Dossier d’œuvre architecture IA84000048 | Réalisé par
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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  • inventaire topographique
Village
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pertuis
  • Commune Beaumont-de-Pertuis
  • Cadastre 1943 H  ; 1838 H
  • Dénominations
    village

HISTORIQUE

Préhistoire

Le seul site du terroir de Beaumont où l'on ait, jusqu'à présent, relevé des traces d'habitat préhistorique est la grotte de Saint-Eucher, dans la falaise dominant la Durance.

Antiquité

Aucune recherche, aucune fouille archéologique n'ont jamais été entreprises à Beaumont. On pourrait cependant rapporter à la période gallo-romaine les substructions signalées par les monographies de Courtet 1 et de Bancal 2, qui les identifient comme des vestiges d'une ancienne enceinte du village - mais l'emplacement même de ces pans de murs en petit appareil, au milieu des prairies longeant le Grand Vallat, à plusieurs centaines de mètres au nord de l'actuelle agglomération, rend insoutenable cette opinion.

Bancal parle, d'autre part, de substructions découvertes dans divers quartiers ruraux, et en particulier au lieu-dit Sainte-Villevieille : le nom même de l'endroit où se trouvait, dès le XIIe siècle , une chapelle, indique l'existence d'un habitat antérieur au moyen-âge et sa situation au flanc d'un coteau abrité conviendrait bien à une villa gallo-romaine.

Au demeurant, tout ceci n'est qu'hypothèse et, si l'établissement d'un habitat rural dispersé paraît possible, en revanche l'existence d'une véritable agglomération à cette époque doit être considérée comme très douteuse, voire même improbable.

Fondation du village

L'agglomérat ion de Beaumont paraît être une création médiévale, probablement de la fin du Xe ou du début du XIe siècle. La plus ancienne mention du village dans les textes ne remonte qu' à la fin du XIe siècle (1079) 3.

D'ailleurs, le nom de Beaumont : Bellum Montem en 1079 4 , Belmont vers 1092 5, Pulcro Monte en 1102 6, semble bien une formation romane qu'il serait difficile d'attribuer à une époque antérieure.

Beaumont est, apparemment, une fondation destinée à une population d'agriculteurs. Des collines isolent de toutes parts le village, bâti au centre d'un petit bassin fertile et arrosé, à l'écart des deux grands axes de circulation que constituent les vallées de l'Eze, au nord, et de la Durance, au sud : de vocation essentiellement agricole, il a cependant pu profiter de la proximité du grand chemin d 'Aix à Sisteron qui traverse tout le côté sud de son terroir et franchit la Durance non loin de là, au bac de Mirabeau. Les premiers habitants du lieu n'ont, d'autre part, pas oublié les nécessités de défense propres à leur époque en implantant leur village dans un site facile à défendre.

Sans prétendre faire figure de place forte, Beaumont peut passer pour le type même du "castrum" médiéval au plan elliptique centré sur la résidence seigneuriale et sur l'église. On sait peu de choses des premiers siècles de l'existence de Beaumont, qui ne se signale guère que par l'abondance des fondations religieuses : outre l'église paroissiale Saint- Jean-Baptiste, l 'un des plus gros bénéfices du Chapitre cathédral Saint-Sauveur d'Aix, huit prieurés sont mentionnés sur son terroir avant la fin du XIIe siècle, dont trois appartiennent au Chapitre d'Aix (Notre-Dame-de-Villevieille, Saint-Laurent et Saint-Martin), trois à l'abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon (Saint-Eucher, Saint-Gervais et Saint- Marcel), un à l'abbaye Saint-Victor de Marseille (Notre-Dame-de-Beauvoir) et le dernier à l'abbaye de Psalmody (Saint- Romain). Cette richesse assez exceptionnelle en établissements ecclésiastiques témoigne en faveur de la prospérité agricole du terroir, mais reste difficile à expliquer.

Moyen-âge

C'est à l'extrême fin du XIIe siècle seulement que la situation politique et économique de Beaumont nous devient perceptible, grâce à une documentation plus abondante.

Par une charte datée du 29 décembre 1198 (1199 ancien style), Guillaume Giraud de Beaumont vend au comte Guillaume IV de Forcalquier la part qu'il possède du château de Beaumont pour la somme de 3000 sous Guillemins et sa part de la seigneurie pour 500 sous de la même monnaie. L'acte, passé à Pertuis, est dressé et juré en présence d 'une foule de témoins, parmi lesquels figurent le comte Bertrand, Raimond d'Agoult, Hugues des Baux et de nombreux représentants de la noblesse locale 7. Il s'agit, sans aucun doute, d'un épisode de la tentative de main-mise des comtes de Forcalquier sur la région de Pertuis, zone frontière du comté, économiquement et stratégiquement importante - les efforts des comtes pour s'assurer la nomination de la ville de Pertuis en font foi. Beaumont, dans cette perspective, représente un nouveau point d'appui et de contrôle sur la vallée de la Durance, c'est-à-dire les communications entre haute et basse Provence.

Le même texte nous apprend également que la seigneurie de Beaumont se trouve, dès cette époque, partagée entre plusieurs co-seigneurs, qui ne sont pas nommés ; mais la liste des témoins contient plusieurs noms de familles que l'on retrouve, au siècle suivant, parmi les co-seigneurs : Bertrand, Raimond et Pierre Cornut, dont les descendants sont seigneurs de Mirabeau et de Beaumont jusqu'au XVe siècle, et Raimond de Beaumont, dont le patronyme atteste la noblesse (cette famille, probablement la seule possessionnée à l'origine, a conservé une part de la seigneurie jusqu'au XVIe siècle). L' histoire des seigneurs de Beaumont est longue et compliquée. L'état de la documentation ne permet pas de suivre les successions et d'établir des listes complètes. Elle permet seulement d'entrevoir certains représentants de la vingtaine de familles qui se sont partagées la seigneurie à diverses époques et pour des durées plus ou moins étendues 8.

Quant à la communauté des habitants, elle paraît s'être organisée assez tard, peut-être parce qu'elle s'est trouvée partagée, comme la seigneurie entre un grand nombre de seigneurs. Ainsi la transaction, passée en 1253 entre Guillaume, Hugues et Geoffroy Cornut et les habitants de Beaumont et Mirabeau à propos de la levée des impôts, n'intéresse-t-elle probablement que ceux de ces habitants qui se trouvaient sous la juridiction des Cornut 9. En revanche, les transactions de 1265 et 1266, au sujet des pâturages, des chemins et des terres gastes, concernent l'ensemble des co-seigneurs et l'ensemble des habitants de Beaumont 10.

