Dossier d’œuvre architecture IA00064525 | Réalisé par ;
Gontier Claudie (Enquêteur)
Gontier Claudie

Ingénieur d'étude-chercheur au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1974 à 2015.

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Feracci-Reynier Françoise (Contributeur)
Feracci-Reynier Françoise

Chercheur au service régional de l'Inventaire de 1974 à 2007, spécialisée dans l'étude du mobilier (civil et religieux). Chargée d'études documentaires à la Conservation régionale des Monuments historiques à partir de 2007, puis au centre national des archives d'outre-mer.

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  • inventaire topographique
chapelle Saint-Lambert
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Dracénie Provence Verdon agglomération - Vidauban
  • Commune Vidauban
  • Lieu-dit Saint-Lambert
  • Cadastre 1834 A 159  ; 1951 A 196
  • Dénominations
    chapelle
  • Vocables
    Saint-Lambert
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    fontaine de dévotion, logement

I. HISTORIQUE

La chapelle Saint-Lambert est mentionnée dans les visites générales du 17e siècle comme une chapelle champêtre de grande dévotion, à cause de la source qu'elle abrite, à laquelle sont attribuées des vertus curatives pour les maladies de peau. Son vocable est certainement dû à la présence de cette source car saint Lambert de Liège aurait fait jaillir miraculeusement une source.

En 1612, 1634 et 1649, la description de l'édifice est quasiment identique : « petite et faicte en forme longue toute voutée, avec un petit autel de pierre, blanchie par le dedans, le couvert de laquelle est à demi usé, y pleuvant en quelques endroictz. A l'entrée de laquelle, à main gauche, y a une petite fontaine de grand dévotion, pour guérir de certaines infirmités et malladies », comme en témoignent les linges et draps accrochés aux murs par les malades « ulcérés » qui ont été guéris 18. Compte tenu de son éloignement et de cette dévotion, on était obligé de la laisser ouverte, ce qui occasionnait des dégradations dues au bétail qui y pénétrait.

En 1692, la chapelle est en mauvais état « ouverte tant à la voûte que murailles du costé » et le commandeur Anselme de Cays la juge indigne de la dévotion qui lui est attachée et décide d'en construire une autre à ses frais, juste à côté. Il fait venir un maçon de Gênes et l'ensemble de l'ouvrage lui coûte la somme de 1424 livres. Il commande également à Nice un beau tableau de Saint Lambert, pour la somme de 100 livres, afin d'orner la chapelle neuve sans dépouiller l'ancienne1.

Selon les visiteurs, la nouvelle chapelle mesure environ 10 m. de long pour six de large, avec des pilastres et une très belle corniche sur tout le pourtour et est « dans la dernière perfection, très bien voûtée ». Au-devant, un porche2, et au-dessus de la porte, les armes du commandeur de Cays, avec une inscription en lettres d'or sur du marbre noir, indiquant qu'il a fait bâtir ladite chapelle en l'année 1691.

En 1769, la description signale qu'un petit escalier de trois marches est placé dans le renfoncement de droite et donne accès à « un petit réservoir avec son robinet, qui est bouché présentement et par lequel on puisait cy devant l'eau d'une fontaine dite de St Lambert, à laquelle le peuple a grand dévotion et vient de bien loin pour s'y laver, lorsqu'il est atteint de quelque maladie. L'ouverture de laquelle fontaine est aujourd'huy dans l'enceinte de la vieille chapelle abandonnée qui est attenant à celle où nous sommes ». Cet escalier était déjà signalé dans la visite de 17063.

La vieille chapelle est figurée sur la carte de bornage d'Astros en 1769 où l'on voit qu'il reste une partie des murs4. Elle a été remplacée au 19e siècle par la construction qui abrite actuellement la petite piscine.

Les visites du 18e siècle montrent l'enrichissement progressif des ornements de la chapelle Saint-Lambert, tableaux, statues et vêtements liturgiques en soie.

Le porche extérieur est refait à neuf en 1732 et, en 1769, est signalée la plaque de marbre blanc qui porte l'inscription actuelle et des armoiries du commandeur sculptées en marbre blanc, dans le fronton. En 1788, il est indiqué que le porche est soutenu par deux piliers en pierre de taille. Le porche actuel a peut-être été refait au 19e siècle.

