Dossier d’œuvre architecture IA06001654 | Réalisé par
Buffa Géraud
Buffa Géraud

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 2004 à 2017.

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  • inventaire topographique
tunnel ferroviaire de Bellet
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton voie ferrée de la ligne Nice - Digne-les-Bains
  • Commune Nice
  • Lieu-dit Saint-Antoine
  • Cadastre 2011 CT non cadastré ; 2011 CS non cadastré ; domaine public
  • Dénominations
    tunnel
  • Précision dénomination
    tunnel ferroviaire
  • Appellations
    tunnel de Bellet
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante

Pour rejoindre la vallée du Var en venant du centre ville de Nice, le tracé de la ligne de la Compagnie des chemins de fer du sud de la France n'a pas suivi celui de la ligne du PLM qui passait au sud, en bord de mer. Pour satisfaire aux exigences des militaires, les tracés imaginés dans la seconde moitié des années 1880 ont sinué à travers les collines de l'ouest niçois (Saint-Philippe, la Madeleine, Saint-Antoine) grâce à de nombreux ouvrages d'art, tunnels et viaducs. Cela permettait à la voie de rester éloignée du littoral et d'être à l'abri d'un bombardement naval. L'avant-projet du tracé de cette section a été mis au point par l'ingénieur Ferrié en 1889 et le projet définitif par l'ingénieur Cornemillot en 1890. Le tunnel de Bellet est le plus long de ces ouvrages d'art dans cette partie de la ligne. Son chantier a été adjugé à l'entreprise Moreny et Houssin et mené à bien entre 1890 et 1892. L'accès à ce tunnel était perçu comme particulièrement stratégique par les militaires car il mettait directement en communication les vallons de l'ouest niçois et la vallée du Var. C'est pour cette raison que sa tête ouest a été fortifiée, avec l'aménagement d'un corps de garde. Le moment où a été décidée et réalisée cette fortification n'est pas certain. Il est possible qu'elle n'ait été décidée qu'à la fin de l'année 1892 et réalisée en 1893 soit un an après la mise en service du tunnel, d'après certains documents d'archives dont l'interprétation n'est pas assurée.

Long de 950 m, c'est un des tunnels les plus atypiques de la ligne à cause de sa tête côté ouest, qui a été fortifiée et a bénéficié de ce fait d’un traitement architectural particulièrement original. Seul le train passe par cet endroit, qui n'est pas même accessible par un sentier. Ce tunnel permet de passer du vallon de Magnan à celui de Crémat, qui donne directement accès à la plaine du Var où la voie suit ensuite le cours du fleuve côtier. La voûte culmine à 5,75 m au-dessus de la voie. Elle est en plein cintre et s'appuie sur des piédroits légèrement inclinés. Le corps de garde occupe une galerie enterrée de 20 m, parallèle à la voie et située au nord de l'extrémité ouest de la galerie principale. Il se compose de trois salles en enfilade accessibles par un escalier dont l'axe est perpendiculaire aux rails. Le sol de ce corps de garde est en effet situé plus d'un mètre au-dessus de celui de la galerie principale. La salle ouest est équipée d'embrasures percées dans ses élévations ouest et sud. Elles permettent d'ajuster les tirs et de contrôler l'accès au tunnel. L'élévation sud de la salle intermédiaire est elle-aussi dotée d'embrasures. Ce dispositif n'existe que du côté nord du tunnel. Pourtant, par souci de symétrie, les ingénieurs de la compagnie ont décidé que la tête du tunnel serait construite comme si le même dispositif existait du côté sud. Les éléments de la façade de ce côté-là sont donc entièrement factices. De manière symbolique, le sommet de l'élévation a été crénelé. L'arc de tête est en pierres de taille calcaire bossagées, tout comme les ouvertures des embrasures, et le reste de la maçonnerie de l'élévation est en petit appareil régulier plein-sur-joint.

  • Murs
    • calcaire
    • moellon
  • Statut de la propriété
    propriété publique, []
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Intérêt historique de ce tunnel doté d'un système de fortification assez rare.

Documents d'archives

  • Pilinski, État comparatif des décomptes et montant total des dépenses nécessitées par l'abaissement de 0,30 m de la plate-forme et l'établissement de la galerie voûtée avec tête fortifiée. 31 juillet 1893. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice, 211 J 33.

    Montant des travaux : terrassements et ouvrages d'art, tunnels.
  • Pilinski. Décompte des travaux exécutés, comprenant les travaux militaires. Tunnel de Bellet. 31 juillet 1893. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice, 211 J 0033.

    Frais exceptionnels d'exécution pour la tête fortifiée du tunnel de Bellet [côté St-André] (Boisages, déchets, taille, pose etc...) : 20% du montant des dépenses s'élevant, suivant le décompte, à 41 552, 94 francs.

Bibliographie

  • BANAUDO, José. Le siècle du Train des Pignes. Breil-sur-Roya : Éditions du Cabri, 1991, 320 p. : ill.

    p. 144

Documents figurés

  • Chemin de fer du sud de la France / Construction / Ligne de Saint-André à Nice / Tunnel de Bellet / Galerie voûtée de 20 m de longueur avec tête fortifiée / Plans, coupes et détails. / Dessin à l'encre sur papier, par Pilinski, 31 juillet 1893. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice, 211 J 33.

Date d'enquête 2010 ; Date(s) de rédaction 2011
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Buffa Géraud
Buffa Géraud

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 2004 à 2017.

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