Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.
- inventaire topographique
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Castellane
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Commune
Demandolx
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Lieu-dit
Couenches
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Cadastre
1983 A 216 ; 1834 A 588
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Dénominationschapelle
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VocablesNotre-Dame-de-Conches
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Parties constituantes non étudiéescimetière
Eléments de chronologie
Les quelques sources écrites dont nous disposons pour l’histoire religieuse de Demandolx sont peu prolixes à l’égard de la chapelle de Conches. Les listes de bénéfices ecclésiastiques du XIVe au XVIe siècle ne parlent que de l’église paroissiale. Il faut attendre le début du XVIIIe siècle pour avoir quelques informations par une visite pastorale de l’évêque de Senez.
Le 15 septembre 1708, monseigneur Soanen reprend à son compte une tradition locale qui fait de cette chapelle l’ancienne église paroissiale à cause du cimetière désaffecté qui l’entoure encore à cette date et dont le prélat dénonce la profanation par l’aménagement d’une aire de battage trop proche . Cette tradition sans fondement ne doit pas être retenue. La chapelle est trop petite pour avoir jamais servi de sanctuaire paroissial. Celui-ci devait se trouver dans le bourg castral, en terrain trop exigu et trop accidenté pour accueillir commodément les sépultures, ce qui aurait obligé à établir le cimetière au milieu de la cuvette de Couenches, avec la chapelle qui nous occupe.
Pour le reste, la chapelle visitée en 1708 correspond bien à celle qu’on voit aujourd’hui. Le procès-verbal évoque la fenêtre du côté sud et une porte à claire-voie, dont un barreau est rompu, qui correspond sans doute à la grande baie murée de l’élévation ouest. A l’intérieur, on reconnaît aussi le retable de l’autel « avec ses deux piliers ou colonnes de plâtre » encadrant un tableau à l’image de la nativité de la Vierge.
Sans doute vendue comme bien national pendant la Révolution, la chapelle est aujourd’hui propriété privée et dans l’abandon le plus total. Dans sa monographie publiée en 1982, Raymond Collier témoigne y avoir vu encore la peinture sur toile du retable, datée de 1662 .
Analyse architecturale
1. Situation
Derrière l’alignement de pitons rocheux où s’est installé le castrum de Demandolx s’étend une combe spacieuse, fermée à l’est par la Colle (1413 m) et au nord par la crête de la Graou (1364 m), au fond en pente douce drainé par un petit torrent qui rejoint à l’ouest le lac de Castillon. Cette topographie lui a valu le nom de Couenches, dérivé du latin concha, conque, coquillage. Au fond de la cuvette, le terrain, peu accidenté et protégé du vent du nord, était encore cultivé en 1834. Il est aujourd’hui presque entièrement reconquis par la forêt.
La chapelle se dresse sur le rebord sud, dominant à la fois la cuvette et le petit vallon qui longe le versant nord de la crête de Ville (fig. 1), à environ 400 m au nord de l’ancien village, auquel elle est reliée par un sentier balisé par une inscription monumentale (cf. dossier MONUMENT) et par un oratoire (cf. dossier ORATOIRE).
2. Composition d’ensemble
Edifice isolé de plan massé.
3. Matériaux
Tout le gros oeuvre est réalisé dans la même pierre que l’église et le château de Ville, un calcaire gris discrètement veiné de noir, sans doute extrait à proximité. Ce matériau est utilisé en moellons équarris, montés en assises assez régulières avec un mortier blanc à granulation fine et des trous de boulin de 0,12 à 0,15 m de côté irrégulièrement espacés. Pour les chaînes d’angle et les encadrements des baies, la pierre est taillée au marteau avec des arêtes ciselées. Le cul-de-four de l’abside est appareillé en tuf.
4. Structure
Edifice composé d’une nef unique et d’un abside semi-circulaire, de petites dimensions : hors oeuvre L 9,30, l. 4,80. Une voûte en cul-de-four appareillée couvre l’abside, un peu plus basse que la nef couverte d’une charpente. La chapelle est orientée, avec une distorsion d’environ 20 degrés vers le sud. Les murs ont tous la même épaisseur, 0,65 m.