Le premier texte faisant état d'une communauté organisée (universitas) et représentée par trois syndics est la nouvelle transaction passée entre seigneurs et habitants en 1285, au sujet des droits de pâturages 11. Mais, pas plus que les autres documents postérieurs à 1345 qui mentionnent cette institution communale, il ne nous renseigne ni sur l'organisation, ni sur les pouvoirs de la communauté (pouvoirs, de toute façon, assez réduits, qui ne peuvent se comparer à ceux des villes de consulat).

A la fin du XIIIe et au début du XIVe siècle, les comtes de Provence, héritiers des comtes de Forcalquier, poursuivent leur politique d'implantation dans la région : en 1287, ils se font céder par Bertrand et Pierre de Villars les droits seigneuriaux que ceux-ci possèdent à Beaumont, Mirabeau et Pertuis 12. Leurs droits et revenus, administrés par un baile royal, comportent, en 1323, outre les droits régaliens (albergue, etc.), la haute justice, l'hommage d'une partie des habitants, diverses redevances - cens et services en nature et en espèces, tasques, corvées -, des droits de chasse et quelques terres 13.

L'activité économique de Beaumont, à cette époque, est essentiellement agricole. Les principales cultures sont les céréales et la vigne. L'olivier et les autres arbres fruitiers sont sans doute aussi cultivés sur le terroir. Une place de choix dans l'économie locale revient à l'élevage, source de la plus grande partie des procès depuis le XIIIe siècle : ainsi les transactions, passées en 1265 et 1266, entre les co-seigneurs et les habitants de Beaumont (déjà citées ci- dessus ; cf. 14) et renouvelées en 1285 15. Une autre convention particulière intervient en 1300 entre Guillaume de Beaumont et la communauté, toujours au sujet des droits de pâturage 16. En dépit de cette règlementation concertée, bien des abus et méfaits sont commis de part et d'autre : par exemple, le 3 décembre 1327, le juge royal de Forcalquier ordonne l'indemnisation de noble Guillaume Cornut, dont un verger avait été ravagé par les troupeaux des habitants de Beaumont, d'après l'estimation faite par le baile royal et les deux estimateurs jurés du lieu 17 ; en 1334, deux particuliers sont en procès à propos des dégâts commis par les bœufs de l'un dans le pré de l'autre 18 ; des affaires plus importantes opposent la communauté, en 1342, à deux de ses co-seigneurs, Jean et Alphant de Solliès, dont les troupeaux dévastent le terroir 19 et en 1345 à Guillaume Jourdan, seigneur de la Bastide-des-Jourdans, qui prétend nosséder des droits de pâturage 20.

Des autres aspects de la vie économique de Beaumont, nous ne savons rien ou presque. Sans doute les produits de l'agriculture et de l'élevage sont-ils à la base d'un petit commerce et d'un petit artisanat, principalement du cuir et des textiles. Pour ces derniers, un document des environs de 1330 nous fait connaître l'existence d'une petite corporation de maitres foulonniers. qui fait appel, par l'intermédiaire du baile roval , Pierre Bonet, aux particuliers du lieu pour financer la construction de moulins paroirs 21. Au total, la situation de Beaumont, jusqu'au milieu du XIVe siècle, a dû être assez prospère, puisque la population du village est estimée, en 1315-1316, à environ 1200 habitants, chiffre qu'elle n'atteindra jamais plus par la suite.

Les épidémies et les guerres de la seconde moitié du XIVe siècle portent un coup fatal à cette prospérité. Elles ne se laissent entrevoir que très épisodiquement dans les textes : les comptes du clavaire de Forcalquier de 1374-1375 mentionnent la destruction, par fait de guerre, d'un four à pain, la construction des remparts et relatent la condamnation à une grosse amende d'un particulier à Beaumont, pour avoir ouvert la porte de la ville, bien qu'elle fût fermée à clef, et pour être sorti sans la permission du baile ou du capitaine 22. En 1395, la communauté doit verser, sur l'ordre du vice-sénéchal de Forcalquier, la somme de 23 florins d'or à Jean de Soca et Rainaud de Lia , Capitaines d'une compagnie de gens d'armes 23. Une petite pièce des archives communales de Beaumont fait état, à l'extrême fin du siècle, des ravages commis par Raimond de Turenne pendant plusieurs années - récoltes incendiées, commerce interrompu -, contraignant la communauté à demander une exemption de taille 24. Mais le fait le plus significatif de cette période est la chute brutale de la courbe démographique (235 feux en 1315-1316, 105 en 1388) qui se poursuit jusque dans la seconde moitié du XVe siècle (34 feux en 1471). C'est probablement aussi de cette époque que datent la disparition d'un certain nombre de prieurés ruraux (Saint- Laurent, Saint-Marcel, Saint-Martin) et l'abandon de plusieurs autres par les abbayes auxquelles ils appartenaient (Saint-Gervais, Saint-Eucher, Saint-Romain, Notre-Dame-de-Beauvoir). Enfin, il faut signaler l'aliénation,en 1437, de sa part de la seigneurie par le roi René en faveur de Louis de Bouliers, vicomte de Reillanne 25.

XVIe siècle

La longue période de paix, qui couvre la première moitié du XVIe siècle favorise le redressement économique amorcé à la fin du XVe siècle. Le repeuplement du village est assez rapide : environ 110 propriétaires sont inscrits sur le cadastre de 1500 26 et, en 1582, on compte 800 communiants à Beaumont 27. Il est vrai que ni les seigneurs, ni la communauté ne ménagent leurs efforts pour attirer de nouveaux habitants et multiplient les autorisations d'habitation 28.

Un second fait important est le remembrement de la seigneurie opéré, dès le début du siècle, entre les mains de Pierre d'Arlatan, investi du château de Beaumont en 1506 29. Beaumont n'a plus, désormais, qu'un seul seigneur. Mais Jean-Louis- Nicolas de Bouliers, acquéreur de la seigneurie en 1545 30, en détache, en 1579, le fief de Négréoux, qu'il vend à Jean de Riquety, seigneur de Mirabeau et il existe, à la même époque, un petit arrière-fief formé par le quartier Saint-Eucher et appartenant à la famille de Margalet.

