Dossier collectif IA04000829 | Réalisé par ;
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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  • inventaire topographique
maisons
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    maison
  • Aires d'études
    Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
  • Adresse
    • Commune : Braux

Implantation, composition, distribution

Les 88 maisons repérées dans le village sont presque toutes de type urbain, c’est-à-dire mitoyennes sur au moins un côté (13), plus souvent 2 (44) ou 3 côtés (27). N’échappent à la règle que 2 maisons de la zone périphérique la plus récente.

Toutes sans exception comportent un seul corps de bâtiment. Les annexes sont rares (2 porcheries, 1 entrepôt agricole), les espaces libres quasi inexistants (une seule cour). Le nombre d’étages varie de généralement de 3 (35) à 4 (43), les maisons de 2 (4) et 5 (6) étages font figure d’exceptions. Dans les 2/3 des cas, l’étage inférieur est en soubassement. L’unique exemple de sous-sol doit se comprendre comme un étage de soubassement privé de son accès par la construction d’une maison contigüe. Au dessus de l’étage de soubassement inférieur, on trouve dans 2 cas seulement un 2ème étage de soubassement, partout ailleurs le rez-de-chaussée. Dans les maisons de 2 et 3 étages, l’étage supérieur est presque toujours un étage carré ; dans celles de 4 et 5 étages, presque toujours un comble à surcroît.

La dénivelée extérieure a été mise à profit pour ménager des accès directs à plusieurs niveaux : 40 maisons s’ouvrent à la fois au soubassement et au rez-de-chaussée et, parmi les 41 maisons qui n’ont qu’un étage accessible, 15 ont probablement perdu une issue (porte condamnée par la construction d’un bâtiment mitoyen ou rendue inutile par la construction d’un escalier intérieur). En outre, 7 maisons bénéficient d’un accès à l’étage médian inférieur par un escalier extérieur. Les accès à un même étage peuvent d’ailleurs être multiples. L’étage inférieur a 2 portes dans 41 cas, 3 portes dans 6 cas, l’étage au-dessus a 2 portes dans 9 cas, 3 portes dans 1 cas.

La distribution intérieure n’a pu être observée que rarement. L’espace, presque toujours très exigu (plus de la moitié des maisons ont une superficie au sol inférieure à 50 m², les autres, c’est-à-dire celles qui ont été construites après 1831 ou qui fusionnent 2 ou 3 bâtiments, dépassent rarement 80 m²), n’autorise qu’une pièce par niveau et les escaliers intérieurs aperçus sont, à une exception près (un escalier tournant en bois), composés de volées droites superposées appuyées contre l’un des murs latéraux, dont la 1ère débute souvent par un degré dans la rue, devant la porte du logis.

La répartition des fonctions offre peu de variété. L’étage inférieur sert presque toujours d’étable (transformée aujourd’hui en remise), de cellier ou, plus rarement, de boutique. Il n’est affecté au logement que dans 11 cas, dont 3 en partie seulement, et cette affectation, quand elle ne concerne pas une construction récente, résulte probablement d’un remaniement. Le logis partage parfois le 1er étage médian, quand il se trouve au rez-de-chaussée, avec la fonction agricole, artisanale ou commerciale. Il occupe la totalité des étages supérieurs, sauf le comble, souvent utilisé comme séchoir. On ne trouve jamais de fenil dans les habitations villageoises. La typologie des maisons donne donc un quasi monopole à la maison avec partie agricole, commerciale ou artisanale en partie basse (plus de 90% du corpus) et une petite minorité à la maison sans partie agricole, commerciale ou artisanale (8 cas), à l’exclusion de tout autre type.

