architecturaux n'ont pas été retenus. Les bâtiments non retenus sont principalement ceux qui ont été très remaniés à une période récente, selon des normes de construction, des matériaux et un vocabulaire architectural très éloignés de ceux de l'architecture locale : élévations entièrement repercées de grandes ouvertures rectangulaires masquant les baies anciennes, utilisation de matériaux récents rendant illisible le parti d'origine, restructuration intérieure totale ou profonde…

Caractères morphologiques

14 entrepôts agricoles ont été repérés ; 2 d'entre eux ont été sélectionnés (14 % du corpus).

Aucun entrepôt ne porte de chronogramme.

Implantation et composition d'ensemble

Il existe deux types d'emplacement pour les entrepôts agricoles : associés à d'autres constructions dans les villages et les écarts, ou isolés dans les champs ou les pâturages. Les entrepôts situés au Village représentent 43 % du corpus ; les entrepôts isolés représentent 57 %.

Entrepôt dans le centre du village, parcelle 1984 A2 289.Entrepôt dans le centre du village, parcelle 1984 A2 289.D'une manière générale, sur le territoire de l'aire d'étude, on trouve souvent un quartier d'entrepôts agricoles regroupé en îlots à l'entrée des villages et des écarts. Il n'est cependant pas rare de trouver aussi d'autres entrepôts agricoles dispersés dans les îlots de maisons, et il faut garder à l'esprit que de très nombreuses maisons d'habitation comportent également une ou plusieurs parties agricoles.

A La Garde, la situation est similaire. On trouve ainsi des entrepôts agricoles mêlés aux habitations dans le centre du village. En revanche, le quartier bas du village ("sous ville") est majoritairement composé de bâtiments agricoles. Les entrepôts situés au Village sont des blocs en hauteurs de deux ou trois niveaux ; les deux-tiers possèdent deux murs mitoyens, l'autre tiers ne possède qu'un seul mur mitoyen.

Font des Couestes, vue d'ensemble d'un entrepôt agricole isolé, parcelle B2 114.Font des Couestes, vue d'ensemble d'un entrepôt agricole isolé, parcelle B2 114.

Les entrepôts agricoles isolés, dispersés dans les zones agricoles, sont souvent adossés à la pente. Se sont des blocs en hauteurs qui comportent de un à trois niveaux et ne possèdent aucun mur mitoyen.

Matériaux et mise en œuvre

Les entrepôts agricoles de la commune sont construits en maçonnerie de moellons calcaires, fréquemment complétés par des blocs de tuf. Si les moellons calcaires sont non ou peu équarris, les blocs de tuf sont faciles à tailler. La maçonnerie est liée au mortier de chaux, de gypse et de sable. Les angles sont renforcés par des moellons plus gros, mieux équarris ou par des blocs de tuf soigneusement taillés ; deux chaînages entièrement en tuf ont été repérés.

La Pène, parcelle B2 136. Détail d'un enduit à pierres vues avec inclusions de petits cailloux.La Pène, parcelle B2 136. Détail d'un enduit à pierres vues avec inclusions de petits cailloux.Les enduits anciens conservés sont principalement à pierres-vues (43 % du corpus) ou à inclusions de petits cailloux (21,5 %). Ces enduits utilisent beaucoup le gypse local, qui donne aux édifices une couleur souvent rosée ou orangée. On note également deux édifices sur lesquels les élévations ne sont pas du tout enduites. Les encadrements des ouvertures (portes et fenêtres) sont soit bruts de maçonnerie, soit en maçonnerie lissée au mortier de gypse et portant feuillure (43 %). Les linteaux sont en bois. On note également que quelques bâtiments qui possèdent des encadrements en briques pleines, parfois moulées avec une feuillure (28,5 %).

Dans les étages, ont trouve généralement des planchers rustiques sur solives. Le sol de certains fenils ou séchoirs est parfois constitué d'une chape de mortier de chaux ou de gypse posée sur ce même plancher rustique. Le sol du premier niveau est souvent en terre battue. Les murs ne sont pas enduits ou reçoivent un enduit rustique. Aucun couvrement en voûte n'a été observé.

Structure, élévation, distribution

Les entrepôts agricoles de la commune de La Garde ont de un à trois niveaux d'élévation. Au Village, les deux-tiers des bâtiments agricoles possèdent deux niveaux, l'autre tiers possède trois niveaux. Pour les bâtiments dispersés, la situation est différente : un seul niveau (37,5 %), deux niveaux (50 %), trois niveaux (12,5 %).

Du fait de l'implantation du quartier agricole sur un terrain plat situé en contrebas du village, seuls deux entrepôts du Village possèdent un étage de soubassement. En revanche, la présence d'un étage de soubassement est très fréquente pour les bâtiments isolés (87,5 % de ce groupe). Plusieurs de ces entrepôts agricoles isolés ne possèdent d'ailleurs qu'un unique étage de soubassement.