Pour ce qui est des guerres de religion et de la Ligue, Beaumont semble en avoir souffert particulièrement à la fin du siècle. Occupé en 1585 par une troupe de 400 hommes, dirigés par le sieur de Saint-André, beau-frère du sieur de Vins, le village est repris en juin 1589 par la Valette après un siège de plusieurs jours et moyennant l'intervention de cinq pièces d'artillerie. Cette résistance trop énergique de Beaumont est sanctionnée par la mise à sac du pays, la pendaison d'une vingtaine de notables et de dures représailles contre les habitants 31. Les délibérations du conseil de la communauté, conservées de façon régulière à partir de 1587, ne mentionnent pas directement ces évènements : elles s'interrompent après le 6 juin 1589 (28) et ne reprennent que le 19 juin 1594, sur la note explicative suivante : "Notta que l'intervalle et la discontinuation de rediger les conseilz dudict Beaumont dans le presant livre a esté la cauze que feust prins au sacaige dudict Beaumont au moys de jung, le 17 esme dudict moys, et en l'année 1589, et, du despuys ledict temps, a esté esgaré jusques en l'année 1594 et le 5esme jung que feust recovré des manes d'ung homme de Mane, demorant a Pertuys, moyenant quelque somme d'argent que la commune luy donna pour aultres papyers de la dicte comune, lequel homme s'appelloit Gleize" 32.

Par la suite, le village demeure à l'écart des évènements ou, comme la plupart des autres localités, n 'y participe que par des contributions financières et le logement des gens de guerre 33.

Période moderne (XVIIe et XVIIIe siècles)

C'est, sur le plan des évènements, une période assez calme, si l'on excepte le tremblement de terre de 1708, qui est à l'origine de l'effondrement de l ' église, la grande peste de 1720, qui marque un creux très sensible dans la courbe démographique de Beaumont (par ailleurs faiblement mais constamment croissante) et les interminables procès qui ont opposé la communauté à son seigneur sur la question de l'encadastrement et de l'imposition des biens roturiers acquis par ce dernier 34.

La seigneurie de Beaumont, qui avait été vendue par Jean-Louis-Nicolas de Bouliers à Jean Riqueti, seigneur de Mirabeau, le 19 janvier 1576 et repris à celui-ci, après un long procès, par Gaspard de Bouliers, vicomte de Reillanne, héritier de Jean-Louis-Nicolas 35, est acquise définitivement par Thomas, fils de Jean Riqueti, le 26 juillet 1635 et reste, jusqu'à la Révolution, entre les mains des marquis de Mirabeau, pour lesquels, en 1713, elle est érigée en comté.

Les institutions communales nous apparaissent clairement à travers les registres des délibérations, dès la fin du XVIe siècle : le conseil de la communauté, qui regroupe les principaux chefs de famille (ou, au minimum, les deux tiers d'entre eux), élit, le 1er janvier de chaque année, pour le représenter et traiter les affaires communes, trois syndics ou consuls et treize conseillers pour les assister ; il nomme également deux trésoriers, l'un chargé de la perception des tailles et l'autre des dépenses, trois estimateurs jurés, deux auditeurs des compte (assistés d'un ancien et d'un nouveau consul et du greffier de la commune), deux vérificateurs des poids et mesures, quatre luminiers (chargés de l'entretien des luminaires du Saint-Sacrement, de Notre-Dame, de Sainte-Croix et des Âmes du Purgatoire), les trois prieurs de la confrérie du Saint-Esprit et deux gardes-champêtres 36. Cette organisation n'a été modifiée, semble-t-il, qu'une seule fois, en 1688 : l'innovation porte principalement sur le mode de recrutement des consuls, qui sont, non plus élus, mais cooptés 37.

Cette époque est également marquée par un important développement de l'habitat rural : il y a près de 50 bastides en 1718 38.

Période contemporaine

La Révolution et les guerres de l'Empire ne paraissent pas avoir beaucoup touché Beaumont. En revanche, l'année 1812 est marquée par un tremblement de terre catastrophique : " ··· la commune de Beaumont... a considérablement souffert l'année passée, par l'effet de plus de cent secousses de tremblement de terre, qui avaient lieu de temps à autre pendant l'espace de plus de six mois. L'allarme était grande dans cette commune, la misère l'était autant. Heureusement, Dieu a fait cesser depuis six mois ce fléau et Sa Majesté a soulagé les habitans de cette commune en leur accordant la somme de 24 . 000 francs et, de plus, l'église, le cimetière et le presbitère doivent être réparés aux frais du département... " 39. De nouvelles secousses telluriques, heureusement beaucoup moins importantes, se font sentir encore en 1838, 1841 et 1887.

La seconde moitié du XIXe siècle est caractérisée par une diminution sensible de la population, qui avait atteint, en 1857, le chiffre de 1156 habitants et qui n'en compte plus, en 1896, que 730 : cet exode met en cause la vocation purement agricole de Beaumont, qui n'a plus aucune activité industrielle ou commerciale. Les guerres de la première moitié du XXe siècle n'ont fait qu'aggraver la dépopulation, et le village ne doit une légère et récente amélioration de sa situation qu'à l'implantation, sur son territoire, d'un ensemble de résidences pour les ouvriers de l'usine voisine de Cadarache et au développement, encore très limité, du tourisme.

DESCRIPTION

Généralités

A. Situation

Le village de Beaumont-de-Pertuis est implanté à l'écart des grands axes de communication. Il ne commande directement aucune route vitale pour d'autres localités. Le réseau routier qui rayonne autour de lui n 'a pour rôle que de le desservir lui-même.

A l'origine pourtant, son implantation en ce lieu eut vraisemblablement une implication stratégique et économique : ce bourg essentiellement agricole - il est édifié sur le rebord d'un bassin fertile - est en même temps très proche de la grande voie de communication constituée par la vallée de la Durance à laquelle trois routes le relient ; il eut certainement un rôle dans le contrôle de cet axe vital, et en particulier du passage de la Durance à la cluse de Mirabeau.

B. Milieu naturel

Le village est édifié sur une butte calcaire adossée à mi-pente à la colline Sainte-Croix ; cette position entraîne une dissymétrie entre ses flancs sud et ouest d'une part, qui se raccordent au versant de la colline, et les flancs nord et est d'autre part où la butte domine la vallée par une pente abrupte.

Cette éminence constituait un site facile à défendre et surveillait au nord l'ensemble du bassin cultivable qui s'étend en éventail :

- à ses pieds , au creux de la dépression, le grand vallat bordé de prairies, dont les eaux alimentaient une demi- douzaine de moulins ;

- sur l'autre versant, au nord et au nord- est, les coteaux dont l'adret, en face du village, est entièrement cultivé en terrasses ;

- au-delà, le plateau de Saint-Martin au nord.

