Dossier collectif IA04001323 | Réalisé par
  • inventaire topographique
entrepôts agricoles
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  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    entrepôt agricole
  • Aires d'études
    Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
  • Adresse
    • Commune : Vergons

I. Contexte de l'enquête

Le repérage

Ce dossier concerne les entrepôts agricoles de la commune de Vergons (canton d'Annot, Pays Asses-Verdon-Vaïre-Var, département des Alpes-de-Haute-Provence).

Le terme "entrepôt agricole" correspond aux édifices destinés à stocker des denrées agricoles (foin notamment) ou de l'outillage (remise). Souvent, ils comprennent également une partie destinée au bétail (étable, bergerie, écurie…) ou à l'homme (logis saisonnier).

Ne sont pas concernées ici les dépendances des fermes (voir dossier collectif fermes).

Les conditions de l'enquête

Le repérage des entrepôts agricoles sur la commune de Vergons a été effectué au cours du mois de juillet 2008. Le recensement s'est fait à partir du cadastre le plus récent disponible, édition mise à jour pour 1989. Le plan cadastral dit "napoléonien", levé en 1830, a servi de point de repère et de comparaison pour les bâtiments antérieurs à cette date ; les états de section de ce cadastre concernant le Village et l'Iscle ont été consultés.

Toutes les constructions portées sur le cadastre actuel ont été vues, au moins de l'extérieur.

Le repérage a été effectué à l'aide d'une grille de description morphologique propre aux entrepôts agricoles et décrivant :

- la ou les fonction(s) visible(s) du bâtiment, niveaux par niveaux,

- la mitoyenneté,

- les accès,

- les matériaux principaux et secondaires et leur mise en œuvre,

- la forme du toit, la nature de la charpente, de la couverture et de l'avant-toit,

- le nombre d'étages visibles,

- la description des élévations et des baies,

- les aménagements intérieurs (cloisons notamment…)

- les inscriptions historiques : dates portées, inscriptions…

Cette grille de repérage a donné lieu à l'alimentation d'une base de données destinée à faire un traitement statistique et cartographique.

Le repérage est toujours confronté à la question de l'état du bâti. Ainsi, ont été repérés les bâtiments ayant subi quelques modifications de détail n'affectant pas leur lecture architecturale. Les bâtiments ruinés mais dont le parti pris architectural d'origine restait lisible ont également été repérés. En revanche, les bâtiments ayant subi des transformations majeures rendant illisibles leurs caractères architecturaux n'ont pas été retenus. Les bâtiments non retenus sont principalement ceux qui ont été très remaniés à une période récente, selon des normes de construction, des matériaux et un vocabulaire architectural très éloignés de ceux de l'architecture locale : élévations entièrement repercées de grandes ouvertures rectangulaires masquant les baies anciennes, utilisation de matériaux récents rendant illisible le parti d'origine, restructuration intérieure totale ou profonde.

II. Caractères morphologiques

58 entrepôts agricoles ont été repérés ; 10 d'entre eux ont été sélectionnés (18,5 % du corpus).

Quelques entrepôts agricoles portent une date. La plus ancienne date du troisième quart du 18e siècle, les autres datent de l'extrême fin du 19e siècle et de la première moitié du 20e siècle.

Implantation et composition d'ensemble

Il existe deux types d'emplacement pour les entrepôts agricoles : associés à d'autres constructions dans les villages et les écarts, ou isolés dans les champs ou les pâturages. Les entrepôts situés au Village et à l'Iscle représentent 71 % du corpus ; les entrepôts isolés représentent 29 %.

Grand entrepôt agricole à l'entrée de Vergons, vue d'ensemble.Grand entrepôt agricole à l'entrée de Vergons, vue d'ensemble.D'une manière générale, sur le territoire de l'aire d'étude, on trouve souvent un quartier d'entrepôts agricoles regroupé en îlots à l'entrée des villages et des écarts. Il n'est cependant pas rare de trouver aussi d'autres entrepôts agricoles dispersés dans les îlots de maisons, et il faut garder à l'esprit que de très nombreuses maisons d'habitation comportent également une ou plusieurs parties agricoles.