5. Elévations
Elévations extérieures
Elévation sud : maçonnerie parementée en moellons équarris et assisés, recouverte par endroits de lambeaux de deux enduits successifs au mortier de chaux, le plus ancien à pierre vue, le second continu et badigeonné en blanc. On observe, à la 7e assise, une rangée de trous de boulins : 2 à l’ouest de la porte, espacés de 1,15 m ; 2 à l’est, bouchés au mortier et espacés de 1,30 m. Les deux chaînes d’angle sont formées de gros blocs taillés. Celle du côté ouest porte des bossages rustiques aux 2e et 3e assises. Des chevrons débordants, pour la plupart cassés, constituent l’avant-toit (fig. 2). Presque au centre de l’élévation est percée une porte en pierre de taille, couverte d’un arc segmentaire à 4 claveaux extradossés et asymétriques – les deux plus élevés, un très étroit et l’autre large, ont glissé et dépassent l’intrados. L’arc et les piédroits ne sont pas cohérents avec le parement, auquel ils se raccordent avec de nombreux éléments de calage (fig. 7). Vers l’extrémité est s’ouvre une fenêtre étroite et haute, à double ébrasement, dont les piédroits sont formés par des moellons du parement entre un linteau et un appui droits monolithes. Au fond de l’embrasure extérieure, la baie en fente est couverte d’un petit arc segmentaire monolithe (fig. 6).
Elévation ouest : Même maçonnerie que ci-dessus, avec une reprise sensible entre l’extrados de l’arc de la porte et le pignon. Les deux chaînes d’angle sont ornées de bossages : au sud à la 1e assise, au nord aux 1e, 2e, 4e, 5e et 7e assises. Au centre apparaît une grande porte en plein-cintre encadrée de moellons – ceux du parement pour les piédroits, ceux de l’arc irréguliers et non solidaires du parement. La baie a été murée en blocage de moellons bruts calés avec des morceaux de tuile et liés au mortier rose (fig. 3).
Elévation nord : Même maçonnerie, sauf reprise d’environ 1 m² vers l’extrémité est et sur toute la longueur au dessus de la 12e assise, où le parement a été remonté plus ou moins adroitement. La 12e assise porte 6 trous de boulin (espacés de 1,06, 0,70, 1,09, 1,17, 1,12, 1,01 et 0,27 m). Des bossages ornent les chaînes d’angle, aux 2e, 4e, 5e, 7e et 10e assises à l’ouest, à la 16e assise à l’est (fig. 4).
Chevet : Maçonnerie identique, liée de chaque côté aux épaulements de la nef. Des 23 assises du parement, la 12e porte une rangée de 7 trous de boulin (espacés de 0,46, 0,91, 0,55, 1,04, 0,73, 0,84, 0,58 et 0,23 m), la dernière est couronnée d’une corniche en pierre de taille moulurée en bandeau et chanfrein. Il n’y a pas trace d’ouverture (fig. 5).
Elévations intérieures
Nef
Les murs sont parementés comme à l’extérieur. On y voit des lambeaux de deux enduits successifs : le plus ancien blanchâtre, à granulation moyenne ; le plus récent au plâtre rose, recouvert d’un badigeon blanc. Un seul trou de boulin est visible dans le mur sud, près de l’angle est.
Mur sud : depuis la porte jusqu’à l’angle est, la maçonnerie repose sur un affleurement rocheux débordant, de 0,20 à 0,60 m de hauteur. L’embrasure de la porte est droite, couverte d’un berceau segmentaire enduit au plâtre rose et précédée de deux marches grossières faites de blocs inégaux posés sans liant. Contre le piédroit ouest, un petit pilier en maçonnerie devait porter un bénitier (fig. 11). La fenêtre présente les mêmes caractéristiques qu’à l’extérieur, mais ici son embrasure est entièrement enduite.
Mur ouest : sous l’enduit transparaissent les contours de la porte en plein-cintre visible à l’extérieur.