Par sa forme qui épouse l'arrondi de la butte et par l'aspect de ses matériaux - appareils utilisant la pierre locale , crépis ocres et tuiles creuses - le village s'intègre parfaitement au paysage de collines qui l'entoure.

C. Évolution de la population

L' évolution de la population ne peut être qu'esquissée de façon très incomplète. Mais cette esquisse, pour approximative qu'elle soit, est cependant très expressive et explique bien le développement urbain de Beaumont.

Nous n ' avons aucun renseignement d'ordre démographique avant 1270, mais il est probable que l'évolution antérieure à cette date dessine une courbe régulièrement ascendante depuis l'origine du village.

Le 5 Février 1270, 414 habitants de Beaumont - dont 12 nobles - prêtent hommage au roi, comte de Provence 40 : en admettant que ce chiffre représente la totalité des hommes en état et en âge de porter les armes, on peut évaluer la population à 1100 ou 1200 habitants environ, ce qui est, pour l'époque, un nombre relativement important.

En 1315-1316, on dénombre 235 feux de queste, soit, à peu près 1200 habitants 41, ce qui paraît correspondre à la période de plus grande extension de l'agglomération hors de la première enceinte.

Trois rôles de la taille des années 1368, 1372 et 1388 nous révèlent l'importance de la chute démographique de la seconde moitié du XIVe siècle, générale en Provence mais particulièrement forte ici :135 feux sont recensés en 1368, 140 feux en 1372, 105 feux en 1388 42. Cette chute impressionnante ne s'achève que vers la fin du XVe siècle, sur le chiffre de 34 larem foventes pour l'année 1471 43. Beaumont paraît donc avoir été très éprouvé.

Le relèvement qui se manifeste aussitôt après est cependant rapide : le cadastre de 1500 énumère 113 propriétaires - ce chiffre doit être grossi d'une bonne vingtaine, car le registre est amputé de ses 25 premiers feuillets - 44, et le procès-verbal de la visite pastorale faite à Beaumont par l'archevêque d'Aix en 1582 estime à environ 800 le nombre des personnes de communion 45.

Nous manquons de documentation pour le XVIIe siècle. Sans doute l'accroissement démographique a-t-il continué, non sans fluctuation, peut-être. En tout cas, nous avons un chiffre précis pour l'année 1697, grâce à un recensement établi pour la perception de l'impôt de la capitation : ce document nous donne un tableau complet de la population de Beaumont qui s'élève à 960 habitants, soit 498 du sexe masculin et 462 du sexe féminin, répartis en 222 familles 46.

L' accroissement se poursuit, semble-t-il, au début du XVIIIe siècle. Le cadastre de 1718 énumère 336 possédants biens, compte non tenu des étrangers 47. Mais la courbe ascendante se trouve brusquement interrompue par l'épidémie de peste de 1720 : en 1728, en effet, le nombre des chefs de familles - qui était de 250 en 1698 - tombe à 176 et, en 1765 encore, la population n'est que de 916 personnes 48.

Nous ignorons totalement l'incidence de la Révolution sur le nombre des habitants. Elle ne semble pas avoir été très forte, car, en 1836, ce nombre est de 1047 et progresse ensuite régulièrement pendant la première moitié du XIXe siècle : 1119 habitants en 1838, 1126 en 1841 49, 1156 en 1857 50.

Après cette date, une nouvelle régression se manifeste : 730 habitants en 1896 51, 537 en 1936, 486 en 1954 ; mais dans ces dernières années, une légère remontée a été provoquée par l'établissement à Beaumont de résidences pour le personnel de l'usine de Cadarache : 492 habitants en 1962, 631 en 1968 52.

Cette population a toujours été, en très large majorité, agricole. La noblesse a été assez bien représentée au moyen-âge (12 chevaliers et damoiseaux en 1270), mais a complètement disparu après le XIVe siècle. Le clergé se réduit aux desservants de la paroisse. Quant à la bourgeoisie, elle ne paraît pas avoir été nombreuse ni importante : constituée dès le début presque uniquement par les notaires et officiers royaux ou seigneuriaux, elle ne comprend, à la fin du XVIIe siècle, que 12 familles ou 52 personnes. Quelques artisans (textiles, cuir, bois, maçonnerie) et quelques commerçants (muletiers) ont aussi eu leur place dans la communauté.

Les agriculteurs restent, de nos jours, largement majoritaires. Les commerçants n'occupent qu'une très petite place, les artisans ont disparu. Il existe cependant une population saisonnière assez importante, composée d'ouvriers étrangers et d'un certain nombre de personnes qui, ayant émigré vers les grandes villes, ont conservé à Beaumont une résidence pour leurs vacances.

Urbanisme

A. Limites

Le village de Beaumont paraît avoir eu deux enceintes successives et peut-être trois. Il est possible, en effet, que le quartier central, appelé en 1500 "Lo Fort" 53, ait constitué l'agglomération primitive et, comme tel, ait été entouré de remparts appuyés, à l'est, sur l'église.

1) La première enceinte connue est celle dont le tracé, restitué d'après les indications du cadastre de 1500, figure en pointillé sur le plan annexé au présent dossier (ce tracé est purement indicatif et ne préjuge en rien de la disposition réelle de la construction, dont il ne reste aujourd'hui plus le moindre vestige). Cette enceinte est très difficile à dater. La documentation à son sujet ne remonte qu'à la fin du XIVe siècle : un compte du clavaire de Forcalquier de 1374-1375 mentionne la perception d'une redevance pour deux fenêtres ouvertes "in barrio antiquo" et une maison confrontant ce même vieux rempart. L' enceinte est donc, à cette date , déjà hors d'usage, mais son souvenir et son tracé se perpétueront longtemps encore, puisque le cadastre de 1500 nomme, à de nombreuses reprises, le "barri vielh" parmi les confronts. Elle correspond, vraisemblablement, à l'extension prise par le village au XIIe siècle.

Ce premier rempart, qui dessine une ellipse allongée d'est en ouest, est percé de quatre portes, correspondant au débouché des principaux chemins desservant Beaumont : au nord, le "Portal de Valerno" commande les chemins de Manosque (par Corbières ou par Pierrevert) et de Reillanne (par Montfuron) ; à l'ouest, le "Portal de Jordan " s'ouvre sur les chemins de la Bastide-des-Jourdans, Grambois et Pertuis ; au sud, le "Portal Mataron" dessert le chemin de Mirabeau ; à l'est, le "Portal de Sant Johan" conduit aux chemins descendant vers la Durance, vers la grande route qui relie Aix à Sisteron.

