Typologies
Toutes les maisons repérées sont situées dans des écarts et insérées dans le tissu bâti, celles qui n’ont aucune mitoyenneté l’ont presque toujours perdue par la disparition (destruction ou fusion) de leurs voisines.
Les maisons se répartissent en 3 groupes :
- les maison-bloc en hauteur : 11 cas sur 26 repérés
- les maisons à fonction unique d'habitation (avec parfois un fenil et/ou un pigeonnier au dernier niveau) : 10 cas
- les maisons à fonction unique d'habitation agrandies par suite de construction ou de fusion de parcelles, avec bâtiments agricoles accolés : 5 cas.
Les blocs en hauteur
Le Riou, parcelle WL 221. Maison-bloc en hauteur.Les blocs en hauteur se répartissent entre :
- les logis sur fonction agricole : 6
- les logis entre fonctions agricoles : 3
- les fonctions agricoles sur logis : 2
Les fonctions agricoles identifiées en niveau 1 sont majoritairement de petites étables, rarement un cellier. La fonction agricole occupant les niveaux supérieurs est le fenil, parfois accompagné d'un pigeonnier.
Les annexes dissociées sont des hangars, poulailler, porcheries.
Distributions
Les maisons de trois niveaux sont majoritaires. L’étage inférieur est un peu plus souvent en rez-de-chaussée qu’en soubassement, les maisons à 2 étages carrés sont rares (5 cas). L’étage supérieur est plus souvent un comble à surcroît qu’un étage carré.
Les escaliers de distribution extérieur (9 cas), sont toujours droit, en maçonnerie (blocage, parfois recouvert de lauses en grès) et disposés soit parallèlement soit perpendiculairement à la façade. Les escaliers intérieurs n'ont pas pu être systématiquement vus.
Valaury, parcelle WL 187. Maison de notable.Des 3 maisons de notables repérées, reconnaissables à leurs dimensions et à leur décor (d’ailleurs modeste : élévation à travées, encadrement de porte en pierre de taille), 2 ont des parties agricoles haute et basse, la 3e n’a pas de partie agricole, mais a annexé, pour remplir cette fonction, 2 bâtiments voisins.
Mise en oeuvre
Du point de vue technique, les maisons ne se distinguent guère des autres catégories d’édifices. Le blocage de moellons bruts en calcaire ou en grès provenant des carrières locales a été utilisé partout, l’emploi de la pierre de taille reste très exceptionnel, réservé à de rares encadrements de porte.
Pour les autres baies et les chaînes d’angle, on ne trouve que des moellons équarris des mêmes matériaux, assortis de linteaux monoxyles et souvent recouverts de mortier. Le mortier de chaux et le mortier de plâtre rose (fabriqué à Barrême) sont employés concurremment pour la maçonnerie et les enduits, parfois lisses ou rustiques, plus souvent refaits récemment.
Sur les élévations, les travées régulières de baies et les décors peints – de simples bandeaux autour des baies et sur les angles – sont rares et plutôt récents (1ère moitié du 20e siècle ?).
Les avant-toits se partagent entre génoise à 1 ou 2 rangs et simples débords de toiture. Il reste, en revanche, en quelques endroits, au bord des toits couverts de tuiles creuses ou de tuiles plates mécaniques, des rangées de lauses en grès, vestiges des anciennes couvertures réalisées avec ce matériau local. La lause a aussi servi à couvrir des sols intérieurs, y compris sur les robustes planchers, faits de poutres équarries et de planches épaisses, qui constituent le mode de couvrement le plus fréquent.
Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.