DESCRIPTION
Situation
La maison étudiée a été choisie car elle est très représentative de l'architecture de la vallée d'Orcières. Elle est située au nord du hameau de Montcheny, dans un repli de terrain. Alors que la plupart des façades regardent le sud, celle-ci est tournée vers l'est.
La maison a été légèrement agrandie au nord depuis le XIXe siècle 1.
Au nord se trouvent un enclos à bétail entouré de barrières de bois et un jardin potager.
Matériaux
Les murs sont en moellons de pierres locales, hourdées à la chaux. Ils portent extérieurement quelques traces de crépi qui peuvent être attribuées à un travail de consolidation.
La partie supérieure du pignon est est bardée de planches de mélèze à l'aplomb du toit et non du mur.
Le pignon ouest est également bardé de planches.
Structure, distribution et circulation intérieure
L'édifice est de vaste dimension (12m x 15m environ) mais le logis n'en occupe qu'une toute petite partie. On pourrait le comparer à une petite boite placée dans l'angle sud est de la maison. Il se compose au rez-de-chaussée d'une petite cuisine et à l'étage d'une chambre.
Les deux pièces, toutes deux couvertes d'un plancher, communiquent par un escalier intérieur en bois. La cage de l'escalier est construite dans la cuisine, et se ferme par une porte.
Escalier intérieur allant de la cuisine à la chambre. Dans la chambre, au premier étage, l'arc de la cheminée.
Dans la cuisine se trouve la cheminée. L'arc qui marque le début du conduit se trouve dans la chambre au niveau du plancher. Le conduit de la cheminée est construit indépendamment du reste du mur.
L'"écurie" occupe le reste du rez-de-chaussée. Elle est très vaste et comprend deux pièces, ce qui est inhabituel. Elle a été agrandie depuis 1809. Elle est couverte d'un plancher, soutenu par endroit par des poteaux de bois, et ne communique pas avec le logis.
L'écurie planchée comprend deux pièces séparées par une cloison.
La grange occupe plus des 2/3 du volume total de la maison. Elle comporte les deux niveaux traditionnels. Au premier étage se trouve la "miane", à laquelle on accède par le mur sud. La cloison qui séparait la "miane"du reste de la grange a disparu, mais on peut encore en voir la trace. La "miane" est couverte d'un plancher de bois solidement fixé sur les entraits qui servait d'aire à battre. On accède à l'aire par le mur-pignon ouest, par un "montage" sous lequel est aménagée une cave voûtée en demi-berceau dans laquelle on pénètre par la grange.
Le reste de la grange forme le "rasaou".
Dans la grange le foin est entassé en vrac et on peut encore voir des "carnéoux" sorte de hottes en osiers qui permettaient de porter le foin de la grange à l'"écurie".
La grange est aérée par l'espace laissé entre le bardage et le mur et par deux trous de boulin qui ont été conservés (les autres ont été bouchés.
Élévation
La maison comporte très peu d'ouvertures.
La cuisine n'est éclairée que par une petite fenêtre. La porte d'entrée est en bois peint, et cloutée.
La chambre et la grange sont éclairées par une fenêtre rectangulaire, surmontée d'un linteau de bois. Il est exceptionnel de rencontrer une ouverture aussi importante dans une grange. A l'exception de la porte de l'écurie, surmontée d'un arc segmenté, toutes les portes sont surmontées d'un simple linteau de bois. Les fenêtres sont protégées par des grilles.
Couverture
Le toit est à deux pans, le versant nord étant beaucoup plus long, pour couvrir l'agrandissement de l'écurie. Le versant sud est couvert de tôle, le versant nord d'ardoises de pays.
La charpente comprend quatre fermes formées de deux arbalétriers croisés sans poinçon sous la poutre faîtière et d'un entrait. L'entrait est pincé entre une poutre prise dans la maçonnerie et la sablière posée au sommet du mur-gouttereau.
Photographe au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2005.