A l'intérieur, les constructions s'organisent, selon un plan commandé par le relief du terrain, centré sur la résidence seigneuriale (le"Fort") et sur l'église paroissiale. L'axe principal de circulation est la "carriera Drecha" qui relie le "Portal de Jordan" au "Portal de Sant Johan". Les habitations sont desservies par un réseau concentrique de ruelles, dont la plupart débouchent sur la "Plaso de Sanct Johan", au sud de l'église, centre réel du village où se trouvaient la maison de ville, le four commun et, probablement, la plupart des boutiques.

2) La seconde enceinte (figurée par un trait continu sur le plan) reprend, en l'élargissant, l'ellipse de la première et englobe deux faubourgs, le "Bore Pelhon", à l'est, et la "Borgado de l'Adrech", au sud-ouest, dont la formation s'est probablement faite entre le milieu du XIIIe et le milieu du XIVe siècle, à l'époque où la population de Beaumont est la plus nombreuse. L' édification de cette enceinte date vraisemblablement du milieu ou du troisième quart du XIVe siècle : le même compte du clavaire de Forcalquier de 1374-1375 relate la destruction du four banal par fait de guerre et la construction, sur son emplacement, des remparts du lieu, évènements qui ne peuvent être de beaucoup antérieurs à la date du document 54. Le tracé de cette enceinte, dont quelques éléments subsistent encore, est assez aisé à reconstituer. En 1500, le rempart comporte cinq portes, dont quatre reprennent la disposition des ouvertures de la première enceinte : le "Portal de Valerno" au nord (resté à la même place), le "Portal de Pertus" : à l 'ouest, le "Portal de Nostro Damo", au sud, et le "Portal de Laurens" à l'est ; on trouve en outre, entre les deux derniers, le "Portal das Parpalhons". Les circulations intérieures s'ordonnent de façon assez cohérente, la plupart des rues sont parallèles aux anciens remparts et suivent les courbes de niveau. L'extension de l'agglomération n'a pas provoqué de déplacement du centre politique et économique du village, qui reste localisé sur la place de l'église.

3) A l'extérieur de cette seconde enceinte, on trouve peu de constructions avant l'époque contemporaine. En 1500, deux petits groupes de bâtiments - composés de cabanes, de jas, d'étables, de remises - garnissent les abords de la porte de Notre-Dame et surtout de la porte de Pertuis : cette dernière s'ouvre sur une place dont le nom, "la Fiero", évoque la fonction commerciale. Cette situation est peu changée en 1718, mais, dans les deux groupes de bâtiments commencent à apparaître quelques maisons d'habitation 55. Le cadastre de 1838 ne marque encore aucun progrès, mais celui de 1943 montre une timide reprise de l'extension du village hors de ses anciennes limites. L'évolution actuelle, en revanche, abandonnant le cadre étroit des boulevards esquissé au XVIIIe siècle, disperse largement les habitations dans toute la zone au Sud de l'agglomération, en particulier sur le coteau situé au sud-est, entre la route de Mirabeau et celle qui rejoint la grande route d'Aix à Sisteron (N. 96), où s'est édifié récemment un quartier résidentiel destiné au personnel de l'usine de Cadarache.

B. Circulations

Les accroissements successifs du village et les déplacements des zones d'habitation vers la périphérie du bourg ont entraîné une mutation profonde des circulations.

- Dans le noyau primitif, le réseau de ruelles, désormais trop étroites pour la circulation automobile, n 'a plus pour seule fonction que de desservir les maisons riveraines. Quand les maisons qui les bordaient ont disparu, ces voies ont été déclassées : ainsi l'ancienne rue Droite, autrefois rue principale (aujourd 'hui rue de Derrière-l'Eglise) n'est plus qu'un chemin piéton. Le centre vital de ce quartier demeure la Place de la Colonne sur laquelle s'ouvre l'église paroissiale.

- Dans les faubourgs enserrés par l'enceinte du XIVe Siècle, la voie principale est la rue de l'Hôtel-de-Ville gui constitue l'axe de pénétration du vieux village ; les autres voies (rue du Partissol, rue Longue-du-Puits, rue du Puits) ne constituent plus de véritables circulations, mais des accès aux maisons riveraines.

- L' artère principale est désormais située à la périphérie : c'est le Cours qui contourne le village par le sud ; c'est d ' abord la principale voie de communication d'est en ouest , sur laquelle s'embranchent au nord les routes de Grambois et de la Bastide-des-Jourdans, au sud celle de Mirabeau et Pertuis, à l'est la route qui rejoint la Nationale 96 : il est également devenu, surtout autour du carrefour avec la rue de l'Hôtel-de-Ville, le centre de la vie villageoise.

C. Répartition des fonctions

Le noyau primitif s'est vidé de la majeure partie de sa population : nombre de maisons ont disparu, surtout dans le quartier de l'Ubac, ou ne sont plus pue des ruines. C'est également dans cette partie du village que l'on dénombre le plus de maisons d'habitation temporaire (résidences secondaires ou locations épisodiques).

Le bourg Pelhon, à l'est, est resté peuplé en bordure de la rue de l'Hôtel-de-Ville.

C'est le quartier de l'Adret, surtout dans la partie bordant le Cours, qui bénéficie du déplacement de la population vers la périphérie qui a fait se développer les deux faubourgs sud et ouest.

Le lotissement établi récemment au sud-est, de l'autre côté du Cours, accueille une population allogène ( travailleurs de Cadarache).

Les services publics - mairie et bureau de poste - se trouvent dans la rue de l'Hôtel de Ville. L'école a été récemment installée hors du bourg, au nord, le long de la route de Grambois.

On compte peu de commerce - exclusivement d'alimentation - :

- deux place de la Colonne,

- deux rue de l'Hôtel de Ville, à proximité de son embranchement sur le Cours,

- quatre sur le Cours, à proximité de ce carrefour, dont les deux cafés (l 'un d'eux possède le seul terrain de boules du village).

La présence de bancs publics et du monument aux Morts achève de conférer au carrefour du Cours et de la rue de l'Hôtel-de-Ville le caractère de centre de rencontre des habitants.

Le cimetière se trouve à l'extérieur du village, au sud sur les pentes de la colline Sainte-Croix.