A Vergons, la situation est similaire. On trouve ainsi des entrepôts agricoles mêlés aux habitations dans le centre du Village et au hameau de l'Iscle. En revanche, le quartier des Granges (à l'est du Village) est majoritairement composé de bâtiments agricoles, comme son nom l'indique. Les entrepôts situés au Village et à l'Iscle sont des blocs en hauteurs de un à trois niveaux. Si 38 % d'entre eux ne possède aucune mitoyenneté, 43 % possèdent un mur mitoyen et 14 % possèdent deux murs mitoyens ; un seul bâtiment possède trois murs mitoyens.

Bas Crémon. Grand entrepôt agricole isolé, vue d'ensemble.Bas Crémon. Grand entrepôt agricole isolé, vue d'ensemble.Les entrepôts agricoles isolés, dispersés dans les zones agricoles, sont souvent adossés à la pente. Se sont des blocs en hauteurs de un à deux niveaux qui ne possèdent aucun mur mitoyen.

Matériaux et mise en œuvre

Les entrepôts agricoles de la commune sont construits en maçonnerie de moellons calcaires, parfois complétés par des blocs de tuf, des galets ou des parpaings de béton artisanaux. Les moellons sont non ou peu équarris et la maçonnerie est liée au mortier de chaux, de gypse et de sable. Les angles sont renforcés par des moellons plus gros, mieux équarris ; au hameau de l'Iscle, on trouve quelques chaînages montés en blocs de grès et/ou de tuf. Des chaînes en pierre de taille n'ont été repérées que dans un seul cas. Chaînage d'angle en pierre de taille de grès (l'Iscle).Chaînage d'angle en pierre de taille de grès (l'Iscle).

Les enduits anciens conservés sont principalement à pierres-vues (39 % du corpus), rustiques (7 %) ou à inclusions de petits cailloux. On note également 17 % d'édifices sur lesquels les élévations ne sont pas du tout enduites. (A noter que près d'un tiers des bâtiments repérés ont reçu un enduit récent). Les encadrements des ouvertures (portes et fenêtres) sont soit bruts de maçonnerie (54 %), soit en maçonnerie lissée au mortier de gypse et portant feuillure (18,5 %). Les linteaux sont en bois. On note un cas unique d'encadrements en pierre de taille de tuf, en anse de panier.

Dans les étages, ont trouve généralement des planchers rustiques sur solives. Le sol de certains fenils ou séchoirs est parfois constitué d'une chape de mortier de chaux ou de gypse posée sur ce même plancher rustique. Le sol du premier niveau est souvent en terre battue. Les murs ne sont pas enduits ou reçoivent un enduit rustique. Quelques cas d'étages de soubassement couverts en voûte ont été observé (voûte en berceau segmentaire ou plein-cintre, voûte d'arêtes ou voûtines), uniquement au Village.

On note également quelques construction en parpaings de béton, issus de fabrications artisanales ou rachetés sur les nombreux chantiers du barrage de Castillon-Demandolx.

Structure, élévation, distribution

Les entrepôts agricoles de la commune de Vergons ont de un à trois niveaux d'élévation. Au village et à l'Iscle, 7 % des bâtiments agricoles possèdent un seul niveau, 64 % possèdent deux niveaux, 29 % possèdent trois niveaux. Pour les bâtiments dispersés, la situation est différente : un seul niveau (29,5 %), deux niveaux (70,5 %).

Du fait du relief de la commune, seuls 18,5 % des entrepôts ne possèdent pas d'étage de soubassement. La répartition des étages la plus fréquente (42 % du corpus) est celle-ci : "étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé".

L'Espinasse et Piventru. Bergerie en étage de soubassement : vue de volume et râteliers.L'Espinasse et Piventru. Bergerie en étage de soubassement : vue de volume et râteliers.L'étage de soubassement et le rez-de-chaussée sont principalement utilisés comme étable et/ou comme remise agricole (plusieurs fois associées à un logement saisonnier). Les mangeoires situées dans les étables sont constituées d'une banquette maçonnée, dont la crèche est fermée une planche scellée sur chant et retenue au mur par des tirants en bois ou en métal. Cette planche est souvent percée de trous pour attacher le bétail. Un râtelier en bois vient compléter l'ensemble ; ce râtelier est alimenté en foin par le biais de trappes (ou "abat-foin"), aménagées dans le plancher ou percées dans la voûte, qui communiquent avec le fenil. Les étages supérieurs sont presque systématiquement réservés pour un fenil, dans quelques cas, ils sont dévolus à un logement saisonnier ou à une remise.

