I. Contexte de l'enquête
Le repérage
Ce dossier concerne les fermes d'Allons. Ce terme correspond aux bâtiments ou ensembles de bâtiments associant des fonctions domestiques et agricoles, ces dernières occupant un espace proportionnellement plus important.
Les conditions de l'enquête
Le repérage de l'habitat sur la commune d'Allons a été effectué au mois d'avril 2006. Le recensement s'est fait à partir du cadastre le plus récent disponible, édition mise à jour pour 1982. Le cadastre napoléonien levé en 1838 a servi de point de repère et de comparaison pour les bâtiments antérieurs à cette date.
Toutes les constructions portées sur le cadastre actuel ont été vues, au moins de l'extérieur. Très peu de fermes ont été visitées du fait du nombre important de résidences secondaires fermées à cette époque de l'année. Lorsque cela a été possible, des questions ont été posées aux habitants sur l'organisation intérieure.
Le repérage a été effectué à l'aide d'une grille de description morphologique propre aux fermes et décrivant :
- l'implantation par rapport à la pente,
- la composition des bâtiments,
- les fonctions visibles des bâtiments,
- la présence éventuelle et la caractérisation des espaces libres,
- la mitoyenneté,
- les matériaux principaux et secondaires et leur mise en œuvre,
- la forme du toit et la nature de la couverture et de l'avant-toit,
- le nombre d'étages visibles,
- la description des élévations et des baies,
- les décors extérieurs,
- les aménagements intérieurs (voûtes, escalier, cheminée, cloisons…)
- les inscriptions historiques : dates portées, inscriptions…
Cette grille de repérage a donné lieu à l'alimentation d'une base de données destinée à faire un traitement statistique et cartographique.
Le repérage est toujours confronté à la question de l'état du bâti. Ainsi, ont été repérés les bâtiments ayant subi quelques modifications de détail n'affectant pas leur lecture architecturale. En revanche, les bâtiments ayant subi des transformations majeures rendant illisibles leurs caractères architecturaux n'ont pas été retenus. Les bâtiments non retenus sont principalement ceux qui ont été très remaniés à une période récente, selon des normes de construction, des matériaux et un vocabulaire architectural très éloignés de ceux de l'architecture locale : élévations entièrement repercées de grandes ouvertures rectangulaires masquant les baies anciennes, utilisation de matériaux récents rendant illisible le parti d'origine, restructuration intérieure totale ou profonde…
L'étude de l'intérieur des édifices pose toujours un problème d'accessibilité, surtout dans une zone où les résidences secondaires sont nombreuses et restent fermées la majeure partie de l'année, parfois même au printemps ou en été.
II. Caractères morphologiques
9 fermes ont été repérées.
Implantation et composition d'ensemble
Parmi les fermes repérées, quatre se situent au chef-lieu, les autres sont isolées.
L'implantation est très majoritairement perpendiculaire au sens de la pente (7 fermes), deux seulement sont implantées parallèlement à la pente.
Cette disposition se traduit par la présence presque générale d'un étage de soubassement (6 fermes), voire deux étages de soubassement (2 fermes). Une seule ferme n'en possède pas.
Les fermes sont principalement composées de bâtiments accolés ou en disjonction. Deux fermes sont des blocs à terre.
Matériaux et mise en œuvre
Les bâtiments sont construits en moellons calcaires non ou peu équarris. Les murs sont montés en assises relativement régulières. Les moellons sont liés entre eux par un mortier de chaux et sable. Les angles sont renforcés par des moellons plus gros, mieux équarris, et rarement par des chaînes en pierre de taille. Les enduits anciens à la chaux conservés sont lisses ou rustiques. Une seule ferme possède un enduit à la tyrolienne. Les autres enduits sont récents : ciment, crépis ou enduits plastiques. *
Les encadrements des fenêtres sont en maçonnerie façonnée au mortier, avec un linteau en bois. Il en est de même pour les encadrements de porte. Une seule porte a un encadrement en pierre de taille.
Structure, élévation, distribution
Les fermes ont entre deux et quatre niveaux d'élévation. 6 d'entre elles ont trois niveaux, 2 fermes ont quatre niveaux et une seule possède deux niveaux.
Pour 6 fermes, l'accès aux différents étages se fait par un escalier intérieur. Le peu d'intérieurs visités ne permet pas de définir précisément l'emplacement et la forme de ces escaliers.
Deux fermes possèdent un escalier extérieur maçonné droit, perpendiculaire à la façade. Cet escalier est le seul moyen d'accès au rez-de-chaussée surélevé.
Une ferme possède un accès mixte, à la foi par escalier extérieur et escalier intérieur.
Les étages de soubassements, ou tout au moins le premier étage de soubassement, sont couvert par des voûtes maçonnées en berceau segmentaire (2 cas), en berceau plein-cintre (2 cas) ou en voûte d'arrêtes (2 cas). Au rez-de-chaussée et dans les étages, les pièces sont couvertes par un plancher sur solives.
Couverture
Les toits sont à un pan (5 cas) ou à longs pans (4 cas), sans qu'il soit possible de préciser si les toits à pans trahissent des bâtiments plus anciens que ceux à longs pans ou si les deux types de constructions ont cohabitées dans le temps.
Le traitement des avants-toits est très disparate. On trouve des génoises à un rang (1 ferme) ou à deux rangs (1 ferme), des chevrons saillants portant les tuiles creuses (1 ferme) et une autre ferme ne possède pas du tout d'avant-toit, les tuiles creuses venant juste déborder au-dessus du mur. De plus, une grande partie des toitures ayant été refaites au cours de la seconde moitié du 20e siècle (5 maisons présentent des avants-toits non significatifs), le doute reste de mise et ne permet pas de conclure sur le traitement traditionnel de ces avants-toits.
La couverture la plus fréquemment rencontrée est la tuile creuse (5 fermes). Les autres sont couvertes de matériaux modernes, notamment le ciment-amiante.
Décor
Les décors de façades concernent 4 fermes. Ils se résument à des faux encadrements peints et, pour un cas, à de faux appareils peints.
Typologie
F1 Ferme en maison-bloc à terre (2 repérées ; 0 sélectionnée)
Logis associé aux parties agricoles
F2 Ferme en maison-bloc en hauteur (0 repérée ; 0 sélectionné)
Logis associé aux parties agricoles
F3 Ferme à bâtiments accolés et/ou disjoints (7 repérées ; 1 sélectionnée)
Ferme à maison-bloc à bâtiments accolés
Ferme à maison-bloc à bâtiments disjoints
Ferme à bâtiments disjoints
Interprétation de la classification
Six fermes d'Allons se présentent sous la forme de fermes à maison-bloc à bâtiments accolés, où le logis se trouve séparé des parties agricoles, ou est placé au-dessus d'une partie agricole (étable, remise, porcherie…). Une ferme à maison-bloc, celle de Vauclause, possède à la fois des bâtiments accolés et des bâtiments disjoints. Dans ce dernier cas, le logis à tendance à être séparé des parties agricoles mais le distinguo est difficile car aujourd'hui l'ensemble des pièces et des bâtiments est à usage agricole.
Deux fermes sont des maisons-blocs à terre, avec un logis totalement associé aux parties agricoles, ces dernières occupant l'essentiel de l'espace.