Analyse architecturale

Si le plan originel du village a pratiquement été conservé, les destructions successives dues aux guerres du XIVe et XVIe siècle, puis aux tremblements de terre de 1708 et de 1812, n'ont laissé aucun vestige architectural très ancien, si l'on excepte l'église paroissiale elle-même fort mutilée (cf. dossier EGLISE).

L'architecture du village est essentiellement marquée par les reconstructions des XVIIIe et XIXe siècles. De plus, peu d'éléments sont restés suffisamment homogènes pour pouvoir être étudiés. Seuls ont fait l'objet d'un dossier d'inventaire :

- les fontaines de la place de la Colonne et de la place du Four (cf. dossier FONTAINES )

- deux façades : l'une , rue du Château-Vieux (cf. dossier FACADE), l'autre, rue du Puits (cf. dossier )) ;

- deux portes : l'une, rue du Château-Vieux (cf. dossier PORTE), l'autre, rue du Partissol (cf . dossier PORTE) ;

- un corbeau, provenant vraisemblablement de l'église , utilisé en remploi comme clé d'arc d'une porte (cf. dossier CONSOLE).

1COURTET (Jules), Dictionnaire... des communes du département de Vaucluse..., Avignon, 1857, pp. 82-8).2BANCAL, Arrondissement d'Apt, Monographies communales..., Cavaillon,1896, p. 177.3Cartulaire de l'abbaye de Saint- Victor de Marseille, pub. par B. Guérard, Paris, 1857, n° 843.4Cartulaire de l ' abbaye de Saint- Victor de Marseille, pub. par B. Guérard, Paris, 1857, n° 843.5ALBANES (Chanoine J. - H.), Gallia Christiana Novissima, Aix, Instrumenta, II.6ALBANES (Chanoine J. -H. ), Gallia Christiana Novissima, Arles, n° 462.7A.D. 13, Marseille , B 299.8Les familles connues sont : - les comtes de Forcalquier, puis les comtes de Provence, depuis 1198 - la famille de Beaumont XIIIe- XVIe siècle (1198-1514) - la famille Cornut XIIIe-XIVe siècle (1198-1188) - la famille Negrel XIIIe siècle (1270) - la famille Elsias XIIIe-XIVe siècle (1290-1329) - la famille de Châteauvieux XIIIe-XIVe siècle (1290-1388) - la famille de Trians XIVe-XVe siècle (1331-1434) -la famille de Villars XIIIe siècle (1287) - la famille de Villemus XIIIe siècle (1290) - la famille d'Aurefroide XIVe siècle (1327) - la famille de Villeneuve XIVe siècle (1329) - la famille Jourdan XIVe siècle (1145) - la famille Boti XIVe siècle (1345) - la famille de Solliès XIVe siècle (1145-1356) - la famille de Barras XIVe siècle (1385) - la famille de Lourmarin XIVe siècle (1388) - la famille Aycard XIVe siècle (1388) - la famille de Glandevès XVe siècle (1434) - la famille de Bouliers XVe-XVIe siècle (1437-1585) - la famille de Vesc XVe siècle (1481) - la famille d'Agoult XVe siècle (1481) - la famille d'Arlatan XVIe siècle (1506-1533).9 A. C. Beaumont, II 8. Ce document, qui nous est parvenu sous la forme d'une copie, du XVIe siècle, du vidimus qui en fut fait en 1309, est reproduit intégralement ci-dessous, dans les annexes.10Ces textes n'ont pas été conservés et ne nous sont connus que par leur citation dans l'inventaire des pièces produites au procès qui aboutit à la transaction de 1663 entre le seigneur et les habitants de Beaumont (A.C. Mirabeau, AA 1).11Des fragments de cette transaction sont transcrits dans le procès verbal de l'enquête menée par les maîtres rationaux de la Cour des Comptes de Provence, en 1345, au sujet des droits de pâturage prétendus par Guillaume Jourdan, seigneur de la Bastide-des-Jourdans et co-seigneur de Beaumont. A.D. 13, Marseille, B 159, ff. 84 r° - 91 v° .12A.D. 13, Marseille, B 384. 13A.D. 13, Marseille, B 1519, Rationnaire général du comté de Provence claverie de Forcalquier.14Ces textes n'ont pas été conservés et ne nous sont connus que par leur citation dans l'inventaire des pièces produites au procès qui aboutit à la transaction de 1663 entre le seigneur et les habitants de Beaumont (A.C. Mirabeau, AA 1).15Des fragments de cette transaction sont transcrits dans le procès-verbal de l'enquête menée par les maîtres rationaux de la Cour des Comptes de Provence, en 1345, au sujet des droits de pâturage prétendus par Guillaume Jourdan, seigneur de la Bastide-des- Jourdans et co- seigneur de Beaumont. A.D. 13, Marseille, B 15g, ff. 84 r° - 91 v°16A. C. Mirabeau, AA 1.17A. C. Beaumont, FF 2.18A. C. Beaumont, FF 5.19A. C. Beaumont, FF 3.20Des fragments de cette transaction sont transcrits dans le procès-verbal de l'enquête menée par les maîtres rationaux de la Cour des Comptes de Provence, en 1345, au sujet des droits de pâturage prétendus par Guillaume Jourdan, seigneur de la Bastide-des- Jourdans et co- seigneur de Beaumont. A.D. 13, Marseille, B 15g, ff. 84 r° - 91 v°.21A. C. Beaumont, II 5.22A. D. 13, Marseille, B 1897, Comptes de la Claverie de Forcalquier, 1374-1375.23A. C. Beaumont, sans cote (séerie CC).24A.C. Beaumont, CC 14. Cette pièce de papier, non datée, est en très mauvais état et difficilement lisible : "... pro parte universitatis hominum castri de Bellomonte... obstantibus inimisis hostilibus gencium armorum que longo tempore... domino Raymundo de Turena ipsi supplicantes inpatibilia dampna incurrerint et sustinuerint, sicut et ante a tribus annis citra et ultra perdendo omnia sua negocia... in messibus proxime preteriter dampnum et insendium bladorum suorum habuerunt...". 25A. C. Beaumont, AA 1, Donation et inféodation du château de Beaumont à Louis de Bouliers, vicomte de Reillanne, par le roi René, 11 mars 1437.26A. C. Beaumont, CC 1.27AD 13, Aix, 1 G 1332, f° 231 r°.28A.D. 13, Aix, 308 E/968, f° 37 : autorisation donnée par Pierre d'Arlatan, seigneur de Beaumont, à Louis, Jean et Honnoré Darbon, frères, de la Tour-d'Aigues, d'habiter le lieu de Beaumont, 13 février 1520. La transaction de 1663 entre le seigneur et la communauté (A. C. Mirabeau, AA 1) énumère, parmi les pièces produites au procès, 3 autorisations du même genre données par la communauté à des particuliers en 1520 et 1529, et 4 données par le seigneur entre 1522 et 1530. 29AD 13, Marseille, B 980, f° 150.30Document cité parmi les productions faites dans le procès de 1640 entre le seigneur et la communauté (A. C. Beaumont, AA 1).31A.D. 84, 4 F 6, Fonds Gap, Notes sur les communes de l'arrondissementd' Apt, pp. 35-39.32Ibid., f° 58.33Par exemple : A. C. Beaumont , sans cote (série EE ?) : livre journalier et conterole de la depense soufferte par le lieu de Beaumont des gens de guerre de pied conduits par le sieur de St-Marcelin lieutenant de la compagnie de gendarmes du comte de Suze 162 soldats , du 7 au 30 Octobre 1590.34A. C. Beaumont , sans cote (série FF), Advertissemant pour Anthoine de Riquety, seigneur de Beaumond et de Negreauls, deffandeur en regueste de reprinse et appellant d'encadastrement contre les consuls et communauté dudit Beaumond, 1636. A. C. Mirabeau, AA 1, Transaction entre la communauté de Beaumont et le sieur de Mirabeau, 8 février 1663 ; Transaction entre le seigneur et la communauté de Beaumont. 1er décembre 1718.35A. C. Mirabeau, AA 1, Transaction entre Gaspard de Bouliers et Thomas de Riqueti, 13 juillet 1624.36A. C. Beaumont, BB 3, f° 82, Conseil du 1er janvier 1595.37A.C. Beaumont, BB 1, Nouveau règlement du conseil de communauté, enregistré suivant l'arrêt du 5 novembre 1688. 38A. C. Beaumont, CC 7, cadastre de 1718.39A.D. 84, 2 O 15 (5), lettre du sous-préfet d'Apt au préfet de Vaucluse, 6 mai 1813.40A.D. 13, Marseille, B 753, f° 20. l'hommage est prêté à Charles 1er en tant que comte de Provence et non en tant que co-seigneur de Beaumont.41BARATIER (Edouard), La Démographie provençale du XIIIe au XVIe siècle..., Paris, 1961, P. 168. 42 A.C. Beaumont, CC 8, cazernet de la taille du 18 mars 1372 ; CC 11, cazernet de la taille du 16 janvier 1368 ; CC 12, cazernet de la taille du 6 novembre 1388.43BARATIER (Edouard), La Démographie provençale du XIIIe au XVIe siècle..., Paris, 1961, P. 168. 44A. C. Beaumont, CC 1.45AD 13, Aix, 1 G 1332, f° 231 r°.46A.C. Beaumont, CC 25. Ce texte est trop long pour pouvoir être reproduit intégralement, mais on trouvera dans les annexes des tableaux statistiques récapitulant et regroupant les données démographiques qui y sont contenues.47A. C. Beaumont, CC 7.48BARATIER (Edouard), La Démographie provençale du XIIIe au XVIe siècle..., Paris, 1961, P. 168. 49Annuaire du département de Vaucluse, années 1836, 1838, 1841.50COURTET (Jules), Dictionnaire... des communes de Vaucluse, p. 81.51BANCAL, Monographies communales de l'arrondissement d'Apt, p. 178.52Chiffres communiqués par la mairie de Beaumont. 53A.C. Beaumont, CC 1, cadastre de 1500. Toute la nomenclature du plan tramé (fig. II) est empruntée à ce document.54A.D. 13, Marseille , B 1897, Comptes du clavaire de Forcalquier, 1374-1375 : "Item ponit dictus clavarius nichil recepisse de juribus furni de Platea dictiloci, quia fuit destructum propter guerram et menia dicti loci Sunt de super constructa et edificata..."55A. C. Beaumont, CC 7, cadastre de 1718.