Dans le cas d'une unique porte d'accès (45,5 % du corpus), celle-ci est percée indifféremment dans le mur gouttereau ou dans le pignon. Cependant, de nombreux entrepôts possèdent plusieurs portes, situées sur une même élévation (7 %), sur élévations affrontées (27 %) ou bénéficient d'un accès orthogonal (20 %).

Les baies fenières sont aménagées indifféremment sur l'élévation principale, sur une autre élévation ou sur plusieurs élévations à la fois.

Couverture

Sur la commune de Vergons, 57,5 % des entrepôts agricoles possèdent un toit à longs pans ; 42,5 % un toit à un pan.

Dans les bâtiments où cela à pu être observé (68 % du corpus), la charpente est à pannes (panne faîtière et pannes intermédiaires, pas de panne sablière). Un seul cas de charpente à fermes à été repéré.

Les avant-toits et la saillie de rive des pignons sont traités avec différentes techniques. Sur un unique petit entrepôt, seul le débord des tuiles de couverture assure l'avant-toit. 30,5 % des entrepôts agricoles de la commune possèdent un avant-toit constitué du débord des chevrons de toiture. 8,5 % possèdent un ou deux rangs de génoise. Il faut cependant préciser que 56 % des bâtiments possèdent un avant-toit non significatif du fait d'une modernisation de la toiture.

Dans la majorité des cas, il n'existe pas de saillie de rive des pignons, les tuiles creuses en rive étant maçonnées sur le faîte du mur. Sur 8,5 % des bâtiments, une saillie de rive en charpente légère a été observée et seulement 5 % des entrepôts agricoles possèdent une saillie de rive réalisée par un rang de génoise a été observée.

La couverture traditionnelle est la tuile creuse (35,5 % des bâtiments repérés), parfois remplacée par de la tuile plate mécanique (12 %) ou par des matériaux modernes (ciment-amiante, tôle ondulée = 54 %).

Typologie

1 – ENTREPOTS AGRICOLES UNIFONCTIONNELS

1.2 – Entrepôt agricole uni-fonctionnel : remise ou étable (12 % du corpus) (7 repérés ; 1 sélectionné (14 %)

un ou deux niveaux ; fonction unique de remise ou d'étable

sous-type hangar : structure porteuse à piliers (éventuellement cloisonnée)

2 – ENTREPOTS AGRICOLES MULTIFONCTIONNELS

2.1 – Entrepôt agricole multi-fonctionnel : fenil sur étable (40,5 % du corpus) (24 repérés ; 3 sélectionnés (12,5 %)

deux niveaux ou plus ; fonction double : étable + fenil

2.2 – Entrepôt agricole multi-fonctionnel : polyvalent avec fenil (35,5 % du corpus) (21 repérés ; 5 sélectionnés (24 %))

deux niveaux ou plus ; fonctions multiples + fenil

sous-type hangar : possibilité d'un seul niveau ; structure porteuse à piliers (éventuellement cloisonnée)

2.3 – Entrepôt agricole multi-fonctionnel : polyvalent sans fenil (12 % du corpus) (7 repérés ; 2 sélectionnés (28,5 %))

un à plusieurs niveaux ; fonctions multiples + absence de fenil

sous-type hangar : possibilité d'un seul niveau ; structure porteuse à piliers (éventuellement cloisonnée)

Interprétation de la classification

Les données statistiques sur la commune de Vergons montrent une grande diversité dans les types d'entrepôts agricoles.

