HISTORIQUE
Le bâtiment existe sur le cadastre de 1809. C'était à l'origine une maison permanente, utilisée comme chalet d'estive à partir de 1914 lorsque le village a été déserté. Elle tombe aujourd'hui en ruines.
DESCRIPTION
Situation
Cette maison est située à l'entrée du hameau de Méollion. Elle n'est pas mitoyenne mais n'est distante des maisons les plus proches (en ruines) que de quelques mètres. Malgré l'isolement du site et les difficultés d'accès, la construction est aussi soignée que celles des zones plus favorisées (lucarne, voûte, encadrement des ouvertures). On a utilisé les mêmes techniques et matériaux, ce qui laisse supposer qu'il a fallu apporter sur place au moins la chaux et les ardoises qui couvrent le toit.
Cette maison qui est aujourd'hui en partie effondrée semble avoir brûlé.
Matériaux
Les murs sont en moellons de pierre locale, en partie en pierre sèche, en partie liés avec très peu de chaux. Seul le mur de façade porte quelques traces de crépi. Les murs des pièces d'habitation sont intérieurement crépis.
Façade sud. Pignon sud. Vue prise de l'intérieur.
Les cloisons intérieures étaient en pan-de-bois. Le plafond des pièces d'habitation était formé d'un lattis de bois sur lequel on a jeté du plâtre.(cloison et plafond sont aujourd'hui effondrés).
Le pignon sud était bardé de planches à l'aplomb du toit. Il est aujourd'hui découvert.
Le sol du cellier est en terre battue.
Structure
La maison est construite sur trois niveaux et comporte deux étages de soubassement. La façade en mur-pignon regarde le sud
- Le rez-de-chaussée comporte à l'est une "écurie", autrefois couvert d'un plancher soutenu par un poteau de bois ("couronné") et un "sommier" (et à l'ouest une petite pièce (cellier ?) également planchée, dans le sol de laquelle a été creusée une cave peu profonde (type cave à pommes de terre).
- Au premier étage se trouvent les deux pièces d'habitation : la cuisine et la chambre. Les murs de ces pièces sont percées de trous qui abritaient des étagères ou des placards.
Au-dessus du cellier se trouve une pièce couverte d'une voûte en berceau, pénétrée à l'est de deux lunettes : le grenier.
La grange occupait les combles. On peut encore voir sur la partie du bardage du pignon qui subsiste, les traces d'un pigeonnier.
L'escalier extérieur repose sur une voûte en berceau visible à l'intérieur de l'"écurie".
Élévation
La plupart des ouvertures sont situées sur la façade sud.
Les fenêtres et la porte du premier étage sont encadrées de blocs de grès taillés.
La porte d'entrée est construite sur le même principe que les portes de la vallée, un bloc horizontal s'intercalant entre les deux blocs verticaux qui forment les piédroits.
Le linteau de la porte du cellier est un arc segmenté, et derrière le linteau en bois, la porte de l'écurie a également un arc segmenté.
Couverture
Le toit à deux longs pans est couvert d'ardoises de Corbières et est percé d'une petite lucarne. La charpente comprend trois fermes formées de deux arbalétriers croisés sans poinçon et d'un entrait. Contrairement à ce qu'0n rencontre le plus souvent dans le Champsaur, l'entrait est maçonné dans le mur-gouttereau et la sablière repose sur le sommet du mur (comparer avec les Rochas).
Pignon nord. Vue prise de l'intérieur. Noter l'enterrement de la maison.
Distribution intérieure
Malgré l'altitude et l'enneigement qui doit caractériser ce site (1700m ), il n'existe pas de distribution intérieure. Seules les deux pièces du premier étage communiquent entre elles. On accède à la cuisine par un escalier extérieur en pierre, protégé par l'avancée du toit. La porte de l'écurie se trouve au pied de cet escalier. Par contre il faut sortir de la protection de l'auvent pour faire tout le tour de la maison pour accéder à la grange dont l'entrée est aménagée dans le pignon nord (ce qui est assez étonnant quand on pense au nombre d'allers et retours qu'il fallait faire pour nourrir le bétail l'hiver.
NOTE DE SYNTHÈSE
La cheminée
Cette maison a une cheminée identique à celles que l'on rencontre dans tout le Champsaur, mais qui a subi un certain nombre de transformations car, sans doute, elle tirait mal. On peut donc entrevoir quelques-unes des raisons pour lesquelles une cheminée tirait mal, et les remèdes qu'on tentait d'y apporter.
- le conduit de la cheminée a été surélevé d'une trentaine de centimètres de façon à dépasser nettement le faitage.
- sous la hotte on a abaissé le début du conduit (habituellement l'arc segmenté, très visible ici, marque le début du conduit de la cheminée).
- deux trous ont été percés de chaque côté du conduit : l'un au dessous de l'arc segmenté, le second dans le mur-gouttereau.
Photographe au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2005.