Le placard à gauche du chœur porte l'inscription : "Roubaud / 1840" qui correspond sans doute à une campagne de travaux.

II. DESCRIPTION

1. Situation

La chapelle Saint-Lambert est à environ deux km à l'ouest du vieux château d'Astros, dans une petite clairière au bout d'une vigne. Elle est orientée au nord-ouest. Son chevet est englobé par une construction basse, sans ouverture extérieure. Une petite construction jouxte son côté est, juste par un angle. Elle abrite une piscine dont l'eau provenait d'une source « miraculeuse » qui fait encore l'objet d'un pèlerinage de la part des habitants du voisinage. Le premier niveau d'un édifice, qui serait un ancien ermitage selon la tradition locale, mais plus vraisemblablement un bâtiment agricole, est visible sur le côté est de la clairière.

2. Description

La chapelle est précédée d'un porche ouvert par des arcs en anse de panier reposant sur des impostes en scotie. Le sol est garni d'une calade bicolore, ornée d'une grande étoile à huit branches, avec croix centrale.

L'édifice à nef unique de plan rectangulaire est terminé par un chœur plat dont les extrémités latérales dépassent le plan de la nef, formant un faux-transept. Du côté gauche, cette saillie est occupée par un placard qui servait de sacristie, du côté droit, par un escalier se perdant dans le sol. Cet escalier communiquait auparavant avec la fontaine alimentée par la source, placé dans l'ancienne chapelle.

Les deux travées de la nef sont voûtées d'arêtes retombant sur des pilastres à doubles ressaut, peints en faux marbre gris. Les voûtes du chœur retombent sur des demi-pilastres. Le fond du chœur est occupé par deux niches en cul-de-four. Le faux-transept comporte une arcade en plein cintre, moulurée, de chaque côté. Une corniche à plusieurs ressauts, avec petite frise de piastres, couronne les quatre murs. Deux oculi ovales éclairent la nef. Les murs latéraux sont décorés d'un faux appareil.

3. Inscriptions

Sur une plaque en marbre blanc placée au-dessus de la porte d'entrée :

D. LAMBERTO PATRONO OPTIMO

F. ANSELMVS DE CAYS NICIENSIS S. JOAN. HIEROS.

EQ. COMMED. NOVVM HOC SACELLVM

MEDICIS AQVIS DIVINITVS EXORNATVM

VETERI COLLABENTI SVBSTITVENS A FVNDAMENTIS EREXIT ANNO M.DC.XCI.

Sur le linteau de la porte d'entrée : 1691.

4. Matériaux et couverture

Les murs sont en moellons enduits, le toit à longs pans, y compris sur le porche.

La chapelle est en mauvais état et doit être restaurée prochainement (2008). Elle est déjà munie d'une ceinture en fer au sommet des murs, ce qui n'a pas empêché ceux-ci de se lézarder.

5. Source « miraculeuse »

L'eau arrive dans un petit bassin naturel au nord-est de la chapelle ; elle était amenée dans le petit bâtiment jouxtant la chapelle grâce à un conduit et affleurait dans une piscine carrelée.

1A. D. Bouches-du-Rhône, 56 H 226, visite de 1692. 2Ibidem, pièce : « une aisle voûtée comme ladite chapelle ».3Ibidem.4Plan de la commanderie dressé en 1769. A. D. Bouches-du-Rhône, 56 H 4215.

La chapelle Saint-Lambert, appartenant au domaine de l'ancienne commanderie de templiers d'Astros et mentionnée dans les textes du début du 17e siècle, était voûtée en berceau. Il s'agissait d'une chapelle champêtre de grande dévotion, à cause de la source qu'elle abrite, à laquelle sont attribuées des vertus curatives pour les maladies de peau. Son vocable est certainement dû à la présence de cette source, que saint Lambert de Liège aurait fait jaillir miraculeusement. La chapelle actuelle est construite en 1691 par le commandeur de Cays qui ne jugeait pas la précédente à la hauteur de la grande dévotion populaire qui s'y attachait. Elle est l'œuvre d'un maçon génois.