Deux catégories dominent le corpus : celle des entrepôts qui comprennent un fenil au-dessus d'une étable (40,5 %) ; celle des d'entrepôts qui comprennent une ou des parties à fonctions multiples (destinées aux animaux, aux outils, aux machines, à un logis saisonnier…), situées sous un fenil (35,5 %). La disposition "fenil sur étable" facilite le nourrissage du bétail en stabulation pendant l'hiver par l'aménagement fréquent de trappes (ou "abat-foin") dans le plancher entre le fenil et les râteliers de l'étable. Quelques entrepôts, isolés dans des zones agricoles éloignées, comprennent un petit logis saisonnier.

Au total, 76% des entrepôts agricoles du corpus comportent un fenil.

A contrario, les 24% du corpus restant ne comprennent pas du tout de fenil et correspondent à des bâtiments à fonction unique, destinés au bétail ou au remisage des outils et des machines.

Il faut noter que le type 1.1 est totalement absent du corpus communal.

Les plus vieux entrepôts agricoles pourraient remonter au 17e siècle ou au 18e siècle. La majorité d'entre eux date vraisemblablement du 18e siècle et du 19e siècle. Quelques bâtiments ont été construit à la fin du 19e siècle et pendant la première moitié du 20e siècle. Quatre portent un ou plusieurs chronogrammes. Le plus ancien, de 1769, est à l'Iscle. Les autres dates sont de la fin du 19e siècle (1891 à Montagne Pastorale, 1896 à l'Iscle), et du 1er quart du 20e siècle (1915 à Montagne Pastorale, 1922 aux Clausses).

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 20e siècle

Le repérage des entrepôts agricoles sur la commune de Vergons a été effectué en 2008. Le recensement s'est fait à partir des cadastres de 1830 et de 1989. 59 entrepôts agricoles ont été repérés ; 11 d'entre eux ont été sélectionnés (18,5 % du corpus). Les entrepôts situés au village et à l'Iscle représentent 71 % du corpus ; les entrepôts isolés représentent 29 %. A Vergons, on trouve des entrepôts agricoles mêlés aux habitations dans le centre du village et au hameau de l'Iscle. En revanche, le quartier des Granges (à l'est du village) est majoritairement composé de bâtiments agricoles, comme son nom l'indique. Les entrepôts situés au village et à l'Iscle sont des blocs en hauteurs de un à trois niveaux. Les entrepôts agricoles isolés, dispersés dans les zones agricoles, sont souvent adossés à la pente. Ce sont des blocs en hauteurs de un à deux niveaux qui ne possèdent aucun mur mitoyen. Ils sont construits en maçonnerie de moellons calcaires, parfois complétés par des blocs de tuf, des galets ou des parpaings de béton artisanaux. Quelques cas d'étages de soubassement couverts en voûte ont été observé (voûte en berceau segmentaire ou plein-cintre, voûte d'arêtes ou voûtines), uniquement au village. On note également quelques constructions en parpaings de béton de fabrication artisanale ou récupérés sur les nombreux chantiers du barrage de Castillon-Demandolx. Les entrepôts agricoles ont de un à trois niveaux d'élévation. Du fait du relief de la commune, seuls quelques entrepôts ne possèdent pas d'étage de soubassement. L'étage de soubassement et le rez-de-chaussée sont principalement utilisés comme étable et/ou comme remise agricole (plusieurs fois associées à un logement saisonnier). Les étages supérieurs sont presque systématiquement réservés pour un fenil, dans quelques cas, ils sont dévolus à un logement saisonnier ou à une remise. Les toits sont à un pan ou à longs pans. La couverture traditionnelle est la tuile creuse, parfois remplacée par de la tuile plate mécanique ou par des matériaux modernes.

  • Typologies
    1.2 : entrepôt agricole uni-fonctionnel : remise ou étable ; 2.1 : entrepôt agricole multi-fonctionnel : fenil sur étable ; 2.2 : entrepôt agricole multi-fonctionnel : polyvalent avec fenil ; 2.3 : entrepôt agricole multi-fonctionnel : polyvalent sans fenil
  • Toits
    tuile creuse
  • Murs
    • calcaire
    • grès
    • tuf
    • moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Décompte des œuvres
    • repérés 58
    • étudiés 10
Date(s) d'enquête : 2008; Date(s) de rédaction : 2008
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