Mise en oeuvre

La construction des maisons utilise le grès local, en dalles empilées et liées au mortier de chaux. Ce matériau est ici moins visible que dans les autres bâtiments (fermes et entrepôts), car presque toujours masqué par un enduit. Les encadrements des baies, sous le mortier qui les habille, sont formés de moellons équarris pour les piédroits et de bois pour les linteaux. Sur les toits à un pan (43 cas), 2 pans aux angles des rues (6 cas) ou à longs pans (38 cas), exceptionnellement avec croupe (2 cas), les matériaux de couverture communément utilisés sont la tuile creuse (34) et la tuile plate mécanique (39), parfois le ciment amiante (13). Mais quelques vestiges encore en place montrent que les tuiles ont, dans certains cas sinon dans tous, remplacé la lause en grès extraite du sous-sol. Le remplacement, qui a utilisé des matériaux industriels (il n’y a, semble-t-il, jamais eu de tuilerie à Braux), a vraisemblablement commencé dans la 2ème moitié du XIXe siècle et s’est poursuivie jusqu’au milieu du XXe siècle. Les génoises à 1 (4 exemples), 2 (49 exemples) ou 3 (2 exemples) rangs qui servent d’avant-toit datent de la même période.

Le respect des structures et des usages traditionnels n’a pas empêché les habitants de Braux de suivre parfois les modes architecturales venues des bourgades proches, Annot et Entrevaux. Certes, les élévations conformes aux types communs en Basse-Provence, c’est-à-dire avec au moins une travée de baies régulière, sont peu nombreuses (15 à une travée, 2 à 2 travées). Contrairement au blocage de moellons bruts en calcaire, l’empilement de blocs de grès qui compose le gros-œuvre des maisons de Braux rend très malaisé le percement de nouvelles ouvertures. Les plus riches ont fait tailler le grès ou venir d’ailleurs la pierre de taille nécessaire pour un encadrement de porte (13 exemples relevés). Quelques-uns ont fait suspendre à leur façade un balcon ((35 exemples), rarement deux (4 exemples). Les autres se sont contentés d’un enduit, parfois assorti d’un modeste décor façonné et/ou peint : encadrements de baie, corniches et chaînes d’angle en bandeau ou harpés, fenêtres en trompe-l’œil. Tous ces éléments peuvent être datés, tant par leur style que par les dates gravées, de la même période que la réfection des toits, 4ème quart du XIXe et 1ère moitié du XXe siècle.

Les cadastres de 1633 et 1707, qui nous montrent le village déjà presque aussi étendu qu’en 1831, ne nous renseignent guère sur l’architecture des maisons. On y voit cependant un nombre important (un peu plus du quart en 1633, près de la moitié en 1707) de bâtiments partagés entre au moins 2 propriétaires, dont l’un occupe le cellier, l’étable ou la boutique de l’étage inférieur et l’autre le logis de la partie supérieure. Ce type de partage, attesté avec plus de précision encore par le cadastre de 1831, qui recense 28 maisons divisées en 2, 3 ou 4 lots, correspond à ce que montre l’analyse du bâti actuel, malgré les regroupements de parcelles autorisés par la baisse démographique continue depuis le milieu du XIXe siècle et malgré la modernisation récente de l’habitat. Les dates portées sont peu nombreuses. Une seule de l’époque moderne (1630) a été relevée sur une chaîne d’angle, mais il en existe peut-être d’autres cachés sous les enduits. Les dates gravées sur quelques portes en pierre de taille se situent dans la 1ère moitié du XIXe siècle (1803 et 1836) et surtout dans le dernier quart du même siècle (1876, 1880, 1887, 1887, 1888, 1899), période de prospérité remarquable.

  • Période(s)
    • Principale : Temps modernes, Epoque contemporaine

Toutes les maisons ont été repérées au village. La quasi totalité sont des maisons-blocs, avec une étable, un cellier ou une remise en premier niveau. Elles sont construites en moellons de grès, sans chaine en pierre de taille, et recouvertes d'un enduit. Dans les maisons situées dans l'accroissement 19e du village, cet enduit peut présenter des décors de faux encadrements ou fausses chaînes d'angles harpées.

  • Typologies
    A3 : maison avec parties agricoles en parties basses et hautes ; B : maison sans partie agricole, artisanale ou commerciale ; A1 : maison avec partie agricole, artisanale ou commerciale en partie basse
  • Toits
  • Murs
    • grès moellon sans chaîne en pierre de taille enduit
  • Décompte des œuvres
    • bâti INSEE 177
    • étudié 10
    • repéré 88
Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2007
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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