Première mention du toponyme 1079, du castrum vers 1092 ; bourg castral dominant un très vaste terroir ; site de hauteur isolée, 1er noyau dit Châteauvieux à plan circulaire autour du château (détruit avant 1500) , tissu dense, église extérieure ; développement rapide jusqu'au milieu du 14e siècle, en cercles concentriques soulignés par 2 enceintes fortifiées : la 1ère probablement construite au 13e siècle enfermant la ville, la 2e bâtie peu avant 1374 pour protéger le Borc Pelhon et la Borgado de l'Adrech ; 235 feux de queste en 1315 ; entre 1348 et 1470 diminution de 85% de la population, repli de l'habitat à l'intérieur de la 1ère enceinte ; perte incomplètement compensée par la hausse démographique du 16e siècle ; appauvrissement massif des habitants aux 17e et 18e siècles ; 960 habitants en 1698, 916 en 1765 ; léger essor dans la 1ère moitié du 19e siècle, 1156 habitants en 1857 ; construction d'un petit faubourg au sud après la ruine de l'agglomération par le tremblement de terre de 1812 ; Exode rural important : 486 habitants en 1954 ; depuis 1962 colonisation par le personnel du centre d'études nucléaires de Cadarache

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 11e siècle
  • Typologies
    bourg castral du 11e siècle à plan circulaire
  • Statut de la propriété
    propriété publique

Documents d'archives

  • Enquête des maîtres rationaux de la Cour des Comptes de Provence sur les droits de pâturages prétendus par Guillaume Jourdan, seigneur de La Bastide-des-Jourdans et co-seigneur de Beaumont, 1345. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : B 159.

    f° 84 r° - 91 v°.
  • Vente par Guillaume Giraud de Beaumont à Guillaume IV de Forcalquier de tous les droits et juridiction qu'il possède à Beaumont, 29 décembre 1199 (1198 N.S.). Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : B 299.

  • Echange entre le roi Charles II et les frères Bertrand et Pierre de Villars, qui cèdent au roi leurs possessions de Beaumont et Mirabeau en échange de la seigneurie du Limans, 13 août 1287. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : B 384.

  • Hommage au roi Charles Ier des seigneurs et des habitants de Beaumont, 5 février 1270. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : B 753.

    f° 20.
  • Rationnaire général du comté de Provence, claverie de Forcalquier, 1323-1324. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : B 1519.

  • Comptes du clavaire de Forcalquier, 1374-1375. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : B 1897.