L'étage de soubassement et le rez-de-chaussée sont exclusivement utilisés comme étable et/ou comme remise agricole (une unique fois associée à un logement saisonnier). Les mangeoires situées dans les étables sont constituées d'une banquette maçonnée, dont la crèche est fermée une planche scellée sur chant et retenue au mur par des tirants en bois ou en métal. Cette planche est souvent percée de trous pour attacher le bétail. Un râtelier en bois vient compléter l'ensemble ; ce râtelier est alimenté en foin par le biais de trappes (ou "abat-foin"), aménagées dans le plancher ou percées dans la voûte, qui communiquent avec le fenil. Les étages supérieurs sont presque systématiquement réservés pour un fenil ou un séchoir (une unique fois associé à un logement saisonnier).

Dans le cas d'une unique porte d'accès, celle-ci est percée préférentiellement dans le mur gouttereau plutôt que dans le pignon. Cependant, quelques entrepôts possèdent plusieurs portes sur une même élévation ou bénéficient d'un accès orthogonal.

Les baies fenières sont aménagées indifféremment sur l'élévation principale, sur une autre élévation ou sur plusieurs élévations à la fois.

Couverture

Sur la commune de La Garde, 43 % des entrepôts agricoles possèdent un toit à longs pans ; 57 % un toit à un pan.

Dans les bâtiments où cela à pu être observé (71,5 % du corpus), la charpente est à pannes (panne faîtière et pannes intermédiaires, pas de panne sablière).

La Pène, parcelle B2 136. Saillie de rive et avant-toit, avec passage de un à deux rangs de génoises.La Pène, parcelle B2 136. Saillie de rive et avant-toit, avec passage de un à deux rangs de génoises.Les avant-toits et la saillie de rive des pignons sont traités avec différentes techniques. 21,5 % des entrepôts agricoles de la commune possèdent un avant-toit constitué du débord des chevrons de toiture. 28 % possèdent un ou deux rangs de génoise. Il faut cependant préciser que 50 % des bâtiments possèdent un avant-toit non significatif du fait d'une modernisation de la toiture.

Dans la majorité des cas, il n'existe pas de saillie de rive des pignons, les tuiles creuses en rive étant maçonnées sur le faîte du mur. Seulement une saillie de rive réalisée par un rang de génoise a été observée.

La couverture traditionnelle est la tuile creuse (64 % des bâtiments repérés), parfois remplacée par des matériaux modernes (ciment-amiante notamment = 36 %).

Typologie

1 – ENTREPOTS AGRICOLES UNIFONCTIONNELS

1.2 – Entrepôt agricole uni-fonctionnel : remise ou étable (28,5 % du corpus) (4 repérés ; 1 sélectionné

un ou deux niveaux ; fonction unique de remise ou d'étable

sous-type hangar : structure porteuse à piliers (éventuellement cloisonnée)

2 – ENTREPOTS AGRICOLES MULTIFONCTIONNELS

2.1 – Entrepôt agricole multi-fonctionnel : fenil sur étable (28,5 % du corpus) (4 repérés ; 0 sélectionné

deux niveaux ou plus ; fonction double : étable + fenil

2.2 – Entrepôt agricole multi-fonctionnel : polyvalent avec fenil (43 % du corpus) (6 repérés ; 1 sélectionné)

deux niveaux ou plus ; fonctions multiples + fenil

sous-type hangar : possibilité d'un seul niveau ; structure porteuse à piliers (éventuellement cloisonnée)

2.3 – Entrepôt agricole multi-fonctionnel : polyvalent sans fenil (0 repéré ; 0 sélectionné)

un à plusieurs niveaux ; fonctions multiples + absence de fenil

sous-type hangar : possibilité d'un seul niveau ; structure porteuse à piliers (éventuellement cloisonnée)

Interprétation de la classification

Les données statistiques sur la commune de La Garde montrent une certaine homogénéité dans les types d'entrepôts agricoles.

La catégorie la mieux représentée (43% du corpus) est celle concernant les entrepôts qui comprennent une ou des parties à fonctions multiples (destinées aux animaux, aux outils, aux machines, à un logis saisonnier…), situées sous un fenil. 28,5% d'entrepôts comprennent un fenil au-dessus d'une étable. La disposition "fenil sur étable" facilite le nourrissage du bétail en stabulation pendant l'hiver par l'aménagement fréquent de trappes (ou "abat-foin") dans le plancher entre le fenil et les râteliers de l'étable.

Au total, 71,5% des entrepôts agricoles du corpus comportent un fenil.

A contrario, les 28,5% du corpus restant ne comprennent pas du tout de fenil et correspondent à des bâtiments à fonction unique, destinés au bétail ou au remisage des outils et des machines.

