Dossier d’œuvre architecture IA00128128 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Château Fort dit Château de Hautes Gréolières
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Conseil général des Alpes-Maritimes

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Coursegoules
  • Commune Gréolières
  • Lieu-dit Hautes Gréolières
  • Cadastre 1841 G 24 BIS ; 1985 G 15
  • Dénominations
    château fort
  • Appellations
    Château de Hautes Gréolières

Description

Une enceinte polygonale, qui n'est conservée que sur trois côtés, clôture une plateforme rocheuse. Elle est percée de meurtrières. Celles-ci sont nombreuses, rapprochées et à la base du mur dans le secteur occidental, plus rares, moins serrées et placées plus haut dans le secteur oriental. L'enceinte est partiellement renforcée par des fausses braies. Une rampe d'accès longe le côté sud-est.

Le tronçon oriental de l'enceinte montre une construction hétérogène. Un mur en assises régulières, mais de hauteurs inégales, de pierres à face éclatée au marteau a été surélevé en assises de pierres mal équarries, assemblées par d'épais joints de mortier, qui utilisent de nombreuses cales. Mais la partie inférieure du mur n'est elle-même pas homogène, on y distingue deux zones, de part et d'autre d'une solution de continuité verticale qui passe à mi-chemin entre les deux meurtrières et qui est soulignée par une fissure dans la maçonnerie. Au nord-est de cette solution de continuité (à droite), on observe un remploi de nombreuses pierres dressées à l'aiguille, sans réserve, mêlées aux pierres équarries. Au sud-ouest (à gauche), les hauteurs des lits sont moins régulières et les remplois de pierres dressées moins fréquents. Enfin, de part et d'autre de cette ligne, les encadrements des fentes de tir ne sont pas identiques.

Note de synthèse

Une fouille archéologique a été pratiquée sur le site du château de Hautes Gréolières. Ses résultats permettent une lecture plus détaillée sur un certain nombre de points. Du point de vue chronologique, en particulier, il se confirme que l'occupation de ce site n'est pas antérieure au XIIIe siècle et que son intensité maximale se situe vers 1350-1400, à la suite de quoi le déclin est très rapide. Du point de vue architectural, il faut principalement noter la découverte de la base d'un donjon initial. La découverte de cet élément d'architecture est importante car les constructions de ce type, dressées très vite au cours de combats, sont difficiles à identifier et il est possible que ce soit la seule repérée avec certitude dans le département.

L'analyse architecturale, les résultats de la fouille archéologique et l'étude des sources historiques permettent de proposer deux grandes périodes pour l'évolution du château.

Première période (13e siècle-14e siècle)

Sur un site auparavant vierge, le comte de Provence fait construire, vers 1230, une forteresse destinée à contrôler le château de Gréolières, situé en contre-bas (cf. le château de Basses Gréolières). Cet "autre" château de Gréolières est mentionné pour la première fois vers 1232. Les restes de cette construction ont été mises au jour par la fouille. Il s'agit d'un donjon de plan carré, de 6,90 m de côté, dont les murs sont épais de 2,05 m. Par endroits, on ne voit plus qu'une simple trace dans le socle rocheux. Mais ailleurs, ses restes consistent en quelques assises d'une maçonnerie en grand appareil faite de gros blocs de format carré. Vues de loin, les pierres paraissent belles et donnent au parement un aspect imposant, mais vues de près, les blocs s'avèrent n'être que grossièrement équarris. L'aspect de ce travail peu soigné, probablement exécuté très rapidement, correspond bien à une construction de guerre.

Le comte conserve quelque temps cette place qui devient rapidement le centre d'un nouveau fief dénommé "Gréolières Hautes". Durant cette période, un logis, construit en deux campagnes, a été accolé au sud du donjon, tandis qu'à l'ouest était réservé une cour. L 'accès se faisait alors par l'ouest. Le château se trouve, en 1307, aux mains de Raibaude de Caussols, épouse de Réforciat d'Agoult. Il passe ensuite, par mariage, des Agoult aux Villeneuve.

Seconde période (fin du 14e siècle-16e siècle)

Durant les guerres civiles qui marquent, pour toute notre région, la fin du XIVe siècle, le château a été occupé par une troupe importante. Il est difficile de préciser s'il s'agit d'une garnison aux ordres des Villeneuve ou de l'une de ces bandes armées groupées autour d'un aventurier, qui se serait emparée du château.

Après cette période, vers 1400 ou peu avant, le château est agrandit, partiellement reconstruit et modernisé. L'accès par l'ouest est abandonné au profit d'un nouveau mur d'enceinte, celui percé de nombreuses meurtrières, décrit ci-dessus ; il est protégé par des fausses braies. Un nouvel accès est aménagé au sud-est ; il se fait par une rampe d'accès qui contraint l'arrivant à présenter son flanc droit vers le château, c'est-à-dire à marcher à découvert puisque c'est la main gauche qui tient le bouclier. En 1570 1'un des barons de Vence, protestant, s'est réfugié dans le château inférieur de Gréolières. C'est pour cette raison que les deux châteaux de Gréolières ont particulièrement souffert au XVIe siècle, durant les opérations militaires liées aux Guerres de Religion. Après cet épisode, les Villeneuve, déjà seigneurs de Basses Gréolières, délaissent le château supérieur.

Vers 1230, le comte de Provence fait construire un château pour contrôler celui de Gréolières (basses) , puis il en fait le centre d'un nouveau fief ; le château est agrandi et modifié dans la 2e moitié du 14e siècle ; il est abandonné dans la 1ère moitié du 15e siècle.

On accède au château par une rampe d'accès longeant le côté sud-est ; l'enceinte polygonale est percée de meurtrières et partiellement renforcée par des fausses braies ; elle réutilise un pan de mur d'un ancien logis.

  • Murs
    • calcaire
    • moellon sans chaîne en pierre de taille
  • État de conservation
    mauvais état, restauré
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Bibliographie

  • POTEUR, Jean-Claude, SALCH, Charles-Laurent. Les trois châteaux de Gréolières. Strasbourg : Centre d'Etude des Châteaux-forts - Castrum Alpes-Maritimes, 1994.

Date(s) d'enquête : 1993; Date(s) de rédaction : 1994
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
(c) Conseil général des Alpes-Maritimes
Articulation des dossiers