Le porche extérieur est refait à neuf en 1732, puis vraisemblablement au 19e siècle, sans modification depuis.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 17e siècle
  • Dates
    • 1691, porte la date

La chapelle Saint-Lambert est située à l'ouest de l'agglomération, dans la vallée de l'Argens. Implantée dans une pinède, elle est encadrée à gauche par un cyprès, à droite par un acacia. Devant elle s'étend un foncier d'exploitation (autrefois des vignes, aujourd'hui des terres labourables). La chapelle est construite en blocage calcaire enduit. Le toit à longs pans est couvert en tuile creuse. Le proche est peint en jaune, les arcs sont soulignés de rose.

Il s'agit d'une chapelle à plan en T, à nef unique orientée sud-nord, précédée d'un porche. Ce dernier est pavé d'une mosaïque de galets qui représente une étoile à huit branches noire sur fond blanc. Une frise noire entoure l'étoile et le bas des piles. La clef de la porte est datée 1691. Au-dessus, une plaque en marbre porte l'inscription :

D. LAMBERTO PATRONO OPTIMO

F. ANSELMUS DE CAYS NICIENSIS S. IOAN HIEROS

EQ. COMMED. NOVUM HOC SACELLUM

MEDICIS AQUIS DIVINITUS EXORNATUM

VETERI COLLABENTI SUBSTITUENS AFUNDAMENTIS

EREXIT ANNO M. DC. XCI.

L'intérieur n'a pas été visité (voir en Annexe la description qu'en donne Laflotte). Il est décoré dans le style baroque, avec pilastres à ressauts et large corniche, peints en faux marbre.

La chapelle proprement dite est prolongée au nord-ouest par une pièce en ruine et à l'est par une salle au sol carrelé où se trouve un bassin dans lequel on peut descendre grâce à un degré de quelques marches. Le régisseur du domaine nous a dit (en 1981) que c'était la source miraculeuse, à l'origine de la construction de la chapelle et qui guérissait les maladies de la peau.

A l'est de la chapelle restent les murs en blocage calcaire non enduit d'un édifice en ruine. Les arcs des baies sont en brique. Au centre, un pilier en brique. Toujours d'après le régisseur il s'agirait du logement de l'ermite. A une centaine de mètres au sud de la chapelle un canal de dérivation franchit le chemin d'accès grâce à un aqueduc composé de onze arches en appareil calcaire.

  • Murs
    • calcaire moellon sans chaîne en pierre de taille enduit
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • État de conservation
    vestiges
  • Statut de la propriété
    propriété privée

clocher mur ; porche

Documents d'archives

  • Procès-verbaux des visites de vérifications des améliorations. Astros, 1692-1784. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 56 H n°226.

  • REYNIER, Françoise. Domaine des châteaux d'Astros, dossier de protection au titre des Monuments Historiques, 2008. Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Direction de la Culture, Service Inventaire et Patrimoine, Marseille.

Bibliographie

  • Commandant LAFLOTTE, L. Promenades archéologiques varoises. Dans : Bulletin de la Société d'études scientifiques et archéologiques de Draguignan, Draguignan : impr. de Négro père et fils, tome XXXIII, Mémoires X, 1920-1921, 114 p.

Documents figurés

  • Plan des bois D'astros/1769 [Plan de la commanderie avec les croquis de ses différents éléments bâtis constitutifs]. / Dessin à l'encre et à l'aquarelle, 1769. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 56 H 4215.

Annexes

  • Description de l'intérieur de la chapelle Saint-Lambert.
Date(s) d'enquête : 1986; Date(s) de rédaction : 1987
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Gontier Claudie
Gontier Claudie

Ingénieur d'étude-chercheur au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1974 à 2015.

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Feracci-Reynier Françoise

Chercheur au service régional de l'Inventaire de 1974 à 2007, spécialisée dans l'étude du mobilier (civil et religieux). Chargée d'études documentaires à la Conservation régionale des Monuments historiques à partir de 2007, puis au centre national des archives d'outre-mer.

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