  • Acte d'habitation concédé par Pierre d'Arlatan, seigneur de Beaumont, 13 février 1520. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Aix-en-Provence : 308 E/968.

    f° 37.
  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché d'Aix-en-Provence, 1582-1583. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Aix-en-Provence : 1 G 1332.

    f° 231 r°.
  • Fonds Gap. Notes sur les communes de l'arrondissement d'Apt. Archives départementales de Vaucluse, Avignon : 4 F 6.

    P. 35 à 39.
  • Beaumont, administration communale, église paroissiale. Archives départementales de Vaucluse, Avignon : 2 O 15 (5).

  • Donation et inféodation du château de Beaumont à Louis de Bouliers, vicomte de Reillanne, par le roi René, 11 mars 1437. Archives communales, Beaumont-de-Pertuis : AA 1.

  • Procès entre le seigneur et la communauté de Beaumont, inventaire des productions faites par le sieur de Riqueti, 1640. Archives communales, Beaumont-de-Pertuis : AA 1.

  • [Beaumont-de-Pertuis] Nouveau règlement du conseil de communauté, enregistré suivant l'arrêt du 5 novembre 1688. Archives communales, Beaumont-de-Pertuis : BB 1.

  • [Beaumont-de-Pertuis] Délibération du conseil de la communauté, 1587-1607. Archives communales, Beaumont-de-Pertuis : BB 3.

  • Extraits du registre des délibérations du Conseil de la communauté de Beaumont-de-Pertuis, 1704-1717. Archives communales, Beaumont-de-Pertuis : BB 8.

  • [Beaumont-de-Pertuis] Cadastre, 1500. Archives communales, Beaumont-de-Pertuis : CC 1.

  • [Beaumont-de-Pertuis] Cadastre, 1718. Archives communales, Beaumont-de-Pertuis : CC 7.

  • [Beaumont-de-Pertuis] Cazernet de la taille, 1368. Archives communales, Beaumont-de-Pertuis : CC 10.

  • [Beaumont-de-Pertuis] Cazernet de la taille, 1372. Archives communales, Beaumont-de-Pertuis : CC 11.

  • Requête des habitants de Beaumont pour être exemptés de la taille en raison des dommages qu'ils ont subi de la part du vicomte de Turenne, fin XIVe siècle. Archives communales, Beaumont-de-Pertuis : CC 14.

  • [Beaumont-de-Pertuis] Cazernet de la taille, 1544-1545. Archives communales, Beaumont-de-Pertuis : CC 18.

  • [Beaumont-de-Pertuis] Rôle de l'imposition de la capitation, 1696-1697-1698. Archives communales, Beaumont-de-Pertuis : CC 25.

  • Quittance donnée par Jean de Soca et Rainaud de Lia, capitaines de gens d'armes, à la communauté de Beaumont, de la somme de 23 florins d'or assignée sur ladite communauté par le vice-sénéchal de du comté de Forcalquier, 19 novembre 1395. Archives communales, Beaumont-de-Pertuis : CC.

  • Livre journalier et conterole de la depense soufferte par le lieu de Beaumont des gens de guerre de pied conduits par le sieur de St-Marcelin lieutenant de la compagnie de gendarmes du Comte de Suze, 1590. Archives communales, Beaumont-de-Pertuis : EE.

  • Sentence du juge royal de Forcalquier, ordonnant l'indemnisation, par la communauté, de Guillaume Cornut, dont un pré a été saccagé par les troupeaux des habitants de Beaumont, 3 décembre 1327. Archives communales, Beaumont-de-Pertuis : FF 2.

  • Sentence de Pierre Raymond, baile seigneurial de Beaumont, renvoyant devant la cour royale les plaintes élevées par la communauté contre Jean et Alphant de Solliès, dont les troupeaux ravagent le territoire communal, 11 avril 1342. Archives communales, Beaumont-de-Pertuis : FF 3.

  • Lettres du juge royal de Forcalquier chargeant le baile royal de Beaumont d'enquêter sur les ravages commis par les boeufs d'un nommé Talan dans le pré de Bertrand Roland, 10 octobre 1334. Archives communales, Beaumont-de-Pertuis : FF 5.

  • Attestation donnée par Pierre Bonet, baile royal de Beaumont, portant qu'à la requête d'Elie Boisset et des autres foulonniers des moulins de Beaumont, Guillaume Gombert, crieur public, a fait connaître que ceux qui voudraient s'associer à l’œuvre desdits moulins paroirs et avoir part à leurs revenus, devaient dans la journée se faire inscrire par ledit Pierre Bonet, 1330? Archives communales, Beaumont-de-Pertuis : II 5.

  • Vidimus, établi le 11 décembre 1309, de la transaction passée entre Guillaume Cornut, seigneur de Mirabeau, et ses fils Hugues et Geoffroy, seigneurs de Beaumont, et leurs hommes de Mirabeau et de Beaumont, au sujet de la levée des impôts, en 1253. Archives communales, Beaumont-de-Pertuis : II 8.

  • Transaction passée entre le seigneur de Mirabeau et la communauté de Beaumont, 1663. Archives communales, Mirabeau : AA 1.

Bibliographie

  • ALBANES, Joseph-Hyacinthe. Gallia Christiana Novissima. Tome 1 : Aix, Apt, Fréjus, Gap, Riez et Sisteron. Montbéliard : Société anonyme d'imprimerie montbéliardaise, 1899.

  • BANCAL, M. Monographies communales d'après les documents recueillis par les instituteurs. Arrondissement d'Apt. - Cavaillon : Imprimerie-librairie Mistral, 1896, 227 p.

    P. 176 à 179.
  • BARATIER, Edouard. La démographie provençale du XIIIe au XVIe siècle. Paris : S.E.V.P.E.N. , 1961, 255 p.

    P. 168.
  • GUERARD, Benjamin, DELISLE Léopold, De WAILLY Natalis. Cartulaire de l'abbaye de Saint-Victor de Marseille. Collection des cartulaires de France, t. VIII, éditeur B. Guérard, Paris : Typographie de Ch. Lahure, 1857, 2 volumes, CLVI-651-945 p.

    T. II, n° 843.
  • COURTET, Jules. Dictionnaire géographique, historique, archéologique et biographique des communes du département du Vaucluse. Avignon : Bonnet fils, 1857, 385 p.

    P. 80-83.

Documents figurés

  • Vue prise du nord. Dessin, s. d.

Annexes

  • Acte de vente d'une partie de la seigneurie de Beaumont, 1199.
  • Copie de la transaction du 11 décembre 1309.
  • Données démographiques, 1696-1697.
  • Population active
Date d'enquête 1970 ; Date(s) de rédaction 1987
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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