A noter, les types 1.1 et 2.3 sont totalement absents du corpus communal.

Les plus vieux entrepôts agricoles pourraient remonter au 17e siècle ou au 18e siècle. Presque tous les entrepôts repérés en 2008 sont mentionnés sur le plan cadastral de 1834. Aucun entrepôt ne porte de chronogramme.

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle

Le repérage des entrepôts agricoles sur la commune de La Garde a été effectué en 2008. Le recensement s'est fait à partir des cadastres de 1834, 1954 et 1984. 14 entrepôts agricoles ont été repérés ; 2 d'entre eux ont été sélectionnés. Les entrepôts situés au village représentent 43 % du corpus ; les entrepôts isolés représentent 57 %. A La Garde, on trouve des entrepôts agricoles mêlés aux habitations dans le centre du village. En revanche, le quartier bas du village (sous ville) est majoritairement composé de bâtiments agricoles. Les entrepôts situés au village sont des blocs en hauteurs de deux ou trois niveaux ; les deux-tiers possèdent deux murs mitoyens, l'autre tiers ne possède qu'un seul mur mitoyen. Les entrepôts agricoles isolés, dispersés dans les zones agricoles, sont souvent adossés à la pente. Ce sont des blocs en hauteur qui comportent de un à trois niveaux et ne possèdent aucun mur mitoyen. Les entrepôts agricoles de la commune sont construits en maçonnerie de moellons calcaires, fréquemment complétés par des blocs de tuf. Les enduits anciens conservés sont principalement à pierres-vues ou à inclusions de petits cailloux. Ces enduits utilisent beaucoup le gypse local, qui donne aux édifices une couleur souvent rosée ou orangée. On note également deux édifices sur lesquels les élévations ne sont pas du tout enduites. Les encadrements des ouvertures (portes et fenêtres) sont soit bruts de maçonnerie, soit en maçonnerie avec enduit de finition au mortier de gypse. Les linteaux sont en bois. On note également que quelques bâtiments possèdent des encadrements en briques pleines, parfois moulées avec une feuillure. Dans les étages, ont trouve généralement des planchers rustiques sur solives. Le sol de certains fenils ou séchoirs est parfois constitué d'une chape de mortier de chaux ou de gypse posée sur ce même plancher rustique. Le sol du premier niveau est souvent en terre battue. Les murs ne sont pas enduits ou reçoivent un enduit rustique. Aucun couvrement en voûte n'a été observé. Les entrepôts agricoles de la commune de La Garde ont de un à trois niveaux d'élévation. Au village, les deux-tiers des bâtiments agricoles possèdent deux niveaux, l'autre tiers possède trois niveaux. Pour les bâtiments dispersés, la situation est différente : un seul niveau, deux niveaux, trois niveaux. Du fait de l'implantation du quartier agricole sur un terrain plat situé en contrebas du village, seuls deux entrepôts du village possèdent un étage de soubassement. En revanche, la présence d'un étage de soubassement est très fréquente pour les bâtiments isolés. Plusieurs de ces entrepôts agricoles isolés ne possèdent d'ailleurs qu'un unique étage de soubassement. L'étage de soubassement et le rez-de-chaussée sont exclusivement utilisés comme étable et/ou comme remise agricole (une unique fois associée à un logement saisonnier). Les mangeoires situées dans les étables sont constituées d'une banquette maçonnée, dont la crèche est fermée une planche scellée sur chant et retenue au mur par des tirants en bois ou en métal. Cette planche est souvent percée de trous pour attacher le bétail. Un râtelier en bois vient compléter l'ensemble ; ce râtelier est alimenté en foin par le biais de trappes (ou abat-foin), aménagées dans le plancher ou percées dans la voûte, qui communiquent avec le fenil. Les étages supérieurs sont presque systématiquement réservés pour un fenil ou un séchoir (une unique fois associé à un logement saisonnier). Les entrepôts agricoles possèdent un toit à longs pans ou à un pan. La charpente est à pannes (panne faîtière et pannes intermédiaires, pas de panne sablière). Les avant-toits sont constitués du débord des chevrons de toiture ou sont réalisés par un ou deux rangs de génoise. La couverture traditionnelle est la tuile creuse, parfois remplacée par des matériaux modernes.

  • Typologies
    1.2 : entrepôt agricole uni-fonctionnel : remise ou étable ; 2.1 : entrepôt agricole multi-fonctionnel : fenil sur étable ; 2.2 : entrepôt agricole multi-fonctionnel : polyvalent avec fenil
  • Toits
    tuile creuse
  • Murs
    • calcaire
    • tuf
    • moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Décompte des œuvres
    • repérés 14
    • étudiés 2
Date(s) d'enquête : 2008; Date(s) de rédaction : 2008
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