Dossier d’œuvre architecture IA84000341 | Réalisé par
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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  • inventaire topographique
Village
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pertuis
  • Commune La Tour-d'Aigues
  • Cadastre 1939 H  ; 1837 H
  • Dénominations
    village

L'analyse architecturale de l'ensemble du village doit se limiter au constat des éléments isolés. La qualité du domaine bâti de l'agglomération, identique à celles des autres villages du canton, reste assez modeste : unités petites et basses (un ou deux étages en général sur le rez-de-chaussée), matériaux frustes (blocage), manque de recherche d'ordonnance. Les structures semblent encore en majorité rurales (remises, caves, greniers avec portes sur la rue) , salles voûtées repérées en assez grand nombre (42 rez-de-chaussée, 37 caves) et escaliers extérieurs devenus rares (479-466).

Ce sont les élévations extérieures qui comptent le plus grand nombre d'éléments intéressants. Deux groupes chronologiques peuvent être distingués :

- Le premier remonte au XVIe-XVIIe siècle et compte, outre des baies isolées, quelques façades simples d'une ou deux travées.

- Portes en plein cintre à impostes moulurées (parcelles 287-357 - 425 - 482 - 469 - 411 - 321).

Rue Lafayette. Maison 357. Porte d'entrée.Rue Lafayette. Maison 357. Porte d'entrée.

- Porte rectangulaire à impostes moulurées (533).

- Porte en segment chanfreiné, aux piédroits arrondis (454, le piédroit droit est commun avec une autre porte de même nature).

- Les façades comprennent parfois au premier niveau des baies en plein cintre ou en anse de panier, associées à la porte d'entrée (421 - 442). Mais en général ce sont les niveaux supérieurs qui conservent leurs fenêtres : une travée (croisée au deuxième niveau, fenêtre à meneau au troisième niveau) : 421 - 410 - 441 (fenêtres ornées d'un cavet) - 442 (deux croisées superposées ) - 309 - 311 -290 (demi-croisée au troisième niveau) - 463.

- Façade de quatre niveaux (406).

- Maison d'angle (440) avec deux façades de deux et une travées sur trois niveaux ; fenêtres sans décor ; oratoire d'angle.

- Façade dont le deuxième niveau est souligné par un cordon à hauteur d'appui et dont les fenêtres sont moulurées (355 - 288).

- Fenêtres isolées : croisées (500 - 498 - 476) - fenêtres à meneau(498-258) - ornée de cavets (435-430) - demi -croisées (434-338).

- Notons quelques éléments utilitaires qui ne comptent pas dans l'ordonnance des façades : ce sont les pierres d' écoulement des éviers : fruste (673), cylindrique avec écoulement vertical (412), canal vertical dans lequel devait s'intégrer une canalisation, peut-être en terre cuite (355).

- Le XVIIIe siècle est peu représenté, par quelques ordonnances très modestes (468-414-444) et des portes en arc en segment moulurées ou non (407, à embrasure biaise, la façade est percée de deux oculi ovales, biais) - 343 - 351) porte rectangulaire (345).

Place Jean-Jaurès. Alignement des façades sur le côté sud de la place, face au château. Vue prise vers l'est.Place Jean-Jaurès. Alignement des façades sur le côté sud de la place, face au château. Vue prise vers l'est.

- La deuxième époque faste pour la construction est le XIXe siècle qui a rempli et étendu le village avec des façades vastes et hautes (quatre niveaux, parfois) ordonnancées, aux baies rectangulaires ornées d'un chambranle quelquefois mouluré. Les façades sont crépies, les modénatures moulées dans le mortier. On relève ces ensembles surtout dans la périphérie (place Jean Jaurès, boulevard de la République, rue Sous l'Eglise, rue du Faubourg de Trets).

Dans la partie ancienne, certaines baies gardent l'esprit du XVIIIe finissant : portes rectangulaires (447 - 408 datée 1824 -348). Plus intéressante est la travée architecturée de la maison 493.

Les éléments de distribution intérieure qui ont pu être répertoriés sont rares :

- 510 : deux salles contiguës voûtées d'arêtes, communiquant par une porte en anse de panier.

- 440 : petite pièce carrée au plafond à voussures délimité par deux gros cadres toriques ; des guirlandes de stuc ont été détruites avant la visite.

- 290 - 351 - 406 - 477 : escaliers en vis sur noyau.

- 641 escalier à vis hélicoïdale.

- 348 escalier se développant dans une cage rythmée par des arcs retombant sur une pile à l'imposte de stuc moulurée.

- Escaliers rampe sur rampe (335 - 463 - 357 - 297 - 380 - et demeures 11).

Bourg castral formé autour de la tour édifiée entre 1002 et 1018 par le vicomte d'Avignon Béranger (quartiers dits Châteauvieux et Villevieille) , agrandi (quartiers des Teolèdes et de l'église) et doté de fortifications avant 1300. La densité du tissu urbain contraignit les Sabran, seigneurs du lieu à partir du 13e siècle, à déplacer le château hors du village. Fortement réduite par la crise de la fin du Moyen Age (30 foyers imposables seulement en 1471) , la population connut dans la première moitié du 16e siècle une croissance spectaculaire, stimulée par des concessions seigneuriales. Le cadastre de 1561 montre l'existence d'un faubourg aussi étendu que l'enceinte fortifiée et de nombreuses bastides éparpillées dans le très vaste territoire communal. La seconde moitié du 16e siècle fut moins faste. La communauté mit plusieurs décennies à se remettre des saccages subis au cours des guerres de la Ligue. Le cadastre de 1727 enregistre néanmoins de nouveaux accroissements du village et des bastides et la constitution d'un prolétariat agricole et artisanal (filatures de soie, verrerie) . Grâce au développement de l'artisanat et des cultures spéculatives (vigne, maraîchage) , la Tour-d'Aigues comptait en 1787 près de 3000 habitants. Depuis la Révolution, malgré une lente diminution de la population (2470 habitants en 1842, 2070 en 1975), l'agglomération a continué de s'étendre, surtout vers le nord.

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age
    • Principale : Temps modernes

Bourg castral de plan pentagonal implanté sur le bord d'une falaise de molasse dominant l'Eze ; composé d'un noyau initial (Châteauvieux) ovoïde sur le côté est et d'accroissements en éventail jusqu'à l'église paroissiale au nord-ouest, le tout inclus dans un mur d'enceinte partiellement conservé ; hormis la place qui a remplacé l'ancien cimetière à côté de l'église, la voirie intra muros est très étroite et irrégulière ; hors les murs, à l'ouest, vaste faubourg à plan partiellement orthogonal développé au 16e siècle, agrandi au 18e ; au nord-est, l'extension a été bloquée par la présence du château ; les accroissements du 19e et du 20e siècle, effectués sur les anciennes aires et dans l'ancien parc du château, présentent un tissu plus lâche et désordonné.

  • Typologies
    bourg castral à plan polygonal
  • Statut de la propriété
    propriété publique

Documents figurés

  • La Tour d'Aigues (Vaucluse). Vue générale. Carte postale, sd. Collection particulière.

  • La Tour d'Aigues. Un coin du village. Carte postale, sd. Phototypie E. Lacour, Marseille. Collection particulière.

  • La Tour d'Aigues. Les Aires. [Vue prise pendant le battage du blé]. Carte postale, sd. Collection particulière.

Date d'enquête 1968 ; Date(s) de rédaction 1996
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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