Mur nord : la 12e assise porte une rangée de trous de boulins (espacés de 0,33, 0,94, 1,07, 1,45, 1,11, 0,32, 0,21). Deux autres trous de boulin percés à la 6e assise, accompagnés de lambeaux d’un enduit très épais, correspondent probablement à l’ancrage d’un autel latéral ou d’une console.
Le sol est constitué d’une épaisse couche de mortier grossier, dans laquelle sont noyées quelques dalles de pierre irrégulières.
Abside
Les murs sont couverts du même enduit que la nef, dont la chute partielle laisse apparaître l’appareil en tuf du cul-de-four, souligné d’un cordon en quart-de-rond (h. 11,5, ép. 7,5 cm). Du côté sud est aménagée une petite niche carrée en pierre de taille, dont l’appui monolithe est creusé en cuvette (l. 0,27, h. 0,33, prof. 0,23 m) (fig. 12).
Le sol, identique à celui de la nef, est surélevé d’une marche.
6. Couverture
La nef est couverte d’une charpente formée de 3 pannes (une faîtière et 2 latérales) soutenues au centre par une petite ferme (entrait et 2 arbalétriers). Une couche de plâtre rose badigeonné de blanc recouvre les pièces de bois et masque les voliges qui portent les tuiles creuses (fig. 9 et 10). Sur l’abside, la couverture en tuiles creuses repose directement sur l’extrados de la voûte.
L’ensemble est en très mauvais état.
7. Distribution intérieure
Dépourvue d’huisserie, la chapelle est vide à l’exception de l’autel en maçonnerie, surmonté d’un retable en gypse (cf. dossier) qui occupe l’abside.
Cette chapelle, qui ne figure pas dans les listes médiévales, était probablement une annexe construite dans la cuvette de Couenches pour le service du cimetière dans un temps où l'église paroissiale, située dans le bourg castral, ne disposait pas de l'espace nécessaire aux inhumations. La fonction funéraire qu'elle a conservée jusqu'à la fin du 17e siècle est à l'origine de la tradition locale rapportée en 1708 par l'évêque Soanen, qui voit dans la chapelle l'ancienne église paroissiale de Demandolx, hypothèse que l'exiguïté du sanctuaire oblige à rejeter. L'édifice a peut-être été construit au 13e siècle et a subi de légers remaniements aux 17e et 18e siècles : le remplacement à l'ouest de l'ancienne porte par une arcade en plein cintre (aujourd'hui murée, jadis fermée par une claire-voie), le percement au sud de l'actuelle porte et de la fenêtre. Vendue comme bien national pendant la Révolution, la chapelle, aujourd'hui propriété privée, est complètement à l'abandon et prête à s'effondrer.
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Période(s)
- Principale : 13e siècle , (incertitude)
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Auteur(s)
- Auteur :
Petit édifice orienté, composé d'une nef couverte en charpente et d'une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four. Elévations parementées en moellons équarris et assisés avec chaînes d'angle et corniche de couronnement sur le chevet, moulurée en bandeau de cavet, en pierre de taille. Les deux blocs de la chaîne d'angle sud-ouest ornés de bossages rustiques pourraient être ici en remploi. Au sud, la porte d'entrée, couverte d'un arc segmentaire à 4 claveaux extradossés et asymétriques, et la fenêtre rectangulaire à double ébrasement sont des repercements tardifs assez maladroitement insérés dans la maçonnerie d'origine. Il en va de même de la grande arcade en plein cintre, aujourd'hui murée, de l'élévation ouest.
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Murs
- calcaire
- bossage
- moellon
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Toitstuile creuse
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Plansplan allongé
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Étages1 vaisseau
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Couvrements
- cul-de-four
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Couvertures
- toit à longs pans
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État de conservationmauvais état, désaffecté
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Statut de la propriétépropriété privée, []
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Intérêt de l'œuvreà signaler
Edifice roman tardif.
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
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Bibliographie
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Collier Raymond. Une commune type de Haute-Provence, Demandolx. - Digne : Raymond Collier, 1982, 232 p.
p. 106, 121
Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.
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